"De quel droit juger un homme si, placés aujourd’hui à notre tour en position
de force, nous nous comportons comme il le fit hier "
(réponse de Noëlla Rouget à ses camarades résistants pour répondre aux reproches qui lui sont faits d'avoir obtenu la grâce de Vasseur alors condamné à la guillotine, Le Monde 24 novembre 2020)
Le spectacle est bouleversant. Le Général de Gaulle s'est porté au devant du misérable groupe et de grosses larmes coulent sur son visage. Tous les présents pleurent. Non, ce n'est pas possible que ce soit vrai, que ces moribondes soient nos sœurs. Non, ce n'est pas possible qu'elles aient été réduites à cet état.
La santé de Noëlla restera longtemps fragile et elle gardera toute sa vie des séquelles physiques et psychiques de sa déportation. Comme sans doute la plupart de ses compagnes, Noëlla ne sort pas indemne de ce qu'elle a subi, vu, entendu, et éprouvé dans son corps, son âme et son cœur à Ravensbrück.
Lettre d'Adrien Tigeot ( 20 ans ) , fiancé de Noëlla écrite le matin de son exécution le 13 décembre 1943.
Mon grand amour ,
Je te quitte pour toujours !
Comme j'aurais voulu vivre avec toi , contre ton coeur , t'aimer passionnément avec toute mon âme...
Puisque je ne suis plus , il faut que tu m'oublies ma chérie, que tu vives.
Notre grand amour est fini, il faut que tu guérisses ta plaie, que tu aimes encore.
Ne fais pas un mariage de raisonsurtout , ma Noëlla adorée, aime ton mari , sois heureuse , très heureuse, fais le pour moi.
Je meurs en chrétien , j'essaie de croire en Dieu. Prie pour moi , pour que nous puissions vivre heureux , très heureux , longtemps , au Ciel.
Je t'embrasse avec tout mon coeur , mon grand amour ,mon seul amour.
Didi
Nous avons fait une constatation... celle de n'avoir jamais en France mangé de gruyère. Le fromage qu'on nous vendait sous ce nom était
de l'Emmenthaler.
Il y avait les gaullistes, les communistes, mais les « résistants», cela n'existait pas encore. Je n'ai entendu ce mot qu'en 1945, après la Libération.
Si elle considère qu'il était sans doute un "pauvre type", il ne méritait en aucune façon la mort. En revanche, elle imaginait qu'il pourrait changer et, bien qu'elle y ait cru un certain temps, il lui a fallu se rendre à l'évidence : jamais Vasseur n'a demandé pardon pour ses actes ni n'en a pris l'entière conscience !
Le spectacle est bouleversant. Le Général de Gaulle s'est porté au-devant du misérable groupe et de grosses larmes coulent sur son visage. Tous les présents pleurent. Non, ce n'est pas possible que ce soit vrai, que ces moribondes soient nos sœurs. Non, ce n'est pas possible qu'elles aient été réduites à cet état.
des élèves, bouleversés, se lèvent pour lui demander si elle a pardonné pour ce qu'elle a subi. Sa réponse ne cesse de les faire réfléchir : « Oui, pour autant que la personne se soit amendée, qu'elle exprime des regrets ! »
lorsque, un soir, Marie-Emma lui demande pourquoi il n'est pas marié, il lui fait cette réponse : «Rendez-vous compte, si j'étais marié, je ne pourrais pas rester ici aussi tard le soir sans avoir des comptes à rendre !