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Citations de Arthur Vernon (37)


Pour apaiser nos angoisses, ces religions formulent des conditions. La première est de croire en quelque chose qu'on ne voit pas, mais qu'on pourrait être en mesure de percevoir, avec un peu d'imagination : Dieu. Cette condition est acceptable au regard de la finalité puisque Dieu aurait créé le paradis. Mais cette condition débouche ensuite sur un nombre infini d'autres conditions, règles, normes et conduites impératives à tenir. Si certaines de ces règles sont parfaitement adaptées à une organisation sociale, comme ne pas tuer ou ne pas voler, d'autres semblent beaucoup plus douteuses : prier, jeûner, s'abstenir (de bien manger, d'avoir des relations sexuelles, etc.) en rentrant à chaque fois dans une série de règles et d'exceptions plus déroutantes les unes que les autres.
Ces règles ont certes un avantage : créant une atmosphère surréaliste, elles contribuent à alimenter les illusions tout autant surréalistes qui sont que nous avons une âme immortelle et que cette dernière ira au paradis après la disparition de notre enveloppe charnelle. Plus les règles sont surréalistes, plus l'illusion fonctionne.
Mais elles ont aussi un inconvénient rédhibitoire. Elles ont toutes pour objet, au mieux, de compliquer notre existence, au pire de la gâcher littéralement.
Et là se trouve le véritable drame des religions : elles rendent la vie triste, austère, pénible, ce qui constitue les conditions pour que la vie après la mort soit merveilleuse.
Mais lorsqu'on sait que la récompense n'est qu'illusion, on se retrouve à avoir passé une vie triste, austère et pénible… pour rien.
Et alors même, ne le dira-t-on jamais assez, que la vie est dure par essence.
Rajouter de la souffrance, tel est aujourd'hui le modus operandi des religions, et pour ceux qui veulent vivre leur vie dans les meilleures conditions possibles, ce modus operandi est simplement inadmissible et doit être rejeté en bloc, par principe.

LA VIE, Les religions.
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« Le sexe est partout » ou « le sexe fait vendre ». Ces constats de l'homme de la rue proviennent de la profusion de références sexuelles dans la publicité et les médias. Ces derniers sont ainsi accusés de " racolage " — car le sexe serait indigne et flatterait les bas instincts des consommateurs. Et telle est d'ailleurs bien la vision des publicitaires et des programmateurs. Car leur message sur le sexe reste désastreux. Si le sexe se répand dans les magazines, sur les affiches, dans les films, son image est toujours associée à un tabou grotesque. La présence du sexe ne signifie absolument pas que la société prône la liberté sexuelle, et même bien au contraire : il reste un interdit ludique, qu'on s'amuse à transgresser, mais un interdit tout de même.

LE SEXE, Fonction sociale du plaisir sexuel et ses conséquences.
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Il est paradoxal et amusant de constater que la société est dite machiste et a instauré dans son histoire un nombre considérable et injustifié de faveurs au bénéfice des hommes (infériorité du statut juridique de la femme, absence de droit de vote, etc.), alors que le fondement même de la civilisation occidentale prône une construction largement favorable aux femmes d'un point de vue évolutif — le mariage est une structure favorisant la protection de la progéniture de la femme (l'homme ne pouvant avoir de certitude que cette progéniture vient de lui). Encore aujourd'hui, les femmes sont celles qui rêvent du mariage et celles qui recherchent, bien plus que les hommes, à " se caser ".

LE SEXE, Fonction sociale du plaisir sexuel et ses conséquences.
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Le plaisir sexuel est le plus intense que l'individu est susceptible d'éprouver dans sa vie tout en ayant des effets positifs pour sa santé. Étant ainsi au sommet de l'échelle dans la hiérarchie de ce qui est bon pour l'individu, le plaisir sexuel devrait être sublimé par la société et la culture. C'est exactement le contraire, le sexe est considéré comme un acte vulgaire rabaissant l'homme, cet être supérieur, au rang de bête. Le sexe ne sera pas absent des discours de société : il en sera l'élément le plus grossier et dégradant.

LE SEXE, Fonction sociale du plaisir sexuel et ses conséquences.
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Certes, tous les actes sexuels ne sont pas reproductifs. Mais ce serait une grossière erreur de considérer que chaque élément du vivant fonctionne dans un but évolutif exclusif. Aucun être vivant, y compris l'être humain, ne saurait prétendre à la perfection de sa constitution : le hasard joue un rôle considérable, et des éléments qui ne sont pas directement la cause d'un risque pour la survie de l'espèce peuvent se créer et subsister, alors qu'ils n'ont au mieux aucune utilité pour l'espèce et l'individu — ce que l'on appelle l'exubérance biologique. Ceci s'explique par le contexte global qui est celui de l'hostilité générale de l'environnement, et par l'objectif ultime qui est bien de survivre et de transmettre ses gènes dans cet environnement difficile (et non pas d'atteindre une perfection inutile).
Par exemple, pour assurer l'objectif primaire de la survie, les êtres vivants doivent s'alimenter. Leur système digestif est toutefois très loin d'être parfait : les êtres seront très attentifs à ce qu'ils ingurgitent sous peine de la mort. Un aliment mal préparé peut être fatal, et les défenses immunitaires semblent bien faibles face à certaines substances. Et pour tant, le résultat d'ensemble fonctionne : l'être humain existe toujours.
Il n'y a aucune raison que le système sexuel soit plus " parfait " (au sens évolutif du terme) que le système digestif. Seul importe le résultat.

LE SEXE, Origine et mécanismes du plaisir sexuel.
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Cet outil sur-performant est une hormone appelée " lulibérine ". Une fois sécrétée par l'hypothalamus, la lulibérine va " inonder " notre cerveau de façon à ce que celui-ci se consacre quasi exclusivement à la conquête d'un corps désiré. Les moyens mis en œuvre (la quasi-totalité du temps de cerveau disponible) sont donc exceptionnels, eu égard aux performances potentielles d'un être humain.
L'objectif de la lulibérine est tout aussi exclusivement lié au second principe fondamental : assurer la transmission des gènes. […]
La seule certitude scientifique est que la lulibérine ne sera pas sécrétée pendant plus de quelques mois, voire quelques années, entre les individus d'un même couple.
Ainsi, en application des règles biologiques, la passion va quitter le couple, qui se maintiendra encore un certain temps pour assurer la survie de la progéniture, grâce à l'action de l'ocytocine. […]
Mais une fois la passion évanouie dans le couple, l'hypothalamus, l'organe sécrétant la lulibérine, ne va pas s'atrophier. L'individu est susceptible d'éprouver régulièrement de nouvelles passions tout au long de sa vie. À chaque instant, à chaque rencontre, la lulibérine peut être de nouveau sécrétée, et une nouvelle passion débuter. L'objectif utilitaire est simple : chaque individu a plus de chance de mieux transférer son patrimoine génétique en le mélangeant à des individus différents plutôt qu'à un seul — une application pragmatique et évolutionniste du proverbe des œufs qu'il vaut mieux éviter de mettre dans le même panier. Chacun a donc une vocation biologique à éprouver plusieurs passions dans sa vie.

L'AMOUR, Synthèse des mécanismes hormonaux de la transmission des gènes.
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Une évidence s'impose : l'orgueil est l'un des outils les plus efficaces dans la mise en œuvre des principes fondamentaux, qui prônent un « toujours plus, toujours mieux ».

LA VIE, L'orgueil.
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Une fois que le suicide sera culturellement reconnu, les entreprises pourront aussi proposer des solutions innovantes pour en finir avec la vie, et pourquoi pas, de la façon la plus agréable possible, avec utilisation de morphine ou d'héroïne, seul moment où cette drogue n'aura pas d'effet secondaire d'accoutumance.

ALLER PLUS LOIN, La mort.
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L'individu sait donc qu'il va mourir, mais il ne peut le concevoir. Naît alors une angoisse terrible : qu'est-ce qui va m'arriver au moment de ma mort ? Plus que la mort, l'angoisse de l'individu est celle de l'inconnu. Mais la science a progressé. Ou plutôt, elle n'a pas du tout progressé sur la question de la mort, mais elle a tellement progressé dans les autres domaines que sa réponse initiale et instinctive a désormais atteint un degré de fiabilité bien plus élevé. Cette réponse est aussi cinglante que limpide : la mort, c'est la fin du corps. Et comme un individu n'est constitué que d'un corps, la mort, c'est la fin de l'individu. Pour être explicite : après la mort, il n'y a rien.

LA VIE, La mort.
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Ainsi, si l'amour passion subjugue par ses promesses de plaisir fou et de bonheur infini, il se caractérise dans la réalité par des souffrances bien réelles.

L'AMOUR, L'incroyable tromperie : l'illusion amoureuse.
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Ce lot de malheurs annoncés et cette dose de souffrance exceptionnelle qui créent une angoisse énorme (et cette fois pour des éléments bien réels), peuvent être évités grâce au suicide.
Parmi les milliers de malheurs susceptibles de s'abattre sur un être humain, un seul échappe au remède miracle : l'accident paralysant, qui interdit l'autolyse. Un cas qui reste rare.
La mort devient donc une alliée extraordinaire dans le cadre de notre vie quotidienne pour lutter contre la quasi-totalité des angoisses inhérentes à cette vie.
Quoi de plus rassurant que de se dire : si tel problème survient, il est de ma simple volonté d'y mettre fin instantanément.
À la naissance, chaque être humain devrait se voir remettre un pendentif dont le médaillon recèlerait une pilule létale indolore. Que chaque vie soit ainsi consacrée par le droit d'interrompre définitivement l'expérience.

LA VIE, La mort.
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La première conclusion de ce constat relatif au corps humain est bien que celui-ci n'est que matière, et qu'aucune entité vaporeuse, dite âme ou esprit, ne l'habite. Encore moins que cette âme ou esprit survive au décès du corps…

LA VIE, Le corps.
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Les religions n'existent que grâce à la mort. Elles constituent même la conséquence première de la phobie de la mort. En effet, l'être humain est intelligent, il développe des solutions à ses problèmes. Je ne pense pas qu'il existe une seule religion qui ne réponde pas d'une façon ou d'une autre à cette question : que se passe-t-il après la mort ? Je ne crois pas que les religions auraient pu jouer le rôle qu'elles ont joué et qu'elles continuent à jouer si elles ne répondaient pas à cette question.
Ce qui est dramatique, c'est bien évidemment la réponse donnée puisque les religions veulent faire croire qu'il existe quelque chose après la mort, le plus souvent, une nouvelle vie — mieux : un paradis.

LA VIE, Les religions.
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Le principe de survie sous-tend un principe déjà exposé du " toujours plus ". L'individu n'est pas programmé pour être heureux, il est par nature un éternel insatisfait que la recherche du " toujours plus " protège des aléas et des dangers de la vie. Lorsque l'individu vit dans un environnement favorable, et que son corps dispose d'un surcroît d'énergie après avoir géré tant l'homéostasie que la conquête et la satisfaction de ses partenaires, ce reliquat d'énergie peut parfaitement et logiquement être affecté à la poursuite du second principe fondamental [c-à-d. le reproduction], et donc favoriser la sécrétion de lulibérine pour se focaliser sur d'autres proies.
Et ce, même si l'individu vit heureux en couple. Au-delà d'une certaine période, la passion disparaît dans le couple, ce qui ne remet pas en cause l'attachement que les partenaires peuvent éprouver l'un envers l'autre. Mais cet attachement, l'œuvre de l'ocytocine, est sans rapport avec l'objectif de féconder le maximum de partenaires possibles aux fins de transmettre ses gènes, et la lulibérine peut donc ressurgir à tout moment dans cet objectif. Un homme marié, sincèrement amoureux de sa femme, est donc susceptible d'éprouver une passion dévorante pour une tierce personne. Alors que cette situation est biologiquement naturelle, elle est considérée comme dramatique par les règles sociales.

L'AMOUR, Le paradoxe de l'amour et du sexe.
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Une information sur le potentiel du plaisir sexuel est indispensable pour que tous les individus sachent qu'ils pourront avec un minimum de pratique ressentir le nirvana de la jouissance, la quintessence de leur condition humaine. Une rééducation culturelle complète s'impose : celle qui fera passer le sexe de l'hideux et de la trivialité au beau, au sublime, à l'absolu.

LE SEXE, Fonction sociale du plaisir sexuel et ses conséquences.
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D'abord, le rien, à la différence de l'inconnu, n'est pas angoissant. Bien au contraire, rien, c'est apaisant. Ensuite, de façon générale, la vie est très dure. Des milliers d'éléments s'y mêlent, luttent, explosent, fusionnent, scissionnent, etc. L'univers n'existe pas pour la vie (qui est un avatar de l'univers) : la vie n'y a sa place que parce qu'elle l'a prise en développant des espèces qui abhorrent la mort et luttent contre les éléments. La vie est donc par nature un combat permanent.
Cette bataille, nous ne l'avons pas choisie. Elle nous a été imposée par notre naissance. A-t-elle un sens ? Rien n'est moins sûr. Il n'existe aucune raison objective de vivre en dépit de l'illusion créée par le premier principe fondamental et qui suscite spontanément un réflexe de répulsion à la lecture de ces lignes.

LA VIE, La mort.
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On regrettera d'abord et encore la pauvreté du vocabulaire de notre langue française. Aucun mot unique n'existe pour qualifier le " plaisir sexuel ", malgré sa place fondamentale dans la vie humaine. Le plaisir sexuel se définit comme tout plaisir ressenti lors d'actes à caractère sexuel. Il se distingue donc de l'orgasme, " plaisir suprême " qui achève la relation sexuelle, car il comprend également le plaisir ressenti lors des caresses, attouchements, ou plus généralement lors des préliminaires ou mises en scène à vocation sexuelle.

LE SEXE.
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