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Citations de Charles Morice (33)


Je vois l'artiste, devant cet être, s'efforçant de lui dérober ses secrets. Je le vois contemplant cette enfant énigmatique et pourtant nue dans son âme comme dans son corps, malgré, non pas aucune ruse, mais l'extrême mobilité de sa fantaisie qui précipite et brouille perpétuellement le kaléidoscope de ses pensées, unité nuancée d'une succession de contradictoires caprices qu'on croirait simultanés, tant des uns aux autres le passages est rapide. Je le vois poursuivant sa passionnante chasse au mystère et faisant parler le silence. Il sent peser sur cette jeune vivante l'ombre du vieux passé. Il cherche dans ce visage, où la chaleur du sang permet à peine aux souvenirs personnels de s'inscrire, les traces de cet insondable passé que la fécondité de la terre n'a pas permis aux aïeux de Téhura de fixer sur le sol par de durables monuments : car les végétaux ont lentement et sûrement repris à la pierre, dont le domaine est dans la nuit de la terre, la surface du sol qui leur appartient.
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Soumettre l'oeuvre à une dominante, c'est lui donner une âme, lui insuffler de la vie: c'est créer.
Que le procédé ne soit pas nouveau, que tous les grands artistes décorateurs l'aient employé, que Puvis de Chavannes, avant Gauguin et ses élèves, et avant Cézanne, l'ait appliqué au tableau de chevalet, Odilon Redon, à la lithographie, c'est vrai. Mais Gauguin, de qui l'admiration pour les primitifs et le respect pour Puvis et Redon ne se sont jamais démentis, n'a pas dit, en reprenant ce procédé, qu'il prétendit apporter une nouveauté. Seulement, il se l'est approprié par des audaces et des harmonies personnelles; surtout il l'opposait au pur mélange optique des couleurs, où se confinaient les impressionnistes, esclaves de la vision sensorielle qui laissaient leur esprit en vacance.
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La religion de Carrière, c'est le culte de l'humanité consciente de sa propre nature et consciemment obéissante aux lois de la nature universelle ce culte, le substrat éternel de toutes les religions précises. Le polythéisme et le christianisme s'y rencontrent dans ce qu'ils ont d'essentiel et de vrai. La science y peut conclure avec eux la désirable alliance. Ils en renaîtront, sous des formes imprévues et qui sont le secret des siècles.
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L'amour des formes extérieures de la nature est le moyen de compréhension que la nature m'impose,
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Les formes, a écrit Carrière, qui ne sont pas par elles-mêmes, mais par leurs multiples rapports, tout, dans un lointain recul, nous rejoint par de subtils passages tout est une confidence qui répond à mes aveux, et mon travail est de foi et d'admiration.
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Carrière a lentement fait sa propre découverte, il a passé par tous les degrés, sans en excepter un seul, pour s'initier à sa vérité personnelle, et cet esprit, de ceux en qui la voix de la nature devait retentir de ses timbres les plus clairs, procéda, comme la nature, par des conquêtes patiemment obtenues, par des passages docilement suivis et jamais interrompus.
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D'abord l'art, en toutes ses manifestations, est essentiellement « l'aspect en beauté » des idées religieuses d'une race et d'une époque vivantes.
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Qu'il me soit permis, sans prétendre clore par une simple lettre une discussion à l'objet do laquelle je consacre tout un livre, de défendre contre les sévérités de M. Anatole France les tentatives et les tendances de la génération nouvelle, d'indiquer sommairement ce qu'il y a de très sincère et de très grave sous tant d'audaces, d'obscurités, voire d'excentricités, et comment la logique même de notre histoire littéraire devait amener l'évolution actuelle.
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L'avenir est dans le présent, il est dans le passé. C'est nous qui le faisons; s'il est mauvais, ce sera de notre faute. Mais je n'en désespère pas. Je m'aperçois que je n'ai pas dit la centième partie de ce que je voulais dire. Je voulais, par exemple, essayer d'indiquer les conditions nouvelles que la démocratie et l'industrie feront à l'art de demain. Je me figure que ces conditions seront très supportables. Ce sera le sujet d'une prochaine lettre.
Veuillez agréer, etc.
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Mais recherchons, je le veux bien, la part d'invention do Rodin ; seulement, sur ce mot : "Invention" évitons de nous tromper. Rodin lui-même se défend de jamais inventer. A ses propres yeux, sa seule gloire est de mériter ce titre que les admirateurs de Giotto lui donnèrent : Disciple de la Nature. Or, c'est tout juste dans la proportion de sa docilité, de sa fidélité, que le disciple de "la Nature" est inventeur. Inventer, ce n'est pas faire quelque chose avec rien, c'est produire à la lumière la merveille qui, cachée dans les ténèbres de la matière ou de l'esprit, était jusqu'alors comme si elle n'était pas.
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L'oeuvre de Rodin est une œuvre, à la fois, de révolte et de piété.
Révolte sereine et piété ardente.
Il s'est affranchi, il a libéré son art de mille sujétions, artificielles, mais très fortes, qui représentent, par une transposition rigoureusement exacte, la correspondance du mensonge social au mensonge académique.
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Bien que, parmi les grandes indications que Gauguin a données de son désir, plusieurs aient droit au rang suprême, le principe de son intervention dans la sculpture, dans la peinture, dans la céramique, dans tous les arts plastiques, nous importe Plus encore que ses chefs-d'oeuvre, parce que l'étude de ceux-ci ne sera féconde pour l'avenir que s'il a de ce principe une claire et Pleine compréhension. C'est par là que Gauguin est un maître nécessaire, et c'est donc ce principe qu'il faut définir, et tel est l'objet, telle serait — s'il en avait besoin — la justification de ce livre.
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A noter ce souci d'une « composition de maintien », détail sans importance sauf celle que lui attribuait l'artiste même, on croirait l'homme distant du créateur, chez Whistler, de toute la place d'un « personnage ». Défaut de simplicité au prix de quoi se payait la merveille d'une comédie toujours de haut goût, variée qu'elle fût du style noble à la farce, ou plutôt précaution influée de la fierté la plus pure, précaution nécessaire pour préserver de tous indignes et dangereux contacts l'essence délicate du vrai vivant ?
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