Citations de Benjamin Lacombe (270)
Deux papillons s'échappent d'une dernière fêlure de la stèle. Ils virevoltent ensemble vers le ciel lumineux.
Emmurer la souffrance, c'est prendre le risque qu'elle te dévore de l'intérieur.
"Moi, je sais maintenant que toutes nos connaissances passées, présentes et à venir ne sont rien au regard de ce que nous ne saurons jamais."
Mes rêves s'évaporent. Je les suis, je les crie, je crois en eux. Peu à peu, ma palette se pare de jaune et de bleu. La toile se couvre de maux donnant corps aux illusions perdues.
Noir. La lumière a quitté la pièce. Les couleurs sombres s'assombrissent encore et prennent un sens profond. Allongée, j'imagine une luciole, illuminant d'un vert étincelant une brindille de vie. J'y vois un espoir ; celui d'apercevoir mon reflet ou celui de mon amour. Mais la nuit est dense et mon sommeil devient lourd.
Il y a peu, [...] j'étais une petite fille qui marchait dans un monde de couleurs [...]. Tout n'était que mystère [...]. À présent, j'habite une planète douloureuse, transparente, comme de glace, mais qui ne cache rien.
"Je ne connais pas de maison plus triste que la mienne." Bleue. L'eau s'insinue dans les gerçures de la terre desséchée. Parfois, je ris. Parfois, j'ai de la peine. Aucune aile ne me permettrait de m'envoler. Mes pieds sont bien trop enracinés dans le sol. Chacun de mes pas le ramène inexorablement ici. Ici. Dans "ce havre d'ennui qui devient si beau quand on est loin."
La vie ici réserve des surprises d'une beauté indescriptible. N'en déplaise à mon ami l'agronome Ivan Vladimirovitch Mitchourine, qui prétend que nous ne pouvons attendre des bienfaits de la nature et que notre devoir est de les lui arracher.
Moi, je sais maintenant que toutes nos connaissances passées, présentes et à venir ne sont rien au regard de ce que nous ne saurons jamais.
je me demande si, à tout hasard, quand on n'a pas de vie véritable, comme c'est actuellement mon cas, on ne la remplacerait pas tout de même un peu par quelques mirages.
"Naoka a toujours vécu dans son tout petit village loin de tout : un tout petit grain de riz, dans un grand bol."
Mais, comme, en éthique, le mal est la conséquence du bien, de même, dans la réalité, c'est de la joie qu'est né le chagrin;
"Rien est impossible dans les livres, mon grand ! C'est pour ça que les enfants en ont peur quelque fois. Ils contiennent bien trop de secrets."
Sentir dans ma propre douleur la douleur de tous ceux qui souffrent
Et puiser mon courage dans la nécessité de vivre pour me battre pour eux.
De retour sur notre lieu de rencontre, je me suis allongé et elle s'est posée sur ma poitrine. Le rythme de ses ailes faisait battre la chamade à mon cœur, et me berçait à la fois. Je me suis endormi profondément. A mon réveil, elle avait disparu. Seules quelques effluves d’œillet frais parfumaient ma chemise. J'ai la certitude d'avoir vécu un instant magique.
En effet, alors que je tapotais légèrement la surface de l'eau, quelque chose s'est mis à bouger et à remonter vers mes doigts. Un petit être amphibien a pointé son nez et m'a fixé. Intrigué, j'ai prélevé la plante et l'ai déposé dans un bocal afin de l'étudier dès mon retour.
Naoko sait qu'elle ne reverra pas sa maison avant bien longtemps.
L'éducation d'une jeune fille dure au moins cinq années. C'est le temps nécessaire pour connaître l'art de servir le thé, de jouer du luth ou de faire danser les éventails. Et c'est surtout le temps qu'il faut pour savoir se tenir! Car une jeune femme du monde ne doit parler, se lever, s'asseoir, sourire, presque respirer qu'au moment opportun. p.5
[Olga] raconte à Lisbeth son exceptionnelle lignée et le destin de ces femmes qui ont été persécutées parce qu'elles étaient trop ambitieuses, trop intelligentes, trop belles ou... trop rousses. En vérité, elles ont été persécutées parce qu'elles étaient différentes. "Une tête qui dépasse, on la coupe ! Mais il faut que tu sois fière de qui tu es. Tu es quelqu'un d'exceptionnel, ma petite Lisbeth".
Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent seulement de nuit.
"Robin a neuf ans, bientôt dix. Il vit a Plunulquicitumeurs, un village perdu dans les collines où il ne se passe jamais rien. Un village si vide et morne que Robin l'a rebaptisé ainsi."
Il faut avoir une certaine liberté avec les cladsiques. [...] une grande histoire, des grands personnages peuvent être réinterpretés. Il s'agit pas de couper et de faire une version amoindrie mais de proposer autre chose. [...] C'est pas un musée l'écriture. C'est pas un musée la littérature. On va pas les mettre dans du chloroforme.
Entretien avec François Busnel à la Grande Librairie, le mercredi 19 décembre 2018