AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

5/5 (sur 4 notes)

Nationalité : Brésil
Né(e) à : Rio de Janeiro , le 7 nov. 1901
Mort(e) à : Rio de Janeiro , le 9 nov. 1964
Biographie :

Cecília Meireles est une poétesse, professeur et journaliste brésilienne.
Son premier livre « Espectros » date de 1919 à 18 ans. « A rosa » 1957. Peu avant son décès « Escolha o Seu Sonho » 1964.
Elle est considérée comme l'une des poétesses des plus importantes de la langue portugaise et l'un des grands noms du modernisme brésilien.

Cecília est née à Rio de Janeiro en 1901. Orpheline de père et de mère, elle a été éduquée par sa grand-mère maternelle, qui a eu une forte influence sur son éducation. Il écrira plus tard: «Je suis né ici à Rio de Janeiro, trois mois après la mort de mon père, et j'ai perdu ma mère avant l'âge de trois ans. Ces décès et d'autres dans la famille ont causé de nombreux revers matériels, mais en même temps, ils m'ont donné, depuis que je suis petite fille, une telle intimité avec la Mort que j'ai doucement appris ces relations entre l'Éphémère et l'Éternel. Mon enfance en tant que fille seule m'a donné deux choses qui semblent négatives, et qui ont toujours été positives pour moi: le silence et la solitude. Cela a toujours été le domaine de ma vie. Zone magique, où les kaléidoscopes ont inventé de fabuleux mondes géométriques, où les horloges ont révélé le secret de leur mécanisme, et les poupées le jeu de leur regard. Plus tard, c'est dans ce domaine que les livres ont été ouverts, et ils ont laissé sortir leurs réalités et leurs rêves, dans une combinaison si harmonieuse que même aujourd'hui je ne comprends pas comment établir une séparation entre ces deux temps de la vie, unis comme les fils d'un tissu. (…) Grand-mère était une créature extraordinaire. Extrêmement religieuse, elle priait tous les jours. Et j'ai demandé: "Pour qui priez-vous?" «Pour toutes les personnes qui souffrent». C'était comme ça. Il a même prié pour des étrangers. La dignité de ma grand-mère, l'élévation spirituelle ont influencé ma façon de ressentir les êtres et la vie ». (…) Grand-mère était une créature extraordinaire. Extrêmement religieuse, elle priait tous les jours. Et j'ai demandé: "Pour qui priez-vous?" «Pour toutes les personnes qui souffrent». C'était comme ça. Il a même prié pour des étrangers. La dignité de ma grand-mère, l'élévation spirituelle ont influencé ma façon de ressentir les êtres et la vie ». (…) Grand-mère était une créature extraordinaire. Extrêmement religieuse, elle priait tous les jours. Et j'ai demandé: "Pour qui priez-vous?" «Pour toutes les personnes qui souffrent». C'était comme ça. Il a même prié pour des étranger
+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Cecília Meireles   (9)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.) « […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.) « Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado) 0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique Contenu suggéré : Nicolas Gomez Davila : https://youtu.be/a¤££¤97Maarten Schellekens64¤££¤ Alejandra Pizarnik : https://youtu.be/Ykb0a1yV_-8 Horacio Quiroga : https://youtu.be/s__rzxA5SPo Julio Ramón Ribeyro : https://youtu.be/P3jpWcuJnlE Antonio Ramos Rosa : https://youtu.be/iM8Op_jfEkI Cecilia Meireles : https://youtu.be/a5ksKGgHJXQ Baldomero Fernandez Moreno : https://youtu.be/kq6UlpNtLjQ Pablo Neruda : https://youtu.be/gRbnWKjTEGA Juan Carlos Onetti : https://youtu.be/ICAIr620NRE INTRODUCTION À LA POÉSIE : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rtiqkMjM0D1L-33¤££¤91Julio Ramón Ribeyro94¤££¤ AUTEURS DU MONDE (K-O) : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rlQry823Dg4KwOTjaFeZ3e LA TERRE-VEINE : https://youtu.be/2¤££¤102

+ Lire la suite

Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Cecília Meireles
SUGGESTION

Soyez ainsi – quelque chose
de serein, d’exempt, de fidèle.

Fleur qui s’accomplit,
sans interrogation.

Vague qui s’applique,
par exercice désintéressé.

Lune qui enveloppe pareillement
les fiancés s’enlaçant
et les soldats déjà refroidis.

Aussi comme cet air de la nuit :
bruissant de silences,
empli de naissances et de pétales.

Semblable à la pierre captive,
assurant sa tardive destinée.
Et au nuage, beau et léger,
vivant de n’aboutir jamais à être.

À la cigale, s’immolant en musique,
au chameau qui mastique sa longue solitude,
à l’oiseau qui recherche le bout du monde,
au bœuf qui avance avec candeur vers la mort.

Soyez ainsi, quelque chose
de serein, d’exempt, de fidèle.

Pas comme le reste des hommes.


SUGESTÃO

Sede assim — qualquer coisa
serena, isenta, fiel.

Flor que se cumpre,
sem pergunta.

Onda que se esforça,
por exercício desinteressado.

Lua que envolve igualmente
os noivos abraçados
e os soldados já frios.

Também como este ar da noite:
sussurrante de silêncios,
cheio de nascimentos e pétalas.

Igual à pedra detida,
sustentando seu demorado destino.
E à nuvem, leve e bela,
vivendo de nunca chegar a ser.

À cigarra, queimando-se em música,
ao camelo que mastiga sua longa solidão,
ao pássaro que procura o fim do mundo,
ao boi que vai com inocência para a morte.

Sede assim, qualquer coisa
serena, isenta, fiel.

Não como o resto dos homens.


Traduction : Eduardo Reis
Commenter  J’apprécie          293
Cecília Meireles
PORTRAIT

Je n’avais pas ce front d’aujourd’hui
Aussi calme, aussi triste, aussi hâve
Ni ces yeux aussi creux,
Ni la lèvre aussi âpre.

Je n’avais pas ces mains lasses
Tellement inertes et froides et mortes;
Je n’avais pas ce cœur
Qui à chacun se dérobe.

Je n’ai rien vu venir à ce virage
Si simple, si certain, si aisé:
-En quel miroir se serait égaré
Mon visage?


RETRATO

Eu não tinha este rosto de hoje,
Assim calmo, assim triste, assim magro,
Nem estes olhos tão vazios,
Nem o lábio amargo.

Eu não tinha estas mãos sem força,
Tão paradas e frias e mortas;
Eu não tinha este coração
Que nem se mostra.

Eu não dei por esta mudança,
Tão simples, tão certa, tão fácil:
- Em que espelho ficou perdida
A minha face?

Traduction: Eduardo Reis
Commenter  J’apprécie          273
Cecília Meireles
MOTIF

Je chante car l’instant existe
Et ma vie est complète.
Je ne suis ni heureuse ni triste :
Je suis poète.

Sœur des choses furtives,
N’éprouvant joie ou tourment,
Mes nuits et jours se suivent
Dans le vent.

Que je démolisse ou édifie,
Que je perdure ou me défasse
- je ne sais, je ne sais. Si je demeure
ou passe.

Je sais que je chante. Telle est ma quête.
Les battements d’ailes d’un éternel pouls.
Et ma voix je sais, un jour sera muette:
- c’est tout.


«Voyage» (1939)

Traduction libre : Creisifiction



MOTIVO

Eu canto porque o instante existe
E a minha vida está completa.
Não sou alegre nem sou triste:
Sou poeta.

Irmã das coisas fugidias,
Não sinto gozo nem tormento.
Atravesso noites e dias
No vento.

Se desmorono ou se edifico,
Se permaneço, ou me desfaço,
– não sei, não sei. Não sei se fico
ou passo.

Sei que canto. E a canção é tudo.
Tem sangue eterno a asa rimada.
E um dia sei que estarei muda:
– mais nada.


"Viagem" (1939)

..
Commenter  J’apprécie          2612
Cecília Meireles
4ème MOTIF DE LA ROSE

Ne te soucie du pétale qui s’envole:
de ne plus être, on ne cesse d'autant.

Des roses il verra, en cendres frisé,
mortes, intactes dans ton jardin.

Je laisse un parfum jusqu'en mes épines,
de moi, au loin, parle le vent.

Et de me perdre, on s'en souviendra,
de m’effeuiller, je ne touche à ma fin.


4° MOTIVO DA ROSA

Não te aflijas com a pétala que voa:
também é ser, deixar de ser assim.

Rosas verá, só de cinzas franzida,
mortas, intactas pelo teu jardim.

Eu deixo aroma até nos meus espinhos
ao longe, o vento vai falando de mim.

E por perder-me é que vão me lembrando,
por desfolhar-me é que não tenho fim.


Traduction: Eduardo Reis
Commenter  J’apprécie          210
Cecília Meireles
Impromptu de l’Amour-Parfait
     
Dans ce nuage, celui-là
Je t’envoie ma pensée :
Que Dieu s’occupe du vent.
     
Les rêves, ils ont été rêvés,
Et la souffrance je l’accepte.
Mais toi où es-tu, Amour-Parfait ?
     
D’immenses jardins de l’insomnie,
Ont d’un regard d’adieu
Fleuri pour la vie entière.
     
Pauvre de moi qui survis
Le cœur absent de ma poitrine,
Et où es-tu, Amour-Parfait ?
     
Loin, loin, de l’autre côté de l’océan
Qui dans mes yeux se soulève
Entre des paupières de sable…
     
Loin, loin… Dieu te garde
Sur son côté droit
Comme je te gardais de l’autre
Nuit et jour, Amour-Parfait.
     
- - -
     
Improviso do Amor-Perfeito
     
Naquela nuvem, naquela
Mando-te meu pensamento:
Que Deus se ocupe do vento.
     
Os sonhos foram sonhados,
E o padecimento aceito.
E onde estás, Amor-Perfeito?
     
Imensos jardins da insônia,
De um olhar de despedida
Deram flor por toda a vida.
     
Ai de mim que sobrevivo
Sem o coração no peito,
E onde estás, Amor-Perfeito?
     
Longe, longe, atrás do oceano
Que nos meus olhos se alteia,
Entre pálpebras de areia …
     
Longe, longe … Deus te guarde
Sobre o seu lado direito,
Como eu te guardava do outro,
Noite e dia, Amor-Perfeito.
     
     
« Retrato Natural », Rio de Janeiro : Livros de Portugal, 1949.
     
     
* Traduction de Lili & Lulu, in « Je pleure sans raison que je pourrais vous dire », 2010 | https://jepleuresansraison.com/2010/10/22/dans-ce-nuage/
Commenter  J’apprécie          160
Cecília Meireles
     
L’accordeur de pianos m’a parlé, lui
qui écoute chaque note avec douceur
attentif aux bémols et aux dièses,
mais entendant et voyant des choses plus lointaines.
Et son oreille est affranchie de l’erreur
comme ses mains qui en chaque accord éveillent
les sons, heureux de vivre ensemble.
     
« Mon intérêt est fait de désintéressement :
car je ne confonds pas musique et instrument,
car je ne suis qu’accordeur, du piano,
de l’écriture de la langue de ce monde
qui m’élève à la condition de convive surhumain.
Oh! Quelle Physique nouvelle dans ce piano
pour d’autres oreilles, pour d’autres discours… »
     
- - -

Falou-me o afinador de pianos, esse
que mansamente escuta cada nota
e olha para os bemóis e sustenidos
ouvindo e vendo coisa mais remota.
E estão livres de engano os seus ouvidos
e suas mãos que em cada acorde acordam
os sons felizes de viverem juntos.
     
« Meu interesse é de desinteresse:
pois música e instrumento não confundo,
que afinador apenas sou, do piano,
a letra da linguagem desse mundo
que me eleva a conviva sobre-humano.
Oh! que Física nova nesse piano
para outro ouvido, sobre outros assuntos… »
     
     
« Metal rosicler », 1960.
     
*Traduction de Lili & Lulu, in « Je pleure sans raison que je pourrais vous dire », 2013 | https://jepleuresansraison.com/2013/02/24/falou-me-o-afinador-de-pianos-laccordeur-de-pianos-ma-parle/
Commenter  J’apprécie          140
Cecília Meireles
CHANSON
     
J'ai mis mon rêve en un navire
et le navire sur la mer,
puis j'ai ouvert la mer de mes mains
pour que mon rêve sombre.
     
Mes mains sont encore mouillées
du bleu des ondes entrouvertes,
et la couleur qui coule de mes doigts
colore les sables déserts.
     
Le vent s'en vient de loin,
la nuit se courbe de froid;
sous l'eau s'en va mourant
mon rêve au fond d'un navire.
     
Je pleurerai autant qu'il le faudra
de sorte que la mer se gonfle,
que mon navire touche le fond
et que mon rêve disparaisse.
     
Alors tout sera parfait :
plages lisses, eaux ordonnées,
mes yeux secs comme des
pierres et mes deux mains brisées.
     
-
CANÇAO
     
Pus o meu sonho num navio
e o navio em cima do mar;
— depois, abri o mar com as mãos,
para o meu sonho naufragar.
     
Minhas mãos ainda estão molhadas
do azul das ondas entreabertas,
,e a cor que escorre dos meus dedos
colore as areias desertas.
     
O vento vem vindo de longe,
a noite se curva de frio;
debaixo da água vai morrendo
meu sonho, dentro de um navio…
     
Chorarei quanto for preciso,
para fazer com que o mar cresça,
e o meu navio chegue ao fundo
e o meu sonho desapareça.
     
Depois, tudo estará perfeito :
praia lisa, águas ordenadas,
meus olhos secos como pedras
e as minhas duas mãos quebradas.
     
     
Massart Robert. Essai de Traduction. Poèmes brésiliens.
In: Équivalences, 3e année-n°3, 1972.
https://doi.org/10.3406/equiv.1972.929
Commenter  J’apprécie          120
Cecília Meireles
Eu canto porque o instante existe e a minha vida está completa.

Commenter  J’apprécie          50
cénario
Je traversai ces collines placides
et regardai
passer les nuages, silencieux, dans les solitudes d'émeraude.

De larges rivières avec un corps paisible
dormaient énormément l'après-midi,
et c'étaient des rêves sans fin de chaque côté.

Parmi les nuages, les collines et les torrent,
une angoisse d'amour a frissonné
l'étendue déserte devant moi.

Quel vent, quel cheval, quelle
nostalgie m'ont conduit dans ce désert,
m'ont forcé à adorer ce que j'ai souffert?

Je suis passé à travers les
grottes noires , à proximité des ruisseaux de fanado, le gravier
dont l'or a déjà été découvert.

Les mêmes pièces m'ont donné un manteau
où le visage des vieillards brillait,
éclairé par une rosée en détresse.

Avec un cœur voué à l'égalité des dangers
vivant les mêmes douleurs et les mêmes espoirs,
la voix que j'ai entendue d'amis et d'ennemis

Surmontant le temps, fertile en changements,
j'ai gentiment parlé aux mêmes sources,
et j'ai vu nos souvenirs communs.

Du bois sombre aux collines courbes,
du macareux brisé aux anges d'or
que le ciel soutient sur de longs horizons,

tout me parle et comprend le trésor
pris dans ces mines trompeuses,
avec du sang sur l'épée, la croix et le laurier.

Tout me parle et je comprends: j'écoute les roses
et les tournesols dans ces jardins, qui
étaient autrefois des terres et des sables douloureux,

où rugissait le pas de l'ambition;

le martyr traînait, écartelait, sans droit d'agonie.

J'écoute les fondations que le passé
teintait de feu: la voix de ces ruines
de murs d'or en feu évaporé.

Les hautes chapelles me chantent des
fables divines . Les tours, les saints et les croisières
indiquent les altitudes et les brumes.

O ponts sur les ruisseaux! O vaste
désolation des déserts, montagnes stériles
que le soleil fréquente et que le vent souffle!

Armé d'une poussière qui prétend l'éternité, il
laboure des images de saints et de prophètes
dont la voix silencieuse nous persuade.

Et il a recomposé des choses incomplètes:
innocentes, viles, atroces,
vicaires, colonels, ministres, poètes.

Les temps remontent si vite
que les bergers arcadiens d'outre-mer
parlent de nymphes et de métamorphoses.

Et je peux voir les soupirs d'amour
quand
les poings durs ont été levés à travers ces prairies florissantes .

Ici, des fers de chaînes résonnaient;
des chevaux tristes sont entrés là-bas.
Et les yeux pétillants amoureux

- le cœur s'arrêta en les écoutant
pleurer dans cette panique d'aurores
denses de brumes et de graines de coq.

Isabels, Dorotheas, Heliodoras, le
long de ces vallées, ces rivières, ont
vu leurs heures d'or

dans un vaste ouragan de déviations
vacillent comme dans les tiges de grandes bougies,
chaude lumière de mèches tremblantes.

Ma chance est adossée à ces
ombres vagues de l'aube triste,
profils fluides de jeunes filles et de jeunes filles.

Tout autour est tellement et rien:
Nise, Anarda, Marília… - qui suis-je à la recherche?
Qui répond à cet appel posthume?

Quel messager arrive, humble et obscur?
Quelles lettres ouvertes? Qui prie ou jure?
Qui s'enfuit? Parmi quelles ombres dois-je m'aventurer?

Qui connaissait chaque saint dans chaque église?
Le souvenir est aussi pâle et mort
sur lequel vole notre amour ardent.

Le passé n'ouvre pas sa porte
et ne peut comprendre notre pitié.
Mais dans les champs sans fin que traverse le rêve,

Je vois une forme dans l'air s'élever sereine:
forme vague, de temps libre.
C'est la main de l'enseigne qui, de loin, fait signe.

Éloquence du simple adieu:
«Au revoir! Je vais travailler pour tout le monde!… »
(Cet adieu fait trembler ma vie.)
Commenter  J’apprécie          10
Raison
Je chante parce que l'instant existe
et que ma vie est complète.
Je ne suis ni heureux ni triste:
je suis poète.

Frère des choses éphémères,
je ne ressens ni joie ni tourment.
Je traverse des nuits et des jours
dans le vent.

Si je m'effondre ou augmente,
si je reste ou si je m'effondre ,
- je ne sais pas, je ne sais pas. Je ne sais pas si je reste
ou si je passe.

Je sais quelle chanson. Et la chanson est tout.
Il a du sang éternel dans l'aile rythmique.
Et un jour je sais que je serai sans voix:
- c'est tout.
Commenter  J’apprécie          20

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Cecília Meireles (4)Voir plus

Quiz Voir plus

Autobiographies de l'enfance

C’est un roman autobiographique publié en 1894 par Jules Renard, qui raconte l'enfance et les déboires d'un garçon roux mal aimé.

Confession d’un enfant du siècle
La mare au diable
Poil de Carotte

12 questions
7 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}