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Citations de Boris Bergmann (98)


Je hais les fleurs. Elles ne sont bonnes qu’à couvrir le marbre des tombes.
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L’amour n’est qu’un miroir qui cache la défaite. Des mains moites, un regard plein de larmes, un sourire éclatant...
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De toute façon, l’amour est un jardin public : on y entre, on en sort... Mais à partir d’une certaine heure, tout ferme.
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Ne nous cachons pas derrière des noms communs. Les noms propres sont plus utiles. Surtout ceux à particule.
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Malgré ce que l’on croit, être riche n’est pas facile à vivre.
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Gens sans métier, sans études, sans art. On ne peut les définir que négativement. Certains ont participé aux guerres récentes, sans avoir le choix. D’autres ont fugué, parfois dormi sous les ponts ou en prison, refusé l’Algérie ou le lycée. Ils se retrouvent là, au comptoir, comme attirés par une force partagée et libre. Le rendez-vous semble avoir été pris à leur place. Ils sont imprévisibles. Aucune doctrine, aucun but illusoire ne mène leurs actes. Ils envoient chier les étudiants marxistes qui tentent de leur faire intégrer le Parti. Ils se disent dangereux.
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Ce que Lorenzo n’a pas osé encore : parcourir Rome la nuit. La ville semble brusquement changer, faire volte-face lorsqu’elle s’assombrit. Une fois la lumière éteinte, disparue, elle pousse des cris stridents, se bat contre elle-même, boit au goulot jusqu’à l’ivresse, elle dégueule et pue, elle harangue, tranche des gorges et des mains. Lorenzo n’ose pas encore s’y perdre, surtout sans accompagnateur. Il préfère l’esquiver.
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 La beauté est ailleurs » : c’est la prière qu’il se répète sans cesse, à chaque nouvelle désillusion. Lorenzo cherche autre chose. Il désire la rue commune, la foule effrayante pour celui né à Bomarzo, les statues oubliées dans leur coin, le Forum antique plein de trous, les vestiges sales, tous les décombres de l’Empire, les caniveaux où s’échappe une eau grise à toute heure… C’est dans ses détours que Lorenzo trouve enfin. La couleur des murs de Rome lui suffit.
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Malgré leur vulgarité, leur langue bizarre, leur façon de prier par habitude sans trop y croire, leur goût pour la nourriture et la paresse, les Romains ont une forme de grâce insoupçonnée qui finit par apparaître à qui veut bien regarder plus longuement. Le soleil qui en permanence les enveloppe semble imposer cette sensation.
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Quand Lorenzo ne travaille pas, il faut qu’il marche. Ça lui rappelle ses promenades dans la forêt interminable. Il a établi des itinéraires privilégiés, des chemins secrets qui lui font éviter le plus possible les artères bouchées du centre de Rome. Lorenzo vit par l’œil. C’est sa source. Pour peindre, abreuver l’œil.
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Je regarde les morts venir à moi, se mettre à chanter, leurs paroles traversent tout mon être, je tremble, ils viennent me chercher, me tirer, je vais glisser vers eux, ils me prennent…
 
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Il y a même une fille, bouclée, qui semble plus jeune. Tu cherches l’apparition de l’autre matin mais elle n’est pas là. Tu ne sais pas où te mettre. Tu te dis que ce lieu a dû connaître de grands moments, des sabbats, des incendies, des beuveries, quelques crimes peut-être, toutes les danses, mais pas à cet instant.
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À la messe, tu t’es mis à prier pour qu’elle cesse. Le Ciel complice a dû t’entendre. Sept jours après ton escapade, un surveillant annonce l’absence exceptionnelle du professeur de mathématiques : les élèves peuvent rentrer chez eux plus tôt. Tu te précipites dès la sonnerie. Dehors, enfin. Tu sais. Tu reprends le chemin. Tu n’hésites pas. Tu es prêt.
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Même sans rien connaître des règles de vie de la société romaine, Lorenzo sait que le soleil n’est pas assez haut pour surgir. Il aurait l’air d’un animal sauvage, échappé de la forêt. Alors il erre plus loin, poursuit son effort. Il arrive sans le savoir sur la piazza del Popolo, entièrement vide à cette heure. L’obélisque antique est coiffé d’une croix fière de montrer à quelle ultime bannière l’Empire romain s’est soumis. En la voyant, Lorenzo se signe. Il entre dans une église. Au moins, ici, il fait frais.
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On rêve tous au feu vert qui peut venir dans la minute, ce soir ou dans dix jours, tout dépend des marées, du vent, des vagues, des douaniers, du remplissage et de l’humeur des passeurs qui sont des gens très superstitieux, c’est connu. Au septième soir, un gamin du coin est venu nous prévenir : notre heure est venue.
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À Ceuta, ceux qui veulent passer sont nombreux, organisés en clans, mangeant ensemble, partageant le thé, dormant les uns contre les autres. On dirait des poux agrippés à un seul cheveu de plus en plus court : bientôt, le grand saut ou la chute. Ces colonies d’existences sont dominées par des chefs qui décident des jours et des nuits où l’on tente de forcer l’accès ensemble. Rien ne se fait sans leur accord : tout seul, inutile d’essayer
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C’est la première fois que tu sens si fort l’alcool. Ton père ne boit pas, il déteste ça, sauf quand il faut faire bonne figure en recevant à la maison alors il tolère une coupe de champagne à l’apéritif et un verre de rouge à table, jamais plus. Là, un effluve te submerge. Tu vacilles presque. Et la fille que tu as suivie paraît s’être évaporée dans l’éthyle. Avant même que tu puisses la revoir, la porte te rejette.
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Tu t’attends à un sommet, quelque chose de vertigineux. Tu la vois gravir la pente. Soudain, sans prévenir, elle ouvre une porte verte. Elle la franchit d’un coup. Tu approches. Les vitres sont si sales qu’on ne voit pas l’intérieur. Tu as le temps de jeter un regard par le battant qui prend son temps pour se refermer. Tu entends des rires, quelques hurlements, comme une fête qui n’en finit pas.
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C’est là que tu la vois. Ou plutôt : que tu la sens. Elle passe devant toi avant de traverser. Et tu humes son odeur de transpiration citronnée. Rien à voir avec la sueur des vagabonds qui dorment dans le métro le matin ni avec le parfum coûteux de ta mère. Rien de connu. Elle marche très vite, dans la direction opposée. Tu la regardes disparaître vers la place Vavin.
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Une Rome rien qu’à lui, aussi belle que dans son imagination. Une Rome dorée et fine, aux ciels excessifs. Une Rome où il pourrait apprendre à peindre la beauté rien qu’en gardant les yeux ouverts. C’est cette ville-là qu’il veut. Pas l’autre, celle de la surface, grossière et sale. Il finit par s’endormir après avoir imploré Dieu de le réveiller dans la Rome qu’il désire tant.
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