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Citations de Caroline Gayet (99)


En me rendant au restaurant, j'avais des ailes. La plupart des tables étaient occupées. Sur l'estrade, un orchestre en costume folklorique jouait une biguine. Dans la salle, les dîneurs s'étaient habillés, cravate pour les hommes, robe longue pour les femmes. Avec son éternel blouson, Patrice détonnait, pourtant je le trouvais plus séduisant encore. Il avait bruni, ses cheveux paraissaient plus sombres, ses yeux plus noirs. Un prince de la nuit, captivant... redoutable ?
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Comment, étant la fille
d’une femme qui n’avait jamais attaché d’importance aux apparences, Irène n’avait-elle
vécu que pour briller aux yeux des autres ? Ce défaut, Chantal y était
trop habituée pour le condamner. Poussé à ce point, c’était une vertu. Que d’efforts,
que de persévérance pour arriver à être une femme « dans le vent » !
Sans fortune, Irène avait épousé un agent d’assurance dont le portefeuille, modeste,
lui permettait une vie décente, rien de plus. Irène rêvait de luxe. Elle avait
réussi à se faire avancer des capitaux pour ouvrir, avec une amie, une boutique
de mode et, parce qu’elle avait du goût, elle avait connu le succès. A cette
époque, afin de donner des dîners, qu’elle qualifiait elle-même de « bien
parisiens », elle rognait sur tout, cousant ses robes elle-même. Quand
Fabien l’avait chargée de la direction de ses salons, elle avait atteint un de
ses buts, pas la fortune, non, mais une place dans le tout Paris. « Irène
Germont, de chez Fabien », ses clientes l’appréciaient, devenaient des
amies, et, traînant à sa remorque un mari réticent, elle menait une vie
mondaine qui ne correspondait pas à ses moyens. Pour elle, c’était le bonheur.
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Quelle idée de te mettre sous
cloche pendant dix jours ! A la veille des noces, comme tu dis, toutes les
fiancées ont un moment de panique. Ce qui les sauve, c’est qu’elles n’ont plus
le temps de réfléchir.
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Si
Elie Avelandes était la bête noire de sa mère, Chantal, elle, l’aimait bien. Pourtant,
quant à onze ans, elle avait appris que sa grand-mère allait se remarier, elle
avait été scandalisée. Comme tous les enfants du monde, elle avait catalogué
une fois pour toute ses proches par rapport à sa petite personne, et ne
concevait pas que les « grands-parents » puissent avoir une vie qui
leur était propre, moins encore une vie sentimentale. L’annonce de ce mariage
avait ébranlé les fondements de son univers. Aussi loin que remontaient ses
souvenirs, sa grand-mère était une femme seule, disponible quand on avait
besoin d’elle, et voilà qu’elle se mariait et allait s’installer dans les
environs de Cahors où son mari dirigeait un hôtel !
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Continuer
à se taire était sans doute un peu lâche, mais à quoi bon entreprendre une
démarche qui avait si peu de chance d’aboutir ? Au mieux, la police l’éconduirait,
au pire…, elle prévoyait des ennuis sans fin, et elle se mariait dans dix jours !
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Jamais
elle n’avait envisagé qu’elle puisse un jour se trouver en contact avec quelqu’un
qui redoutait la police. Le monde des malfaiteurs, elle ne le connaissait que
par les articles des journaux qu’elle lisait avec indifférence comme des récits
d’anthropologie sur les populations d’Amazonie. L’idée qu’elle pouvait coudoyer
dans la rue des criminels ne l’avait pas effleurée. Oh ! des gagne-petits
du crime, voleurs à la tire ou roulottiers, tout le monde en avait été victime
un jour ou l’autre, comme elle venait de l’être.
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D’ordinaire, Chantal
aimait ce monde de ténèbres, ce monde de silence, pourtant ce soir, il l’inquiétait.
Son aventure était trop récente pour qu’elle parvienne à se rassurer et, quoiqu’elle
eût du mal à se persuader que tout était réel, une appréhension irraisonnée lui
faisait trouver interminable le trajet familier.
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Chantal s’aperçut qu’il était beau, d’une beauté qu’elle jugea inquiétante parce qu’elle lui rappelait les gangsters de cinéma, vedettes de tant de films à la mode.
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Le bonheur
devenait une réalité. En tendant la main on aurait pu le saisir et, pourtant, une
langueur s’emparait de Chantal, une poignante impression de solitude lui
serrait le cœur. Se rappelant l’insistance de Jean-Loup, elle regretta de ne
pas avoir cédé. L’envie la prit de courir le rejoindre, de rester avec lui, de
devenir, dès aujourd’hui, sa femme, mais Jean-Loup était loin et elle pouvait
difficilement aller le retrouver chez ses parents pour lui proposer de s’installer
chez lui.
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Que Jean-Loup n’appréciât guère l’énergie de sa future belle-mère
était excusable. Sa propre mère était si différente, douce, conciliante. Ne
cherchant certes pas à vivre au-dessus de ses moyens, elle cachait sa volonté
sous un air résigné.
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Son sourire se faisait provoquant. Etait-il
beau ? Elle n’aurait su le dire, mais elle aimait son visage aux traits
fins auquel des cheveux noir tombant jusqu’aux épaules donnaient un air de
Victor Hugo jeune. Depuis trois ans qu’ils se connaissaient, elle n’ignorait
rien de ce visage comme elle n’ignorait rien de son caractère, pas plus ses
qualités que ses défauts. Avant de s’aimer, ils avaient pris le temps de se
découvrir, bien que Jean-Loup affirmât que, dès le premier instant, il savait
qu’elle serait sa femme. Lui avouerait-elle un jour qu’il lui avait fallu plus
de réflexion ?
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« Femme qui dit tout à son mari, pleure plus souvent qu’elle ne rit. »
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Rien ne doit être plus déprimant que de faire des dettes pour un motif vertueux. Je n’ai jamais emprunté que pour le plaisir.
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L’attention de son voisin n’était sans doute qu’un hommage à sa beauté. Trop de regards lui avaient appris qu’elle était jolie pour qu’elle l’ignorât.
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Transportée de joie, Véronique devait faire un effort pour se persuader qu’elle ne rêvait pas, que son voyage était commencé, que rien de ce qu’elle avait redouté n’était venu contrarier ses plans.
Ce n’était que le premier pas, mais le plus difficile, celui qui paraissait infranchissable : s’échapper, tromper la surveillance familiale,prendre, sans être découverte, la diligence pour Nantes… Et elle avait réussi ! Chaque tour de roue l’éloignait des campagnes familières. Bientôt, dans quelques heures, elle atteindrait des lieux où personne ne la connaissait ni ne mettrait en doute le prétexte de son voyage. Pour tous, elle serait Véronique Bonneville, se rendant en Italie où l’attendait son mari.
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La compréhension, la patience, savoir attendre… je voulais bien, mais dans cet hôtel de rêve, j’étais soudain très malheureuse et je me demandais si la cassure provoquée par l’accident ne nous avait pas définitivement séparés, en dépit de la gentillesse que Brice ne cessait de me témoigner. Etais-je encore sa femme, s’il refusait de me montrer ses plaies ou de me confier ses tourments ? Pourtant, comme il m’aurait été facile de l’aimer, tel que l’avait façonné la douleur, plus humain, plus accessible, trop secret…
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Il est cruel d’exiger d’une jeune femme qu’elle renonce à l’amour, mais il s’agit d’un renoncement temporaire et il y va de la santé de votre mari.
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Quand on traverse une aussi mauvaise passe, les goûts changent. Je n’ai pas l’intention de vivre en ermite, mais s’habituer à une autre peau n’est pas facile. Je me demande s’il me reste un centimètre d’épiderme qui n’ait été remplacé ! Partout, on m’a pris des lambeaux pour les recoudre ailleurs. Si tu voyais mon corps !
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Tant de mots me venaient qu’il ne fallait pas prononcer : ma compassion pour ses souffrances, mon admiration pour son courage et ce sentiment récent qui me le rendait plus cher… mais je ne devais ni le plaindre, ni m’attendrir. Je replaçai les lunettes et m’emparai de sa main gauche, la droite étant immobilisée par un appareil. Une bande de gaz protégeait le pouce ; dans la paume, des cicatrices remplaçaient les lignes chères aux chiromanciens. Afin de dissimuler mon examen, je portai sa main à mes lèvres, un geste inhabituel qu’il parut trouver naturel.
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La chirurgie plastique a fait de tels progrès qu’en dépit des dégâts, le résultat sera bon. Evidemment, vous aurez du mal à le reconnaître. Il a fallu tout reconstruire, je le répète : le nez, le menton, les oreilles, les pommettes, les sourcils, tout, quoi… même le cuir chevelu, en partie arraché.
Son optimisme ne réussissait pas à me donner le change. Brice était un beau garçon, satisfait de son physique, heureux de plaire. Comment supporterait-il de vivre défiguré ?
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