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François Maspero (Traducteur)
EAN : 9782020257619
254 pages
Seuil (01/01/1998)
3.43/5   7 notes
Résumé :
Un homme fatigué, fugitif, rescapé de mille batailles, le corps et l’âme marqués de cicatrices douloureuses, tente de prendre le chemin de l’exil. Il est le seul survivant d’une tentative d’évasion dans laquelle les autres prisonniers ont péri ensevelis sous les décombres d’un tunnel. Il n’a pas de nom, pas de voix. Mais le train qui devrait le conduire vers la paix et le repos l’emporte dans un voyage initiatique vers la mort, vers la rencontre finale avec les fant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le livre A contrevie a été réécrit par Augusto Roa Bastos en 1994, y intégrant au passage des fragments d'anciennes oeuvres déjà parues, à l'image de toute sa production littéraire qui est un exercice permanent de réécriture de type hypertextuel. Ce recours à l'hypertexte, comme chez Borges et Julio Cortázar, est au fond un désir de livre infini, toujours recommencé mais jamais le même : c'est la signature créative de Roa Bastos.
A contrevie est l'histoire d'une tragédie sud-américaine mettant en scène un détenu qui survit à une tentative d'évasion d'une prison paraguayenne, tandis que ses camarades de fuite sont assassinés. Cette évasion devient une odyssée initiatique, errance suspendue entre rêve et cauchemar, où la réalité du Paraguay oscille entre terreur et passion pour la terre natale, punition et hasard existentiel.

Brillant exercice d'écriture, A contrevie est un récit en perpétuel mouvement, multipliant les allers-retours : de l'individu à la nation, du passé vers le présent, de la vie vers la mort, des autres oeuvres de l'auteur vers ce livre, de la déconstruction littéraire vers la construction par la réécriture.
Allers retours également entre errance extérieure décrite par un récit traditionnel et voyage intérieur traduit par un narratif métaphorique.
L'oeuvre se génère donc elle-même, livrant un brillant récit largement autobiographique, constamment critique sur les pouvoirs et leurs discours, sur les mythes historiques du Paraguay, sur l'exil imposé, sur les violences individuelles et collectives, récit critique également sur le dérisoire attachement à la géographie paraguayenne et à une terre d'enfance à jamais engloutie dans le passé.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Un homme est le seul rescapé d'une évasion d'une prison paraguayenne et est pris en charge par des femmes qui le soigne et le nourrisse. Une fois sur pied ,une vieille femme l'habille et lui confie de l'argent pour qu'il puisse s'enfuir en train vers l'Argentine.Mais les dangers persistent tant les mouchards pullulent dans ce pays .Durant ce long voyage vers la liberté ,il se souvient de son enfance à Iturbe où il ne faudrait surtout pas s'arrêter.
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Se lit comme un conte MAIS c'est autobiographique. Imaginez!

« C'est un fait admis et prouvé que les tortionnaires n'oublient jamais le visage ni le nom de leurs victimes »

J'ai bien aimé l'analogie suivante, faite par l'auteur dans son roman:
celle entre la machine à vapeur
et le cheval sauvage galopant dans la campagne,
ruisselant de sueur …

«  Les punitions excessives sont généralement injustes et ne font que pousser à la rébellion »

&

« Tu ne révéleras ton secret à personne, car il n'est pas de chose si bien dite que celle qui reste à dire… ».

Oeuvre plus accessible que Moi, le suprême.
Superbe!
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le hasard est mon allié ,mon complice.
Je sais aussi qu'il est mon ennemi mortel.Il joue avec moi en employant les moyens les plus rusés et les plus étranges.Je vis sous son signe et c'est surement sous son signe que je rendrai mon dernier soupir
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Les malheurs d'autrui, je les ressentais comme miens lorsque je les écrivais.Il n'en existait pas d'autres.
Je trouvais magnifique et terrible de faire entrer les souffrances des autres dans les paroles que je traçais jusqu'à ce qu'elles deviennent les maux dont on souffre soi-même. Exprimer le malheur au moment même où il se produit.
L'odeur douloureuse de la mémoire.
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Le train faisait grincer et osciller le long pont de bois. Des milliers d'âmes gémissaient dans les madriers pourris.
Il était là depuis plus d'un demi-siècle, au-dessus de l'énorme fosse ouverte par l'explosion du train chargé de bombes pendant le soulèvement agraire de l'an 1912.
Le pont ne tenait que par la certitude presque miraculeuse qu'il ne s'écroulerait que le lendemain. Et ainsi de suite, un jour suivant l'autre.
Il n'est pas de foi plus forte que la certitude de l'impossible.
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D'un autre côté, je ne me cachais pas que ce désir de chercher refuge à Manora n'était rien d'autre que le rêve de tout exilé, de tout prisonnier, de retourner à ses racines, de retrouver l'enfance perdue.
La dernière chose qui reste à l'homme quand il a tout perdu.
Personne ne sait à quel point ce mythe est fallacieux et morbide.
Personne ne sait la quantité de temps qu'il faut à un homme errant pour se trouver lui-même, avant qu'il puisse frapper, comme un mendiant inopportun, à la porte du foyer paternel.
Il vient à la recherche d'un foyer qui n'existe plus.
La vie ne laisse pas non plus de traces vivantes. Elle n'est qu'une errance dans des directions contraires.
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Le vol est ce qui peut arriver de mieux à la parole écrite, car elle est toujours ouverte pour que chacun s'en serve à sa guise. Elle n'est la propriété d'aucun auteur. Elle est là pour ça, pour être prise par le premier qui passe. Sans la parole volée, personne n'aurait pu se faire entendre de personne. Aucun livre n'aurait pu être écrit.
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Video de Augusto Roa Bastos (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Augusto Roa Bastos
Qui croirait, à la vue de ces Paraguayens d'une hospitalité sans faille, aimant la vie au jour le jour, que ce peuple porte une histoire si invraisemblable que, selon les termes même de son grand écrivain, Roa Bastos, on la croirait inventée si elle n'était objectivement réelle ?
Car leur pays a été le théâtre d'une des plus grandes utopies de l'humanité tout comme des plus abominables drames. gagnez leur confiance, entrez dans leur monde, celui de l'attachement à une nature exubérante, à une langue originale, le guarani, qui est aussi un mode de vivre et de penser.
Lâchez prise et vous découvrirez, au-delà du kitsch d'un folklore conventionnel, l'originalité profonde d'un peuple qui, dans sa trajectoire perpétuellement mouvementée, affronte aujourd'hui la mondialisation.
Plus d'infos : http://ateliershenrydougier.com/paraguayens.html Lire un extrait : https://fr.calameo.com/read/005553960576f9412ac88 A commander en ligne : https://www.interforum.fr/Affiliations/accueil.do?refLivre=9791031201054&refEditeur=155&type=P --------------------------------------------------------
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