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3.99/5 (sur 169 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : New-York , le 22/04/1943
Mort(e) à : Cambridge, Massachusetts , le 13/10/2023
Biographie :

Poétesse américaine, Louise Glück a reçu de nombreux prix, dont le Pulitzer en 1993 pour son recueil "The Wild Iris", le National Book Award en 2014 pour "Faithful and Virtuous Night", et le prix Nobel de littérature le 8 octobre 2020, qui lui est attribué «pour sa voix poétique caractéristique, qui avec sa beauté austère rend l'existence individuelle universelle», (selon les propos de l'Académie suédoise).

Elle a publié douze recueils de poésie ainsi que des essais consacrés à la poésie. Il est cependant possible de la lire en français dans quelques revues spécialisées, dont "Po&sie", grâce aux traductions de Marie Olivier ; de même, Romain Benini, maître de conférences en langue française et spécialiste de la poésie du XIXe siècle, s'est-il passionné pour cette autrice qu'il entend traduire et faire connaître en France.

En lui attribuant son prix, l'Académie suédoise souligne que « Louise Glück a publié douze recueils de poésie et quelques volumes d'essais sur la poésie. Tous se caractérisent par un souci de clarté. L'enfance et la vie de famille, la relation étroite avec les parents et les frères et sœurs, sont ses thématiques centrales. Dans ses poèmes, le moi écoute ce qui reste de ses rêves et de ses fantasmes, et personne ne se confronte aux illusions du soi aussi frontalement qu'elle ».

Elle est décédée le 13 octobre 2023, à l'âge de 80 ans.
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Disparue le 13 octobre 2023, encore trop peu connue en France malgré un prix Nobel de littérature en 2020, Louise Glück poursuivait son chemin solitaire en poésie, n'appartenant à aucune école et aucune mode. Tout en retenue, son style est néanmoins de plus en plus narratif. En témoignent ces quinze recettes qui, tantôt sur le mode de la fable, tantôt sur le mode de la bribe autobiographique, racontent la fin d'une vie et les souvenirs qui remontent d'un passeport oublié à un bonsaï qu'on taille. L'avis des critiques : Pour Anne Dujin, rédactrice en chef de la revue Esprit, la voix de Louise Glück ne se laisse pas cataloguer, à la fois très retenue et très lyrique, intimiste et réflexive. Par ailleurs, Anne Dujin évoque la présence d'un “je” poétique dispersé, avec des passages entiers qui semblent biographiques, mais dans lesquels le doute s'instille. le documentariste et auteur Romain de Becdelièvre a beaucoup apprécié l'aspect collectif de cette poésie qui se fait et s'écoute à plusieurs, là où selon lui la poésie est souvent de l'ordre de la solitude et du solipsisme. En outre, il s'est dit touché par “l'hommage rendu à des ancêtres fantasmatiques et imaginaires” dans ce recueil. #poesie #louisegluck #littérature __________________ Livres, films, jeux vidéo, spectacles : nos critiques passent au crible les dernières sorties culturelles par ici https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrosjQHaDUfeIvpobt1n0rGe&si=ReFxnhThn6_inAcG une émission à podcaster aussi par ici https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture

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Louise Glück
"Paysage aborigène" de Louise Glück traduction de Cécile Holdban et Thierry Gillyboeuf

Tu marches sur ton père, me dit ma mère,
et de fait, je me trouvais exactement au centre d’un tapis d’herbe, si bien tondue que cela aurait pu être la tombe de mon père,
bien qu’aucune stèle ne vienne le confirmer.
Tu marches sur ton père, répéta-t-elle,
plus fort cette fois, ce qui commençait à me paraître bizarre, car elle-même était morte; même le médecin l’avait admis.
Je fis un petit pas sur le côté, à l’endroit où s’arrêtait mon père et où commençait ma mère.
Le cimetière était silencieux.
Le vent soufflait dans les arbres ;
je pouvais entendre, très faiblement, à quelques rangées de là, des bruits de larmes,
et plus loin, un chien qui gémissait.
Ces bruits finirent par s’estomper. Il me vint à l’esprit
que je n’avais pas le souvenir d’avoir été amenée ici,
à ce qui ressemblait désormais à un cimetière,
bien que cela puisse n’être un cimetière que dans ma tête ; c’était peut-être un parc,
ou bien, si ce n’était pas un parc,
un jardin ou une tonnelle, exhalant, réalisai-je à présent, l’arôme des roses — la douceur de vivre remplissait l’air,
la douceur de vivre, comme on dit.
A un moment, je me suis aperçue que j’étais seule.
Où étaient partis les autres,
mes cousins et ma sœur, Caitlin et Abigail ?
A présent, la lumière déclinait.
Où était la voiture qui attendait de nous ramener chez nous ?
Je commençai à chercher une solution.
Je sentais l’impatience me gagner, confinant, je dirais, à l’angoisse.
Finalement, au loin, j’aperçus un petit train,
à l’arrêt semblait-il, derrière le feuillage,
le conducteur appuyé, désœuvré, contre le chambranle d’une porte, fumait une cigarette.
Ne m’oubliez pas, criai-je en courant à travers tous ces parterres,
tous ces pères et toutes ces mères…
Ne m’oubliez pas, criai-je, quand j’arrivai près de lui.
Madame me dit-il en montrant les rails,
vous voyez bien que c’est la fin,
les rails ne vont pas plus loin.
Ses paroles étaient dures mais ses yeux étaient bons :
cela m’encouragea à défendre mon cas bec et ongles.
Mais ils vont dans l’autre sens, dis-je,
(et je remarquai qu’ils étaient solides,
comme s’ils devaient effectuer encore de nombreux retours.)
Vous savez, dit-il, notre travail est difficile :
nous sommes confrontés à tant de chagrins et de désillusions.
Il me regardait avec de plus en plus de franchise.
J’étais comme vous autrefois, ajouta-t-il,
j’aimais l’agitation.
Désormais je parlais à un vieil ami :
Et toi, dis-je, car il était libre de partir,
tu ne souhaites pas rentrer chez toi,
revoir la ville ?
C’est chez moi ici, dit-il.
La ville – la ville c’est là où je disparais.
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PRESQUE ISLE

Dans chaque vie, il arrive un instant ou deux,
Dans chaque vie, une chambre quelque part, à la mer ou à la
la montagne.

Sur la table, un plateau d'abricots. Des noyaux dans un
cendrier blanc.

Comme toutes les images, celles-ci étaient les conditions
d'un pacte :
sur ta joue, tremblement de la lumière du jour,
mon doigt pressant tes lèvres.
Les murs bleu-blanc ; la peinture du petit secrétaire.
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C’est terrible d’être seul. Je ne veux pas dire de vivre seul — être seul, où personne ne peut t’entendre.
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Enfin la nuit m'enveloppait;
je flottais dessus, peut-être dedans,
ou elle me portait comme une rivière porte
un bateau, et en même temps
elle tourbillonnait au-dessus de moi,
parsemée d'étoiles mais néanmoins obscure.

C'était pour des moments comme celui-là que je vivais.
Je sentais que j'étais mystérieusement soulevée au-dessus du monde
de telle sorte que l'action était enfin impossible
ce qui rendait la pensée non seulement possible mais sans limites.
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Quand j’étais enfant, je souffrais d’insomnie.
Pendant les nuits d’été, mes parents me permettaient de m’asseoir au bord du lac ;
je prenais le chien avec moi comme compagnon.
Ai-je dit « souffrais » ? C’est la façon qu’avaient mes parents d’expliquer
les goûts qui leur paraissaient
inexplicables : « souffrais » était toujours mieux que « préférais vivre avec le chien ».
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Plus que tu ne m'aimes, très probablement
tu aimes les bêtes des champs, voire
probablement, le champ lui-même, en août tacheté
de chicorée sauvage et d'aster:
je sais. Je me suis comparée
à ces fleurs, leur gamme de sentiments,
tellement plus réduite et sans complications

More than you love me, very possibly
you love the beasts of the field, even ,
possibly, the field itself, in August dotted
with wild chicory and aster:
I know. I have compared myself
to those flowers, their range of feeling,
so much smaller and without issue
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Le soleil peine à me toucher.
Parfois je le vois au début du printemps, s'élevant à
l'horizon lointain.
Puis, des feuilles s'y accumulent et le dissimulent
complètement. Je le sens
étinceler à travers le feuillage, erratique,
le bruit métallique d'une cuillère que l'on frappe sur la
paroi d'un verre.
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Au bout de ma douleur
il y avait une porte.
Écoute-moi bien : ce que tu appelles la mort,
je m’en souviens.
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L’IRIS SAUVAGE



Au bout de ma douleur
il y avait une porte.

Écoute-moi bien : ce que tu appelles la mort,
je m’en souviens.

En haut, des bruits, le bruissement des branches de pin.
Puis plus rien. Le soleil pâle
vacilla sur la surface sèche.

C’est une chose terrible que de survivre
comme conscience
enterrée dans la terre sombre.

Puis ce fut terminé : ce que tu crains, être
une âme et incapable
de parler prenant brutalement fin, la terre raide
pliant un peu. Et ce que je crus être
des oiseaux sautillant dans les petits arbustes.

Toi qui ne te souviens pas
du passage depuis l’autre monde,
je te dis que je pus de nouveau parler : tout ce qui
revient de l’oubli revient
pour trouver voix :

du centre de ma vie surgit
une grande fontaine, ombres
bleu foncé sur eau marine azurée.

p.25

/ traduction de l’anglais (états unis) par Marie Olivier
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CIEL ET TERRE
Là où l’un s’arrête, l’autre commence.
Au-dessus, une bande de bleu, en dessous,
une bande de vert et d’or, de vert et de rose profond.
John se tient au bord de l’horizon : il veut
les deux à la fois, il veut
tout à la fois.
Les extrêmes, c’est facile. Il n’y a
que le milieu qui soit un problème. Le milieu de l’été –
tout est possible.
En d’autres termes : jamais plus la vie n’aura de fin.
Comment puis-je laisser mon mari
planté là, dans le jardin,
à rêver ce genre de choses, tenant
victorieusement son râteau et
s’apprêtant à annoncer cette découverte
alors que le feu du soleil estival
s’obstine à rester au point mort,
entièrement contenu par
les érables en feu
au bord du jardin.
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