Camille X. Morgan

La pluie n’a pas l’air de vouloir se calmer. Je ne sais pas si je vais pouvoir faire grand-chose, mais ça ne coûte rien d’essayer. Et puis, c’est aussi un bon moyen pour rester avec elle et discuter un peu.

Quand on habite dans une ville où il n’y a qu’un petit I.U.T., ceux qui veulent faire de grandes études sont obligés de partir loin. Tout le monde a déguerpi à droite, à gauche. Nous nous sommes rapidement perdus de vue. Je suis resté seul dans mon trou. En gardant en tête cette promesse que nous nous étions faite.
J’ai repassé mon bac, l’année suivante, je l’ai eu et je me suis inscrit à l’I.U.T. de la ville. Non que je voulus absolument rester là, mais il y était proposé la spécialité en informatique que je recherchais.

Camille aimait cette sensation de liberté qu'elle ressentait quand elle bondissait de balcon en balcon Et dévalait ou gravissait les façades. Elle avait toujours trouvé très amusant de voir que les passants ne levaient jamais la tête et qu'elle pouvait faire presque toutes les acrobaties qu'elle voulait sans jamais être vue.

Et puis, j'avais cette impression, cette croyance naïve, que Mamie serait toujours là, comme le monolithe qu'elle semblait être, bloc de tendresse et d'amour, toujours prête à accueillir les enfants turbulents que nous étions, ma sœur et moi.

Camille adorait raconter des histoires aux gens. Plus il lui semblait que ses affabulations étaient énormes et impossibles à croire, plus les gens les acceptaient facilement. Elle ne comprenait pas mais en jouait avec plaisir.