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3.49/5 (sur 50 notes)

Nationalité : Roumanie
Né(e) : 1963
Biographie :

Bogdan Teodorescu est d’ingénieur de formation.
En 1990, il devient journaliste après avoir passé un doctorat en communication.
En 1996, il est nommé secrétaire d’Etat, ministre intérimaire à l’information.
En 1997, il devient Professeur de marketing politique et électoral à l’Ecole Nationale d’Études politiques (équivalent de l’ENA en Roumanie)
Il a écrit une dizaine d'ouvrages : romans, essais, livres de voyages, poésie.


Source : Editions Agullo - Le Monde des Livres
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Bogdan Teodorescu - Le dictateur qui ne voulait pas mourir


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Le président de séance demanda le silence et le député reprit :
– Je sais que vous ne nous aimez pas. Pour vous, nous sommes des Tziganes, un point c’est tout. Je vois ça dans vos regards, tous les jours. Peu importe que j’aie fait des études, que je sois docteur ès sciences, que je sois marié et que j’aie trois enfants, que j’aie fait mon service militaire, que je paie mes impôts à l’État. Je reste un Tzigane. Et pour vous, c’est une tare. Je subis ces regards depuis mon enfance, j’avale des humiliations que vous ne soupçonnez même pas. Mon père, Dieu ait son âme, avait fait lui aussi des études universitaires, il avait des doctorats et un prestige international, et il a dû subir tout ça lui aussi. Depuis que je suis au Parlement, je ne cesse de dire que les Roms, que les Tziganes doivent s’intégrer à la société, qu’ils doivent accepter et dépasser leur statut de minorité… Mais ne l’oubliez pas, nous sommes une minorité très sage. Nous ne demandons pas de pancartes bilingues, nous ne demandons pas d’université ni de droits spéciaux, nous n’allons pas nous plaindre auprès de diverses instances européennes. Selon la loi de l’administration locale que nous votons ces jours-ci, il faudrait installer des pancartes bilingues roumain-tzigane en plein Bucarest. Mais nous considérons que c’est aller trop loin. Six Roms ont été assassinés uniquement parce qu’ils étaient roms, je le répète, seulement parce qu’ils étaient Roms ! Et aucun de ceux qui devraient faire la lumière et trouver l’assassin ne lève le petit doigt. J’ai des informations selon lesquelles le ministre de l’Intérieur aurait donné des instructions pour que personne ne soit affecté spécialement à ce dossier. Et je me demande pourquoi… Si c’étaient six Hongrois, six Magyars de Roumanie, qu’on avait retrouvés la gorge tranchée, tout le monde s’en occuperait. Pour des Tziganes, il n’y a pas urgence. Dépêchez-vous, messieurs, vous ne savez pas ce que c’est qu’un Tzigane furieux ! Ou qui a peur de mourir…
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Beau garçon, très beau même, de bonne famille, le Premier ministre portait un nom à résonance culturelle ; il avait réussi ses études en entretenant les soupirs d'amour d'une professeure nettement plus âgée et plus épaisse que lui, était entré en politique sous les jupons d'une dame moins jeune aussi, mais fortement désireuse de s'assurer la vigueur de jeunes et puissants rejetons ; il avait joué le rôle de conseiller d'un homme politique rongé par une longue maladie, qu'il avait vendu au moment opportun ; il avait posé au jeune premier bardé de valeurs culturelles, s'était construit une relation avec une vedette de cinéma dont il avait discrètement distillé les détails dans la presse, avait publié plusieurs livres écrits par d'autres – par des étudiants en histoire pauvres –, et c'est ainsi que, passant d'un bord à l'autre, flattant dès qu'il fallait flatter et où il le fallait, dénonçant tout ce qui pouvait l'être, tout à tout digne, européen et cultivé, il s'était retrouvé Premier ministre. Salué par la presse intellectuelle comme une belle victoire de la classe politique autochtone.
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Victor fit une nouvelle une avec la malédiction de la vieille, publia une photo plus grande des lieux du crime avec la mare de sang et le cadavre recouvert d’une toile noire, et il insinua dans son texte l’histoire de la dette et du prêteur sur gages qui aurait pu avoir des raisons de faire égorger la Mouche. Il lança l’impression du journal et se mit ensuite en quête d’Avakian qu’il rencontra tard dans la nuit devant le Vox, en face du palais du Parlement. Avakian ne voulut pas confirmer que la Mouche avait des dettes à son égard, mais ne le nia pas non plus. En revanche, il expliqua en quoi l’hypothèse d’un assassinat punitif était de toute façon absurde : ses méthodes de récupération de l’argent se fondaient sur l’élément clé de la survie du débiteur. On pouvait lui faire peur, on pouvait lui envoyer quatre armoires à glace moldaves, s’il ne voulait rien savoir on lui coupait un doigt avec des ciseaux mais pourquoi le tuer ? Qu’est-ce qu’on y gagnait ?
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La Mouche ramassa sa petite table, envoya promener sèchement la vieille qui faisait une dernière tentative pour récupérer son argent et prit le chemin de chez lui. Il aurait bien bu une bière mais entre lui et la terrasse se tenait la vieille qui râlait, pleurnichait et ne semblait pas avoir la moindre intention de partir.
Dans le passage longeant le magasin, il y avait de l’ombre et, malgré les mauvaises odeurs, il s’y arrêta pour souffler un peu. Au moment où il s’apprêtait à en sortir, il vit un individu habillé d’une longue cape gris-blanc qui se dirigeait vers lui. Quand il fut à deux mètres de distance, le type écarta d’un geste ample le pan de sa cape et sortit un poignard qu’il fit tourner prestement avant de le planter dans la gorge de la Mouche.
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Quand on se cache derrière les livres, derrière les mots, derrière les concepts lancés par les autres, on ne vit pas soi-même. On est trop occupé à apprendre, à lire, à étudier les idées d'autrui, à remplir le vide de son esprit avec l'enseignement des maîtres. Ce vide ne se remplira jamais, jamais on ne pourra assimiler entièrement l'enseignement des autres. Mais ce qu'on aurait pu vivre et accomplir soi-même est perdu. Tout ça pour avoir eu peur, dans sa jeunesse, de choisir sa voie ; on devient un homme de culture, on suit le chemin ouvert par ceux qui nous ont précédé. Ce genre d'hommes ne doit pas durer. Ils sont utiles pour leur propre génération, pour leur propre vie et ils doivent finir avec elle.
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Les gens sont petits, monsieur le Président. Ils ont une petite vie, de petits désirs, de petits moyens, de petits problèmes qu'ils passent toute une vie à tenter de dépasser en se débattant. Les gens sont petits et ils n'ont que rarement, très rarement, de grandes idées. C'est tout. Ne vous faites pas d'illusions : votre appareil à promener nos souverains dans le temps n'est pas une grande idée. Les grandes idées rendent la vie des petites gens plus facile à manipuler.
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Ils auraient sûrement préféré ne pas se retrouver avec cette affaire sur les bras et ne pas être du jour au lendemain confrontés à des politiciens, des milliardaires, des journalistes et à l'hostilité générale. Ni l'un ni l'autre ne souhaitait devenir l'ennemi des gens importants de la République. Ce qui les faisait sortir de chez eux, le matin, ce n'était ni la conscience professionnelle ni le besoin irrésistible d'arrêter des délinquants, mais seulement leur salaire mensuel et des dessous de table périodiques. Ils n'étaient que deux pauvres types bien ordinaire égarés dans le marasme de la transition roumaine.
(pages 123–124)
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- Je ne vous aime pas beaucoup, monsieur le commissaire en chef. Je ne vous aime pas parce que vous me compliquez l'existence. Dans notre métier, et le pays en général pense de même, les policiers sont brutaux, ventripotents, stupides et corrompus. Les hommes politiques insatiables et menteurs, les femmes politiques des putes ou des harpies, les entrepreneurs des voleurs sans scrupules, le peuple est pur, travailleur, bon chrétien et nous, journalistes nous sommes les gardiens du temple.
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Comment leur expliquer la peur de la mort, pas celle qui est générée par le phénomène biologique, mais par le phénomène social ? La peur de penser que tout ce qu’il sait, tout ce qu’il a pu représenter, tout ce qu’il a construit peut disparaître avec ce vieux corps presque impuissant.
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Une précédente initiative similaire concernant alors exclusivement les problèmes des homosexuels, avait déclenché un véritable scandale en Europe, scandale dont le paroxysme avait été le boycott par les organisations homosexuelles de Grande-Bretagne des vins importés de Roumanie.
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