D'un autre côté, je ne me cachais pas que ce désir de chercher refuge à Manora n'était rien d'autre que le rêve de tout exilé, de tout prisonnier, de retourner à ses racines, de retrouver l'enfance perdue.
La dernière chose qui reste à l'homme quand il a tout perdu.
Personne ne sait à quel point ce mythe est fallacieux et morbide.
Personne ne sait la quantité de temps qu'il faut à un homme errant pour se trouver lui-même, avant qu'il puisse frapper, comme un mendiant inopportun, à la porte du foyer paternel.
Il vient à la recherche d'un foyer qui n'existe plus.
La vie ne laisse pas non plus de traces vivantes. Elle n'est qu'une errance dans des directions contraires.