Il effleure d'une onde douce celui de Violette,
l'espace d'un battement, une étincelle résonne en elle,
puis de nouveau, plus rien
plus rien de visible, du moins,
car Adagio perçoit un souffle, léger, intangible,
quelque part dans la pièce ou ailleurs, là où s'étendent, s'étirent, se rétractent les ombres, là où les cris, les larmes, les rires parfois, s'entrelacent, là où glissent, à travers les murs, ces mêmes murs remplis d'échos, celles et ceux qui ne sont plus, et rechignent à partir ou ne le peuvent pas
[...]
ronron
autour d'Adagio, la chaleur des vivants s'estompe, les parfums s'atténuent
ronron
des ombres glissent le long des murs de la chambre
ronron
Adagio dissout leur obscurité, un simple effort de respiration, pour mieux retrouver le fil qui le relie à Violette, le fil de leur histoire, coeur à coeur
[...]
enfin le fil se fait plus dense, plus lumineux
et Adagio perçoit la présence de Violette, l'étincelle de son âme
il s'approche à pas feutrés, attentif à ne pas l'effrayer, car il la devine craintive et perdue
sur son passage les brumes disparaissent (p.57-59)