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Critiques de Bruno Gaccio (18)
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L'agenda secret de Jacques Chirac : 1993

Bien sûr, en 2013, soit 20 ans après sa parution, ce sympathique album humoristique en forme d'agenda pré-présidentiel de celui qui fit preuve de patience et de persévérance avant de devenir l'hôte du palais de l'Elysée pendant deux mandats, amuse moins que lors du second septennat de Mitterrand, mais il conserve un parfum de nostalgie, indubitablement lié au souvenir de la grande époque des Guignols de l'Info de Canal +.



L'acharnement a fait naître la tendresse chez les marionnettistes ; leur tête de turc est ainsi devenu aux yeux du public comme aux leurs la vedette incontestable du show, assurant une bonne part de sa pérennité !



Aucun autre politicien (même pas Sarkozy) ne se prête mieux à la parodie que Chirac et son "Putain, deux ans !" qui hante les pages de cet agenda secret de l'année 1993 résonne encore dans ma tête et a le pouvoir de faire naître un sourire sur mes lèvres.
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L'agenda secret de Jacques Chirac : 1993

Quand démarre l'année 1993, Jacques Chirac sait qu'il lui reste encore deux ans à patienter avant son mandat : "Putain, deux ans !". Hyperactif dans l'âme mais peu concerné par son poste à la mairie de Paris ni par son titre de président du RPR, il s'ennuie. Alors il s'occupe.

Les auteurs historiques de Guignols de l'info ont dressé un vrai-faux agenda relatant chaque journée du futur président. Il fait suivre ses rivaux, s'abonne chez le coiffeur, sillonne la France des villages de plus en plus rond, rencontre un milieu artistique auquel il ne comprend rien... il patiente. Surtout, il s'impatiente.

Si elle a forcément perdu de son impact avec les années, cette petite perle n'en reste pas moins toujours hilarante. Chichi est incapable de tenir une activité plus de deux semaines. Chaque fois il s'intéresse, s'entête, s'agace et finit par péter un boulard - avant de rapidement se tourner vers autre chose. Et de conclure à l'évidence : rien d'autre n'a d'importance à ses yeux que son "boulot de dans deux ans". Un rappel aussi drôle que salutaire.



4,5/5
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Peut-on tout dire ?

Le livre se scinde donc en deux parties. Bruno Gaccio en occupe la première, et Dieudonné la seconde. Bruno Gaccio n'est pas le genre de personne à mâcher ses mots ; il le démontre encore une fois dans ce livre, notamment quand il parle de son coauteur Dieudonné. Renvoyant dos à dos «les deux extrêmes», il parle des «crétins» qui le détestent, et des «crétins» qui l'adorent. Pour lui, le danger n'émane pas spécialement de Dieudonné, mais de la crainte de le voir «contaminé» par son nouvel entourage, sa garde rapprochée qui, elle, a de véritables idées nauséabondes.



Auteur pendant seize ans des Guignols de l'info, lui aussi a connu tout un tas d'accusations pour des sketchs qu'il avait écrits. Il en relate quelques-unes dans cet ouvrage…de la fois où, à l'occasion du Kippour (la fête du grand pardon chez les juifs), les guignols ont montré un soldat de Tsahal en train de tirer sur des enfants palestiniens, et de leur dire ensuite : «pardon». On a aussitôt taxé ce sketch d'antisémitisme. Dans un autre registre, à l'occasion d'une vanne sur les extrémistes musulmans, une marionnette faisait entendre : «que les gars du GIA égorgent tout ce qui est plus intelligent qu'eux…c'est même pour ça d'ailleurs qu'ils égorgent même les poules» ; tout un tas de lettres, ipso facto, criant que «les guignols» était à la solde d'Israël, étaient parvenues à la rédaction à la suite de ce sketch. En fait, l'idéal pour Bruno Gaccio est de pouvoir s'exprimer sans devoir pour autant se justifier. «Je ne suis pas antisémite, point. Je ne vois pas pourquoi, chaque fois qu'on parle d'Israël, il faut prendre des précautions oratoires, pour seulement pouvoir ensuite oser de timides réserves.» Il va même jusqu'à prôner des sanctions contre l'accusation abusive d'antisémitisme : «Pour moi, dit-il, l'antisémitisme, ce n'est pas qu'un état, c'est aussi une injure !»



Parlant de la liberté d'expression de façon plus vaste, il affirme qu'en France, elle n'est pas encore brimée, elle est seulement «noyée». Et cela à cause de la multiplication des canaux de diffusion (Internet notamment), qui a permis à tout un chacun de s'exprimer comme bon lui semble, faisant de facto descendre le niveau du débat à son degré le plus bas. Il le maintient dur comme fer : «Si quelque chose menace la liberté d'expression, c'est la médiocrité qui naît de sa profusion». Toutefois, il reconnaît que la liberté d'expression est totale, mais !…il y a toujours le «mais» qui émet des réserves, le «mais» des religieux, des politiques, des homosexuels, des féministes… «qui opposent le droit au respect de leur conviction, de leur identité, de leur culture pour corseter la parole» ; là est la principale menace qui pèse sur la liberté de s'exprimer, selon lui.



La deuxième partie du livre s'est penchée sur ce personnage, adulé par les uns, détesté par les autres, qu'est Dieudonné. Petit briefing sur ce personnage à part du monde du spectacle français : Dieudonné a débuté sa carrière aux côtés d'Elie Semoune, avec qui il assurait un grand succès. Leur sketch fétiche, le plus culte était bien sûr celui de «Cohen et Bokassa» (le juif et le noir», dans lequel ils se moquaient sans ambages de leurs cultures respectives, n'ayant cure de choquer, et cela pour le bon plaisir de provoquer le rire. A partir des années deux mille, les deux humoristes se sont séparés sur la scène, mais ont toujours gardé une affection réciproque.



Cela dit, les ennuis ont commencé pour Dieudonné depuis une intervention en décembre 2003 à la télévision française, où il a caricaturé un colon israélien en train d'inviter «les jeunes» de rejoindre l'axe du Bien «américano-sioniste», il a fait alors l'objet d'une vive polémique, et cela au point d'être, implicitement, interdit d'antenne. Constatant cet état de fait, il décide de riposter par la «provoc» : il serre alors la main au leader d'extrême droite, fait baptiser sa fille par lui, et va même jusqu'à inviter le négationniste Robert Faurisson sur la scène du Zénith. Ces provocations, assurent-ils, sont une sorte de jeu qu'il fait avec les médias ; ou tout du moins, «des performances artistiques». Sauf qu'en parallèle, ces «coups médiatiques» lui ont valu d'avoir été, à maintes reprises, agressé, lui ainsi que ses enfants et même son public. D'où le fait qu'il lui a été difficile «d'éconduire» ceux qui se sont proposés de le protéger… même si les idées de ces derniers sont celles qu'il combattait avec hargne jadis. Même Bruno Gaccio tente de faire expliquer ce nouveau «cordon sanitaire» qui s'est fait autour de lui : «Il ne va pas demander le pedigree des types qui le protègent quand on agresse ses gosses !»



Dieudonné a, dès sa tendre enfance, consommé de l'humour à «haute dose» ; on peut d'ailleurs dire qu'il adhère totalement à cette phrase devenue célèbre, tirée du livre de Raoul Vaneigem : «Rien n'est sacré, tout peut se dire !». Pour lui, cela va de soi, on peut rire de tout, et il n'est pas besoin d'aller avec des pincettes quand il s'agit d'humour. A l'époque des caricatures danoises, il a manifesté pour le droit à la caricature, au nom de la liberté d'expression. Il est même allé jusqu'à vouloir soutenir Charlie Hebdo pendant le procès. «Seulement, dit-il, on n'a pas voulu de moi, on a préféré le soutien de Sarkozy.»



Revenant sur le soir où il a fait monter, sur la scène du Zénith, Robert Faurisson, il s'est également expliqué. Petit rappel des faits, Dieudonné a fait monter sur scène Faurisson afin de lui remettre «le prix de l'infréquentabilité». C'est un jeu, explique-t-il. «Je connais le régime alimentaire de certains médias. Il faut leur fournir de la viande crue, sanguinolente». Pour rappel, Faurisson est un négationniste âgé de quatre-vingts ans, qui nie entre autres l'existence des chambres à gaz et de la maison des esclaves à Gorée : «Quand on est comme moi, dit Dieudonné, d'origine africaine, et noir de surcroît, inviter, au nom de la liberté d'expression, un type qui nie la maison des esclaves à Gorée, c'est tout un symbole.»



un livre qui donne à réfléchir.

osons-nous dire, que le débat sur liberté d'expression en France est encore en bonne santé ?
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Petit manuel de survie à l'intention d'un soc..

Une envie, vous offrir les mots qui m'inspire après lecture de ce Petit manuel de survie pour les personnes dont le coeur penche à gauche. Après je vous donne mes impressions et ma compréhension de ce manuel, puis je vous pose des questions. Si vous le souhaitez, vous pouvez y répondre dans la case commentaire.



Une indication, durant mon adolescence, période pendant laquelle je débutais à comprendre le monde qui m'enserrait déjà, mes ascendants, mes proches mon milieu social penchaient à droite de l'époque (années 85-99). Je me souviens de moi, flânant au Centre de documentation et d'information de mon lycée technique. Moi qui découvre par hasard des textes de Pierre-Joseph Proudhon. A ce moment, un minuscule refuge anarchiste naît dans mon être intérieur littéraire. Cette case intérieure vient contredire tout ce que j'apprends alors … Et je rêve d'un autre monde ou le vote de chaque individu majeur n'articule pas notre vie démocratique imparfaite mais bien réelle. Je rêve que seule la création et la production de biens de chacun pour les autres individus compte et que cela nous suffit. Ils vivent en collectivité ou non.

Depuis longtemps mon être politique essaye d'être humaniste, il est dans avec l'indécision de l'ancrage définitif à gauche ou à droite. Bienveillant vis-à-vis de celui ou de celle qui se donne du mal je ne choisis mon favori ou ma favorite qu'au dernier moment comme beaucoup de gens en France.

Les mots qualifiant ce manuel sont dans un désordre atroce :

En France la politique n'est pas le métissage représentatif pourtant nécessaire ?, socialisme, autodestruction, amusement, divertissement, cynisme à la Bruno Gaccio auteur génial des guignols de l'info appartenant à une époque qui me manque, date exact de la fin de la gauche ?, nouvelle donne le parti, finance toute puissante, Etat faible, abandons, conflits, peuple trahi, la confusion règne ?, la gauche est devenu la droite ?, le citoyen est perdu ?, j'aimerais que socialisme s'allie avec romantisme mais je rêve, inutilité des promesses.

Avec ces mots je créer peut-être la confusion dans votre tête.

Vous dites ces mots ? J'aimerais vous comprendre ? Vous-vous égarez ? En 2017 la gauche a réellement disparu ? Avant ? Vous avez perdu l'esprit ? Une telle catastrophe signifie-t-elle que la droite n'a plus de gauche pour s'affirmer elle-même de droite ?

Je vous réponds et la lecture de ce manuel m'aide. Je vous explique mon opinion. Ce manuel résume l'histoire d'une défaite, je suis désolé, pardon, j'étais socialiste mais le marché m'a terrassé. le brave soldat social repose sous quelques mètres de terre, il repose en paix il ne tient plus la manette guidant les français. L'ascenseur social n'est pas en panne, c'est pire. le service maintenance a pris la fuite sans le moindre espoir d'un retour afin de rétablir un soupçon de normalité et d'égalité entre les français.

Manque de compétence ? Manque d'ambition ? Malchance ? Manque d'envie ? Vous êtes pessimiste à un point extrême ?

Non la roue tourne, le libéralisme a rempli tout l'espace, il nous matte et nous en redemandons. le patient est devenu un client. le citoyen est devenu un produit, la citoyenne est devenue une marchandise. Nous sommes des numéros noyés dans la masse informe des informations et des statistiques économiques. Nous sommes des laissés pour compte. C'est triste. Mais les marges bénéficiaires ont pris le dessus, et la dérégulation a gagné. C'est un point vue qui met de côté volontairement les valeurs naturelles de la femme et de l'homme en tant qu'être douées de générosité et d'empathie.

Je précise être perdu politiquement dans un pays bâillonné et masqué pour se protéger sois même et protéger les autres. Emmanuel Macron ne suit ni l'idéologie de la gauche ni celle de la droite, je ressens que cette absence de guide finira par lui coûter cher.

J'ose la provocation, pendant ce temps, l'empereur sa femme et le petit prince son venu chez moi pour me serrer la pince … Non pendant ce temps, dans le bordel politique ambiant et actuel le RN invente sa méthode pour séduire l'ouvrier, le cadre sup, l'étudiante, la directrice marketing, le patron de PME, le journaliste et le normalien, le professeur d'économie. La gauche, elle, elle est absente et divisée. Ici je considère que notre CSP influence fortement le choix de ceux qui dirigent le pays. C'est réducteur si je considère que je ne peux limiter ma personnalité et ce que je pense à ma seule profession.

Mon ressenti :

J'ai ri parce que Bruno Gaccio exagère mais il traite la gauche comme elle le mérite.

La gauche française a trahi ses valeurs de partage et de redistribution, elle a baissé les bras face à la toute puissante Allemagne et au monde de la finance. Alors j'ai ri jaune, j'ai eu mal au coeur.

J'ai compris :

Nous devons dire adieu à la fameuse croissance économique qui nous a porté laborieusement jusque-là. Un nouveau modèle est à inventer. La politique doit reprendre sa place face au seul modèle économique appliqué en ce moment (hors condition de crise sanitaire actuelle). Ce modèle est beaucoup trop austère pour la classe moyenne et favorise un trop un petit nombre d'individus très riches. La gauche ne fait pas son travail de régulateur. La gauche s'écrase face au simple marché. L'Europe n'est pas harmonieuse. le peuple est mécontent et la gauche ne sait plus comment faire pour le satisfaire. La dette publique devient le problème envahissant qui fait que chaque ménage français aurait 120 000 euros sur le dos. Les ménages rembourseront via leurs impôts. J'arrête là, vous l'aurez compris nous sommes dans le ca**. Inutile de noircir encore et encore.

Un constat alarmiste :

Aujourd'hui ni la droite ni la gauche ne tient les rênes du fameux pouvoir. Notre devise liberté, égalité, fraternité ne se vérifie pas. Perso je ne crois pas à ce cloaque libéral dans le lequel nous sommes enfermé, il laisse trop de monde sur le bas-côté de la quatre voie de l'enfer productiviste et des risques d'écrasements surviennent. La liberté existe de moins en moins. Seule chose ou valeur pour laquelle il est valable d'être à mon sens un français parmi d'autres français.



Une urgence : reconstruire une vraie gauche et que l'équilibre renaisse.



Un espoir :

Notre pays va se relever parce que la dette n'a pas de date limite de remboursement comme un individu ou un ménage, ce n'est pas compliqué à comprendre. Un état ne peut être en faillite ou plutôt il l'est déjà ! Mais la bonne nouvelle c'est que la date de remboursement peut se situer à des années lumières d'aujourd'hui, le pays peut aussi décider de l'annuler, cette dette. La gauche doit faire des propositions dans ce sens et traiter le puissant monde de la finance différemment. Mais ce monde est devenu puissant parce que c'est le monde politique qui lui a offert ce pouvoir sans que cela soit la volonté du peuple. Ne plus considérer que s'est eux qui doivent avoir le pouvoir c'est pourtant simple, sauf avec notre président actuel puisqu'il est lui-même un produit de ce monde de la finance.

Tout cela est une considération qui se situe au niveau de la croyance et de la confiance de chaque individu. L'économie et la politique sont étroitement liés à des questions de croyances du citoyen et de la citoyennes eux-mêmes j'en suis à présent intimement convaincu. L'évidence éclate tous les jours nous ne sommes pas très loin de ne plus y croire, nous pouvons inventer autre chose pour vivre ensemble



Questions :

Pourquoi avec ce texte court lire l'histoire d'un désastre ?

Parce que la mélancolie me colle pourtant aux baskets mais que je pense que le socialisme c'est d'abord pour les syndicalistes qui sont eux-mêmes passés de mode ?

C'est la victoire du libéralisme sur mon esprit et ma façon d'appréhender le monde ? J'agirais dorénavant comme un soldat libéral, une unité productive sans autre identité, sans autre choix ?

Les syndicats (en France) en perte de pouvoir et d'efficacité vont disparaître ?

L'effroi qui court le long de mon échine me prévient, me précise qu'il n'y aura pas d'union de la gauche en 2022 ?

Peut-on tomber amoureux du cynisme ?

J'étais nostalgique de la gouaille génialissime de Bruno Gaccio et de l'époque des Guignols de l'info, du coup j'ai lu ce manuel ?

L'esprit canal + a-t-il disparu avec la gauche ? Au même moment ?

Ce manuel et son cynisme fait-il écho au cynisme ambiant de l'abattoir ou je travaille ?

L'expression « camarade socialiste » est à mettre aux oubliettes ?

Socialiste est-il déjà un terme vide de sens ?

Le langage de la gauche française va-t-il devenir le cousin du grec ancien ?

Notre envie intime de politique dans nos vies cessera-t-elle un jour ?

Pourrions-nous nous passer du pouvoir comme il s'exerce aujourd'hui et organiser autrement la société française ?

Une nouvelle langue politique plus percutante verra-t-elle le jour ?

Que va-t-il advenir après cette perte à gauche ?

Les socialistes sont-ils des phénix débarquant comme ça de temps en temps ?

Un dîner est-il le meilleur endroit pour discuter politique ?

A la fin du manuel, le test pour récupérer des points socialistes vaut le détour il m'a bien fait marrer.

Une version chialeuse pour finir :

Je suis comme Bruno Gaccio j'aime mon pays, j'y crois encore, je suis toujours fasciné par les combats de nos personnalités politiques. Il faut qu'ils se remettent plus visiblement au service du peuple. Les jours se suivent sans se ressembler et l'espoir de voir grandir mes filles dans un pays apaisé s'éloigne.



Rendez-vous compte par vous-même. Soyez sous le charme brûlant de Bruno Gaccio lisez ce manuel, vous allez rire et ressentir de la peine parce que vous avez perdu un ami socialiste. Vous souffrez d'infidélité l'ami est parti avec les types qui aime l'oseille qui ne se partage pas. La trahison digérée, vous avez mis trop temps à comprendre. La finance et les gars du Cac 40 ont pris le pouvoir. Vous n'avez pas rendu coup pour coup. Trop lasse de vous battre. C'est comme si vous étiez vous-même infidèle. Tant pis pour vous, peuple de gauche. Si ce n'est qu'une passade malheureuse, elle se répare ?
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Les Enquêtes de Morillo, flic malgré lui, tome ..

Il est parfois des auteurs dont je n’attends rien, surtout lorsqu’il s’agit de personnalité se lançant dans l’écriture d’un roman, même s’ils vivent depuis longtemps de leur plume en écrivant autre chose (des articles, des sketches, des chansons… que sais-je).



Alors, autant vous dire que je n’attendais pas grand-chose de « C’est quoi ce bordel ? » de Bruno Gaccio.



Bruno Gaccio, tout le monde ou presque le connaît. Les Guignols de l’Info de Canal +, c’est lui. Pas que lui, mais surtout lui et, quand l’émission s’est poursuivie sans lui, on a vu la différence.



Bruno Gaccio c’est aussi un auteur de sketches pour Charlotte de Turckheim, pour Patrick Timsit.



Bruno Gaccio c’est également l’auteur de plusieurs ouvrages politisés, engagés.



Maintenant, Bruno Gaccio est devenu romancier avec son tout premier roman : « C’est quoi ce bordel ? ».



Alors, je n’attendais rien de ce roman même si le synopsis et le personnage central m’ont beaucoup attiré.



Une promesse d’humour ? De critiques sociétales ? De propos militants ?



Oui, mais tout cela ne suffit pas. Entre manier sa plume et écrire des romans, il y a tout un monde…



Vraiment ?



Pas sûr, et Bruno Gaccio se charge de le démontrer avec son livre.



En effet, d’après le prologue de l’ouvrage, ce roman est né d’un « pari » ou plutôt d’une démonstration faite à une personne qui lui disait qu’elle manquait d’idées pour écrire, que « pour écrire, il faut écrire ».



Pour la convaincre, il lui dit que, dans une heure, il lui livrera deux pages d’une histoire comme ça. Il poursuit ainsi plusieurs jours avant de s’arrêter pour des raisons qui ne regardent que lui.



Plus tard, il reprendra le projet, mais cette fois sur Facebook, continuant, chaque jour, à livrer des bouts de son histoire.



Le prologue annonce qu’au moins les deux premiers chapitres sont présents tels qu’ils ont été écrits.



Il y a plus qu’à lire l’histoire…



Bertrand Morillo est un flic dépressif qui décide de se tirer une balle dans la bouche dans son commissariat. Un collègue détourne l’arme au dernier moment, lui sauvant la vie, mais le défigurant. Alors qu'il est placé en congé forcé, Morillo n’a qu’une occupation, fréquenter le cimetière dans lequel il aurait dû être enterré. Là, il rencontre régulièrement une femme qui pleure sur la tombe de sa fille de 20 ans qui a été violée et assassinée sans que le ou les meurtriers aient été retrouvés. Pire, en fouinant un peu, Morillo se rend compte que l’enquête a été bâclée. En décidant de reprendre l’enquête, il va mettre les pieds dans le plat et le nez dans une affaire qui le dépasse de loin.



De Bruno Gaccio, donc, je n’attendais rien…



Pire, je pouvais avoir peur que sa plume dérape dans des considérations politiques, sociétales ou plus grave encore, dans un délire qui ne tiendrait pas debout.



De Bruno Gaccio, je n’attendais rien…



Et c’est probablement lorsque l’on n’attend rien que l’on est le plus agréablement surpris.



Car, autant le dire immédiatement, j’ai été enthousiasmé par ce roman.



Enthousiasmé par un personnage : Bertrand Murillo.



Enthousiasmé par une plume qui se livre à travers une narration à la première personne (ma préférée).



Enthousiasmé, même, par une histoire qui ne part pas trop dans tous les sens (juste ce qu’il faut) et qui ne perd de sa force que dans les dernières pages (on a vu pire chez des auteurs de Thriller à succès).



De l’humour… certes.



Des considérations politiques ou sociétales… certes.



Mais avant tout un vrai roman policier mené d’une plume alerte et mettant en scène un personnage attachant.



Le seul problème du livre consiste en sa position entre deux chaises : le roman et l’exercice de style.



Il a toutes les qualités du premier et les défauts du second.



Mais comme le premier résulte du second, que fallait-il faire ?



Traiter le texte comme un roman ou comme un exercice de style.



De l’exercice de style mis en avant en résulte un chapitrage anarchique, des titres de chapitres indigestes, un manque de recul sur le texte, de corrections, de retravail.



Traité comme un roman, c’est-à-dire relu, retravaillé, corrigé, modifié, la ponctuation absente ou mal placée, avec des dialogues mieux présentés dans leur forme, l’ensemble aurait gagné indéniablement en qualité…



Mais la force du concept, de l’idée de base de dire que, pour écrire, il faut écrire, s’estompait alors au profit du roman.



Quel traitement aurait été le meilleur ? Je ne saurais le dire, mais, en tous cas, dans l’état actuel, une chose est sûre, Bruno Gaccio nous livre un excellent roman foutraque juste ce qu’il faut, avec une intrigue qui tiendrait presque la route, un personnage original et attachant.



Alors, Bruno Gaccio était un auteur, mais est-il un romancier : indéniablement oui.



Et j’espère fortement qu’il ne va pas s’arrêter à son coup d’essai et que sa fin légèrement ouverte est née d’une volonté, de sa part, de poursuivre l’expérience.



En tous cas, si tel n’est pas le cas, espérons que le plébiscite des lecteurs l’encouragera à reprendre les aventures de Bertrand Morillo… ou d’un autre personnage.



Au final, un roman dont je n’attendais pas grand-chose et qui m’a ravi tant par le contenu que par l’esprit dans lequel il a été écrit.
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Les Enquêtes de Morillo, flic malgré lui, tome ..

Le titre et le résumé m'ont tout de suite intriguée. Maisbau départ, j'ai eu un peu de mal à me mettre dans l'histoire, sans pouvoir expliquer. Est ce le prologue, pour le moins intriguant? Ou l'humour noir qui nest pas dans mes habitudes de lecture ?



Mais après quelques pages, je me suis pleinement plongée dans.s l'histoire, j'avais du mal à le reposer et je me suis habituée à cet humour noir que j'ai réellement apprécié. Le livre m'a apprivoisée.



Qui a pu tuer cette jeune fille? La mort est horrible et j'ai été peinée pour cette mère abattue qui vient chaque jour au cimetière voir sa fille.

J'ai apprécié Bertrand devenu une gueule cassée après une tentative de suicide ratée en plein commissariat.



Le ton est dur, sans concession. L'auteur ne nous ménage pas et un conseil : il faut aimer l'humour noir, très noir... Une première enquête (il est précisé volume 1) sans temps mort qui vous emmènera là où vous ne vous attendez pas.



Une fin qui m'a laissée complètement abasourdie....



Bref, n'hésitez pas à vous plonger dans ce polar noir et le lire sans à priori, aucun.
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Mais non Mme Martin, c'est pas compliqué l'écon..

Une lecture facile pour expliquer l’economie , alors que des soit disant experts ont été incapable de voir les dérives du système. Sept Mme Martin et sept pêchés capitaux pour nous faire comprendre comment la démocratie est malade et comment certains se laissent tenter par les extrêmes. Des clichés amusants mais aussi un essai réaliste sur le fait que l’on devient des victimes consentantes des circuits de La consommation et qui nous fait réfléchir sur la vie pas si mal en France car il y a bien pire !
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Mais non Mme Martin, c'est pas compliqué l'écon..

Si vous pensez que Bruno Gaccio n'est pas un économiste de haut vol, vous avez à la fois raison et tort.

Raison parce que ce n'est pas son métier. En effet, il est plutôt dans le circuit créatif, artistique, bref, cela fait beaucoup moins sérieux tout d'un coup.

Tort parce que même si ce n'est pas son métier, il a su se documenter, chercher de quoi étayer ses raisonnements, bref, il a bossé pour fournir un écrit de qualité tout comme il le faisait du temps des Guignols de l'info. Tout était véridique sur le fond, la forme était une enveloppe plus fantaisiste.



L'économie, on veut nous faire croire que c'est vraiment une affaire de spécialistes. On nous met de beaux écrans de fumée et hop. Oui, sauf que beaucoup ont envie de comprendre parce que trop, c'est trop. Et puis, ce livre est aussi une mise en garde pour que nous soyons plus éclairés et donc que l'on ne fasse pas d'autres erreurs en voulant bien faire.

La vérité, c'est que oui l'économie, c'est complexe, mais que les lignes directrices sont parfaitement accessibles à tout le monde.

J'ai eu la chance de suivre plusieurs options d'histoire économique et sociale au cours de ma formation universitaire donc des bases, j'en ai, mais là, j'ai en prime quelques données plus actuelles. Un plus donc.



Les sept récits proposés dans ce livre sont véridiques et plusieurs devraient vous parler car les Mme Martin, c'est vous, c'est moi, votre mère, votre tante, votre voisine etc... Les cas sont communs et en cela, c'est révélateur. Comprendre l'économie, c'est acquérir un bon peu de jugeote, prendre du recul, savoir anticiper...



Après, j'ai tout de même un bémol pour cette lecture.

Bien fait, le final permet de rejoindre toutes les petites histoires de chaque madame Martin. C'est un épilogue. On termine presque en douceur. J'insiste sur le presque...

Mais car il y a un mais, j'ai trouvé que parfois on s'éloignait un peu de l'économie, que l'auteur poursuivait un cheminement un peu différent, plus politique. Alors certes, c'est intimement lié voir inséparable, mais j'ai été moins prise par le texte. C'était un peu trop téléguidé pour moi. Je ne dis pas que ce n'est pas vrai ce que raconte Bruno Gaccio. Au contraire, c'est pour beaucoup vérifiable dans les faits. Juste que c'est un peu trop simpliste ou réducteur. Après cela n'enlève rien aux qualités de l'ouvrage qui sont nombreuses. J'ai simplement fait jouer mon sens critique et après tout, c'est un peu de le but de cette lecture.
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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La Révolution ? On s'rappelle...

Un homme se pose une question existentielle, pourquoi les plus opprimés par le systeme ne se révoltent pas. Il cherche dans sa vie une réponse et se retrouve face à lui-même, face à ses lachetés quotidiennes.
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Les Enquêtes de Morillo, flic malgré lui, tome ..

Un policier en convalescence après une tentative de suicide, va s'intéresser à une femme qu'il croise fréquemment dans le cimetière qui lui sert de lieu de thérapie. Ses investigations vont le mener, avec la complicité de ses collègues, dans les méandres d'une affaire d'État.
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Les Enquêtes de Morillo, flic malgré lui, tome ..

Pour commencer, j'ai lu ce livre en une journée, ce qui chez moi est le signe d'un très bon moment de lecture!



Ici on fait la connaissance d'un flic dépassé et dépressif qui retourne contre lui son arme de service en plein milieu de son service.

Sauf qu'il se foire, et survit.



Mis au placard par ses supérieurs, il va s'accrocher à une enquête improbable que tout le monde cherche à étouffer...

Une jeune fille violée et tuée dont la trace va l'emmener bien plus loin qu'il n'aurait cru.



J'ai beaucoup aimé ce personnage, complètement désillusionné, ironique à souhait, sans tomber dans le cliché pour autant.

J'ai tout de suite accroché avec l'écriture de l'auteur et dans le même temps avec l'enquête qu'il nous propose!



Une lecture fluide et prenante, qui m'a surprise par les liens et les rebondissements qui nous guide d'un fait divers à quelque chose de bien plus complexe.



Une lecture que je vous recommande !

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L'agenda secret de Jacques Chirac : 1993

Très amusant de retrouver dans ce livre les facéties imaginées par les Guignols de l'info avant l'élection présidentielle de Jacques Chirac.
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Mais non Mme Martin, c'est pas compliqué l'écon..

Acheter quelques actions, affronter l'impôt sur la fortune, investir dans un bien immobilier, travailler à la City de Londres, se laisser entrainer dans un parti d’extrême droite, enseigner les sciences sociales et économiques, perdre son emploi et son domicile, sont le vécu des sept Madame Martin dans cet essai de Bruno Gaccio. Leurs histoires sont mêlées et toutes reflètent un aspect des interactions économiques dans la société française du début du 21ème siècle. Le style est alerte, léger, badin presque, ce qui rend la lecture agréable, mais les thèmes évoquées ne manquent pas d’interroger les choix individuels et collectifs et leurs conséquences.
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Petit manuel de survie à l'intention d'un soc..

Bruno Gaccio est une plume, on apprécie ou pas son style mais les amateurs des guignols de l'info reconnaitront bien l'un de ses auteurs emblématique.



Si le livre est agréable à lire, L'affirmation des thèses de Nouvelle Donne est beaucoup moins efficace à mes yeux que celle du livre de P; Larrrouturou.



L'humour dans ce cas précis, s'il entraine une adhésion nuit à la clarté de la démonstration.



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Les Enquêtes de Morillo, flic malgré lui, tome ..

Comme souvent un deuxième volume est soumis à plus d'attente et comme souvent il est décevant. Une surenchère des évènements ne sert pas forcément à améliorer le produit et ici le personnage central. Le trop est l'ennemi du bien. Les situations ne permettent pas d'apprécier son humanité.
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Petit manuel de survie à l'intention d'un soc..

Mordant, cynique, la plume efficace de Gaccio !

Bouquin paru en 2013, je l'ai lu en 2019 et il n'a pas pris une ride...
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L'agenda secret de Jacques Chirac : 1993

Même si son héros est depuis longtemps déjà passé aux oubliettes de l'histoire , relire cet agenda vous remettra en mémoire les grandes heures des Guignols de l'Info et des épisodes "abacadabrantesques" de la comédie du pouvoir "made in France" . Ah ! la buse ! j'en ris encore ...
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L'agenda secret de Jacques Chirac : 1993

Ce livre a beaucoup vieilli car il retrace l'agenda secret d'avant les élections présidentiel 1995 de Jacques Chirac par les Guignols de l'info, tout une époque !

Malgré tout, on rigole pas mal car il est très bien fait avec toujours cet humour corrosif et ce style qui était la marque de fabrique des guignols.
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