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Citations de Céline Laurens (21)


  Le malheur de l’homme moderne, c’était qu’il s’était dit qu’il devait faire des choix et non prendre des décisions, voilà ce que je me répétais, et là où la décision pousse sur une terre déjà irriguée, celle du choix, on en arrache les racines préexistantes, les forces nourricières qui alimentent une tige plus épaisse et plus droite. Cette tige dont le destin est le tuteur.
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C'étaient des drôles, Pepino et Diego. La folie, elle avoisine toujours la raison dans l'âme d'un gitan, à force de balancer entre les légendes et la vie tangible, à force de parler des esprits des anciens et de vivre au contact de la nature, à force de rien prendre au tragique et d'enchanter n'importe quelle situation sans y voir seulement de quoi gagner son pain. Cette douce folie, ces organes déliquescents de la bande, on s'en accommodait dirons-nous. (p. 67)
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 Le problème dans le monde du livre, c’est l’étiquette sous laquelle on te range. Y en a, à force d’être catalogués et de vendre une image qui fonctionne auprès du public, ils se sont enfermés dans un rôle qui les a bouffés.  
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 Le principal, c’est d’inculquer à un gitan dès son enfance l’idée de loyauté, de respect de la femme, des aînés et de la parole donnée. L’idée, c’est de lui faire sentir, par le continuel mouvement le berçant dès son plus jeune âge, qu’au final il est complètement libre et que sa seule attache, elle est morale.
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Voici le souvenir premier que j’ai du voyageur, le souvenir de la première fois où je l’ai vu et connu, parce qu’après, comme le disait ma mère, dès la deuxième fois que tu vois un homme sa nature t’a déjà échappé.  
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(...) et elle est allée chercher un petit couteau enveloppé dans un mouchoir de soie noire. "C'est pour toi", m'a dit madame Sido en me le tendant, "mon père voudrait que tu le gardes. Il dit que ça t'aidera à le reconnaître s'Il est dans les parages." "oh, ça peut jamais faire de mal", que j'ai plaisanté en fouillant mes poches pour lui donner une pièce en échange et en les laissant tous les deux sur le pas de la porte, tandis qu'ils nous faisaient de ces grands signes d'au revoir qu'on ne retrouve plus que dans les campagnes et chez les vieilles personnes. (p. 41)
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D'ailleurs, les habitants de Lourdes, ils savaient bien que ceux qui posaient problème, c'étaient pas les vieux qui étaient de vrais croyants, et même bien plus qu'eux tous qui faisaient de l'argent sur le dos de la religion. Les commerçants de Lourdes, pour moi c'était l'image d'Epinal de la main qui était tendue mais seulement au moment d'encaisser le client. (p. 112)
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J'aime les gens, je les aime mais je ne peux pas les côtoyer trop franchement parce que j'y mets trop de moi-même et ça, c'est exténuant à la longue. C'est pénible, c'est même à la limite de la souffrance tout ce temps que l'on doit accorder aux autres si l'on veut vraiment bien faire ; et ils ne s'en contentent jamais.
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Son visage n’était pas vieux, la cinquantaine peut-être, mais ce qu’y avait dans ses yeux en revanche, ça n’avait pas d’âge. 
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Elle vénérait son frère, Antonine, elle l'admirait comme le héros de sa vie, celui qui s'était occupé d'elle, qui l'avait protégée, élevée et elle voyait son ascension comme un pied de nez aux villageois qui disaient "tel père, tel fils". Rapidement, elle a eu besoin de temps pour entretenir la belle maison qu'il avait surélevée d'un étage, recimentée et peinte en blanc, et elle a arrêté ses à-côtés. Fière comme Artaban, quand on la croisait, c'était comme une ancienne esclave qui aurait gagné sa liberté. Elle était pas belle à proprement parler, Antonine, mais elle avait quelque chose qui tenait à cette volonté, à cette force et à cet orgueil qui bouillonnaient et qui lui donnaient quelque chose d'une héroïne espagnole. (p.104)
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Son regard, c’étaient deux billes regorgeant d’une couleur trop présente pour qu’un être humain puisse la supporter à lui tout seul.  
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En ce temps-là, nous autres gitans on se répartissait en des groupes qui étaient comme les organes d'un corps dont la tête serait le sud de la France, le Portugal le buste et l'Espagne les jambes. On fonctionnait de manière indépendante à l'année, chacun dans son port d'attache, pour ensuite se retrouver à telle ou telle date significative. Montpellier, perpignan, Biarritz, Irun, Porto, grenade, Malaga, Almunecar: chaque clan avait ses affections régionales et cela malgré le fait qu'on en restait pas moins des semi-nomades; mobiles comme des globules, libres de se déplacer et de descendre ou de remonter la veine de telle ou telle route pour aller prêter main-forte à un autre clan ou, simplement, pour s'oxygéner ou changer de vie. (p. 49)
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Je n'aime pas les dimanches non plus. C'est drôle hein, même lors des vacances, à peine l'oeil ouvert je sens le poids de ce jour particulier qui me colle aux épaules. C'est stupide, ça ne nous empêche pas de faire ce qu'on fait d'habitude pourtant. (p. 119)
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C'est une mentalité de sédentaire de réduire l'homme à une seule de ses potentialités, un point c'est tout. (p. 52)
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Dans notre grand corps familial, à côté de la débrouille, on était tous un peu artistes. Y avait des musiciens, des chanteurs, des poètes, des architectes, des miniaturistes et j'en passe. C'est pas rien de pouvoir dresser un théâtre en une nuit et que sa devanture donne envie d'y entrer. Ni de tisser des osiers, de broder des paysages ou de chanter en s'accompagnant à la guitare. d'ailleurs, nous, on s'auscultait pas le nombril à se demander si on en était des artistes. Le sacerdoce de l'art, ça doit rendre malheureux et pousser à s'observer les cuticules. C'est pas un travail l'art et ça a pas non plus sa place dans les musées. c'est ce qui sophistique la vie, ce qui l'accompagne au quotidien et qui l'enjaille; l'une des soupapes à la décompression, quoi. (p. 52)
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Comme chez tous les petits, une minime once de responsabilité lui a suffi pour exacerber une nature dissimulée de bourreau. (p. 65)
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Le principal, c'est d'inculquer à un gitan dès son enfance l'idée de loyauté, de respect de la femme, des aînés et de la parole donnée. L'idée, c'est de lui faire sentir, par le continuel mouvement le berçant dès son plus jeune âge, qu'au final il est complètement libre et que sa seule attache, elle est morale. Le jeune gitan, faut qu'il comprenne qu'il peut se débrouiller n'importe où et faire n'importe où et faire n'importe quel métier, accomplir presque n'importe quelle tâche. ça nous a toujours bien fait rire de voir les enracinés avec leurs petites étiquettes de maniaques. Par exemple, si on arrivait dans un village où il y avait un problème de plomberie et qu'on proposait de s'en charger, ils nous disaient: " Mais vous êtes plombier ?" "Bah non, mais on a deux mains et on a appris", voilà tout ce qu'on pouvait répondre à une question aussi réductrice. Un homme ça s'épanouit pas si ça fait toujours la même chose. (p. 51)
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Et il laissa l'enfant aux yeux fanés observer cette farandole de fous volants, tandis qu'il allait ramasser les piécettes tombées des poches des hommes n'ayant su se contenter de ce qu'ils avaient.
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 C’est ma faute si je suis pas comme vous ? Si ça m’ennuie vos soirées qui s’arrêtent jamais, vos histoires anciennes qu’on connaît par cœur, vos beuveries à la guitare. Cette vie sur les routes, comme des lépreux dont personne ne veut.  
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Lourdes, je l'aimais pour ce qu'elle montrait de l'âme humaine, concentrée en un endroit, à un moment. C'était une sacrée peinture, pleine de couleurs et de vie. C'était fauve, un vrai ramassis de chocs, d'élans et d'arrêts, Lourdes, à cette période de l'année. d'ailleurs, cette ville, je pouvais l'imaginer qu'en été avec ses supermarchés du culte emplis de figurines à la pelle, de chapelets en toc, de bidons d'eau bénite et d'icônes dorées. Son coeur, c'était une calculette, que je me disais en parcourant ses rues. Lourdes, c'était la cour des miracles, un parvis de la misère humaine, avec les faibles et les touristes, ceux qui se distraient et pour qui tout va encore bien et ceux qui ont plus qu'à espérer parce que ça va déjà mal. (p. 114)
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