Je suis un vase où les hommes ont versé leur ombre et mon contour de verre s'est terni à force de douleurs [...] J'ai empli mon cœur de leurs pêchés, de leurs peurs, de leur misère, et voici qu'il déborde comme une rivière en crue. Mais l'on continue de nourrir la recluse, on continue de jeter ses fautes dans l'eau noire en espérant les y noyer. Ne voient-ils pas que la mesure est pleine ? Ne voient-ils pas que mon cœur éclate et que ma peine ne supporte plus les leurs ? Douce, crois-moi, je n'ai d'autre ambition que celle de survivre jusqu'au retour de mon enfant.