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3.14/5 (sur 11 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Étienne , le 15/05/1860
Mort(e) à : Menton , le 18/03/1919
Biographie :

Charles Morice est un écrivain, poète et essayiste.

Reçu bachelier en 1878, il commence des études de droit. Ses activités de journaliste vont l'amener à s'intéresser à la littérature de son époque, à fréquenter les cénacles, à écrire dans les revues. Il publie des poèmes dans "La Vie moderne", "La Vogue", des articles et ses premiers essais critiques.

Ses écrits ont commencé à attirer l'attention du milieu littéraire. Son essai "La Littérature de tout à l'heure" (1889) le rend célèbre.

En mai 1896 il épouse Élisabeth Fournier de Saint-Maur, veuve du comte Joseph Vien et mère d'une Gabrielle (1886-1890), dite By, qui sous le pseudonyme de Marie Jade deviendra romancière.

En octobre 1896 il s'installe à Bruxelles avec sa femme. Il donne des conférences, publie des articles dans les journaux. De 1899 à 1901, il enseigne à l'Université nouvelle de Bruxelles. En 1901 il est de retour à Paris. Il sera secrétaire de Rodin et collaborera à son livre "Les Cathédrales".

Écrivain et poète, engagé dans l'aventure du Symbolisme, Morice était aussi un ami de Paul Gauguin. Il fit la connaissance de Gauguin dans l'atelier du peintre Armand Seguin où il accompagnait sa belle-fille By, dont le peintre faisait le portrait en 1893. Seguin était un élève de Gauguin qui lui rendait souvent visite et qui rencontra ainsi Morice. Quand Gauguin entreprit d'écrire la relation de son premier séjour à Tahiti, peu confiant dans ses qualités d'écrivain, il demanda à Morice, alors à Bruxelles, de réviser le manuscrit de "Noa Noa". Morice s'acquitta de cette tâche et publia le texte révisé dans "La Revue blanche".

Lorsque Gauguin meurt en 1903, Morice lui rend hommage dans "Le Mercure" et il publiera à la fin de sa vie un ouvrage, qui est l'une des premières biographies à lui être consacrée.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
En art, il n’y a que révolutionnaires ou plagiaires. Paul Gauguin
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J'essayais de travailler : notes et croquis de toutes sortes.

Mais le paysage, avec ses couleurs franches, violentes, m'éblouissait, m'aveuglait. J'étais toujours incertain, je cherchais, je cherchais...

C'était si simple pourtant, de peindre comme je voyais, de mettre sans tant de calcul, un rouge près d'un bleu ! Dans les ruisseaux, au bord de la mer, des formes dorées m'enchantaient : pourquoi hésitais-je à faire couler sur ma toile toute cette joie de soleil ?

Ah ! vieilles routines d'Europe ! timidités d'expression de races dégénérées !
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Il est certain que l'impressionnisme fut, dans sa nouveauté, pour la peinture, une délivrance. Quelle exaltation s'empara des peintres, quand enfin le soleil se leva pour eux, quand enfin ils virent, ils eurent l'audace et la joie de voir « le spectacle des choses éclairé par l'action solaire ! ». Avec quelle bravoure ils menèrent les grands combats, ces expositions que les critiques officiels qualifiaient d'exhibitions de caricatures prétentieuses et qui resteront de glorieuses dates dans l'histoire de l'art français au XIXe siècle.
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Il nous a paru qu'avant d'initier le lecteur à l'aride se servir des musées, il convenait de lui dire tout d'abord ce qu'ils sont.
Des lieux admirables d'irrémédiable désordre. Des assemblages d'objets dont la destination initiale, toujours intéressante et souvent utile à connaître, est négligée, dissimulée, démentie et effacée par cette destitution de personnalité qui résulte de la mise générale à l'alignement et celte unique atmosphère commune que des génies très différents ne respirent pas tous avec le même bonheur.
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Et c'est ainsi que l'artiste invente ; idéaliste ou réaliste, c'est toujours dans les entrailles de la Nature qu'il faut qu'il plonge pour y voir ce qu'avant lui personne n avait vu et ce que lui seul y peut voir. Car la Nature, telle que l'artiste la voit, n'existe que pour lui, sinon en lui seulement.
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Mais cette beauté ne se communique point aux inattentifs ; elle n'est point « plaisante » puisqu'elle est « neuve», puisqu'elle n'est pas encore — dût-elle jamais l'être ! — une familière idole de la foule ; puisque, pour comprendre cette révélation, il faut d'abord écarter toute préférence d'habitude ou d'éducation. Sa simplicité même rebute le grand nombre, car elle n'est qu'un glorieux effort de dessiner par ses nuances, de préciser par ses harmonies les plus intimes, les plus proches (spéciales et c'est dire, pour la majorité des hommes, les plus lointaines) l'Idée. — Avec un poète tel que celui-ci, absolu, — ou maudit, comme il dirait lui-même, — tout beau premier lecteur, s'il veut jouir pleinement de l'œuvre, ne doit pas rêver de l'entreprendre au hasard et tout de suite : à qui vient des brutalités de midi les douceurs du clair-obscur sont des ténèbres, et comment pourraient des oreilles assourdies par de confuses clameurs entendre une gamme mineure? Il faut l'interruption des soucis bruyants, le silence, les paupières baissées, — une initiation, pour peu à peu se faire à l'atmosphère du poème, apprendre à ne rien perdre des détails afin de saisir l'ensemble et bientôt se complaire avec l'extraordinaire artiste aux surprises successives de suggestives méprises.
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Combien n'avons-nous pas souvent à déplorer l'ignorance où nous sommes des circonstances capitales de la carrière d'un artiste ou d'un poète! Leur vie expliquerait leurs ouvrages, nous le sentons, et nous ne pouvons pardonner aux historiens sans scrupules dont la légèreté ou la mauvaise foi ont accrédité, à propos des génies qui nous sont le Plus chers, telles légendes dont le mensonge complique et fausse l'interprétation des plus précieuses œuvres.
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Charles Morice
Par la vallée du Punaru — la grande fissure qui divise Tahiti en deux parts — on parvient au plateau de Tamanoü. De là, on peut voir le Diadème, l’oroféna, l’Aroraï, — le centre de l’Île.

On m’en avait parlé bien souvent comme d’un lieu merveilleux, et je formai le projet d’aller, seul, y passer quelques jours.

— Mais, la nuit, que feras-tu ?

— Tu seras tourmenté par les Tupapaüs !

— Il n’est pas bon d’aller déranger les Esprits de la montagne… Il faut que tu sois fou !

Je l’étais probablement, en effet, car cette inquiète sollicitude de mes amis tahitiens ne faisait que surexciter ma curiosité.

Avant l’aube, une nuit, je m’orientai donc vers l’Aroraï.

Près de deux heures durant, je pus suivre un sentier qui longeait la rivière île Punaru. Mais ensuite je fus, å plusieurs reprises, oblige de traverser la rivière. De chaque côté, les murailles de la montagne s’éleva lent, toutes droites, appuyées jusqu’au milieu de l’eau, comme sur des ? contre-forts, sur d’énormes quartiers de rochers.

Force me fut, en définitive, de continuer mon voyage en pleine rivière. J’avais de l’eau tantôt jusqu’aux genoux, tantôt jusqu’aux épaules.

Entre les deux murailles, qui, d’en bas, m’apparaissaient étonnamment hautes et très resserrées à leur sommet, le soleil, en plein jour, pointait à peine. À midi, dans le ciel ardemment bleu, je distinguais le scintillement des étoiles.

Vers cinq heures, le jour baissant, je commençais à me préoccuper de rendrait où je passerais la nuit, quand j’aperçus, à droite, un hectare de terrain presque plat, où poussaient pêle-mêle les fougères, les bananiers sauvages et les bouraos. J’eus la chance de trouver quelques bananes mûres. À la hâte, je fis un feu de bois pour les cuire et ce fut mon repas.

Puis, tant bien que mal, au pied d’un arbre sur les basses branches duquel j’avais entrelacé des feuilles de bananier pour m’abriter en cas de pluie, je me couchai.

Il faisait froid et ma traversée dans l’eau me laissait grelottant.

Je dormis mal.

Mais je savais que l’aube ne tarderait pas et que je n’avais rien à craindre des hommes ni des animaux. Il n’y a ni carnassiers ni reptiles, à Tahiti. Les seuls « fauves » de l’île sont des porcs qui, lâchés dans la forêt, s’y sont multipliés en pleine sauvagerie. Tout au plus pouvais-je craindre qu’ils vinssent m’écorcher les jambes ; je passai à mon poignet la corde de ma hache.

La nuit était profonde. Impossible de rien distinguer, sauf, tout près de ma tête, une sorte de poussière phosphorescente qui m’intriguait singulièrement. Je souris en pensant aux contes des Maories sur les Tupapaüs ; ces esprits méchants qui s’éveillent avec les ténèbres pour tourmenter les hommes endormis. Leur capitale est au cœur de la montagne, que la forêt environne d’éternelles ombres. Là, ils pullulent, et leurs légions s’accroissent sans cesse des esprits de tous les morts.

Malheur au vivant qui se risque dans les lieux infestés par les démons !…

Et j’étais ce téméraire.

Aussi mes rêves furent-ils assez agités.

J’ai su. depuis, que cette poussière lumineuse émane de petits champignons d’une espèce particulière ; ils poussent, dans les endroits humides, sur les branches mortes, comme celles qui m’avaient servi à faire du feu.

Le lendemain, au petit jour, je me remettais en route.

La rivière de plus en plus accidentée, ruisseau, torrent, cascade, dessinait des sinuosité étrangement capricieuses et semblait parfois revenir sur elle-même. Le sentier me manquait sans cesse et c’était souvent des mains qu’il fallait m’aider pour avancer, passant de branche en branche à la force des poignets en touchant à peine et rarement le sol.

Du fond de l’eau, des écrevisses d’une taille extraordinaire me regardaient, semblant me dire : Que viens tu faire ici ? — et des anguilles séculaires fuyaient à mon approche.

Tout à coup, à un détour brusque, j’aperçus, dressée contre la paroi du rocher qu’elle caressait, plutôt qu’elle ne s’y retenait, des deux mains, une jeune fille, nue. Elle buvait à une source qui jaillissait silencieusement de très haut dans les pierres. Quant elle eut fini de boire, lâchant le rocher, elle prit de l’eau dans ses mains, et se la fit couler entre les seins. Puis — je n’avais pourtant fait aucun bruit — comme une antilope peureuse qui, d’instinct, devine, évente l’étranger, elle pencha la tête, scrutant le fourré où je me tenais immobile. Mon regard ne rencontra pas le sien. À peine m’eut-elle aperçu qu’aussitôt elle plongea, en criant ce mot :

— Taëhaë (féroce) !

Précipitamment je regardai dans la rivière : personne, rien — qu’une énorme anguille qui serpentait entre les petits cailloux du fond.

Non sans difficulté ni fatigue, je parvins enfin tout près de l’Aroraï, le sommet de l’Ile, la montagne formidable et sacrée.

C’était le soir, la lune se levait, et, en la regardant qui enveloppait mollement de ses lueurs légères le front rude du mont, je me rappelai la fameuse légende :

Paraü Him Téfatou (Hina disait à Téfatou)…
la légende très ancienne que les jeunes filles récitent volontiers, le soir, à la veillée, et à laquelle pour théâtre elles assignent le lieu même ou j’étais.

Et je crus voir :

Une tête puissante d’homme divin, la tête du héros à qui la Nature a conféré l’orgueil conscient de toutes ses forces, un glorieux visage de géant, brisent les dernières lignes de l’horizon, et comme au seuil du monde ; une femme caressante et faible saisit doucement le Dieu aux cheveux et lui parle :

— Faites revivre l’homme quand il sera mort…

Et les lèvres courroucées, mais non cruelles, du Dieu vont s’ouvrir pour répondre :

— L’homme mourra.
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Or, personne, quand le Louvre fut construit, ne se doutait qu'un jour ce palais des rois deviendrait celui des artistes, et l'histoire de cette transformation — dont plus loin on trouvera un résumé rapide — a le hasard pour principal auteur. Quant à l'enrichissement de ce lieu de paix et de splendeur, la violence en fut pour une grande part le principal acteur, et c'est par des chemins noyés de sang et de larmes que beaucoup des merveilles assemblées dans cette retraite dorée y sont parvenues.
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Mais on reproche aux Poètes de l'heure actuelle je ne sais quelle spéciale obscurité, un goût hors nature pour la nuit du style. Qu'il suffise de demander à nos critiques si nous sommes seuls comptables du tort que nous avons — soit supposé — de nous complaire dans ces ténèbres formelles? si elles ne s'exagèrent pas à la comparaison des tristes limpidités qui font la fortune de Tel et Tel? s'il n'y aurait pas de la noblesse en ce parti pris — supposé encore qu'il y ait parti pris — d'éviter la faveur des gens qui fêtent tant d'odieuses turpitudes? et enfin si le tort principal ne serait pas à la date où sont nés les nouveaux poètes ?
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