Cécile Blanche

Quoi qu'ils disent, qu'ils fabriquent... Ce sont depuis la nuit des temps, les femmes qui font les hommes car ce sont les mères qui font des fils.

Dans les films, tout aurait été parfaitement romantique. Dans la vraie vie, celle de Chloé Duval, je monte dans sa voiture à la place du mort et assassine sa paire de lunettes sous mes fesses ! Dans la vraie vie, je fais tomber mon trousseau de clés dans la bouche d'égouts en bas de chez moi ! Daniel, médusé, me propose de dormir chez lui pour éviter, en prime, de réveiller mon gentil concierge à 3h du matin... Heureusement, dans ma vraie vie, je finis par arrêter de faire du Chloé tout craché et me retrouve, malgré ces péripéties, dans son canapé à l'embrasser au ralenti, comme dans les films cette fois !.

Un anévrisme, c'est une artère qui se gonfle comme un ballon et se remplit de sang. L'ennui, c'est que ce petit ballon rouge ne reste pas forcément sagement en l'état. Il peut éclater, comme tous les ballons. La rupture d'anévrisme, c'est ça. C'est le ballon qui éclate, sans préavis. Ensuite, le sang peut se répandre dans le cerveau. Dans un cas sur deux, tu meurs. La roulette russe, le bruit en moins. Un risque sur deux de perdre.

Imaginez: vous êtez gêné. Votre coeur s'emballe, vos mains sont moites. Peut-être même que votre gorge se serre ou que vous avez la paupière qui palpite, pourquoi pas...
C'est perturbant, certes, mais camouflable. C'est du domaine du possible de masquer tout ça en affichant une feinte décontraction.

Je ne suis pas de ces écrivains qui doivent s'isoler dans le calme de la campagne, Je peux même écrire sur la table basse tandis que mon chéri regarde un documentaire à la télé. Cependant, non, Daniel, je ne peux pas commenter ce que tu regardes et encore moins te répondre...Présente mais inaccessible. Finalement, c'est peut-être ça qui l'agaçait ? Avoir l'illusion de ma présence ? Un peu comme mon prof de maths au lycée qui devenait tout rouge à s'user les cordes vocales parce que je ne parlais définitivement pas sa langue... Je ne fais pas partie de ces gens -d'une autre planète ? – qui calculent des opérations incroyables comme je beurrerais ma tartine...distraitement, rapidement...Chacun sa langue ! Moi j'en ai trois à mon actif...alors les mathématiques...pour quoi faire ? !

Mon père dit que humilité vient de humus, terre en latin. Etre humble, c'est revenir à la terre. Cela s'apparente pour lui à une prise de conscience de sa condition et de sa place au milieu des autres et de la grandeur de l'univers.

Des carnets. Écornés, délavés, de toutes les tailles, couleurs, à rayures, à pois, recouverts de tissus, avec un cadenas dont la serrure avait été forcée : sa mère. Entrée par effraction dans son intime. Ses premiers émois de fillette amoureuse du grand frère de sa copine Juliette : Lionel. Et des cœurs et des cœurs auréolant son prénom. Et l’humiliation quand sa mère l’avait raconté à table, à un repas de famille. Et la sensation de vouloir mourir tellement ses mots lui transperçaient le cœur. Et son rire, mauvais. Dernier clou. Elle trouva celui des premières boums où durant les cinq pages suivantes, elle se demandait si Mickaël allait ou non venir à celle de Caroline et surtout s’il l’inviterait à danser sur Purple Rain comme la dernière fois.
Et puis les années lycée. Des photos Polaroïd collées en vrac dans ses carnets. Des moustaches sur celle de son ex-meilleure amie Céline qui lui avait piqué l’amour de sa vie : Julien. Prétendant pourtant jusqu’au dernier moment qu’elle le trouvait bête et moche. Ça ne l’avait pas empêché d’aller lui chatouiller les amygdales avec la langue ! Son Julien était devenu le Julien de Céline. Divorce entre amis. Pour toujours. Alice faisait toujours et très vite confiance.

Des carnets. Écornés, délavés, de toutes les tailles, couleurs, à rayures, à pois, recouverts de tissus, avec un cadenas dont la serrure avait été forcée : sa mère. Entrée par effraction dans son intime. Ses premiers émois de fillette amoureuse du grand frère de sa copine Juliette : Lionel. Et des cœurs et des cœurs auréolant son prénom. Et l’humiliation quand sa mère l’avait raconté à table, à un repas de famille. Et la sensation de vouloir mourir tellement ses mots lui transperçaient le cœur. Et son rire, mauvais. Dernier clou. Elle trouva celui des premières boums où durant les cinq pages suivantes, elle se demandait si Mickaël allait ou non venir à celle de Caroline et surtout s’il l’inviterait à danser sur Purple Rain comme la dernière fois.
Et puis les années lycée. Des photos Polaroïd collées en vrac dans ses carnets. Des moustaches sur celle de son ex-meilleure amie Céline qui lui avait piqué l’amour de sa vie : Julien. Prétendant pourtant jusqu’au dernier moment qu’elle le trouvait bête et moche. Ça ne l’avait pas empêché d’aller lui chatouiller les amygdales avec la langue ! Son Julien était devenu le Julien de Céline. Divorce entre amis. Pour toujours. Alice faisait toujours et très vite confiance.

Derrière chaque épreuve ou moment d’inconfort, la vie te propose un cadeau, une leçon à apprendre, une marche à gravir, un obstacle intérieur et limitant à abattre.

Pendant leur promenade, l’océan avait commencé à s’agiter de plus en plus. Le ciel se chargeait de gros nuages épais. Les éléments semblaient à l’unisson de ce qui la brassait intérieurement. Mélange de vertige tétanisant et de déferlement pulsionnel. L’océan vibrait de leur désir refréné. Ils avaient fini par rentrer à la maison en courant toujours main dans la main, hilares, sous des trombes d’eau.
Il lui avait séché lentement les cheveux. Ils s’étaient étreints, longuement, auréolant les vêtements secs qu’ils avaient pris soin d’enfiler pour finir de se sécher devant le feu. Ils échangeaient des regards bavards qui disaient toute la tempête qui se jouait entre eux. Une troublante cacophonie des sens.