Je rappelle toujours aux parents de mes patients que leurs enfants ne sont plus des enfants. Ce sont des êtres complexes, des individus indépendants qui ont des besoins, des désirs à reconnaître et à respecter.
On lit parfois sur les visages comme dans un livre ouvert, mais le sien est un journal intime relié de cuir et fermé à double tour par une clé perdue depuis longtemps.
Je déteste le français pour une tonne de raisons. Déjà, j’y suis nulle, ce qui est très frustrant, car ça plombe mon excellente moyenne générale. Je peux passer la soirée à potasser mes verbes irréguliers. Quand je me réveille le lendemain, j’ai l’impression que mon cerveau a fui et que tout s’est répandu sur l’oreiller.
Et voilà ! Pour la première fois de ma vie, quelqu’un qui n’est pas médecin me touche la poitrine. Il effleure ma peau, c’est si bon que j’en perds le souffle.
Je déteste attirer l’attention. Notamment parce que je suis la seule grosse d’une école où souvent les filles pèsent, disons, deux kilos toutes mouillées.