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Citation de enkidu_


Quand les contingences du quotidien étouffent l'idéal, quand on a les idées obscurcies par tout ce qu'il faut faire pour rester vivant, debout, à peu près présentable, à peu près séduisant, on ne veut plus changer le monde, créer des communautés d'amours ouatées, sensuelles et fusionnantes, créer des espaces de marbre blanc devant la mer pour y lire et y écrire de la poésie, il ne reste que des revendications aussi faibles que : Nous sommes en terrasse.

Les journalistes ont une responsabilité dans ce néant spirituel qui a suivi les attentats, dans la faiblesse de la réplique. Beaucoup se croient obligés de tout passer au tamis de leurs petites valeurs molles. Ils n'aiment pas la réussite, la différence, les mécontemporains. Tout, avec eux, est comme ça, donc pour eux la réponse aux attentats c'est Nous sommes en terrasse, ils ne changent rien à leur grille de lecture, et surtout pas d'amalgame. C'est à peu près tout ce que les Français ont pu lire et entendre dans leurs médias après les massacres.

On peut bien sûr considérer que la terrasse, le concert, le supermarché casher représentent la liberté. Qu'en s'y attaquant, on attaque la joie et la douceur, la légèreté, l'art, le libre choix religieux, le libre choix des modes de vie. Encore que la liberté soit toute symbolique ; celle du smicard n'a pas grand-chose à voir avec celle du riche, même si le smicard comme le riche ont de quoi passer une heure à la terrasse d'un café.
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