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Citations de Bertrand Rothé (11)


C’est le propre de ma mère de passer beaucoup de temps avec les infirmières et de se contenter de cinq minutes avec le médecin. Longtemps j’ai pensé que son comportement était dû à sa timidité, à un manque de confiance en elle. Aujourd’hui, je pense qu’à travers ce type de comportement elle cache beaucoup d’intelligence sociale. Une aptitude propre aux faibles, aux petits, aux timides. Elle a cerné rapidement les enjeux de la situation, elle sait d’instinct que les infirmières sont bien plus en contact avec mon père que les médecins. Ce sont elles qui vont s’occuper de lui au quotidien. Son confort dépendra de leur bon vouloir. Elle sait que ce sont les vraies patronnes. Elles font tourner la maison. Je pense qu’elle a compris immédiatement que dans ces institutions, et plus particulièrement dans les hôpitaux psychiatriques, les médecins sont là essentiellement pour la façade, pour rassurer les patients, les familles.
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Chacun sa personnalité. Moi, quand ça va mal, je reste au contact. J’aime les affrontements ou, en tout cas, je n’en ai pas peur. Étienne, plus philosophe et sûrement plus sage, décroche, évite, esquive. La distance, les kilomètres sont aussi une technique prisée dans la famille. Cécile et Hélène se sont installées l’une en province, l’autre en banlieue. Elles gardent essentiellement un contact avec ma mère. Antoine et Denis font l’autruche, nient, font semblant de ne pas comprendre. Chacun a développé son sauve-qui-peut.
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Un homme tout en discrétion, aussi. Attentif aux autres, légèrement espiègle, un philosophe à sa manière. Un taiseux, préférant « passer pour un timide que pour un idiot ».
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Embarquer, rembarquer, mettre les voiles, partir ou plutôt reprendre son quart aux machines. p25
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Même les marginaux s’épuisaient à fréquenter cet homme bizarre. Les raisons de craquer étaient multiples. Certains prenaient des distances pour ne plus être appelés à deux heures du matin. D’autres en avaient assez de sa kleptomanie. Plus rares étaient ceux qui ne supportaient pas ses tenues. Ces cycles relationnels étaient intenses et courts. Ils pouvaient durer plusieurs années, mais s’épuisaient toujours. Il était difficile d’entretenir une amitié durable. Trop instable, trop déroutant, trop… Tout se consumait au contact de ses sautes d’humeur. Les animaux ont pallié ces départs, ils lui ont assuré une continuité affective.
Il n’a jamais eu aucun goût pour les chats et les chiens de race. Son truc, c’était l’adoption des errants, des bâtards. Toujours l’amour des laissés-pour-compte. Comme pour les hommes, il ne s’intéressait qu’aux fracassés, aux marginaux, aux tarés.
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L’imagination doit jouer un rôle, on n’en connaît pas exactement la place, l’étendue, mais elle est là. L’âge venant, autre chose pointait depuis quelques années, un besoin de respectabilité, un désir de reconnaissance, une recherche d’honorabilité. Laisser une trace ? Quelque chose de très nouveau chez lui.
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Tout le monde rationnalise, et moi avec. C’est la façon la plus facile de se protéger, de garder le mal à distance, de ne pas se laisser entraîner dans le tourbillon de la vie qui tourne mal, qui tourne aigre ou violent. La rationalité est le réflexe du temps.
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Phénomène très surprenant dans un hôpital ou même dans un lieu public, un certain nombre des personnes fument malgré les multiples panneaux d’interdiction. Pour le reste, tout le monde déambule. Les gens marchent. Certains sont affairés comme s’ils étaient en retard à un rendez-vous. Il y a de l’énergie dans la salle, beaucoup d’énergie. J’ai l’impression que le système est prêt à exploser. Les uns n’ont qu’un seul objectif : éviter les autres.
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Toutes mes lectures d’enfant remontaient par sensations, par mimétisme. Je trouvais du calme dans ces vies imaginaires. Un apaisement. Les souvenirs de Mark Twain, de Defoe et de Pergaud trouvaient un prolongement dans ce petit amas de cendres et d’arêtes de poissons-chats pêchés la veille.
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Ma capacité d’oublier est importante. Je me souviens rarement des dénouements. La mémoire est sélective. Exit les coups. Les agressions verbales ne s’enregistrent pas, ou mal. Mes neurones n’impriment pas toutes les saloperies, ils jouent à saute-mouton. Alors que dans des tas de domaines je peux avoir une assez bonne mémoire, je n’ai pas beaucoup de souvenir des colères de mon père. J’en garde tout au plus une impression diffuse.
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Il a un goût marqué pour les bourgeoises assumées. Il aime les grandes blondes au port hautain. Il ne retrouve son calme que lorsqu’elles le remarquent et qu’il arrive à croiser leur regard. Si cette Lady Chatterley trouve cet excentrique, ce semi-clochard séduisant, ou au moins remarquable, si elle lui sourit et même si elle le regarde, il se calme, il retrouve ses esprits. Mais si elle résiste, si elle l’ignore, alors pour accrocher son regard il ose tout. Il se met à flamber.
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