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EAN : 9782221192740
144 pages
Robert Laffont (23/03/2017)
3.57/5   7 notes
Résumé :
Contre les théoriciens du déclin, l'auteur, pourfendeur des idées en vogue, à droite comme à gauche, témoigne du désarroi et des espoirs de la jeune génération qu'il appelle à se dépasser dans ce « manifeste pour l'ambition ».
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Si vous ne connaissez pas Charles Consigny, c'est que vous n'avez jamais écouté l'émission « Les Grandes Gueules » sur RMC. C'est un programme radiophonique où les intervenants débattent de tous les sujets d'actualité. Il y officie depuis quelques années en tant que chroniqueur. de par mon métier, je suis amené à beaucoup rouler et par conséquent à être client de ces radios. Au premier contact, Charles Consigny m'est apparu, comme à tous, comme un petit jeune, bobo, hautain et provocateur. Puis, même si je ne suis pas tout à fait du même bord politique et social que lui, au fil du temps, j'ai commencé à savourer ses apparitions.

Je me faisais donc une joie de découvrir cet essai. Dans celui-ci, il y traite de plusieurs thèmes. Dans certains chapitres, il parle bien sûr de la politique et des médias qui semblent vraiment le passionner. Il analyse sans prendre totalement parti, la situation actuelle des forces en présence (l'élection présidentielle n'avait pas encore donné son verdict). Il défend ses convictions avec ardeur. Je ne suis pas tout le temps d'accord avec lui (loin s'en faut) mais ce que j'apprécie chez Charles Consigny, c'est que ses discours sont toujours réfléchis. Il n'est pas bêtement dans l'opposition mais argumente selon sa vision des choses. En effet, selon les dossiers, ses dires peuvent aussi bien être assimilés à des pensées de droite, de gauche, réformistes ou réactionnaires. Il donne juste son avis.

Mais la nouveauté dans ce livre est qu'il parle aussi de son passé, de ses passions, un peu de ses amours mais surtout…de l'âge qui le rattrape. Ce livre lui permet d'expier le temps qui passe et qui semble le traumatiser. On comprend vite qu'il a beaucoup de mal à passer à l'âge adulte avec tout ce que ça entraîne. Il est nostalgique de sa jeunesse insouciante, sans contrainte et vit très mal ses nouvelles responsabilités.

Ce petit livre a parfaitement répondu à mes attentes. J'y ai trouvé des réflexions intelligentes sur le monde d'aujourd'hui et pour une fois énoncées par une personne de moins de trente ans. Il m'a permis aussi d'en connaître un peu plus sur cet ex-jeune devenu grand. Il ne prétend pas avoir la science infuse (même si son ton le laisse parfois croire à la radio) mais donne juste sa version des faits et son analyse pleines de bon sens.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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C'est le deuxième livre que je lis de cet auteur et j'ai même préféré celui-ci par rapport au précédent.
Consigny fait un bilan de sa vie de trentenaire sur ses amis, ses études, son travail, ses souvenirs d'enfance où l'on sent bien qu'il y a une pointe de regret de son âge tendre dans lequel il reviendrait bien pour en profiter encore plus et apprécier pleinement ces moments passés. Il parle également de la politique, des politiciens surtout de Sarkozy pour lequel il avait voté, de ses études de droit afin de devenir avocat. Il a raté par deux fois le diplôme, la troisième fois étant la bonne et c'est tant mieux pour lui car il explique qu'il veut exercer cette profession dont il résume les raisons dans son livre et aucun autre métier.
On y retrouve bien là la verve de ce Charles, on lit et en même temps, c'est comme si il était devant nous en train de parler. Il a toujours cette personnalité fort attendrissante et on a toujours envie de le prendre dans ses bras afin de lui donner de la chaleur, des câlins et notre soutien.

Lu en mars 2019 / Mauvais esprit (Robert Laffont)
Prix 14 €.
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Dès les premières pages, j'ai retrouvé l'univers mélancolique que Charles Consigny avait développé dans son précédent livre, ainsi que sa personnalité emplie d'un charme désarmant, à la fois nostalgique et agaçante.

Les formules sont souvent à la limite de tomber à plat, mais pour une raison inexplicable le charme opère et, au lieu d'être ridicule, ce texte est touchant de tendresse, en dépit des certitudes politiques assez insupportables dont l'auteur nous gratifie.

Ses analyses politiques sont tantôt originales, tantôt superficielles. Je préfère quand Charles Consigny parle de son existence plutôt que des élections...

Néanmoins, sa critique du quinquennat d'Hollande, où la gauche a loupé la possibilité de mener une grande politique sociale pour préférer lancer des mesurettes administratives inapplicables est plutôt juste.
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critiques presse (1)
LePoint
28 mars 2017
Je m'évade, je m'explique* (éditions Robert Laffont) exprime le désarroi d'une génération qui n'a plus le droit de croire dans ses rêves.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Fillon, si tant est qu'il survive à l'affaire Pénélope, ne peut plus jouer le libéralisme et la modernité contre l'administrativisme archaïque de l'adversaire historique de la droite. La ligne qui lui permettrait de l'emporter était celle de la civilisation. Être le candidat qui affirme et défend la civilisation judéo-chrétienne contre les assauts de l'islam politique, de l'Amérique hégémonique, et de la Russie impérialiste. Cela impliquait une laïcité « à deux vitesses », prenant en compte la prévalence millénaire de la chrétienté dans l'identité de la France, ce que le candidat des Républicains n'avait pas tellement hésité à mettre en avant durant la primaire. Mais cela impliquait aussi d'être pro-européen et d'être plus fort sur la scène internationale. Or Fillon ne manifestait guère de goût pour l'Union européenne et avait dérouté les observateurs avec des prises de position froides comme la steppe sur le dossier syrien : à l'entendre, il aurait fallu excuser tous les auteurs d'exactions sur place au nom d'une résolution pragmatique de cette guerre. Les droits de l'homme repasseraient, et d'ailleurs il avait aussi proposé de se délier de la Cour européenne les protégeant, parce qu'elle avait eu l'imprudence d'ordonner la retranscription à l'état civil français de la filiation des enfants nés par GPA à l'étranger – il ne fallait pas fâcher La Manif pour tous !

Si l'on laisse de côté ces errements, il était certain que tant que les socialistes continueraient de fermer les yeux sur la progression du salafisme partout dans le pays, de demander qu'on fasse entrer la Turquie dans l'Europe, qu'on indemnise les arrière-arrière-petits-enfants des victimes de la guerre d'Algérie, qu'on interdise les crèches à Noël, qu'on débaptise les jours fériés, qu'on en crée d'autres pour les fêtes musulmanes, François Fillon, qui était peut-être le plus à droite de tous les Républicains, avait de beaux jours de campagne devant lui et pouvait déborder sérieusement Marine Le Pen sur le terrain identitaire, c'est-à-dire sur le terrain reptilien, sur l'angoisse de fond, sur l'inconscient des électeurs.

Ce plan, pour être payant dans les urnes, n'en est pas moins excluant : le candidat ne s'adressait pas aux musulmans ni aux jeunes, ni aux homos ni aux pauvres, pas vraiment aux femmes. Il pourra objecter que, cherchant à relever la France tout entière, son programme concerne en réalité tous ses citoyens ; mais son attitude personnelle, cette distance qu'il mettait entre le monde et lui, donnait le sentiment d'un homme indifférent au sort de ceux qui n'étaient pas exactement ses semblables.
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Quand Michel Houellebecq a fait paraître Soumission, un texte superbe, Zemmour m'a dit qu'il regrettait de ne pas avoir écrit lui-même ce livre plus tôt, car il en avait eu l'idée. Comme s'il suffisait d'avoir l'idée ! J'étais étonné qu'un homme aussi lettré n'envisageât pas la part de magie qu'il y avait dans le roman de Houellebecq, cette lumière inexplicable qui parcourt les chefs-d'œuvre. « Qui sait le plus doute le plus », dit l'adage, et Zemmour ne doute pas de lui-même. Cette assurance lui aura toutefois permis de boxer sans relâche un politiquement correct qui, jusqu'à lui, régnait sans partage sur les ondes françaises ; de porter une contradiction exigeante aux abonnés des plateaux de télévision qui, jusqu'à lui, pouvaient y dérouler leur péroraison sans la voir contestée, mise en doute, éclairée depuis un autre angle que le leur ; de rire au nez des nantis de la culture, qui prétendaient, gorgés de subventions et de bons sentiments, dire le bien et le mal par prêches audiovisuels.

Éric Zemmour est un mousquetaire de l'éditorial parmi les plus talentueux. Cependant, le bout de sa pensée, la mise en musique de son programme, c'est la guerre civile avec les musulmans, l'abandon de l'universalisme français par la déconsidération publique des étrangers, et même la fin de la grandeur française en général, car celle-ci n'est possible, à l'heure des pays-continents, qu'au sein d'une Europe forte dont la France peut partager le leadership avec l'Allemagne. Éric Zemmour affirme souvent que ce n'est pas la construction européenne qui a apporté la paix, mais que c'est la paix qui a permis la construction européenne. Puisse l'avenir lui donner raison, à l'heure de la déconstruction européenne ! Il semble pourtant que la tension qui monte entre les différentes puissances du monde soit le fruit de raidissements politiques (Trump, Brexit, défaite de Renzi en Italie, montée du Front national en France, extrême droite aux portes du pouvoir en Autriche, au pouvoir en Hongrie), et que le lent et patient travail d'édification de relations politiques apaisées permettait, ces dernières années, une cohabitation cordiale entre les plus importants pays de la planète.
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Quand les contingences du quotidien étouffent l'idéal, quand on a les idées obscurcies par tout ce qu'il faut faire pour rester vivant, debout, à peu près présentable, à peu près séduisant, on ne veut plus changer le monde, créer des communautés d'amours ouatées, sensuelles et fusionnantes, créer des espaces de marbre blanc devant la mer pour y lire et y écrire de la poésie, il ne reste que des revendications aussi faibles que : Nous sommes en terrasse.

Les journalistes ont une responsabilité dans ce néant spirituel qui a suivi les attentats, dans la faiblesse de la réplique. Beaucoup se croient obligés de tout passer au tamis de leurs petites valeurs molles. Ils n'aiment pas la réussite, la différence, les mécontemporains. Tout, avec eux, est comme ça, donc pour eux la réponse aux attentats c'est Nous sommes en terrasse, ils ne changent rien à leur grille de lecture, et surtout pas d'amalgame. C'est à peu près tout ce que les Français ont pu lire et entendre dans leurs médias après les massacres.

On peut bien sûr considérer que la terrasse, le concert, le supermarché casher représentent la liberté. Qu'en s'y attaquant, on attaque la joie et la douceur, la légèreté, l'art, le libre choix religieux, le libre choix des modes de vie. Encore que la liberté soit toute symbolique ; celle du smicard n'a pas grand-chose à voir avec celle du riche, même si le smicard comme le riche ont de quoi passer une heure à la terrasse d'un café.
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[Sarko] me tend une boîte de chocolats dans laquelle je pioche. Il dit : « C’est bon hein ? C’est bon parce qu’y a du sel. C’est bon parce qu’y a du sel dedans. »
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Page 69 :
Le monde est gouverné par l'intérêt personnel.
Friedrich Von Schiller.
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