Arwen Elys Dayton

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"Quand tu aimes profondément, tu te plantes toi-même cette dague dans le coeur." L'amour n'avait pas sa place dans ses projets. Mais comment aurait-il pu prévoir ça ?

Pour la prochaine génération, ainsi que la suivante, et la suivante, et la suivante,et, je l'espère, celle d'après aussi.

Elle avait les yeux rivés sur ses traits déformés par la colère, mais c'étaient ses pensées qu'elle contemplait, clairement étalées devant elle, comme un spectacle de marionnettes lors d'une fête de village. Elle vit des plans _ non, pas des plans, des complots _ impliquant des gens, certains conscients du rôle qu'ils jouaient, d'autres de simples pions impuissants. Ce gamin avec la cape, l'avait-elle vu dans l'esprit du Second? Il y avait une multitude de silhouettes, petites et dangereuses, des jeunes garçons, l'encerclant comme des guêpes autour...
La Jeune Effraie fut brutalement ramenée dans la forêt quand le Second fit voler le heaume en la frappant à la tête. Puis, il lui asséna une violente gifle. Elle fut projetée à terre, la moitié gauche de son visage en proie à une douleur cuisante. De sang emplit son nez et lui coula sur le menton.

-Tu te souviens du début de notre histoire ? chuchota-t-il près de son oreille.
-Oui, répondit-elle sur le même ton. C'était dans la prairie du domaine. Tu m'as embrassée. On avait neuf ans.
Il avait les yeux mi-clos, mais un sourire se dessina sur son visage et elle sentit son regard fatigué sur elle.
- Je suis surpris que tu t'en souviennes.
-A l'époque, je trouvais les baisers dégoûtants.
-Et maintenant ?
Ce fut son tour de sourire.
-Je serais prête à réessayer pour voir.

- Eh bien, nous, on a eu la guerre de Génome, une sorte de conflit philosophique pour déterminer ce qu’on avait le droit de faire aux gens ou non.

Il y avait quelque chose de si déterminé et si intrépide chez cette fille menue, Quin Kincaid, qu'elle lui semblait parfois issue d'un autre monde.

Parfois tu me rappelles Quin. Comme elle, tu es trop noble pour voir la réalité telle qu'elle est vraiment. Trop honorable pour savoir qu'il n'y a rien d'honorable dans ce monde.

Avait-elle perdu son humanité ? Si on devient différent de tous les gens ayant un jour vécu sur terre, est-on encore l'une d'entre eux ? Ou autre chose ?

Votre esprit forme un noeud, se replie sur lui-même et s'effondre. Vous avez envie de vous tuer, mais comment ? Même cette pensée échappe à votre contrôle.

Quand tu aimes, c'est comme si tu pointais une dague sur ton propre cœur. Quand tu aimes profondément, tu te plantes toi-même cette dague dans le cœur.

- Il est en train de se produire quelque chose de très moche en ce monde, a-t-il dit. Dieu nous a dotés d'intelligence. n'est-ce pas à nous d'en célébrer les fruits ? N'est-ce pas une vocation admirable de vouloir soigner les malades et les blessés ?

"Le soulagement de Shinobu était si grand qu'il se sentit faiblir un peu. Il appuya sa tête sur la poitrine de Quin, qui continuait à se lever et à s'abaisser sous son front. C'était le plus beau mouvement qu'il ait jamais senti et il avait bien le droit d'être romantique à présent."

"Il pourrait racheter tout le mal qui avait été fait au nom des Seekers, il pourrait changer leur avenir. Lui et Quin ne seraient plus jamais des victimes. Mais jusqu'à ce qu'il prenne le contrôle, combien de fois allait-il encore voir Quin se faire attaquer ? Et si un jour il échouait à la sauver ?"

"Quand une personne qu'on aime nous est enlevée, on prend conscience de ce qui est vraiment essentiel, murmura-t-il. On ne veut pas que quelqu'un d'autre décide qui vit et qui meurt. Sans quoi, on ne sera jamais en sécurité."
# John

Tout d'abord, ce pardon lui avait apporté une formidable sensation de bien-être. Il n'avait alors pas compris que se pardonner lui-même serait autrement plus difficile.

C'était la nuit la plus chaude de l'année, et la lune, qui n'avait pourtant atteint que son premier quartier, était basse et imposante. Plus blanc que jaune, l'astre était entouré d'un halo orange.

-Julia ? Tu étais déjà morte quand ils t'ont pris ton cœur ? Ou est-ce qu'ils te l'ont volé alors que tu étais encore vivante ?
Elle ne répond pas. C'est inutile, de toute façon. Personne de la docteur,de mes parents ou des infirmiers, n'a eu le courage de me l'avouer.

Si je suis ici, ce soir, c’est grâce à une série de coups de chance, mais c’est aussi grâce à un faux demi-torse, un faux cœur, un faux poumon… Néanmoins, je ne pourrai jamais avoir d’enfants, parce qu’ils ne savent pas encore réparer ça.

"Il y avait dans ce monde des horreurs sans nom, il y avait la mort et le mal, l'arrogance et l'apathie. Mais il y avait surtout l'amitié et l'espoir."

Autant de figures de style qui se sont fait capturer et apprivoiser par les lexicographes. Au fil du temps, nous nous sommes mis à parler de façon de plus en plus figurée. Est-ce que ça signifie que les humains ont permis à l'imagination et à la beauté de pénétrer leur vie un peu plus avant avec chaque génération ? Ou est-ce qu'ils ont, au contraire, détruit l'imagination et la beauté en les pliant à leurs code ?