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3.94/5 (sur 18 notes)

Nationalité : Canada
Biographie :

Camilla Grudova est une nouvelliste.

Elle a étudié l'histoire de l'art et l'allemand à l'Université McGill à Montréal.

Ses fictions ont paru dans "The White Review" et "Granta".

"L'alphabet des poupées" ("The Doll's Alphabet") est son premier recueil de nouvelles, publié au Royaume-Uni en 2017 aux éditions Fitzcarraldo.

"La Reine des souris" ("The Mouse Queen") est l'une des nouvelles de son recueil.

Camilla Grudova vit à Édimbourg, en Écosse, après avoir résidé à Toronto.



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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Je la suivis dans l’escalier. S’y dégageait un mélange particulier d’arômes : chou, cire à chaussures, souris, tabac, vieille tuyauterie de cuisine, noix de Grenoble, jambon fumé. Comme si la cage d’escalier était un accordéon et que chaque marche était une clé qui laissait échapper non pas une note, mais un lourd jet aromatique.
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Il passait le plus clair de son temps dehors. Il en a gardé un reniflement perpétuel et un parfum de fleurs pourries et de pierre froide.
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Je me sentais intolérablement misérable. Des affiches me rappelaient partout que j’étais Sans Homme :

PRENEZ SOIN DE VOTRE HOMME
UNE FEMME COMME IL FAUT NE LAISSE PAS SON HOMME FLÂNER
NOURRISSEZ BIEN VOTRE HOMME

J’ai échangé à Pauline une boîte de viande en conserve contre un joli ensemble slip et soutif. Je me suis bouclé les cheveux, d’une belle couleur de sirop doré, et j’ai mis le rouge à lèvres que je n’avais pas porté depuis le départ de Rollo. Je passais tout mon temps libre dans les cafés à chercher des Hommes.
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Pour aller au travail, je traversais un pont, et je m'imaginais souvent suspendre les enfants à des cordes, gigotant avec leurs petites jambes et les sauvant au tout dernier moment - je me disais qu'un tel acte me les ferait aimer encore plus. L'image me perturbait tant que qu'elle me venait chaque fois que je passais sur le pont, si bien que je le franchissais bientôt en courant et j'arrivais au travail en sueur, pleine de pitié pour mes enfants.
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j’ai découvert que j’étais enceinte. Quand mon ventre a commencé à s’arrondir, on m’a vite congédiée ; la propriétaire du magasin de maisons de poupée pensait que je me cognerais à toutes les petites choses précieuses avec ma nouvelle rondeur, et qu’elles se casseraient. Je me sentais moi-même comme une maison de poupée, avec un petit être en moi, et je m’imaginais avaler de petites chaises et de petites casseroles pour la rendre plus douillette.
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Une seconde et dernière "pour la route". Ce recueil est vraiment génial !

La découture apportait un grand soulagement, comme ôter son soutif avant d’aller dormir ou vider sa vessie après un long voyage.

Les hommes étaient divisés : il y avait ceux qui « avaient toujours su que quelque chose sonnait faux chez les femmes » et se sentaient désormais justifiés, et ceux qui déploraient « la perte de la forme féminine ». Un petit nombre d’hommes tentèrent de se découdre eux aussi à l’aide de lames de rasoir ou de couteaux, seulement pour finir blessés et déçus. Ils n’avaient pas de « vrai soi secret » à l’intérieur, seulement ce qui était connu et enseigné.
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Incipit première nouvelle : Découture

Un après-midi, après avoir bu une tasse de café dans son salon, Greta découvrit comment se découdre. Ses vêtements, sa peau et ses cheveux se détachèrent comme la pelure d’un fruit et son vrai corps apparut. Comme Greta était très propre, elle balaya son vieux soi et le déposa dans la poubelle avant même de remarquer sa nouvelle physionomie, les difficultés à mouvoir ses nouveaux membres ne faisant aucunement obstruction à sa détermination de tenir une maison propre.
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Plus je regardais la photo, plus elle avait l’air grande, jusqu’à ce que je me rende compte que la tenaient deux petites pattes noires au lieu de mains. J’étais couverte de fourrure de la même couleur que mes cheveux : noir. J’avais trop peur pour me regarder dans la glace, alors j’ai rempli un bol d’eau pour y regarder mon visage. J’avais un long nez noir et les yeux verts, comme lorsque j’étais humaine. Je n’étais pas ébranlée, je ne me trouvais pas si différente.

(La reine des souris)
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Une fille déguisée en pleine lune n'arrêtait pas d'essayer d'embrasser Peter. Elle sentait le talc et les bas pas lavés ; j'imaginais que ce devait être l'odeur de la lune.
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Le navire tanguait d’un côté et de l’autre sur la mer, mi-berceau, mi-taverne tapageuse. La sirène de bois à la pointe faisait bon accueil : gin et dur labeur à ceux sur deux pieds, mort à ceux qui n’avaient qu’une queue.
Cet après-midi-là, la pêche avait rapporté un splendide poulpe orangé, des poissons verts et argentés, des anguilles noires, des algues, des bouteilles en verre, des petites tortues et des morceaux de corail rouge et de méduse. Une prise aux mille couleurs et textures, comme la cuisse d’un vieux prince débauché coincée dans un bas collant, la tête bulbeuse du poulpe, un furoncle prêt à éclater.
Quel délice de le faire rôtir, s’exclamaient les matelots, mais le capitaine leur coupa court : un zoo à Berlin ou à Moscou achèterait le poulpe et ils seraient tous riches. Au zoo, il porterait un nœud papillon et ferait l’amour à des femmes qui se prétendraient des sirènes, dit le capitaine à l’équipage, réorientant les appétits. On fit un ragoût d’anguille pour le dîner, et on mit le poulpe dans un sceau rempli d’eau, fermé d’un couvercle.
Les poissons disparurent au cours de la nuit ; un par un, les marins vinrent les voler pour les emporter dans leurs couchettes, assez ivres pour que les petites créatures humides servent de substituts adéquats de femmes.
Au matin, ils avaient des écailles plein les draps, et le poulpe n’était plus là. Après s’être glissé hors du seau, puis jusqu’à l’autre bout du pont, il s’accoupla promptement avec la figure de proue à la pointe du navire avant de replonger à la mer.

(Incipit de la triste histoire du bougeoir)
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