Ma maman collectionne le sable
de toute les plages où elle est allée.
N’allez pas croire que tous les sables se ressemblent.
De l'autre côté de l'arbre, Ours entend une respiration. C'est une nouvelle vie dans la forêt. Ours ne bouge plus. Il est plein de peur et d'attente à la fois. Nour ne bouge plus non plus. Même la forêt n'ose plus bouger et tout est en suspens.
C'est une forêt immense, un peu mystérieuse. Un peu rêveuse aussi. Ours est né ici et il a toujours vécu ici. Quand sa maman était là, la forêt était un peu moins mystérieuse.
Nour s'avance dans la forêt immense. Elle se sent si petite. Fatiguée et apeurée, elle a longtemps marché dans des forêts sombres. Des forêts différentes, tapissées d'épines. Des forêts d'ombre et de silence où elle n'arrivait pas à se reposer. Des forêts de glace et de métal, sans terrier ou s'abriter. Des forêts de solitude.
Au bord de la rivière, Ours a trouvé un abri dans les racines du vieil érable. Le murmure de l'eau l'apaise. Il lui rappelle la respiration de sa maman. Ours aime la forêt, il s'y sent vivant. Parmi les animaux et parmi les arbres aussi.