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3.93/5 (sur 106 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1985
Biographie :

Charline Rose a étudié la photographie et le cinéma pendant 4 ans.

"Edwenn, Le Monde des Faës", son premier roman, est lauréat du Prix de l'Imaginaire 2016.

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Julie Muller Volb, lauréate 2017, nous livre ses impressions à chaud suite à la remise du Prix obtenu pote son roman L'hayden, le secret d'Eli. Alexiane de Lys et Charline Rose, lauréates 2014 et 2016, témoignent de leur propre experience et marquent leur soutien à Julie.

Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Cette dernière s'arrêta, leva sa flèche et la planta dans la jambe gauche de l'Impératrice. Elle s'écroula au sol et poussa un cri si strident que les branches en frissonnèrent.
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Je suis d’ailleurs la seule femme de mon village à ne pas être mariée. Le désespoir de mon frère ! Mais les mariages ne sont pas toujours d’amour et je ne veux appartenir à personne. Sauf si je le choisis vraiment.
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Il n'y aura plus
Ni de lueurs d'étoiles
Ni de lueurs d'espoir
Car l'Ombre de Nuit avance.
Il n'y aura plus
Ni de Rois
Ni de Reines
Car l'Ombre de Nuit est là.
Alors, nous nous tiendrons devant l'ennemi,
Sans peur et sans rejet
A l'heure où la Nuit étend son voile noir
Sur le monde.
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Gorban était à la barre. Il était le monarque des Îles Cendrées, protecteur des eaux, dit l'Indomptable. Bon nombre de personnes avaient convoité ses terres flottantes, mais jamais aucun n'avait pu en avoir une parcelle. Autant par la force que par des traités, rien n'avait été cédé.

Le Faë possédait une beauté sauvage, des pommettes saillantes et des yeux d'un bleu océan. Sa peau avait été brunie par le soleil, mais par nature les Faës Cendrés naissaient avec une peau claire.

Sur le bateau, ses quatre fils travaillaient. Ils aidaient le reste de l'équipage aux corvées. Le peuple cendré était une véritable communauté où la hiérarchie s'effaçait à certains moments. Les princes devenaient des marins afin d'assurer le voyage jusqu'au bout. Ils se prénommaient ainsi par âge décroissant : Aeddan, Glenn, Uisdean et Kentiern. Ils présentaient des traits physiques véritablement similaires à leur père. Aeddan, l'aîné, était un Faë robuste au faciès dur et farouche. Certainement le moins avenant des quatre, et son caractère était souvent défini comme suffisant. Glenn, qui le suivait de quatre années, était le plus calme, arborant les seuls yeux verts de sa famille et un sourire discret. Uisdean, frère jumeau de Glenn, se différenciat par une chevelure plus longue et des muscles plus fins. Kentiern, le plus jeune, avait le même regard et la même détermination que son père. Il dépassait déjà tous ses frères d'une tête et était un combattant hors pair.

Plus loin, à l'avant du bateau, une Faëry était allongée. Elle prenait un bain de soleil et admirait les flots. Parfois, elle s'étonnait de voir la silhouette d'une créature marine, elle qui vivait pourtant sur les Îles depuis quatre vingts années. Elle était différente des Faës présents sur le navire. Une apparence très fine à la peau de porcelaine et une chevelure rousse. Elle s'appelait Enya. Ses origines s'étaient faites ailleurs, dans une contrée lointaine dénommée Vert Bois. Dans cette région, le peuple était plus proche de la nature, car il vivait en totale harmonie avec elle. Leur apparence pâle était due au fait que les branchages les protégeaient souvent de la lumière.

Le mariage de Gorban et d'Enya s'était déroulé dans la douleur. Aucun des deux ne s'aimait et leurs familles avaient tout arrangé, car l'alliance promettait un avenir séduisant et des avantages incontestables. Heureusement pour eux, leurs caractères s'étaient accordés et leur premier garçon était né. Gorban n'avait jamais été infidèle, contrairement à son père et à toute la lignée des Faës Cendrés. Il vouait à sa femme un respect sans faille et s'était entièrement dédié à sa personne. Seul Glenn possédait un peu de sa mère dans son regard vert.
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Dès les premiers instants, elle sut que cette danse serait un véritable enchantement.
Le Faë qui se présenta à elle était vêtu d'une tunique bleu nuit. Une chevelure blanche encadrait son visage aux traits à la fois fins et masculins. Derrière son loup de velours noir apparaissait un regard gris. Ce n'était pas Jezekael.
Les yeux perçants touchèrent l'Humaine en plein coeur et elle sentit son corps basculer dans ses bras.
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Edwenn attendit le bon moment. Comme à la chasse, lorsqu'elle vivait en Terres d'Hommes. Etre calme, discrète et réfléchie. C'est ce qu'il fallait faire.
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- Je te croyais repartie à l'entraînement avec Gawain... Que se passe-t-il ? Tu as l'air... tourmentée.
Il lui caressa la joue et elle fit un léger mouvement de la tête. Le contact lui était impossible. Pas si tôt.
- Azenor a été gravement blessée par Adraböran. Il a été possédé par une Chimère et elle ne serait pas la seule à Vorgell et au Royaume Sous le Vent.
- Les Faës de Nuit ont pourtant une protection...
- Eh bien, quelqu'un les a laissées entrer !, coupa l'Humaine d'un ton sec. Nous savons ce que nous avons vu. Luner m'envoie t'expliquer la situation.
- T'envoie ? Mais tu viens à peine de repartir...
Jezekael paraissait sincère. La surprise se lisait sur son visage et pourtant, elle ne cessait de songer à l'instant qu'il avait partagé avec sa cousine. Malgré tous ses efforts, elle ne pouvait que le détester.
Il s'avança vers elle.
D'un geste de dégoût, elle s'éloigna promptement. Une larme finit par couler sur sa joue.
- Edwenn, vas-tu m'expliquer ce qui t'arrive ?
Le ton de sa voix avait changé.
- Je n'étais pas avec toi ! Je suis restée avec Gawain depuis que tu as quitté la cour ! Lorsque je suis arrivée, je vous ai vus tous les deux. Je me suis vue... et quand tu as fermé la porte, mon double s'est ensuite transformé en ta cousine, Lueur. Tu as visiblement été victime d'un enchantement.
Elle reprit sa respiration puis ajouta :
- Jezekael, comment n'as-tu pas vu qui elle était ? Je croyais les Faës capables de cela !
Jezekael porta ses mains à son crâne comme pour empêcher ses paroles d'entrer en son esprit. Il avait senti une différence chez elle, infime, mais bien là. Le deuil de son frère, la destruction de son peuple et de sa cité, tout cela avait contribué à sa faiblesse. Mais une telle erreur n'était pas pardonnable.
Il aurait dû voir en elle. Distinguer la fausseté de son âme.
- Pardonne-moi..., murmura-t-il en s'approchant.
- Tu ne peux pas me demander cela maintenant. Concentre-toi, rejoins ta tante, aide Luner, fais ce que tu peux. Nous verrons cela plus tard.
Elle s'enveloppa d'une cape de Nuit. Grâce à elle, son apparence se confondait avec le paysage. Ces pèlerines étaient toujours discrètes et de ce fait, très utiles.
- J'ai cette arme pour me défendre, expliqua-t-elle en montrant la dague, et mon arc. Je vais chercher Maenowen, je ne veux pas qu'il reste seul dans son état. Fais attention à toi.
Il lui attrapa le poignet avec délicatesse.
- Je pensais qu'en étant un Faë, tu aurais pu déceler qui était la fausse de la vraie.
Elle enleva sa main et sortit de la chambre. Jamais elle ne lui parut plus éloignée.
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Edwenn s'amusa avec les hautes herbes : elle les fit grandir et verdir rapidement. Elle entendit les paroles du vent et c'était presque comme une renaissance. Enfin, les premières tombes apparurent. Aucune n'était triste ni morose. Elles étaient belles sous la lueur de la lune. Elles le trouvèrent facilement, car c'était le plus récent. Sa pierre resplendissait.

- Le voilà, murmura Azenor.

Sur la plaque était gravé : "À notre ami, compagnon de guerre et frère, Maenowen, Faë de Nuit et fidèle serviteur de la Reine".

Edwenn écarquilla les yeux : elle n'arrivait toujours pas à y croire. La montagne, c'est ainsi qu'elle le surnommait. Un guerrier courageux et fort qui lui avait appris tant de choses durant leurs entraînements. Il l'avait protégée et aidée et s'était maintes fois confié à elle après le départ de son frère. Elle se souvint de leurs repas privilégiés, de leurs fous rires et de leurs larmes, à songer à l'avenir et à ce qu'ils pourraient faire une fois la guerre passée. Sa main se resserra sur le pendentif qui était toujours à son cou. Elle ne doutait pas qu'il avait entendu ses appels et ses messages et qu'avec Enya, ils avaient mené le groupe jusqu'à elle.

(...)

Elle regretterait à jamais l'absence d'Enya et de Maenowen. Elle pleura longuement en silence, puis tenta de se calmer, toujours protégée par le regard de son amie.

Lorsqu'elle s'approcha du tombeau, elle toucha chaque fleur déposée sur la stèle. Chacune d'entre elles se raviva et soupira.

Au-dessus de la pierre rectangulaire, une statue grandeur nature du soldat avait été érigée. Elle eut un regard lumineux, car son visage était superbement réalisé. Il aurait presque pu leur parler. Il se tenait debout, droit et fier, les mains posées sur le pommeau de son épée, la lame pointée vers le sol.

Edwenn s'arrêta. A ses pieds, une jeune pousse de chantante débutait une mélodie aiguë. Alors elle l'enveloppa de ses doigts fins, ferma les yeux et la plante grandit tout autour d'elle. Les branches longèrent la tombe pour se nicher aux pieds du guerrier.

D'un bleu nuit éclatant, les fleurs s'ouvrirent au ciel étoilé et entamèrent une litanie douce et émouvante. Se tenant la main, Azenor et Edwenn l'écoutèrent un moment avant que leurs voix ne s'éteignent pour quelques temps. Plus tard, les simples fleurs furent enlevées, car elles avaient fané. Mais le tombeau fut connu comme celui du chevalier de Nuit ayant donné sa vie pour sauver le roi d'Alwena et l'Humaine. "Le guerrier aux chantantes éternelles", car même après des siècles, jamais elle ne moururent.
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Gawain déposa la reine au sol. Elle tenait son ventre entre ses mains tremblantes. Du sang émeraude s'en écoulait et le flot ne cessait de grandir. Elle regarda le ciel et regretta déjà de ne pas voir le prochain coucher de soleil. Elle songea à ses fils et à son époux et son chagrin redoubla.

- Edwenn, murmura-t-elle d'une voix étouffée, appelez-moi Edwenn.

L'archer se redressa et demanda à l'humaine de les rejoindre.

La jeune femme s'agenouilla et lui attrapa la main avec douceur. Les larmes lui vinrent naturellement alors qu'elle admirait le visage parfait de la Faëry de Vert Bois. Une amie et une confidente, tout autant qu'Azenor. Elle avait encore sa chevelure éblouissante et la beauté de ses yeux verts. Mais Edwenn vit aussi toute la froideur se déposer sur ses traits, et la fraîcheur de sa main la fit tressaillir. La Faëry resserra ses doigts sur les siens et se laissa aller à un sommeil éternel.

Pendant quelques temps, l'Humaine la contempla.

Puis une chaleur surprenante pénétra sa main.

Dans ses veines et ses os, elle devint ardente, remontant son avant-bras et atteignant son épaule. Elle voulut dégager sa main, mais Enya la tenait fermement.

La brûlure vint jusqu'à sa gorge. Elle s'asphyxia, pétrifiée et décontenancée.

Luner voulut s'approcher, mais Gawain l'arrêta d'un bras.

Le visage de l'Humaine fut bientôt enveloppé par le feu et elle ferma instinctivement les yeux. Il se propagea jusqu'à son ventre, dans les muscles de ses jambes, jusqu'au bout de ses pieds.

Un véritable tourbillon de sensations se donna à elle lorsque la chaleur atteignit son cœur.

Elle entendit le chant des oiseaux, le cri des bêtes au plus profond des plaines et elle comprit leur langage.

Les sons devinrent des mots, aussi clairs que la voix d'un Humain.

Les forêts se présentèrent, majestueuses et anciennes.

Très vite, elle connut leurs noms et leurs origines, leurs âmes et leurs caractères. Toutes différentes et toutes pleines de secrets. Les odeurs des plantes, de la terre et de l'eau se propagèrent dans son esprit. La nature et les bêtes lui semblèrent coutumières. Son esprit sillonna le continent de Féerie sans jamais se perdre. Elle explora les sous-bois et les jardins et tout s'offrit à elle.

Lorsqu'Enya lâcha enfin la main de l'Humaine, cette dernière fixait le ciel.

Son œil gauche était toujours mordoré, mais le droit était parsemé de pépites d'un vert coruscant.

Épuisée, elle retomba sur le côté, inconsciente : Enya était déjà partie pour les terres paisibles.
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Enfin, elle arriva là où habitaient la plupart des guerriers de Nuit. Il n'en était pas un seul qui ne soit sur les remparts, mais elle voulait vérifier que Maenowen avait bien entendu l'appel. À l'approche de sa demeure, elle le vit sortir, une épée d'argent à la taille. Il était si imposant que sa tête atteignait presque le haut de la porte.

- Edwenn ! Par Idonig et Oona, que faites-vous là ?

Il la contempla et la vit prête à se battre.

- Je venais vous chercher ! Je sais que vous êtes seul et il était hors de question que tout le monde s'en aille sans vous. Si tant est que nous partions. Si nous devons nous battre, je veux savoir où vous êtes.

Il sourit légèrement. Décidément, cette jeune Humaine le fascinait. Ils partirent ensemble d'un pas décidé.

(...)

- Prenez ceci.

Il défit un pendentif de pierre de lune de son poignet et l'entoura autour du sien. Il dut faire beaucoup plus de tours pour le serrer.

- Ce sera un lien entre nous. Si vous m'appelez, je vous entendrai, peu importe le lieu où vous serez. N'hésitez pas à l'utiliser. Envoyez-moi des images de votre esprit, parlez-moi en songes ou en murmures, n'hésitez jamais...

- Merci Maenowen.

Elle le regarda.

Elle aurait tant aimé rester à ses côtés, là où toute chose ne semblait plus l'atteindre. Mais les remparts et le combat n'étaient pas sa place, du moins pas si tôt.

Leur séparation fut déchirante. Dans tout son être, il lui semblait que jamais ils ne se reverraient. Contre toute attente, le Faë la prit dans ses bras. Il ne serra pas fort, juste assez pour l'enlacer. Mais il n'y avait rien d'enjôleur dans cette étreinte. Une simple amitié que l'avenir menaçait de détruire. Lorsqu'il se dégagea, des larmes serpentaient sur son visage.

- Pour votre frère, chuchota Edwenn.

Il fit un signe fier de la tête et elle le laissa partir.
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