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3.28/5 (sur 43 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Bernard Nuss a été journaliste et diplomate.

Dans son œuvre littéraire, il aime convoquer les mythes, le tragique, pour mieux analyser l’angoisse existentielle.

1995 " Les enfants de Faust. les Allemands entre ciel et enfer"
2007 "Devant la porte d'ombre"
2010 "Là-haut, le Paradis"
2011 " La métamorphose d'Edgar Herlimann"


Source : http://www.verger-editeur.fr/Bernard-Nuss
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Par Jacques Bonnaffé. Mise en scène par Frank Hoffmann Frontalier est une méditation automobile qui trouve son roulement par la parole. Ce monologue tresse une histoire personnelle traversant plusieurs fois la frontière comme le font les frontaliers de France à Luxembourg, comme l'ont fait ses parents venus d'Italie ou ses grands parents italiens, les Portante. Frontalier commence comme une histoire personnelle et intime, qui devient progressivement l'histoire de l'humanité. La migration en est le fil rouge. À partir d'elle se superposent et s'entremêlent des faits historiques, des anecdotes, des souvenirs, des réflexions et des émotions, pour décrire une réalité tantôt révoltante et amère tantôt silencieuse et nostalgique. Lecture créée au Théâtre National du Luxembourg. Musique et effets sonores : René Nuss Costumes : Denise Schumann Lumières : Zeljko Sestak Assistance à la mise en scène : Natalia Sanchez Stagiaire : Pauline Cano À lire – Jean Portante, Frontalier, Hydre éditions.

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
CLAUDON et VIRY sont arrivés au refuge du Clairmont peu avant la tombée de la nuit, après avoir marché toute la journée et une partie de la nuit précédente. Ils avaient en effet tué les deux chasseurs vers minuit, au mirador n°15 de la chasse du comte de Lazelle, s'emparant d'un fusil, d'un revolver et de munitions. Nous ignorons toujours comment ils ont réussi à arriver à cet endroit après leur fuite de l'asile psychiatrique de Ruvergne.

Leur accoutrement, leurs manières bizarres et leurs explications peu crédibles ont naturellement intrigué les occupants du Clairmont. Ceux-ci ont néanmoins décidé de les héberger pour la nuit. Compte tenu des conditions météorologiques et de leur fatigue extrême, un refus aurait en effet signifié une mort certaine pour les deux hommes. Il a été prévu qu'ils coucheraient dans le grand dortoir, on leur a interdit de boire de l'alcool et de faire du tapage. Après avoir mangé goulûment, les deux hommes se sont installés près du poêle pour faire sécher leurs vêtements, sans essayer de frayer avec les autres.

*


Lotz sort de la pièce après avoir fait un signe discret à Leroy.

- Jean-Marie, lui dit-il à voix basse quand ils sont seuls dans le couloir, ces gens nous ont menti !

- C'est l'évidence même, répond Leroy. Leur histoire d'argent volé et de...

- Ce n'est pas de ça que je parle, l'interrompt Lotz. Est-ce que tu as remarqué leurs dos ?

- Non, dit Leroy un peu étonné. Qu'est-ce qu'ils ont de particulier, leurs dos ?

- Leurs vêtements étaient complètement trempés et pleins de neige gelée partout... sauf dans le dos ! Tu comprends ce que cela signifie ? Qu'ils ont porté des sacs au dos pendant tout le trajet et qu'ils les ont enlevés pour venir chez nous ! Donc, ils contiennent quelque chose que nous ne devons pas voir...

- Tu as raison, dit Leroy après avoir réfléchi un instant. Ils ne les ont sûrement pas cachés bien loin, puisqu'ils doivent les récupérer demain matin... Il va bientôt faire nuit, mais je vais quand même essayer de les retrouver. Arrange-toi pour qu'ils ne remarquent pas mon absence.


Leroy quitte le refuge sans faire de bruit, chausse ses skis et se remet à gravir la pente jusqu'au petit belvédère. Une fois arrivé, il constate que les traces faites par lui et ses compagnons ont été recouvertes par la neige, mais que celles des deux hommes sont encore parfaitement visibles.
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... Depuis le matin à 11h 27, l'Auteur est de fort méchante humeur. C'est en effet à ce moment précis qu'il a lu la lettre que sa compagne avait posée sur son bureau une heure avant et dont il avait facilement identifié l'expéditeur. Pour retarder le plus possible le moment d'en prendre connaissance, il s'est promené de long en large sur le balcon, a fait un tour dans la cuisine pour humer l'odeur délicieuse d'un cake en train de cuire, est passé dans la salle-de-bains pour arracher avec une pincette les poils disgracieux sortant de ses oreilles, a compté et recompté dans son placard les chemises propres qui lui restaient, enfin s'est attardé longuement aux toilettes sans cependant obtenir le résultat recherché.

Le ton de la lettre était, comme il s'y attendait, sec et péremptoire, le contenu déprimant au possible."Ce que j'attends de vous" écrivait l'éditeur, "c'est une histoire pour une fois bien construite, avec un vrai suspense et sans les élucubrations pseudo-intellectuelles habituelles" (ces derniers mots étaient soulignés d'un grand trait). L'Auteur tremblait de rage, car il savait que l'éditeur rejetait ainsi catégoriquement le projet d'un roman qu'il lui avait soumis oralement quelques jours auparavant, lors d'une réception : un remake drolatique des Liaisons dangereuses. Avec l'air de quelqu'un qui a mordu dans un citron, l'éditeur avait immédiatement mis fin à la discussion en annonçant une lettre "dans laquelle je préciserai ce que j'attends de vous." Si l'Auteur avait eu l'ouïe plus fine, il l'aurait encore entendu marmonner sur les gens qui insistent à vouloir péter plus haut que leur derrière ...
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... Pour tromper leur anxiété, les membres valides du groupe développent à nouveau une activité fébrile : l'un range des affaires qui traînent, l'autre brosse le plancher, un autre encore hache en petits morceaux l'une des commodes du dortoir afin d'entretenir le feu dans la cuisinière. Pareils à des automates mal réglés, ils se déplacent au ralenti, puis de façon saccadée, comme dans les films muets de jadis. Plus tard, Nathalie et Gabriel se plaignent d'avoir mal à la gorge. Ils ont un peu de température, leurs amygdales sont rouges et enflées. Ce début d'angine n'inquiète pas outre mesure leur mère, qui connaît ce point faible de ses enfants. Elle les expédie immédiatement au lit, trop heureuse de les savoir ainsi immobilisés et donc en sécurité dans le refuge.

Vers le soir, il commence à neiger, pas très fort encore mais suffisamment pour obscurcir précocement le fond de la vallée. A plusieurs reprises, Claudon et Viry sont sortis de la cabane pour examiner attentivement le refuge et les barricades. "Ils sont en train de préparer un mauvais coup," dit Lotz à voix basse. ...
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J'ai pensé qu'il ne serait peut être pas bête d'interroger des gosses qui en cette période de vacances trainent à longueur de journée dans les rues. Justement il y a une bande de garçons qui jouent au ballon. Je m'approche d'eux et propose de leur payer des cocas. Mes connaissances de la psychologie enfantine ne doit pas être au point, car ils me traitent de sale pédophile.
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L'endroit se trouvait près de la zone commerciale de Vendenheim. J'ai laissé ma voiture près de la rue des Artisans et fait le reste à pieds jusqu'à l'adresse que m'avait donnée Angelo. L'abattoir n'était pas difficile à trouver - il suffisait de suivre une odeur de sang douceâtre et écoeurante.
Un mur gris entourait un grand espace dans lequel étaient disséminées plusieurs bâtisses. La plus important était à l'évidence l'abattoir proprement dit, puisque plusieurs canassons faméliques attendaient devant l'entrée qu'on veuille bien les trucider. Je me trouvais devant un portail, seule ouverture dans ce mur sinistre qui évoquait irrésistiblement l'enceinte d'une prison. Le gardien se trouvait dans une guérite chauffée. En m'approchant, j'ai vu qu'il était en train de tricoter. Je lui ai demandé où je pouvais trouver Balthazar Brugnon.
- Sur votre gauche, tout droit, jusqu'au bâtiment marqué "Bureaux"
Pendant qu'il parlait, j'étais fasciné par sa dentition chevaline qui déformait son visage et gênait son élocution.
- Est-ce-que c'est à cause d'une trop forte consommation de viande chevaline ou êtes vous réellement un cheval? Ai-je demandé.
Il me regardait tristement avec ses yeux de vieille rosse et secoua la tête d'un air résigné. Sans doute était-il obligé d'entendre ce genre de plaisanteries à longueur de journée. Je hennis pour prendre congé et allai dans la direction qu'il m'avait indiquée. Sur mon chemin, je suis passé devant une boucherie chevaline, ce qui montrait que Brugnon vendait aussi au détail le production de son abattoir. (p58)
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Thaddée Misowski avait loué en ville une minuscule chambre qui lui servait de bureau et qui était en même temps son domicile légal. Il n'avait pas de comptabilité ou de trésorerie, car il n'acceptait pas de paris, mais se contentait de vendre cash des tuyaux à des gens qui généralement n'y comprenait pas grand chose aux courses de chevaux.Il encaissait cent euros par tuyaux. Si le cheval gagnait,il gardait l'argent, sinon il le rendait au client. Ce n'était qu'en apparence une mauvaise affaire.Car pour une course dans laquelle étaient engagés, par exemple, huit chevaux, ils vendaient huit tuyaux différents, un par cheval.Il gardait les cent euros du client dont le cheval avait gagné, et remboursait les sept autres. A raison de six ou sept courses par jour, ça lui faisait un bénéfice de six cents ou sept cent euros. L'astuce était bête à pleurer , mais il y a toujours des gogos qui aiment se faire plumer. (p27)
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_ Je vous l'avais dit, votre Enflure est de la mauvaise graine de politicien ! Il ne peut pas s'empêcher de parler et plus il parle, plus il dit des conneries. Chez nous autres, les gens normaux, il y a toujours des moments où nous ne supportons plus notre propre verbiage. Jamais chez les hommes politiques ! Eux ne vivent que par la parole, c'est à dire que pour exister il leur faut parler -- sans cesse et dans n'importe quelle situation. Ce besoin viscéral influe même sur leur vie sexuelle. Ils détestent la position du missionnaire, parce que leurs partenaires ont alors la fâcheuse habitude de coller leurs bouches aux leurs, les empêchant ainsi de parler. L'homme politique fait donc de préférence l'amour à rétro -- ce qui du reste présente pour lui encore d'autres avantages : il peut se cacher derrière quelqu'un, il n'a pas besoin de regarder son interlocuteur de face (ce qui dévoilerait son regard fuyant) et enfin, il peut, au moment décisif, se retirer sans avoir besoin de saluer poliment ! Bref, un politicien parle toujours, même s'il a perdu son dentier ou s'il nage sous l'eau. Quand un politicien ne parle plus, c'est qu'il est mort !
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Le bouillon originel dont il est sorti il y a plus de quarante ans est subitement à nouveau en fusion, provoquant un désordre neurologique total : ici, des aires de son cerveau sont désactivées, là, des relais cessent de transmettre, ailleurs des synapses se connectent de façon erratique. Tout en gardant extérieurement tous les signes de la raison et en continuant de se comporter normalement, Petit-Zob vient de sombrer dans la folie. Il n'a désormais plus qu'un seul but : tuer sa mère, encore et encore, sous quelque forme qu'elle se présente.
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Elle démarre en trombe et je me retrouve seul comme un con. Depuis hier soir, j'ai perdu l'habitude d'être seul et c'est certainement cette habitude là qui est la plus facile à perdre.
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- Mes collaborateurs sont nuls et fainéants...
- On ne dénigre pas ses collaborateurs quand ils ne valent rien, on les vire.
- Mais ils me manquent de respect... ils ont même fait une anagramme avec mon nom!
Le DirCab 2 paraît soudain très intéressé.
- Premièrement, le respect n'est pas un droit, c'est quelque chose qui se mérite. Deuxièmement vous dites une anagramme... avec votre nom... Quémeune de la Hure... Voyons voyons... ah oui c'est facile en fin de compte...
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