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Citations de Arthur Vernon (37)


Chaque individu, quel que soit son sexe, doit être en mesure d'aimer et d'être aimé, de donner du plaisir et d'en ressentir, et à ces fins, en fonction de sa personnalité, de séduire activement et faire l'objet de séduction. Et surtout que cette dernière soit accompagnée du respect de l'autre : respect par celui qui séduit, respect de celui qui l'est ; respect de la décision de refus, respect (et reconnaissance) de l'invitation au plaisir, qui ne doit plus être perçue comme une agression.

LE SEXE, Fonction sociale du plaisir sexuel et ses conséquences.
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Une idée insidieusement fausse a laissé croire que la consommation de sexe entraînait une forme de léthargie et d'atonie. Cette idée est d'abord l'œuvre des religions : l'homme qui se consacre à la sexualité ne pense plus à rien d'autre, et notamment plus à Dieu, il ne travaille plus et devient une larve sociale. Cette idée a ensuite été illustrée au moment des événements de mai 68 où la liberté sexuelle s'accompagnait de consommation de stupéfiant. L'image publique ainsi donnée par les hippies, groupes d'individus qui ne vivaient plus que pour se droguer et faire l'amour était désastreuse. Mais c'est bien la drogue et non le sexe qui a créé cette atonie. L'amalgame a été désastreux pour l'image de la liberté sexuelle.

LE SEXE, Vers une nouvelle fonction sociale du plaisir sexuel.
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Le plaisir sexuel implique donc une pluralité de partenaires aux fins de satisfaire à ces principes. Cette assertion a été dénommée " l'effet Coolidge ". Monsieur Coolidge, président des États-Unis (1923-1929), visitait une ferme avec son épouse, lorsque le fermier expliqua au couple que le coq du poulailler en était à sa dixième copulation de la journée. Madame susurra à l'oreille de son mari : " Tu te rends compte, Calvin, dix fois par jour ! " Et le président répondit : " Oui, très chère, mais avec dix poules différentes ! "

LE SEXE, Origine et mécanismes du plaisir sexuel.
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Les contraintes économiques et les normes religieuses ont consacré dans le mariage la notion d'exclusivité sexuelle. La relation sexuelle ludique était donc proscrite. Ensuite, en dehors de ces règles, les intellectuels ont considéré que la sexualité était accessible à tous. Elle ne permettait pas aux élites d'émerger de la masse, à la différence de l'intelligence ou du talent artistique ou sportif. La sexualité était donc reléguée au rang des banalités, puis associée à la trivialité et à la paillardise — son contexte culturel relevait du plus bas de gamme possible.

LE SEXE, Fonction sociale du plaisir sexuel et ses conséquences.
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Arthur Vernon
L'amour est le fils de l'ignorance et de l'orgueil.

LA VIE, L'AMOUR, LE SEXE.
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À la fin sera la mort. Et rien d'autre. La mort est l'angoisse absolue de l'espèce. SI les individus de l'espèce meurent, l'espèce disparaît. Il n'existe toutefois nulle part une volonté supérieure qui commanderait aux espèces et aux êtres de survivre. C'est parce que notre espèce (comme chaque espèce vivante actuellement sur le globe) a des gènes qui lui imposent de survivre qu'elle est encore présente. Toutes les espèces qui n'avaient pas intrinsèquement une telle volonté de survivre ne sont plus là aujourd'hui. La survie n'est donc qu'un avatar de l'existence : une option qui s'est perpétuée de par sa nature même (qui consiste justement à se perpétuer) par rapport à tous les autres événements de l'univers, qui peuvent être exceptionnels, mais qui n'ont pas cette caractéristique. Rien d'objectif ne justifie donc l'apologie de la survie.

LA VIE, La mort.
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La vision abominable de la sexualité prend une tournure autrement plus dramatique lorsqu'elle se spécialise. Ainsi, pour des raisons fort stupides, souvent liées à l'ignorance, mais aussi malveillantes, les hommes ont condamné encore plus fortement le plaisir féminin. […] Aujourd'hui encore, les femmes qui recherchent des relations sexuelles aux seules fins d'en retirer du plaisir sont considérées comme des " salopes " et sont socialement dévalorisées.

LE SEXE, Fonction sociale du plaisir sexuel et ses conséquences.
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Être capable de discerner les illusions est nécessaire pour vivre mieux. Par nature, une illusion entraînera toujours à un moment ou à un autre une déception.

LA VIE, Le Corps.
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Ainsi gangrenée par cette maladie du rejet de la sexualité, la société panse ses plaies en tolérant des remèdes cache-misère. L'alcool joue le rôle de médicament palliatif. Institutionnalisé socialement, il autorise tant à pousser la drague qu'à lui succomber. La tolérance s'exerce tant pour le gros lourd bourré en boîte qui pelote les minettes à portée de main, la pupille dilatée (alors qu'un comportement similaire en un autre endroit serait susceptible de poursuites pénales) que pour ladite minette qui se retrouve dans le lit dudit gros lourd (« J'ai déconné, j'étais bourrée. »). Cette situation est d'une tristesse absolue. Les règles sociales brident tellement les règles biologiques que des désinhibants artificiels deviennent nécessaires pour retrouver un comportement naturel ! Car ce n'est pas l'alcool qui provoque la sexualité, mais c'est bien la sexualité bridée qui provoque la consommation d'alcool.

LE SEXE, Fonction sociale du plaisir sexuel et ses conséquences.
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Le fait que l'effet Coolidge concerne des mâles et non des femelles est surtout lié au fait que seule la femelle est sûre que son enfant sera d'elle. Le mâle est contraint quant à lui de multiplier ses chances d'être le géniteur en multipliant les copulations avec différentes femelles.
Cet effet Coolidge observé chez tous les mammifères est donc aussi applicables à l'homme et fait partie de sa nature profonde. Cet effet reste circonscrit par l'environnement socioculturel et aussi par sa faisabilité. Dans les (rares) cas où ces limites n'existent pas, l'homme applique pleinement l'effet Coolidge. C'est ainsi que la quasi-totalité des monarques comptent leurs maîtresses par dizaines (nos rois de France), centaines (les sultans, dans leurs harems) ou même milliers (l'empereur de Chine dans la cité interdite) : leur position sociale limite considérablement les efforts à fournir pour s'accaparer de nouvelles prises, et celles-ci sont socialement acceptées voire glorifiées.

LE SEXE, Origine et mécanismes du plaisir sexuel.
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Arthur Vernon
Il existe des nuances dans les idées. La citation d'un auteur est souvent un piège grossier : la beauté d'une formule fait qu'on la reprend, alors qu'après réflexion, on n'est d'accord qu'avec 90 % de ce qu'elle signifie. C'est sur les 10 % qui restent qu'apparaissent les erreurs et les malentendus.

LA VIE, L'AMOUR, LE SEXE, Préambule.
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Le mariage tel qu'il existe aujourd'hui est donc une monstruosité. Il impose la fin du plaisir sexuel, au mieux sa réduction à la portion congrue, pour le restant de ses jours. Et encore maintenant, le mariage est l'événement de la vie qui est le plus sublimé en littérature ou au cinéma. Un acte social extraordinaire qui donnera lieu à une cérémonie qui le sera encore plus. Des dizaines ou des centaines d'invités, venant pour certains de très loin. Souvent l'acte social le plus intense dans la vie d'individus, eux-mêmes transcendés par l'enjeu et qui deviennent des stars exceptionnelles le temps de la commémoration, avec biographie reprise par les amis des mariés, et œuvres artistiques qui leur seront consacrées pour la seule fois de leur existence. Une ode prodigieuse et unique pour célébrer tous ensemble la mort du plaisir.

LE SEXE, Fonction sociale du plaisir sexuel et ses conséquences.
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Le bonheur absolu existe mais il est théorique et la sensation de bonheur absolu est inaccessible. Dans la réalité, le bonheur est relatif. C'est-à-dire que nous percevons des sensations de bonheur par rapport au référentiel qui correspond au niveau de bonheur objectif où l'on se situe.
Le niveau de bonheur objectif se définit comme suit : le bonheur absolu correspond à un état de plénitude constant. Concrètement, l'individu n'a plus aucune contrainte matérielle : il est en parfaite santé, ses proches aussi — et sont aussi heureux que lui — il est riche, amoureux et aimé, etc. Le malheur absolu serait exactement l'inverse : l'individu souffre d'une grave maladie et/ou d'un handicap, il n'a pas de ressources et vit dans la misère, peine à trouver sa nourriture quotidienne, n'a aucun soutien, etc.
Ce bonheur objectif correspond donc à des critères matériels définis par la société.
Toutefois, ce bonheur objectif ne correspondra pas à celui ressenti. Le bonheur ressenti se définit comme la sensation de bonheur perçue par l'individu.
La corrélation entre le bonheur objectif et le bonheur ressenti est très faible : un individu se trouvant dans une situation de malheur objectif peut ressentir un bonheur beaucoup plus important qu'un individu objectivement heureux.

LA VIE, Le bonheur.
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Ce contexte social a parfois des conséquences dramatiques. Ainsi conditionnées par ce diktat « la femme ne doit pas avoir de plaisir », certaines femmes seront incapables d'en éprouver. Et dans des proportions qui font frémir puisque des études récentes avancent des chiffres avoisinant les 25 %. Un quart des femmes auraient donc un défaut biologique ? Absolument pas. L'immense majorité des femmes est évidemment " techniquement " accessible au plaisir sexuel. Mais la prégnance de l'environnement social a entraîné un blocage d'une violence inouïe. […] Et le plaisir féminin fonctionne de façon moins mécanique que son homologue masculin. Qu'un quart des femmes ne puissent ressentir le plaisir le plus fort accessible à l'être humain du fait de règles sociales relève quasiment du crime contre l'humanité. L'excision est inadmissible, qu'elle soit l'œuvre du scalpel ou de dogmes.

LE SEXE, Fonction sociale du plaisir sexuel et ses conséquences.
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La question la plus intéressante relève de la pratique du " no sex " absolu. Cette pratique est celle imposée aux religieux. La médiatisation récente des pratiques pédophiles de certains prêtres montre d'ores et déjà la limite d'une telle proscription. Mais même pour ceux qui ont la volonté de ne pas jouir, leur corps n'hésite pas à passer outre : l'Église a longtemps tergiversé sur la sanction applicable aux… pollutions nocturnes ! Éjaculations involontaires, mais bien réelles, et pas désagréables. Le prêtre incontinent avait-il de troubles pensées ? Bien évidemment, cette pollution n'était qu'un signe de son corps qui hurlait famine.

LE SEXE, Origines et mécanismes du plaisir sexuel.
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L'homme doit constamment conserver à l'esprit sa misérable condition d'être vivant. les religions n'ont pas toujours diffusé de bonnes paroles, mais celles qui affirment : " Tu es poussière et tu redeviendras poussière " ont visé particulièrement juste. Le fait que nous soyons objectivement et individuellement insignifiants a une conséquence positive immédiate : il nous décharge de l'immense responsabilité d'avoir à prendre soin d'un être exceptionnel : soi-même. N'être rien, au mieux pas grand-chose, relativise énormément notre façon de percevoir notre vie.

LA VIE, Le corps.
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L'image sociale du sexe auto-alimente son caractère dégradant. Comme on l'a vu, le comportement érotique est fortement influencé par l'expérience. Cette dernière s'inscrit dans un contexte. Lorsqu'un individu vit ses premières aventures sexuelles, il est conditionné pour penser qu'il s'agit d'un acte grossier. Un garçon qui a eu un acte sexuel et qui va le raconter à ses amis va utiliser des termes crus : « La meuf était trop bonne ; comment je lui ai bouffé la chatte et qu'elle a pris cher ; je lui ai giclé sur la gueule. » Un individu qui vit une expérience mystique serait incapable de s'exprimer d'une telle façon ; ayant peu de mot dans son vocabulaire pour exprimer l'indicible, il se contenterait d'exprimer le caractère exceptionnel de cette expérience. Aujourd'hui, l'individu doit avoir une très forte indépendance d'esprit et une honnêteté vis-à-vis de lui-même tout aussi forte pour considérer que l'acte sexuel n'était pas un acte dégradant mais se rapprochait davantage d'une expérience mystique, tant le plaisir ressenti était ébouriffant et extatique.

LE SEXE, Fonction sociale du plaisir sexuel et ses conséquences.
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Le constat scientifique que le plaisir sexuel est le plus intense accessible naturellement à un être humain, quel que soit son sexe, implique qu'il soit socialement valorisé comme tel.

LE SEXE, Vers une nouvelle fonction sociale du plaisir sexuel.
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Le terme même " amour " est particulièrement ambigu en langue française. Il revêt en réalité trois sens différents.
Le premier est " l'amour passion ", celui qui unit deux êtres par des sentiments très puissants, et qui, selon le schéma social type, sont un homme et une femme destinés à avoir des enfants. C'est de ce sens du mot amour que dérive exclusivement l'adjectif " amoureux ".
Le deuxième est " l'amour familial ", celui qui est très fortement ressenti entre des êtres très proches, ayant le plus souvent vécu ensemble : c'est notamment le cas de l'amour réciproque entre les parents et leurs enfants, voire au sein d'une fratrie.
Le troisième est " l'amour sexuel ", celui que l'on retrouve dans l'expression " faire l'amour ".
Seul un lien de chronologie existe entre ces trois signification du mot amour — dont chaque sens est tellement important qu'il aurait mérité une adaptation du vocabulaire pour qu'un mot propre de désigne (comme dans certaines langues étrangères) et éviter ainsi de malheureux amalgames. Cette séquence chronologique définit le mécanisme propre au second principe fondamental, celui de la reproduction ; ainsi, on éprouve d'abord de l'amour passion avant de faire l'amour, et d'engendrer la progéniture qui sera protégée par de l'amour familial.

L'AMOUR.
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Au niveau politique, l'État devrait organiser la distribution d'un fascicule qui serait remis gratuitement à tous ceux pratiquant une religion ou s'en revendiquant proche — une diffusion à l'échelon national serait même conseillée. Ce fascicule résumerait synthétiquement la théorie de l'évolution de Darwin et mettrait en évidence la très difficile existence d'un esprit ou d'une âme (dont on ne sait où elle apparaîtrait sur l'échelle de l'évolution). Ce fascicule se finirait avec un message d'avertissement en exergue du style : « Attention : la vie après la mort n'est scientifiquement pas prouvée ; ce que vous ne vivrez pas de votre vivant, vous ne le vivrez pas après votre mort. »

ALLER PLUS LOIN, Les religions.
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