Considéré comme le premier roman de la jeune histoire capverdienne, ce livre a bénéficié de son statut patrimonial pour bénéficier d'une édition de l'UNESCO chez
Actes Sud.
Caillou jeté dans la cour arlésienne, grillagée depuis quelques temps : on ne peut que regretter son progressif changement éditorial lorsqu'on explore ses débuts… On notera de plus la relative difficulté d'inventorier, sur leur site, ces « vieilles » collections…
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Fortement autobiographique, ce récit d'une vie cristallise celle de tout un peuple, tiraillée entre espoir et résignation, l'insularité comme éternel dilemme entre puissantes racines terrestres et appel impérieux du Grand Large. En partir ou rester… thème central d'un peuple de déracinés, forcé à fuir pour survivre… « saudade d'nôs terra ».
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La traduction française ne peut malheureusement pas retranscrire l'essentiel travail de langue réalisé par l'auteur, combinant le portugais avec le kriolo pour asseoir une forme écrite à une langue essentiellement orale, oeuvre fondatrice perpétuée par ses descendants littéraires.
La fondation de la revue / mouvement « Claridade » comme acte de naissance d'une culture émancipée de ses colonisateurs, sans pour autant s'ériger en opposition, mais plutôt en célébration du métissage.
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Il se place parmi les rares livres symboles d'une nation, bientôt ma patrie d'adoption, où je retourne sous peu, disparaissant progressivement de nos sociétés d'écrans, « si Deus kizer ».