Baltasar Lopes

Quand le mois d'août arrivait, tout le monde se mettait à semer. Lorsque, sur les terrains bas, la vraie pluie tardait, les vers de terre s'attaquaient au maïs qui était éclos avec les premières bruines. De père en fils se transmettait cet espoir sans cesse renaissant d'une prochaine bonne année agricole. L'année précédente, les pluies n'avaient rien donné ; il n'empêche que, dès qu'elles revenaient, il ne restait pas un seul empan de terre qui n'eût été ensemencé. Je ne comprenais pas cette résistance au découragement. Pour nous, les enfants, c'était un travail obscur, qui n'avait pas la beauté des aventures qui peuplaient nos têtes.