Raihn.
Il était à genoux et me fixait. Sa façon de me regarder fut la première chose qui me parut vraie.
Vraie, brute et... déroutante, car il me regardait avec de l'admiration pure dans les yeux, comme si j'étais la chose la plus incroyable qu'l ait jamais vue. Comme si j'étais une déesse.
Je clignai des yeux et des larmes dévalèrent mes joues. Le mur, ou quoi que ce soit d'autre, que j'avais abaissé à I'intérieur de moi pour accéder à mon pouvoir saignait abondamment, comme une blessure béante.
Raihn commença à se relever tout doucement.
Certains moments dans la vie de tout un chacun nous restent en mémoire pour toujours, certains encore s'évanouissent au bout de quelques minutes, mais d'autres marquent notre âme pour l'éternité.
- Cette tête que tu fais. Te revoilà, ricana-t-il.
- Va te faire foutre, réussis-je à formuler.
- Si c'est avec toi, ça me va.
La colère rendait les choses plus faciles.
L'amour les rendait plus compliquées.
Et que Nyaxia le bénisse, il obtempéra.
Ce baiser pourrait me faire fondre. Je voulais m'enrouler autour de lui comme le lierre prenait possession de la pierre.
La peur, c'était un battement cardiaque accéléré, une hyperventilation, des mains moites. La peur ouvrait la porte à la puissance.
Après tout, les vampires savaient mieux que personne combien il était important de protéger son cœur.
Comprenez bien : l’amour est plus acéré que n’importe quel pieu.
De plus, je trouvais quelque peu encourageant de me retrouver entourée de verdure, comme si elle m'enlaçait. Les plantes étaient fragiles, vivantes et éphémères, tout comme moi, et pourtant, elles avaient réussi à reprendre possession de cette ancienne structure. C'était plutôt encourageant.
« Je ne peux pas me targuer d’être responsable de tout ce que tu es devenue, Oraya, même si, parfois, j’aimerais le pouvoir. Mais si je suis responsable de n’en serait-ce qu’une petite partie, alors c’est ce que j’ai fait de plus grand da ma vie. »
La mort n'est pas aussi effrayante que l'idée d'une vie insignifiante