N'ayons pas peur des prières arides. Notre désir de parler à Dieu et de nous unir à Lui se cache au fond de ces sécheresses qui nous crucifient, et ravit le cœur du bon Dieu. Il aime beaucoup ce langage de l'âme qui dit : « Je ne comprends rien, je ne sens rien, je ne pense à rien, il me semble être comme un morceau de bois devant Vous ; cependant Vous voyez le fond de mon cœur ; je ne veux que Vous. » Nous ne saurons que dans l'éternité le prix de ces demi-heures d'oraison distraite et desséchée...
Il n'y a de remède à nos maux passagers que dans l'éternel amour de Dieu pour nous. Toutes nos peines au fond proviennent de ce que nous demandons la joie et des biens trop étroits et trop courts pour l'immensité de nos cœurs.
Nous n'avons pas le droit de dire ni même de penser que la vie est triste. La vie est une chose magnifique ; seulement il faut l'envisager sous son vrai jour.
(Silence cartusien)