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Citation de coco4649


La ville du massacre


Extrait 5

Sauvage et fou tu te glisses dans un grenier
Et tu restes figé tout seul dans les ténèbres,
Sens-tu qu’autour de toi la peur mortelle flotte encore,
Un battement d’ailes noires et froides ?
Et le gel prend à la racine des cheveux,
Ici et là dans chaque trou obscur
Vois tous ces yeux muets qui s’ouvrent
Ce sont les âmes des victimes qui regardent,
Ames errantes, exilées,
Qui dans une encoignure, ici, toutes ensemble
Se sont blotties épouvantées et qui se taisent.
Ici les débusqua le tranchant de la hache
Et vint, pour les contempler un instant
Et pour sceller une dernière fois sous leurs paupières
Le reflet de leur propre fin,
Toute la peur de leur vie misérable ;
Et les voici tremblantes, colombes vouées à l’hécatombe,
Pelotonnées l’une sur l’autre sous le toit,
Qui te regardent longuement avec leurs yeux muets
Qui n’exigent de toi et sans voix ne requièrent rien,
Proférant silencieusement l’ancienne question
Qui n’a jamais encore atteint le ciel
Et jamais jusqu’au ciel ne pourra parvenir,
Que « Pourquoi ? », encore, « pourquoi ? »


//Chaïm-Nahman Bialik (1873 – 1934)
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