Catherine Maublanc

Amélie aborde très facilement la conversation avec cette jeune fille de quatorze ans. Les yeux clairs légèrement en amande marquent un métissage plutôt asiatique. Ses lèvres sont légèrement ourlées. Une petite goutte de sueur perle au-dessus de l’arc de cupidon. La plus légère esquisse de sourire révèle toute la beauté de la petite qui, contrairement à un pourcentage important de ces camarades, est plutôt menue. Le large sweat-shirt à manches longues qu’elle porte malgré la chaleur étouffante de ce mois de novembre ne masque pas l’harmonie de son corps. Elle porte le même paréo que Maria, le drapeau marquisien d’un ancien Matavaa.
— Moi aussi j’avais beaucoup d’affection pour Édith. Elle m’a beaucoup aidé lorsque je suis arrivée. Elle était très généreuse et savait instinctivement ce dont on a besoin.
—...
— Édith comprenait tout. Sa vie n’a pas été un long fleuve tranquille tu sais. Elle m’a expliqué qu’ici les femmes ne sont pas toujours très bien traitées.