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Critiques de Barbara Lecompte (12)
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Marquise au portrait

Il a peint les grands hommes de son temps, et les femmes aussi bien sûr. Philosophes, Grands du royaume, généraux, princesses, dauphins, tous ont laissé ce grand maître du pastel faire leur portrait. Louis XV lui-même en a fait son portraitiste officiel. Il faut dire que, malgré sa nature soupe-au-lait, sa franchise pas toujours bienvenue et ses maladresses, Maurice Quentin Delatour est un pastelliste et portraitiste de génie. Plus que la seule ressemblance, il cherche à capter l'essence de son modèle, à appréhender l'âme qui se cache derrière les visages. Pourtant, quand en 1749, la marquise de Pompadour, maîtresse et conseillère du roi, lui commande un portrait en pied, Delatour est déstabilisé. Par l'influence de son modèle ? Par la taille du tableau ? Le fait est que le peintre fait traîner les choses, toujours insatisfait de son travail. Harcelé par le frère de la royale maîtresse, soucieux cependant de rester dans les bonnes grâces du monarque, Delatour enchaîne les faux prétextes, cumule les retards, honore d'autres commandes; il lui faudra plus de cinq ans pour livrer son œuvre.





Les moins jeunes se souviennent sans doute que le visage de Quentin Delatour ornait les billets de 50 francs avant que Saint-Exupéry ne lui vole ce privilège. Mais qui connaît l'homme et le peintre ? Si lacune il y a, la spécialiste Barbara LECOMPTE se propose de les combler avec ce charmant petit roman où elle virevolte d'un personnage à l'autre en donnant une voix à l'artiste. C'est donc Delatour lui-même qui, à la première personne, se raconte et raconte ses modèles les plus célèbres. Rousseau, D'Alembert, le maréchal de Saxe, Louis XV et bien d'autres, prennent vie sous l'oeil du peintre qui cherche, au-delà des apparences, une lueur dans les yeux, une ride au coin de la bouche, qui saura, plus que la simple ressemblance, montrer la vérité intrinsèque de son modèle. La Pompadour qui lui résiste est un défi pour cet artiste exigeant et perfectionniste. L'homme peine et en profite pour se livrer, avouer ses failles, ses crises de folie, sa passion pour la chanteuse Marie Fel, son désir de s'instruire, son amitié avec les encyclopédistes, sa défiance à l'égard de la cour, et bien sûr, son travail, le mélange des couleurs, l'éternelle recherche d'un fixateur, les tableaux gâchés d'avoir été trop retravaillés. A force de confidences et d'une certaine autodérision, l'homme devient proche et sympathique, presqu'un ami.

Un livre érudit mais qui fait passer les informations l'air de rien, sur le ton de la conversation. L'impression d'avoir partagé un moment rare dans l'intimité de Delatour, un homme fragile, passionné, un brin mégalomane mais terriblement attachant. Le plus indéniable du livre est que le pastelliste parle si bien de ses portraits qu'on ressent l'irrépressible besoin d'aller les voir (merci internet!) pour suivre guidé par lui les détails de l'oeuvre. Une belle réussite pour Barbara LECOMPTE qui a su mettre son savoir au service d'un roman léger et instructif.
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L'Encrier de Madame de Sévigné

Je fouine souvent chez Arléa et j'y ai trouvé mon bonheur

Les cours de français au lycée m’ont toujours pesé, froids, sans âme, je m’y suis ennuyée à périr sauf ...Sauf lorsqu’il fut question de Mme de Sévigné, cette femme me plaisait infiniment.

Outre ses lettres j’ai lu une biographie sérieuse, un roman très amusant et aujourd’hui un livre qui est un pêché mignon pour moi, une de ces balades sur les pas d’un écrivain.Une balade qui tient du voyage véritable et qui va du Marais à la Bretagne, détour en Bourgogne et surtout en Provence chez la plus belle fille de France de l’époque dit-on, Françoise de Grignan.







Disons tout de suite que Barbara Lecompte est partiale, mais une partialité qui me plait : « Madame de Sévigné ensorcelle. »

Elle aime imaginer la belle Marquise en bonne compagnie, Mme de La Fayette, La Rochefoucauld, les Messieurs de Port Royal.

Elle rêve devant son écritoire, ses plumes et peut être son encrier.

Le livre va gaiement au gré des chemins qu’emprunte la marquise, songez qu’à l’époque il fallait pas loin de dix huit jours pour aller de Paris en Provence !

Nous profitons de ses joutes avec son cousin Bussy Rabutin qui dit on était amoureux d’elle, on la voit côtoyer La Fontaine et Fouquet, prendre leur défense à l’heure où cela était dangereux.

Mais surtout on la trouve devant son écritoire et Barbara Lecompte nous permet de regarder par dessus cette épaule que le tout Paris admirait.

C’est une balade parfaite, mêlant anecdotes et éléments biographiques, on apprend ainsi que sa fille, la fameuse Mme de Grignan fut un temps dans la ligne de mire de Louis XIV, que la marquise aimait se baigner dans la Seine et que son jeune mari la fit très tôt veuve car le bel Henri de Sévigné était volage mais aussi enragé duelliste!

J’ai aimé ce petit livre qui nous livre bien des charmes de la belle épistolière sans jamais alourdir le propos.






Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Rosa Bonheur & L'atelier de By

J'avoue que je ne connaissais pas spécialement Rosa Bonheur, peintre et sculptrice française du 19ème siècle, spécialisée dans la représentation animalière.

Ce petit livre, envoyé par les éditions de l'Harmattan dans le cadre d'un masse critique m'a permis de combler cette lacune.

Ecrit sous la forme d'une pièce de théâtre, on y découvre donc Rosa et quelques-uns de ses amis, dans son atelier. De discussion en discussion, le texte permet de découvrir ses oeuvres, sa motivation, son caractère mais aussi ses difficultés: comment s'intégrer dans cet univers artistique presque exclusivement masculin? On y lit les critiques acerbes à son encontre mais aussi les éloges qu'elle a reçues.

On y croise, au fil des conversations, George Sand, Mme. Vigée Lebrun, d'autres artistes féminines qui ont su se faire une place.

C'est un petit livre très plaisant à lire, instructif, et qui m'a donné envie d'en apprendre plus sur cette artiste.
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L'Encrier de Madame de Sévigné

J'ai une sympathie toute particulière pour la marquise De Sévigné. J'ai découvert ses lettres alors que j'étais élève de CE2. J'y ai appris l'humour (“Je m'en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus merveilleuse...” edition 1846/ Lettre 20), l'art des récits bien rythmés (“ils passaient au travers de Nanterre, tra,tra,tra; ils rencontrent un homme à cheval gare, gare!” Edition 1846/Lettre123), et les affaires qui secouaient le siècle comme les malheurs du surintendant Fouquet et les vilenies de la Brinvilliers. Le petit classique long et mince ourlé de petites feuilles en grisaille a accompagné mes années de primaire, puis de Lycée. Je le revois traîner sur mon bureau, le coin des pages un peu feutré pour avoir été trop tourné.

“ L'encrier de madame De Sévigné “ est une merveille. Je l'ai lu et relu avec délice. C'est aussi une biographie originale qui prend pour point de départ le bureau et l'encrier de l'épistolière.

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Rembrandt sous l’escalier

« C’est donc en toute discrétion que j’ose aujourd’hui m’aventurer sur ces terres incandescentes. En descendant sur la pointe des pieds l’escalier en colimaçon du Philosophe… Bien souvent oublié des grandes monographies consacrées à l’artiste, ce petit tableau me bouleverse depuis toujours. Dans la figure du vieux sage assis sous l’escalier, je vois aussi Rembrandt âgé, comme si le jeune artiste de 1632 avait peint, inconsciemment, un premier autoportrait de vieillesse, comme s’il avait peint demain. »

Aimez-vous l’histoire de l’art ? Ou en êtes-vous curieux ? De son nom, Rembrandt, aussi connu que ses peintures, mes connaissances s’arrêtent là… qu’à t-il peint ? Qu’à t-il fait de sa vie ? Qui est-il tout simplement ? Je ne pouvait répondre à aucune de ces questions anodines pour un peintre aussi célèbre que son nom. Lorsque les Éditions Lazare et Capucine m’ont proposé ce service presse, j’y ai vu l’occasion d’élargir ma propre culture.

C’est en plein confinement, que notre auteure, Barbara Lecompte, conférencière en Histoire de l’art, se met à écrire sur ce peintre. Telle une passion dévorante et surtout fascinante pour ce tableau Philosophe qui engage, rien qu’à son nom, un chemin de réflexions.

Nous découvrons que ce tableau a fasciné bien des personnalités à travers les âges et les époques. Et qu’il fascinera encore.

Mes chères lectrices et chers lecteurs, laissez-vous transporter par les mots qui vous dévoileront toute la beauté de cette peinture et tout les mystères qui l’entourent. Plongez-vous dans cette ambiance artistique où le choix des couleurs, les traits du pinceau…vous parleront. Il n’y a pas toujours besoin de mots pour exprimer des ressentis, l’imagination fait son travail des yeux jusqu’au cœur.

Rembrandt serait-il un artiste en avance sur son époque ? On serait tenté de le croire… À vous de vous faire votre propre réflexion. Vous serez ravie d’en apprendre aussi sur sa vie personnelle, ce qui l’a conduit sur ce chemin artistique et sa place en son temps et tout au long des siècles…

Une lecture hors du commun, à ne surtout pas manquer !

Je vous souhaite une très bonne lecture 😉
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Marquise au portrait

Lecture enchanteresse. Ce livre est un bonheur. La cour de Versailles apparaît comme un mirage. On perçoit les médisances, les froufrous des robes de soie, les odeurs douteuses des marais mais le talent lumineux du pastelliste apparaît comme un charme qui console de toutes les bassesses.
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Madeleine ou l'incandescence

Que voilà un beau livre ! S'y dévoile la personnalité d'une écrivaine qui sait manier la langue française en un style approprié à l'objet de son étude : sobre, lent et dense, avec un vocabulaire choisi.



Tout y témoigne la fascination pour la série des "Madeleine", tableaux peints par Georges de la Tour et éparpillés par les vents de l'histoire aux quatre coins de la planète.



Ils sont passés en revue avec un sens aigu de l'observation qui débouche sur de brefs commentaires relevés par des renvois aux textes évangéliques, à la légende et à l'Histoire. Sans aucune pédanterie, sans jargon abscons, Barbara Lecompte nous livre un opuscule dont la brièveté n'a d'égale que l'éblouissement qui nous saisit à le lire. Un régal !
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Rosa Bonheur & L'atelier de By

Je ne connaissais pas du tout Rosa Bonheur et cette pièce de théâtre a retenu mon attention lors de la dernière masse critique. Et ça a été une réussite, j'ai vraiment passé un bon moment de lecture !

Le temps d'une journée, Barbara Lecompte nous ouvre les portes du Château de By en région parisienne où l'artiste Rosa Bonheur a installé son atelier et toute sa ménagerie, loin du tumulte parisien qui ne lui correspondait pas. Au détour d'une conversation animée et de l'attente insoutenable d'une lettre, la pièce nous offre un éclairage global sur la vie et l'œuvre de cette peintre méconnue.

On y découvre une femme passionnée par les animaux et qui excelle dans leur représentation, une femme en décalage avec son époque et qui refuse de se plier au codes ambiants, une femme à la recherche de ses origines. Les autres personnages ne sont pas en reste et apportent féminisme pour les unes, Histoire et humour pour les autres.

J'ai trouvé que la lecture n'enlevait rien à cette pièce car les décors changent peu, il y a peu d'indications scéniques et j'ai apprécié de pouvoir bien profiter de la finesse de certains échanges en prenant le temps de les relire.



En conclusion, "Rosa Bonheur & L'atelier de By" aura été pour moi une lecture instructive et divertissante. Je recommande cette pièce et je remercie Babelio pour ce service presse.
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Rosa Bonheur & L'atelier de By

Comme pour beaucoup d'œuvres théâtrales, la lecture n'est certainement pas suffisante pour apprécier pleinement le texte. Au théâtre, une grande partie de l'émotion passe par le jeu des acteurs, les éclairages, les décors etc, choses qu'on ne retrouve évidemment pas à l'écrit.



Ici, on nous offre une journée en compagnie d'une artiste encore trop méconnue. On y découvre son amour des animaux et sa fascination pour eux, qu'elle peint avec passion et sensibilité. Sa quête de liberté aussi, notamment avec le fameux permis de travestissement qui l'autorise à porter un pantalon.

Un bel hommage en passant à Delacroix.

Mais quelques scènes un peu vaudeville qui ne m'ont pas totalement convaincue.



Bref, j'ai trouvé l'aperçu intéressant mais je n'ai pas été totalement emportée. Et surtout, je regrette que Nathalie Micas soit présentée comme un simple amie.

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Rosa Bonheur & L'atelier de By

Un très bel hommage à cette femme moderne, tellement en avance sur son temps, qui nous a laissé une œuvre magnifique à travers ses tableaux qui révèle toute sa sensibilité et son amour des animaux qui font partie de sa vie depuis qu'elle a appris à lire les lettres de l'alphabet à travers les représentations de ces mêmes animaux.
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Madeleine ou l'incandescence

Une merveille ! Ce livre est une régalade, une mignardise. Court et mince, on le met dans son sac ou dans sa poche, on le le lit dans le métro ou dans le bus, on le garde avec soi, il nous rappelle qu'il y a parmi nous des gardiens de notre histoire. C'est rassurant !

Un lexique raffiné et judicieux nous séduit infiniment. De mot en mot, de phrase en phrase, le lecteur suit ces petits cailloux blancs avec gourmandise, il les collectionne et les met dans sa poche pour s'en souvenir en même temps qu'une Madeleine séductrice et repentie lui livre ses mystères. «  Madeleine ou l'incandescence » : une friandise pour l'esprit.
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Madeleine ou l'incandescence

Faire dialoguer les « Madeleine », le peintre et son modèle, construire une écriture de la rencontre : tel est le projet que se donne ici Barbara Lecompte. Son écriture n'est pas une mise à nue : elle esquisse une approche ; elle observe, décrit, opère des rapprochements ; elle embrasse l'œuvre à la lumière d’une bougie qui l'éclaire dans la nuit.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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