" Soyez réalistes : demandez l'impossible. "
" Pauvre Mexique, si loin de Dieu et si proche des États-Unis. "
Porfirio Díaz
(Page 69)
Porfirio Díaz (1830-1915) a été l'homme fort du Mexique de 1876 à 1911.
" Il y a toutes les petites anecdotes cocasses, (ou non d'ailleurs) intéressantes ou enervantes qui en disent souvent plus long sur une situation, une personne, où un événement, que les faits purs et durs. "
Armelle Vincent dans "L'OBS" du 26 octobre 2012.
On a accusé Ernesto de cruauté. Rien n'est plus faux. Dans le maquis cubain, il traitait les captifs ennemis avec humanité. Lorsqu'ils étaient blessés, il redevenait médecin pour les soigner. Dans le maquis bolivien, il les remettait en liberté. Les prisonniers de la Cabaña n'étaient pas des enfants de chœur : c'était un ramassis des pires tortionnaires de la dictature cubaine. Des types qui avaient intimidé, menacé, tué et torturé le peuple. Ernesto nous a expliqué que les procès avaient été décidés par les chefs révolutionnaires pour éviter la justice sommaire de la rue, bien plus laide. Car le peuple est généralement enclin à lyncher les agents du bourreau qui leur a fait endurer des horreurs.
Au risque de paraitre ridicule, avait il déclaré un jour, j'affirme que le vrai révolutionnaire est avant tout guidé par de grands sentiments d'amour
on ne peut pas lutter contre le crocodile avec de simple mots
sur la crête du ravin, je suis abordé par un guide Il ignore mon identité et je ne tiens pas à la révéler Il me réclame de l'argent pour l'accompagner sur le lieu de la capture du Che, premier signe que la mort de mon frère s'est transformée en commerce Je suis indignée Le Che représente précisément le contraire du profit crapuleux
Quand je remonte le ravin, je me sens anéanti, vidé. Une désagréable surprise m'attend à La Higuera. Alors que je pénètre dans le hameau pour aller me recueillir dans l'école où Ernesto a été tué, une femme se détache d'un groupe de touristes japonais pour se jeter vers moi. Elle vient d'apprendre d'une compatriote journaliste que le frère du Che est là. Elle pleure en marmonnant : "Le frère du Che, le frère du Che."
On dit qu'il est mort dignement et que ses derniers mots ont été : Calmez-vous et visez bien. Vous allez tuer un homme.
Ernesto en tira une leçon : l'action était parfois le seul remède contre l'injustice