AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Charles Aubert (184)


Le lendemain du jour où elle a pris l'avion, j'ai commencé à ressentir des difficultés à me lever le matin. Ensuite tout s'est enchaîné, avec cette impression de faire de l'apnée dans le tambour d'une machine à laver. Le programme essorage a duré plus d'une année.
Commenter  J’apprécie          230
Entre deux offices, je rentrais dans une église. Je m'asseyais sur un banc. Je m'imprégnais de l'atmosphère. Les lumières des vitraux, les parfums de myrrhe, l'air plus épais, plus enveloppant, le silence surtout. (...) Plus tard, je me levais à peine plus léger et plongeais à nouveau dans la rumeur de la rue comme dans une rivière en crue.
Commenter  J’apprécie          200
Vieux Bob disait parfois que j'étais un décroissant, comme lui, un de ces gars qui ne croient plus au progrès, qui rejettent l'idée même de consommation, et méprisent plus que tout la course à la réussite sociale. J'avais peut-être en apparence quelques points communs avec les décroissants, mais aucune prise de conscience, aucun choix politique, aucune volonté de sauver la planète n'était à l'origine de ma décision de vivre dans une cabane. Simplement une grande fatigue causée par un ras-le-bol de l'humanité qui s'était carambolée avec une cruelle désillusion sentimentale. Je me sentais ainsi plus proche d'un misanthrope ou d'un amoureux déçu que d'un militant altermondialiste.
Commenter  J’apprécie          202
Mettre des mots sur des maux. On lisait ça dans toutes les revues de psychologie. Tout le monde s'évertuait à vous faire cracher le morceau, vous encourageait à déballer votre intimité.
Commenter  J’apprécie          190
J'aimais beaucoup les couleurs saturées qui arrivaient avec l'orage. C'était comme si la vie gagnait en intensité. De mémoire, il n'y avait que les orages et l'amour pour donner cette sensation-là. Mais je n'étais plus vraiment sûr en ce qui concerne l'amour.
Commenter  J’apprécie          180
Je prenais les chemins les uns après les autres. Je les connaissais par coeur. Je longeais les lagunes, le canal. Je suivais la côte. J'étais parti vers l'ouest. On part toujours vers l'ouest.
Vers là où le soleil se meurt.
Commenter  J’apprécie          170
Bautista se tenait le buste bien droit, les mains posées l'une sur l'autre sur le plateau de son bureau comme Giscard s'apprêtant à dire au revoir aux Français en mai 1981.
Commenter  J’apprécie          170
Devant lui, l'étang bourbeux avait pris des teintes inattendues. Un mélange de sirop d'orgeat et de curaçao, relevé sur la crête des herbiers d'un zeste de citron vert.
Commenter  J’apprécie          170
Il était important de se laver les mains pour se débarrasser de la poussière du monde extérieur.
Commenter  J’apprécie          170
Entre l’exploitation d’Alex et ma cabane, la route longeait les étangs et la mer. Ce paysage était invraisemblable, je n’arrivais pas à m’en lasser. De l’eau partout et un ciel très haut, très bleu. Ces jeux de miroirs et ces espaces infinis donnaient une impression de vertige. Il fallait juste fermer les yeux sur les stations balnéaires, les bases de loisirs et les villages-vacances qui parsemaient le littoral et venaient rappeler la vulgarité des hommes. Mais hors-saison, ils étaient laissés à l’abandon et livrés au vent et au sable. La nature reprenait ses droits. Le décor, une certaine élégance.
Commenter  J’apprécie          170
La chaise longue qui trônait sous la véranda me tendait les bras et je ne me sentais pas d'humeur à résister longtemps à pareille invitation.
Commenter  J’apprécie          160
Depuis quelques jours, ils ne parlaient plus de canicule à la radio, car les nuits s'étaient légèrement rafraîchies, mais dans la journée, le soleil continuait de crépiter comme une ligne à haute tension et je ressentais toujours la même impression entêtante de désagrégation.
Commenter  J’apprécie          150
Malkovitch a croisé ses mains sur sa tête comme s'il s'apprêtait à traverser une rivière. Vu la grimace qu'il faisait, ce devait être un torrent de haute montagne.
Commenter  J’apprécie          150
Cindy est arrivée. Talons hauts, jupe cintrée, bustier rouge cerise, une rose dans les cheveux. Elle sortait tout droit d'un film de gangsters des années quarante ou plutôt d'un dessin animé de Tex Avery.
Commenter  J’apprécie          150
Malkovitch m'a examiné de la tête aux pieds avec un air presque condescendant, comme si j'étais un intrus, une anomalie dans sa vie, une tache de cambouis sur une robe de mariée.
Commenter  J’apprécie          150
Je connaissais Lizzie à peine plus d'une année et j'avais déjà été assommé, attaché, baillonné. (...)
Je pensais à tous ces gens qui se plaignaient de la lenteur de leurs vies, de l'immobilité des choses autour d'eux.
Commenter  J’apprécie          150
C'était tous des pensionnaires de L'ESAT, des inadaptés, des déficients en je ne sais quoi, des "pas exactement comme les autres". On les présentait souvent par le nom de leur anomalie chromosomique ou de la pathologie qu'ils avaient développée.
Commenter  J’apprécie          152
Quand Isadora Muntaner est entrée, Lizzie s'est levée d'un bond. Elle m'a jeté un long regard glacé. J'ai eu la sensation d'être propulsé d'un seul coup en short de bain sur une banquise balayée par le blizzard.
Commenter  J’apprécie          150
Je me vantais d'avoir eu le courage de tout quitter pour mener une existence plus simple. Je crachais sur le côté factice et absurde du quotidien qu'on nous proposait mais la vérité n'était-elle pas plutôt que j'avais tout simplement peur de vivre ? Je m'étais planqué dans une cabane au bord d'un étang en pensant que c'était la meilleure chose à faire, s'anesthésier avec la beauté de la nature, emplir ses oreilles de silence, se saouler de solitude.
Commenter  J’apprécie          150
Le vent est tombé avec le jour qui faiblissait. L'étang était devenu aussi lisse et sombre qu'une étoffe de soie. A chaque coup de pagaie, l'étrave du kayak déchirait la surface comme un gigantesque ciseau.
Commenter  J’apprécie          152



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Charles Aubert (487)Voir plus

Quiz Voir plus

L'Allemagne à la portée de tous

J'ai un chien loup ou

berger teuton
berger germain
berger d'outre Rhin
berger allemand

10 questions
70 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}