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Citations de Charles Wright (164)


Pour moi, je tiens à cette opinion, quand bien même elle ferait de moi un hérétique: les animaux ont une âme. Je refuse d'être sauvé sans les bêtes. Que ces dernières soient laissées sur le parvis de nos églises m'indispose hautement. J'aimerais qu'elles aient le droit d'entrer, qu'elles chantent avec nous la grande louange des vivants. Et si l'au-delà existe, je ne conçois pas d'y voguer sans des ânes, des vaches, des moutons, des chiens et des volées d'oiseaux.
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On ne peut vivre dans un paroxysme constant. De fait, n’est-ce-pas plutôt dans le consentement à l’humble répétition des jours, dans les épousailles avec l’ordinaire, qu’il faut rechercher les clefs du bonheur, à l’image de cette grand-mère affairée dans son potager à prélever les mauvaises herbes ?
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Je tiens de vieux moines avec lesquels j’ai vécu que plus on a de religion, moins on en parle, et que les choses de l’Esprit se manifestent toujours de façon discrète, à bas bruit.
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Tout ce que Louf écrit, il l’a d’abord vécu. Nous ne sommes pas en présence d’un théologien de salon. Il n’a d’ailleurs jamais composé de traités charpentés, systématiques. Tout chez lui est éclairé de l’intérieur. Comme son maître, saint Bernard, il parle d’expérience. Pour employer un vocabulaire technique, Louf est un phénoménologue de la vie spirituelle : il décrit comme peu l’ont fait avant lui ce qui se passe quand on prie, l’expérience de celui qui se livre à la prière.
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Ne laisse jamais aucun pouvoir empiéter sur ta conscience
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On oublie parfois que l’âme, comme le corps, a des besoins. Il est temps que je donne à la mienne un peu de beauté, de liberté, de silence, seuls breuvages capables de la désaltérer.
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La petite église romane fortifiée de Saint-Laurent est close. Dommage : une église fermée, c’est un soleil éteint, un cœur qui se refuse. On ne devrait jamais fermer la porte d’une église…Et même si les hommes légers n’y viennent jamais, encore faudrait-il la laisser ouverte afin qu’y entrent le soleil, l’oiseau blessé, le chien perdu, le fugitif et l’âme errante.
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Moi je ne savais plus très bien ce que je croyais. Des années de recherche m’avaient conduit vers ces régions du silence où tous les mots de la foi défaillent. Les pieuseries, les bondieuseries, le bla-bla spirituel mettaient mes nerfs à vif. Il n’y avait que l’amitié des pauvres et la radieuse beauté du Christ sur les vieilles icônes russes pour m’introduire au seuil de la prière silencieuse.
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Charles Wright
« Dans un pâturage à l’entrée de Saint-Paul-le-Froid, nous surprenons un vieux paysan en flagrant délit de contemplation de son troupeau, au milieu du champ, les vaches affectueuses font cercle autour de lui. Elles sont toutes venues à sa voix et saluent sa présence par des beuglements joyeux, tout en mangeant dans sa main des poignées d’herbe. En interrompant ce moment de tendresse, je pense à une lettre adressée par Rimbaud, en goguette en Suisse, à sa sœur « j’ai dormi au coeur du Tessin dans une grange solitaire où ruminait une vache osseuse qui accepta de me céder un peu de sa paille ». ...Nous avons perdu cette proximité avec les animaux qui ont disparu de nos paysages et de nos existences d’urbains. C’est une perte sans prix. Les bêtes nous humanisent. Elles éveillent en nous des trésors de tendresse. Il y a une joie divine à les côtoyer. »
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« A mon retour des Hautes-terres, la décision s’est imposée comme une évidence….
Un ordre sacerdotal de l’église ? La traversée des hautes terres m’a définitivement converti à la religion buissonnière. Pendant ce mois d’observance, ma religion , ma lithurgie, ce furent les vaches, les moutons, les arbres, les pierres et la rencontre des autres dont les visages ouvrent sur une autre scène, sur un autre monde. Les clercs n’ont pas le monopole du sacré.Ce dernier se débusque partout, notamment sur les chemins de traverse. » …
« De retour à Lyon, il nous a paru étrange de de dormir dans de lits , de prendre une douche…
De mêm jamais les mœurs qui sévissent en ville nous ont paru aussi étonnantes. Avec tous ces adultes en trottinettes, les centres ressemblaient à d’immenses nurseries qui imposaient leur dictature rigolote du fun et du sympa. Dans les journaux, on parlait sans cesse de harcèlement, mais on omettait de mentionner celui de la publicité, de la laideur, du bruit, des notifications des écrans, de la musique des ascenseurs et des mille autres dispositifs qui sollicitent continuellement l’attention. Les conversations dans les cafés ne roulaient que sur les déclarations d’Adèle Haenel et de Marion Cotillard, dont les gens guettaient les avis comme des oracles. Pour moi, la mort d’un arbre était plus triste que la déchéance d’une star…
Dans les livres, il n’y avait pas un livre où un sociologue ne se proposât de démonter la fabrique de ceci ou cela. Il y avait la fabrique de la France, des identités, de la famille, des femmes, des hommes, des chiens...Cette promotion de l’artifice m’étonnait. Il faut dire que je sortais d’un mois en compagnie des choses qui ne se fabriquent pas : la beauté, le silence, les arbres, le vent »...
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Quand je repense a ma vie, ce qui m’a rendue heureuse, c’est les gens à qui j’ai rendu service.
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La pauvreté est une voie vers la joie parce qu'elle ouvre un espace illimité d'accueil. Quand on a rien, on est obligé d'ouvrir les mains, et on se dispose ainsi à tout recevoir.
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"Vivre en obscurcissant ses traces" préconisait maître Dôgen, au XIIIe siècle. L'Imitation, deux siècles plus tard, ne dit pas autre chose: "Aimez à être inconnu et compté pour rien".
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La marche à pas lents, dans ces espaces infinis et cette grande aphonie, ne laisse pas indemne. La course des nuages dans le grand ciel, la profusion de lumière, l'herbe, le vent, et le silence, cet écho de l'ineffable, tout cela se saisit de moi et m'imprègne peu à peu. Je me sens plus léger, plus simple, plus vaste, comme si les paysages entraient en moi, m'augmentaient, et que tout mon être se dilatait. Des profondeurs, quelque chose se met à sourdre de l'intérieur, comme si une source, au-dedans, s'était descellée et qu'un flot se mettait à couler.
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L'époque a besoin d'hommes de silence, de solitude et de prière. On ne peut pas vivre indéfiniment sans orienter son regard du côté des étoiles. Des jeunes de plus en plus nombreux se détourneront de notre système en surchauffe pour aller chercher dans les altières solitudes de l'Athos ou dans les vallons cisterciens des réponses à leur soif de sens.
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Au lieu de légiférer sur l'écriture inclusive ou la fessée aux enfants, les hommes politiques feraient mieux de s'occuper des choses sérieuses, dis-je. Si j'étais président, je demanderais aux parlementaires d'établir un droit au désert. J'instituerais aussi un ministère de la Solitude, chargé de mener une politique publique de l'anachorèse. Ce vieux mot du répertoire monastique signifie solitude, mise à l'écart. Évidemment, on n'est pas tous appelés à s'exiler définitivement, comme les moines, les ermites, les reclus. Mais chacun ne tirerait-il pas profit de s'aménager régulièrement des pauses, des respirations, des suspensions ?
P. 301
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Charles Wright
Il faut bien reconnaître que, comme chrétiens, nous avons longtemps un peu empoisonné la vie des gens. Ce serait bien, maintenant, de développer une théologie du bonheur qui donne envie de vivre du Christ, de montrer que c'est vraiment quelque chose de joyeux, l'aventure chrétienne !
(conversation dans Panorama no 607, juin 2023)
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Mais est-il nécessaire de visiter les pôles pour s'offrir de l'émerveillement ? Nos fringales dépaysement, on peut les assouvir partout, y compris dans cette France de l'intérieur, dont on dédaigne souvent les trésors. Sans déprécier la démarche de ceux qui partent la chercher dans des parages lointains. je crois que l'aventure est aussi au bord du chemin.
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En écoutant les malheurs de cet hercule, je songe au vers de Baudelaire dans L'Albatros : " ses ailes de géant l'empêchent de marcher. "Clairement, cet ogre doux et humble de cœur est inadapté à la violence de la société. La bonté ne sert à rien dans la guerre économique.
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J'ai cherché partout le repos et ne l'ai trouvé que dans un coin avec un petit livre.
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