Sa respiration s’accéléra. La sensation de vide, de choc, qu’il ressentant encore quelques minutes explosa comme une bulle de savon et Charlie ne devint qu’une boule de nerfs et de douleur, de dégoût, de colère, de ressentiment. Ce corps ambigu était sa malédiction. Ni garçon ni fille, ni bleu ni rose, coincé dans un entre-deux. Il en voulut à sa mère de lui avoir fait croire qu’il était comme tout le monde. Elle lui disait qu’il était comme les glaces italiennes qu’ils aimaient tant manger en vacances, à la fois à la vanille et au chocolat, sans que l’on puisse ne manger que l’un ou que l’autre, que c’était super chouette d’avoir deux parfums en un, qu’on n’avait pas à choisir entre ce qu’on préférait. Il trouvait ça mignon, et incroyablement positif. Il était le garçon vanille-chocolat.
En fait, il n’était rien du tout.
Ou alors une erreur de la nature.
Avoir un adolescent était un peu comme avoir un chat : il réclamait à manger, dormait beaucoup et se montrait d’humeur changeante.
On exfiltrait bien les gens retenus dans des sectes, ne pouvait-on pas exfiltrer une victime innocente d'une meute de métamorphes ?
J'avais l'impression d'avoir fusionné avec mon matelas, tant m'en extirper s'avéra difficile.