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Critiques de Arthur Teboul (36)
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L'Adresse

J'ai mis une étoile pour saluer le travail fait par les équipes éditoriales sur le livre, car il faut reconnaitre que l'objet est magnifique. Pour le reste, ce qui me désole un peu, c'est qu'il semble qu'en 2024, il suffit d'être adoubé par France Inter et faire un très bel objet en écrivant n'importe quoi dedans pour appeler cela de la poésie.

Où sont passées la densité et la profondeur ?



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L'Adresse

Le chanteur de Feu! Chatterton publie «L’Adresse», (Seghers). Un recueil de textes né après avoir fait des «consultations poétiques» dans son cabinet éphémère parisien en mars 2023.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Le Déversoir

Un recueil de texte d'Arthur Teboul du groupe Feu! Chatterton.

Des textes très divers, des poèmes minutes comme il les nomme, entre prose et poésie sur des sujets très variés. Comme souvent dans ce genre de livres, certains textes m'ont fortement touchés et d'autres beaucoup moins...

Un ouvrage à lire comme on picore, petit à petit afin de s'imprégner de chaque atmosphère...
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Le Déversoir

Dans sa préface, le leader de Feu Chatterton explique que :



"La poésie est un contre pouvoir. Ce n'est pas anodin qu'elle soit un secret si bien gardé. Emparons-nous de ce feu".



"La poésie est une attention, une délicate attention".



"Le déversoir" est un recueil de courts textes écrits selon le concept de poème minute, entre 5 & 7 minutes.



Ce recueil fait place à des poèmes, des textes qui se dégustent et se lisent avec délectation. J'ai savouré chaque mot, j'y ai apposé des post-it pour y revenir plus tard, pour relire ces mots qui m'ont touché, émerveillé.



C'est parfois surréaliste mais c'est ce qui fait l'originalité des écrits d'Arthur Teboul.



L' émotion, la vivacité, la drôlerie des pensées de l'auteur vous cueillent et vous émeuvent.



Laissez-vous attraper par les mots du poète de l'enfance et de l'imaginaire qui laisse libre court à ses pensées.



Puis prenez exemple sur lui et tenter d'écrire votre poème minute sans y réfléchir vraiment, laissez votre plume courir sur une feuille et peut-être serez-vous surpris par votre imagination.



"Ce que l'on s'autorise à espérer

Prends racine quelque part"



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Le Déversoir

Arthur Teboul, chanteur du groupe Feu! Chatterton entre ses albums, il compose des “poèmes minute”. Au sein d’un “cabinet de poèmes minute” à Paris, où il propose des consultations poétiques à la demande. Vous venez, il vous écrit quelques vers. Instant unique, instant de vie. De là naît un recueil, “Le Déversoir” ... des vers plein la moustache !





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Le Déversoir

𦼬hronique⛲



C’est dimanche. Dimanche matin, pour être plus précise. Le matin est une occasion, l’occasion de faire quelque chose, comme lire, écrire des poèmes minute. Vite, vite. Avant que la matinée ne passe, que le moment s’envole. Toujours vite, pour grappiller un peu de plaisir, un peu de beauté, un peu d’évidence. Sans réfléchir, les prendre pour ce qu’ils sont. Là. Ils sont là. Vivants. Visibles, introuvables, malicieux, goguenards, irrévérencieux, puissants, indolores, sifflants, insaisissables, inédits. Une centaine. De quoi se remplir. De la joie en puissance. Des mots en équilibre. Des photographies déversées. Des impressions fixées. L’exercice n’est pas simple, et pourtant, il n’y a rien de compliqué. La poésie est le ramassis des morceaux de nous, d’eux, du monde, de la ville, du ciel, de gloire, d’incertitudes et d’innombrables questions sans réponses. Ramassis d’une indomptable volonté candide. Le Déversoir à cette incandescence. Tu sais que tu sois sur une pelouse ou sur un building, la poésie sera présente. Elle cuira le poète. Elle réveillera les aubes. Déversera son autorité. Rien ne l’empêche la poésie. Vaut mieux t’y faire. Prends donc un stylo, et va te mettre en déflagration. Teste l’automatisme. Perd-toi en fatrasie. Essaye. Recommence. Déverse. Recueille la nuit, le jour, l’offrande, le plastique rose, une chanson, le diagnostic, l’aubépine…De ton œil nu, cherche la joie. Et reste bien focus dessus. Car lire ce déversoir c’est accéder à une vérité plus haute. Être aligné.

Aligné en prose, aligné en vers, aligné noir sur blanc, blanc sur noir. Aligné à la vitalité, à la vulnérabilité, à la jubilation.

De mes yeux verts, j’ai tout absorbé. Tout a débordé. J’ai arrêté une course frénétique virtuelle pour quelques minutes de beauté joyeuse. Quelque minutes arrachées au nulle part, à l’horizon, à l’espoir. Minute précieuse que de se perdre en une poésie qui ne peut mentir. Retrouver les associations incohérentes et voir ce que ça fait en-dedans. La lumière, l’ombre, l’émotion. Fugace sensation réjouissante que de se mettre en coalition avec ce contre-pouvoir. Et aimer de tout son cœur, l’étourdissement. Aimer le Feu.

Aimer ce dimanche matin, où les minutes prennent la vérité du besoin. Aimer l’allégeance, y re-prêter serment avec conviction. Aimer déverser les étoiles de mes yeux verts, sur vos ciels pixels, quand Le Déversoir ouvre un horizon constrictor…Dis moi, dis-moi, vas-tu entendre leurs clapotis?

Gratitude et ancrage ce matin, avec la douceur flamboyante d’Arthur Teboul🫶
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Le Déversoir

J'ai entendu pour la première fois Arthur Teboul à la grande librairie lors de l'émission des grands classiques, en direct. Juste avant, une émission présentait quelques poèmes à la minute.

Il faut vraiment lire l'introduction, c'est écrire vite, avec réflexion, inspiration du moment, avec une grande liberté.

Le résultat est étonnant, on s'imagine parfois le tableau devant ses yeux. Ce que j'ai apprécié surtout, ce sont les jeux avec les mots. On sent beaucoup l'amusement derrière.

Bref, j'y repasserai avec grand plaisir.
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Le Déversoir

Arthur Teboul sort un (ne pas faire la liaison) premier recueil de ce qu'il nomme poème-minute, ce qui n'est qu'une version appauvrie (attardée ?) de l'écriture automatique. Car oui, le seul lien qu'il y a là avec l'écriture automatique est la notion de rapidité. le poème a été écrit rapidement, pas retouché : boum, c'est de l'écriture automatique ! Cela démontre surtout une vision très pauvre des surréalistes.

Ce livre a eu du succès, notamment auprès des gens qui ne lisent pas de poésie. Il est adulé par la presse et les médias qui, habituellement, ne parlent jamais de poésie. Mais que vaut leur avis ? Que vaut mon avis sur la soudure sous-marine alors que je n'en fais jamais ?

le projet de Teboul est énoncé dès la préface : il ouvre un cabinet où il écrit des poèmes-minutes pour les gens et il veut qu'on puisse aller chez ce « Déversoir » de poème « comme on va se faire les ongles ». (Notons au passage qu'un déversoir mène aux égouts, cqfd ?) Peut-on faire une vision plus bourgeoise de la poésie ? Qui ira se faire un poème-minute, si ce genre d'initiative se met en place ? Bien sûr, le cadre-sup, start-up nation, après s'être fait livrer son repas par un immigré payé une misère. La poésie oui, mais entre deux réunions au sujet d'un point litigieux auprès du service juridique seulement ! Suffit de voir sa page instagram : que des petits bobos venus rencontrer leur chanteur post-rock préféré et récupérer leur poème (médiocre [je n'en ai pas la preuve, mais au vu de ceux qui sont dans le livre… j'imagine même pas ceux balancés à la foule comme ça, l'air de rien…]) et filer au Starbucks le plus proche le prendre en photo pour le mettre en story et identifier Teboul et Seghers qui reposteront sur leur propre story.

Bon, pour la révolution poétique populaire, on repassera. D'ailleurs, la poésie populaire d'aujourd'hui, Rupi Kaur, Coulon, Bobin, n'ont pas l'aspect révolutionnaire qu'avaient Prévert et Brassens. C'est un autre sujet.

La deuxième chose prônée par Teboul, est l'association inattendue d'un nom et d'un adjectif. Après tout, Garcia Lorca disait que la poésie naît quand deux mots que personne n'aurait pu imaginer ensemble se rencontrent. Teboul reprend l'idée : « de cette association inattendue, entre ce nom venu par inadvertance et cet adjectif non désiré, naît une image nouvelle, inconnue, un trésor qui réveille la part magique des mots et notre part de mystère. Cette part de soi-même inconnue à soi-même. » écrit-il. « Hémorroïde langoureux » voilà mon poème, ma part de moi-même inconnue à moi-même. Bref, cette pauvreté intellectuelle n'est pas l'apanage de Teboul seul. Andrée Chedid définissait ainsi la poésie : « Pour moi, la poésie n'est pas quelque chose de coupé de la vie, c'est la pleine réalité. Enfin c'est la réalité qui comprend l'existence et cette essence de vie qui frémit au fond de nous. » Remplacez le mot poésie par n'importe quoi : marche en plaine, peinture, ski nautique, pêche à la mouche, sexe BDSM, sortie de corps astrale, la définition fonctionne toujours. Dans les deux cas, il n'y a aucune idée, aucun concept théorique, rien, du vide.

Mais tout cela ne dit rien sur la qualité des poèmes. C'est d'ailleurs une question difficile, si je dis qu'un tel poème est à chier, qu'on me répond « moi, il m'a touché », que dire ensuite ? Beaucoup considèrent les poèmes de « La mort viendra elle aura tes yeux » comme étant les plus faibles de Pavese, pourtant, je trouve que ce sont les plus touchants. (Vous n'avez aucune preuve qu'ils m'aient fait pleurer. Je ne pleure pas moi, je suis un mâle alpha, c'est prouvé.) Très peu de poèmes de Cendrars me touchent, pourtant je reconnais que c'est un grand poète.

Il faut donc ici avoir recours à un outil : la comparaison. Les poèmes de Teboul ont un air surréaliste (le mouvement pas l'adjectif). Mais surréaliste forcé, qui essaie d'être. Cf. « La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le boeuf » de Lafontaine. Oui madame, on connaît nos classiques ici.

Bon comparons avec Desnos, par exemple. Teboul, surréalisto-bobo, écrit : « J'ai mangé une mince affaire un soir de décembre et c'était délicieux. Tout concordait. Nous étions entourés de petits freluquets qui sautillaient en tournant autour de nous. Dehors, le ciel était sombre et comblé de promesses. Un invité éternua drôlement fort sans que beaucoup y prêtent attention. » On sent qu'il essaie de mélanger deux plans : le rêve et la réalité, surréalisme donc. Mais la mayonnaise ne prend pas. Desnos, lui écrit : « Je m'étais attardé ce matin-là à brosser les dents d'un joli animal que, patiemment, j'apprivoise. C'est un caméléon. Cette aimable bête fuma, comme à l'ordinaire, quelques cigarettes, puis je partis. // Dans l'escalier je la rencontrai. « Je mauve », me dit-elle et tandis que moi-même je cristal à pleine ciel-je à son regard qui fleuve vers moi. Or, il serrure et, maîtresse ! Tu pitchpin qu'a joli vase je me chaise si les chemins tombeaux. » On voit ici un travail surréaliste sur la langue, pas seulement sur les idées. C'est donc la conjugaison de la langue surréaliste et de la situation, des idées, qui en fait un grand poème surréaliste. Teboul veut faire du Desnos, mais Desnos était un génie, écrivait il y a cent ans et, tout autodidacte qu'il était, réfléchissait son médium. Teboul trouve juste ça cool et apaisant d'écrire vite.

le livre est ponctué de petit poème simplet du genre : « Va vers nulle part/ L'horizon n'est pas loin/ Va vers nulle part/ Tu connais le chemin ». Bon, déjà ça ressemble au refrain d'une chanson du genre Star-Ac' (chacun sa route/ chacun son chemin), d'autre part, c'est encore une fois du déjà lu, en mille fois mieux : Prévert : « J'aime mieux/ tes lèvres/ que mes livres » ou encore « Mangez sur l'herbe/ Dépêchez-vous/ Un jour ou l'autre/ l'herbe mangera sur vous ». de toute manière, Teboul essaie de faire son Prévert, de faire des inventaires, de chanter les moments suspendus et enfantins dans les rues parisiennes. Exemple tiré du premier poème : « Personne ne faisait mine de l'ignorer mais tout le monde l'ignorait quand même, parce qu'il y avait d'autres choses à penser, comme la nourriture, la joie première, l'amour et les camarades. » La phrase est maladroite, on ne sait pas trop où il veut en venir. Faire mine de l'ignorer, donc faire semblant de l'ignorer. Donc le considérer. Personne ne faisait mine de l'ignorer, donc personne ne faisait semblant de l'ignorer, donc personne ne le considérait ? Donc personne ne faisait semblant de l'ignorer, mais tout le monde l'ignorait quand même ? C'est ampoulé.

En réalité, le recueil de Teboul a été publié par Seghers, grande maison s'il en est (ils ont aussi publié Sophie Marceau) parce qu'ils étaient certains d'avoir un public déjà acquis : celui de Feu ! Chatterton (très bon groupe). N'importe quel inconnu viendrait avec ce livre qui se ferait refouler. Mais ils ont eu raison, la preuve, il a atteint les 10 000 ventes, c'est énorme. Mais c'est la poésie qui y perd. Suffit de voir leur site, où ils recensent les médias qui parlent du livre : « le premier poète vivant à intégrer le prestigieux catalogue d'une maison emblématique des lettres françaises. LÉA SALAMÉ / FRANCE INTER (ce qui est faux, je crois) ; le baptême du feu d'un poète/chanter. M, MAGASINE LE MONDE etc. » Que des faits, rien que des faits, mais qui parle de poésie ? Qui ?

Peut-être que les poèmes de Teboul ne sont pas si mauvais, mais lorsqu'on a lu Rimbaud, Desnos et Prévert, on connaît déjà tout ça, fait en mille fois mieux. Teboul est en retard de cent ans. Il réinvente la roue, mais une roue carrée, moins bien que la roue circulaire, qui roule moins bien, c'est quand même con, mais ça fait vendre.

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Le Déversoir

Le chanteur et parolier du groupe Feu! Chatterton a publié en mars dernier «Le Déversoir», captivant recueil d'une centaine de poèmes minute, inspirés de l'écriture automatique des surréalistes qui prônait une écriture libérée des contraintes en tous genres.



Tout à sa volonté de poétiser le monde, Teboul offre des poèmes en prose, rédigés à toute vitesse, comme ont pu le faire jadis les surréalistes dans une démarche d’écriture automatique, inconsciente.

Arthur s'échine alors à composear des proses spontanées, jetées au fil d'une pensée sans cesse en effusion



Alors certes, tout n'est pas de même niveau, parfois le geste l'emporte sur le résultat final, et évidemment, les rationnels à tout prix passeront leur chemin.



Incontestablement, la recherche du sens n'est pas le plus important dans cette démarche qui frôle souvent avec l'abtsraction.

C'est le rythme, ainsi que le coté libérateur, émancipateur et subversif de la poésie qui emportent le morceau. La démarche d'Arthur Teboul, louable en diable, s’inscrivant dans la lignée du travail mis en place jadis par les surréalistes, permettra assurément à la jeune génération, fan du groupe Feu Chatterton de s'approprier cet univers un peu oublié du grand public.



L'artiste, fidèle à ce qu'il fait avec son groupe mythique, jette des passerelles entre les époques et fait souffler sur l'art d'aujourd'hui un air de nouveauté et d'audaces qui font assurément du bien.




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le Déversoir

À force de voir ce recueil de poèmes fleurir un peu partout en librairie et sur les réseaux, j'ai eu envie de m'y plonger, sans attente particulière.



J'ai demandé aux éditions Seghers de me faire parvenir l'ouvrage, je l'ai vite reçu et je n'ai pas résisté longtemps avant de l'ouvrir. Et j'ai bien fait. 



L'univers de ce poète m'a touchée. Un univers inspiré des poèmes automatiques des surréalistes, qui libère les émotions, sans entraves.



Ses hommages à Christian Bobin.



98 poèmes minute, écrit entre 5 et 7 minutes, en laissant libre court à sa pensée, à ce qui lui a traversé l'esprit. 



Les premiers textes ne m'ont pas interpellée puis vient un poème que je lis et que je relis c'est le "Le poète cuit", je le recopie dans mon carnet, il faisait tellement écho en moi !!! (...)



Ça ne s'est pas arrêté là, même si je Au carrefour, il se fait au revoir de la main. C'est lui-même qu'il laisse. Ne m'en veux pas, dit-il au poète qui était là, en lui, et qu'il laisse sur le bord de la route. Ne m'en veux pas, mais c'est trop fatigant tes yeux à l'intérieur de mes yeux, ton avidité, tes alertes, ta détresse momentanée et permanente, tu m'épuises aussi, tu me tords.(...) sentais déjà bien chanceuse d'avoir connu ce poème là. 



Ensuite plus j'avançais, plus certains poèmes me faisaient frissonner : Voie d, Ce crépitement inaltérable, Boulevard vide, À Bobin, Cet arbre, La petite empreinte, Le Labyrinthe, La nuit habituelle…et tant d’autres. 



Je me suis arrêtée d'écrire les titres. Je relisais. Puis je me suis arrêtée encore pour écrire cette fois un poème qui s'appelle Matin. 



Arthur Teboul m'inspira ce matin là, ses poèmes m'ont enchanté.



Il dit qu'il a perdu son poème page 143, je le retrouve page 177, il s'appelle "Le building chante" et parle de teneur particulière des portes ouvertes et des voies multiples. J'ai retrouvé ton poème Arthur !



Et je me suis dit, ce recueil, je l'aime, je le garde bien près de moi. Je l'ai vite terminé, relu certains poèmes plusieurs fois et j'y reviendrai régulièrement. 



Merci infiniment pour ces instants poétiques. 



Maintenant je vais aller écouter Feu! Chatterton. Écrire des poèmes, planer un peu après cette lecture enchanteresse et revenir en poésie avec Les poèmes de minuit de Robert Desnos.



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Le Déversoir

Une aberration.

A fuir.

Je lance un appel à tous les jeunes auteurs vraiment humbles et talentueux : écrivez ! Et si ce n’est pour vous même au moins pour sauver la littérature des imposteurs qui se font de l’argent sur ce genre de baratin honteux.

Ce livre porte bien son nom : c’est sans aucun doute un déversoir… à ordures. Je ne l’offrira pas à mon pire ennemi par souci de préservation de la forêt amazonienne.

Demandez donc à un enfant de six ans ce qu’il en pense.

Monsieur Teboul ferait mieux de donner un peu de sens à « l’art », à notre époque où il est mis à mal… réfléchissez-y, et tachez d’y consacrer plus de temps qu’une minute ou deux.

Je consacre la demie étoile a son utilité : si on cache la couverture, il fait un efficace presse-papiers.



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Le Déversoir

Un recueil de poésie surréaliste qui fait écho à un espace unique à Paris, dans lequel il propose d’écrire des poèmes à ceux qu’il rencontre.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Le Déversoir

A la force, la percution du tract.

A mi-chemin entre la conscience (quoi qu'on en dise, garante d'une certaine cohérence) et le lacher-prise - il s'agit de "poèmes minute" écrits à la mode surréaliste.

La photo de couverture fait penser à celle d'un prisonnier - de face, le buste. Manque plus que la pancarte chiffrée.

La démarche de poétiser plus la société ne date pas d'hier - Novalis par exemple, avec "le monde doit être romantisé" - mais son originalité réside dans l'organisation de moments poétiques au sein de la société - sur le mode marchand, par l'emplacement de "cabinets poétiques", où recueillir le fruit d'un tête à tête avec un poète.

Quant au contenu, l'utopie y est parfois gênée aux entournures et s'ébat, virevoltant vers un horizon humain dans un équilibre incertain.

Tout ça claque de rebondissements avec un ton parfois fantaisiste et empreint de non-sens. Néanmoins, un tri est à faire.

Cette écriture automatique, ce voeu de poétiser le monde, les surréalistes le pratiquez déjà, lançant notamment un appel à contribution faite de récits de rêves et autres expériences, avec Artaud secrétaire du bureau répondant au téléphone.

Les participations furent timides.

Espérons que l'entreprise luxuriante du Déversoir sera plus pérenne.
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Le Déversoir

Le projet d’Arthur Teboul s’inscrit dans la lignée du travail mis en place jadis par les surréalistes : l’écriture automatique de poèmes, sans but, sans intention, libérée de toutes contraintes et d’esprit de sérieux. C’est dans le métro parisien, qu’un jour, le jeune auteur lâche les chevaux. Un mot écrit sur un carnet, associé à un autre. Nom commun, adjectif, verbe, complément… Les phrases inattendues se forment, pleines de surprise. Se constitue petit à petit, au fil des mois, un ensemble de « poèmes minutes » réunis aujourd’hui en un recueil intitulé « Le déversoir ». Arthur Teboul conçoit la poésie comme un contre-pouvoir, comme un art émancipateur et subversif. Les poèmes ici réunis ont pour but de donner envie de poésie, de lire ou d’écrire soi-même des poèmes. Le besoin de poésie est en chacun de nous : ouvrons les yeux, laissons notre esprit vagabonder, changeons de regard sur les choses… Un pas de côté qui fait du bien.


Lien : https://inthemoodfor.home.blog
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Le Déversoir

Le procédé est intéressant: écrire un nom qui nous vient à l’esprit, ajouter l’adjectif qui se colle directement à lui dans notre tête. Et laisser notre esprit faire le reste, sans trop réfléchir ni intellectualiser. Ca donne de la poésie. Les textes qui en résultent sont assez étranges, cela m’a rappelé le processus de la cure analytique ou plus récemment, les flots de pensées. Je me suis un peu perdue parfois dans ces textes qui, pour certains, ne me parlaient pas, mais d’autres m’ont touchée. Cela m’a donné envie d’essayer d’en écrire à mon tour, ce qui je pense, est le but recherché : décomplexer les gens face à la poésie et se laisser porter par ce qui vient.
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Le Déversoir

« Le déversoir » est un livre pas comme les autres. C’est un recueil de poèmes et de courts textes, jusque-là rien de neuf peut être mais c’est écrit selon le concept de poème minute, soit un texte qui fuse librement et qu’on écrit dans un délai de temps très court (entre cinq et sept minutes). Cette pratique existe depuis toujours mais elle a été expliquée notamment par André Breton dans son « Manifeste du surréalisme ». Arthur Teboul s’empare brillamment du concept et écrit tous les jours, il écrit comme on respire, il rêve même d’un monde où existeraient des « déverseurs », des poètes que nous pourrions visiter afin de s’offrir un poème personnalisé. Un tel lieu a existé pendant une semaine à Paris, Arthur Teboul a ouvert son Déversoir et il semble que ce fut magique !



Alors oui c’est bien beau tout cela mais ce recueil, il vaut quoi ? Eh bien écoutez, je le lis, je le savoure, je prends ma dose quotidienne de poésie, mon shoot de beau tiens justement. Je souris, je m’émeus, je ris franchement à certaines situations folles. J’ai envie d’écrire aussi. Et j’en parle avec passion autour de moi, comme aujourd’hui.
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Le Déversoir

Je ne sais pas pour vous mais pour moi, il y a toujours eu des chansons qui ont marqué les événements de ma vie de façon indélébile. La musique m'a toujours accompagné, certaines paroles sont restées gravées en moi car elles répondaient avec une précision effarante à des émotions intimes.

Lorsque mon joyeux luron de père s'en est allé c'est la chanson Castle in the snow de Avener que j'ai écouté en boucle, les paroles étaient exactement ce que je ressentais. Pour le décès de ma douce maman, c'est la chanson, Souvenir de Feu!Chatterton qui m'a accompagné. La voix bouleversante d'Arthur Teboul posée avec délicatesse sur ce texte merveilleux arrivait à m'apaiser.

J'ai vécu un moment hors du temps lorsqu'il m'a dit avoir chanté un peu pour moi constatant mon émotion forte dans le public pendant un de ses concert. J'embrasse ici ma copine @agatheyourbook qui a assisté à ce moment avec moi.

De fait, il m'aurait été impossible de passer à côté du Déversoir parce que je savais qu'en ouvrant, qu'en plongeant dans ses 98 poèmes minute, j'allais retrouver la façon particulière et unique qu'à Arthur Teboul de poétiser le monde qui l'entoure, d'offrir une petite brèche de lumière hors du temps...
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Le Déversoir

Un ami m’a donné ce livre sans l’avoir lu… je ne suis pas particulièrement touchée par Feu! Chatterton. J’avais entendu parler de ce livre à sa sortie mais sans que l’envie de le lire n’apparaisse de mon côté . Mais pourquoi pas une fois en ma possession ? Son principal atout est de faire lire de la poésie (?)!ce que je ne fais pas assez . Et ça, c’est un bonheur absolu.. quant à sa qualité, je serai plus mesurée et je dirai que cette prose est inégale mais peut-être un peu sentencieuse.. qui me donne envie de lire encore de la poésie…,
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Le Déversoir

« Que trouverez-vous dans ce livre? 98 poèmes minute. Qu’est-ce qu’un poème minute? C’est un poème instantané ( comme une photographie ou une soupe), souvent en prose, écrit en un temps compté, entre cinq et sept minutes. Écrit à toute vitesse pour subjuguer la conscience de soi et l’étourdir. »



Finalement, c’est surtout nous qui sommes étourdis. De vie, de folie, de mots curieusement agencés qui forment un tableau un brin surréaliste. La beauté est là, l’enfance et le rêve dansent devant nos yeux. Parfois la mélancolie s’invite, pas de poésie sans spleen.

« Ce parfum dédommage

De l’absence d’une moitié. »



Et la tendresse toujours là :

« Ce ne sera pas une chanson

Mais un collier pour ma femme

Et des pierres chaudes sur ses paupières

Quand elle dort.



Ce ne sera pas un poème

Mais un papier caché dans sa poche

Quand elle ira au travail

Avec écrit dessus : je t’aime.



Ça ne sera pas une chanson

Mais la joie de ses voûtes plantaires

Quand elle rentrera à la maison. »



Alors, si la curiosité m’a portée à lire le chanteur de Feu! Chatterton, mon bonheur de lire Arthur Teboul n’est pas feint. C’est beau, entraînant, joyeux et plein d’une poésie renversante.



C’est une parfaite poésie d’été. D’ailleurs, c’est cette photo qui m’est venue à l’esprit. Celle d’un moment heureux, Le Déversoir en fond.🌞

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Le Déversoir

Prendre rendez-vous. Se rendre à l'adresse indiquée, entrer dans l'espace réservé (feutré). Une table, des chaises. Rencontre avec Arthur Teboul. Après les civilités d'usage, s'asseoir et lui donner votre prénom puis patienter quelques instants, en silence. L'écrivain est en train de composer pour vous un poème-minute. Ne pas le regarder écrire, cela risquerait de le déstabiliser. Un instant plus tard, quelques minutes seulement, le poème achevé, l'auteur vous en fait la lecture et vous le remet en mains propres. le poème est à présent le vôtre. Après quelques mots échangés avec l'auteur, quitter le Cabinet d'écriture.



Inspirée de l'écriture automatique des surréalistes, l'initiative d'Arthur Teboul est en soi originale et singulière. Elle me rappelle un peu celle du grand poète américain Richard Brautigan qui, en 1966-1967, distribuait ses poèmes en pleine rue aux passants.



Que dire de plus de ce projet d'écriture de poème-minute ? Même si André Breton aimait à dire que « Tout acte porte en lui-même sa justification, […] que la moindre glose est de nature à l'affaiblir », je vais essayer d'en dire quelque chose.



Le poème-minute est en soi une véritable performance d'écriture. La maîtrise du style, le champ lexical, le pouvoir imaginaire d'Arthur Teboul sont en soi assez remarquables. Certains textes sont très beaux, comme À Bobin (poème dédié à Christian Bobin à qui Arthur Teboul voue une grande admiration), La nuit habituelle, ou encore La Petite empreinte :





« Reviens le brumeux matin des espoirs enivrés. L'écume parlait à la mer par-dessus. On entendait l'embrun et les cris des oiseaux indélébiles et la main invisible qui les promenait faisait du vent. Un château tout au bout de la digue, luminescent. Une pierre brillait en sa hauteur, on aurait dit un miroir très lointain ou une pierre précieuse, très précieuse. Rappliquant, le chien sur le bord de la plage haletait en trottant, langue pendue comme tous les chiens.

Ah le bord de la mer, on n'y reste pas longtemps mais l'impression est profonde, c'est une empreinte même, comme sur le sable mouillé, mieux que le sceau de l'intaille du plus grand des rois humains. Une petite empreinte de pied.

De ton pied d'enfant. »





Cependant, tout n'est pas égal dans le recueil. de nombreux textes cèdent au prétexte du temps imparti à l'écriture et n'ont pas le retentissement escompté.

Les poèmes minute nés d'un projet ambitieux et louable, portent pourtant en eux une certaine contradiction.



La poésie, comme la littérature en général, est un moment particulier, privilégié, qui requiert du temps, une attention particulière, un certain retrait du monde qui nous entoure, qui poursuit alors sa course sans nous.

L'idée d'écrire des poèmes en quelques minutes me semble aller à l'encontre de tout ça. le poème-minute, c'est écrire sans perdre de temps, c'est s'enfermer dans un souci « d'efficacité », dans un dépassement de soi et des contraintes liées à l'écriture.



Même si avec le Déversoir, les Éditions Seghers publient ici quelques-uns de ses nombreux poèmes, l'initiative d'Arthur Teboul, comme celles de beaucoup d'autres poètes de sa génération, porte en elle le désir de promouvoir une poésie qui ne soit plus seulement celle des livres, qui ne soit plus seulement à lire, qui sorte des sentiers battus.



Le Cabinet d'écriture (lieu d'un rendez-vous entre un auteur et son lecteur) et les Poèmes minute (un poème-objet qui atteste de la rencontre) sont quelques-uns des marqueurs d'un nouveau courant poétique très actif, très imaginatif, qui s'affranchit des normes jusque-là encloses de la poésie, où pointe cependant une part d'incertitude :



« L'armure scintillante



Je ne sais vraiment pas où cela me mène.

J'avoue avoir quelques craintes.

Je me sens vulnérable, à moitié nu.

C'est assez difficile de persévérer dans la désinvolture.

Rester léger, s'y tenir.

Il y a quelque chose de paradoxal dans la démarche.

Faire durer le geste.

Sans gesticuler.

Je fais comme si je gardais mon sang-froid.

Je fais comme si tout cela n'avait que peu d'importance.

Mais c'est faux.

Je prie pour que ça marche. Je durcis l'armure scintillante.

Puisse-t-elle éblouir quiconque la verra portée.

Pourquoi s'accrocher si fermement à cette entreprise dérisoire?



S'accrocher à l'ombre d'un oiseau qui passe.

À ce fétu de paille emporté par le vent.

Je voudrais dire Laisse-toi aller

Laisse-toi porter

Tout flotte

Je n'y crois pas moi-même

Mes pieds sont lourds comme des pierres envasées

dans le lit d'un ruisseau



Et je ne vous parle pas de ma tête



punitive. »



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