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3.2/5 (sur 27 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 23/07/1975
Biographie :

Bruno Masi est journaliste, responsable pédagogique et auteur.

Il suit l’IEP de Toulouse (1994-1997) après une Hypokagne et fait une maîtrise de lettres modernes à l'Université de Provence. Dès 14 ans, il réalise des stages, puis des CDD à "Var Matin". Après ses études, il pige pour "France Culture" et "Libération". Il s’installe définitivement à Paris en 1999.

Il a travaillé huit ans (1998-2007) en tant que rédacteur au service Culture du quotidien "Libération", puis durant deux années comme réalisateur à l’émission Métropolis d’Arte.

En 2011, il a coréalisé le documentaire transmédia "La Zone" dédié à la vie dans et aux abords de la zone interdite de Tchernobyl, qui a obtenu le Prix France 24-RFI du Webdocumentaire 2011.

Bruno Masi est responsable des filières journalisme et jeux vidéo au sein d’INA Expert depuis 2011.

Il est finaliste du prix Jean Freustié 2019 pour son roman "La Californie" (2019).

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L'émission intégrale : https://www.web-tv-culture.com/emission/bruno-masi-la-californie-51547.html Et vous, c?était quoi l?été de vos 13 ans ? Tel est la question que chacun se posera légitimement à la lecture du roman de Bruno Masi, « La Californie » qui a reçu le prix Marcel Pagnol 2019, prix récompensant un roman lié à l?enfance. Avec « La Californie », Bruno Masi signe ici son deuxième roman après « Nobody » paru en 2012. Mais l?écriture fait partie de sa vie depuis bien plus longtemps. Lecteur éclectique, Bruno Masi a suivi des études de lettres et de sciences politiques avant d?intégrer la rédaction de Var Matin, sa région d?origine. Puis, c?est « Libération » au service Culture. Dans ce parcours journalistique, il y a aussi un reportage à Tchernobyl qui donnera un livre et un documentaire saisissant dans lesquels l?auteur nous donne à voir cette zone sinistrée de Russie, oubliée de tous et qui s?est pourtant reconstruite, tel un monde parallèle et secret. Mais aujourd?hui, c?est Bruno Masi, le romancier, qui nous intéresse avec ce joli roman, largement salué par la critique. Marcus a 13 ans, nous sommes dans les années 80, l?été est là, le début des vacances pour certains. Pour Marcus, ce seront deux longs mois à trainer avec son copain Virgile, à tromper son ennui dans cette ville du sud de la France, écrasée de chaleur. Les deux ados passent leurs journées à regarder les voitures qui filent sur l?autoroute, vers un ailleurs. Marcus aussi rêve d?autre chose, et pourquoi pas de la Californie qui donne son titre au roman. Mais le quotidien, poisseux, est bien là. Annie, la mère, femme paumée qui lâche prise, Dimitri, le frère, qui cache son mal-être dans la violence, et puis les copains, et puis les filles, et puis la musique que Marcus écoute avec son walkman. Il ne se passe pas grand-chose pendant ces deux mois d?été et pourtant, ils seront deux mois déterminants dans la vie de Marcus, qui, vingt après, se raconte. Un beau roman, une ambiance et un univers bien particuliers, une belle écriture, et cet ado, Marcus, dans lequel chacun pourra s?identifier, à l?âge et où le temps ne semble jamais aller assez vite, à l?âge où l?on rêve sa vie avant que celle-ci ne nous rattrape, avec ses joies et ses désillusions. « La Californie » de Bruno Masi est publié chez JC Lattès.

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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
quel est donc ce coin de France, à deux pas de la mer, là où les gens parlent avec un accent fleuri, où la terre s’anime et sculpte des ornières en forme de trous du diable, où le vent embrase le ciel, où naissent des hommes qui très tôt ont un tel goût du sang ?
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« Ecrire un fait divers, c’est partir sans à priori et rendre à chacun sa part de vérité. La pire des crapules a droit au doute et à l’explication, non pour minimiser ses actes mais pour qu’il ne soit pas le seul à endosser toute la responsabilité de ce qui s’est passé. Qu’on le veuille ou non, le fait divers est une œuvre collective signée du patronyme de la société : elle seule pousse certains plus loin que d’autres. Sans elle, le fait divers n’existerait pas. Un jour, un homme ou une femme dévie de la route, et trouve la conclusion de sa part de vérité dans le meurtre d’une autre personne. Il ou elle devra endosser toutes les responsabilités. Il y a un avant et un après, et un contexte. »
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Ce qu’il venait de réaliser relevait du coup d’éclat, la seule chose gratuite et inutile qu’il nous était encore possible de faire. Je lui en voulais et en même temps je l’enviais. Le coup d’éclat, c’était finalement le seul moment, même bref, où on pouvait arrêter de fuir et d’avoir peur. Où on relevait la tête pour la beauté du geste.
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J’avais treize ans et l’impression que tout était encore possible, mais combien de temps cette illusion resterait mon mantra ? Quand et de quelle manière me serait-il balancé à la figure que cette belle idée n’était que pure illusion ? Le possible, c’est le champ restreint de ce que la vie n’a pas complètement salopé avant de te faire croire que tu pouvais y mettre du tien. Joue avec les miettes elle te dit, et sois heureux qu’il en reste encore, n’oublie pas de dire merci.
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Vivre l’ivresse de la vie . Je me demande encore qui avait bien pu imaginer cette putain de belle phrase. C’est ça qu’on nous propose, c’est ça le contrat en or qu’on nous tend. Acheter une bague au rabais pour vivre l’ivresse de la vie. Oui, j’aurais aimé voir la tête du type qui avait eu une idée aussi brillante. Il s’était levé un jour et avait dit à son collègue t’embête plus coco, j’ai le slogan qu’il nous faut, avec ça on va casser la baraque, puis il avait remis ses lunettes de soleil, fait un geste de la main et prononcé en articulant à outrance vivre l’ivresse de la vie . Sur le coup, il s’était cru à Los Angeles : son slogan, c’était la Californie en barre, les palmiers sur Sunset et Hollywood dans le ciel. C’était tout ce que des futurs connards comme Virgile et moi, ou des connards tout courts comme M. Botto ou Annie ou tous ceux qui conduisaient comme des dingues sous mes pieds espéraient entendre un jour parce qu’on leur vendait ça depuis la nuit des temps : accomplis-toi, fils, croque la vie à pleines dents, elle est courte, il faut construire, bâtir, avancer. Le rêve, et la contrainte qui va avec. Ce qui te fait bien comprendre que tu as tout foiré, et ce qui te permet de ne pas te flinguer et de rester accroché au bastingage pour les trente ou quarante années à venir.
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J’étais entouré de personnes que je ne connaissais pas. Les femmes tenaient des coupes de champagne et les hommes des mugs de cappuccino. J’avançais dans la foule mais j’étais tout petit. Les plus inattentifs, et les plus gros, étaient à deux doigts de m’écraser. Ils portaient des pulls sur les épaules et des polos bariolés aux cols redressés, comme lors des soirées chics au camping de la pinède. J’avais sur le dos un T-shirt blanc trop grand surmonté d’une tache de jus de cerise. Les femmes étaient sublimes dans leurs robes de soirée fendues sur le côté, leurs pieds dans des souliers ouverts aux lanières en cuir grimpant autour de leurs chevilles. L’une d’elles surpassait les autres : son décolleté dessinait une arabesque entre deux seins pointus et ses ongles de pied étaient peints en rouge dans des sandales en cuir noir.
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Je n’avais que treize ans et je ne pouvais pas poser des mots sur le flot d’émotions qui me saisissait la poitrine. Ce matin, alors que toutes ces images affluent vingt ans plus tard, je me demande quand le grand renoncement s’est pour la première fois fait sentir et par quoi il a été annoncé. Si déjà, sur cette passerelle, je l’avais entrevu ou s’il était arrivé un dimanche matin, quelques années après, sans prévenir. De toute façon, tout semblait joué depuis longtemps, et j’avais traîné avec moi la découverte de la Californie, la remontée de l’Amazone en bateau, la traversée du Sahara à pied ou l’amour flamboyant d’une danseuse de ballet comme des mirages entrant encore dans le champ des possibles.
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Certains aiment les nuits blanches, pas moi. Des fois, j’aurais préféré me tuer et ne plus avoir devant les yeux ces briques qui nous cernaient, comme j’aurais bien aimé retrouver Annie dans la cuisine à mon réveil. Je lui aurais préparé du café ou un mojito, et des tartines à la confiture d’orange, j’en avais acheté exprès pour elle. J’avais envie de sentir la pression de ses yeux sur moi, celle qui me poussait à me comporter correctement pour ne pas la décevoir, à me lever tôt même si j’avais les yeux qui collaient pour rester avec elle et écouter ses histoires bizarres devant un bol de chocolat au lait froid. Mais le silence de l’appartement me rappelait chaque jour le poids de son absence.
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Elle me parlait. C’était les confessions d’une alcoolique. Elle se plaignait de sa vie désertique, de ses amis fauchés, de son corps en lambeaux, elle si belle dans le passé. Puis son ombre restait mutique, et je la saoulais de mots pour qu’elle ne disparaisse pas. J’ai enfin aperçu l’entrée de la résidence au petit jour. Les cigales commençaient à chanter. Devant la porte, on a croisé mon frère qui partait travailler, à peine nous a-t-il jeté un regard. L’ombre d’Annie s’est effondrée sur son lit, elle ronflait déjà quand je lui ai ôté ses sandales, puis j’ai regagné ma chambre, posé mon casque de walkman sur les oreilles et appuyé sur « Lecture ».
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Pourquoi n’arrivait-on jamais a nous sentir heureux, comme ces touristes contents d’eux mêmes qui passent leurs journées entières sur la plage? Je n’ai jamais éprouvé ce qui semble être une forme de plénitude, même vingt ans plus tard.
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