Coffret littérature poche
Magic TimeMagic Time de Doug Marlette et Karine Lalechere aux éditions 10-18
1990. Journaliste, Carter regagne son Mississippi natal pour couvrir la réouverture d'un procès douloureux : le meurtre de militants des droits civiques par le Ku Klux Klan, en 1965. Parmi les victimes : son premier amour. le juge Ransom, son père, était alors chargé de l'affaire. Carter veut la vérité. Mais en déterrant le passé, il va découvrir un secret aussi terrible qu'inattendu... Inspirée d'un fait réel, cette enquête haletante maquillée en thriller plonge dans l'histoire politique violente et ségrégationniste de l'Amérique pour en tirer une poignante leçon d'humanité?
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Le chagrin des vivants de Anna Hope et Élodie Leplat aux éditions Folio
Durant les premiers jours de novembre 1920, l?Angleterre attend l?arrivée du Soldat inconnu, rapatrié depuis la France pour une cérémonie d?hommage. À Londres, trois femmes vivent ces journées à leur manière. Evelyn, dont le fiancé a été tué et qui travaille au bureau des pensions de l?armée ; Ada, qui ne cesse d?apercevoir son fils pourtant tombé au front ; et Hettie, qui accompagne tous les soirs d'anciens soldats sur la piste du Hammersmith Palais pour six pence la danse. Dans une ville peuplée d?hommes mutiques, rongés par les horreurs vécues, ces femmes cherchent l?équilibre entre la mémoire et la vie. Et lorsque les langues se délient, les c?urs s?apaisent.
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Churchill m'a menti de Caroline Grimm aux éditions Livre de Poche
C'est une histoire vraie et oubliée.
Celle de l'île de Jersey, abandonnée par Churchill en juin 1940, envahie par les Allemands deux mois plus tard.
Comment vont survivre les habitants de l'île livrés à l'ennemi ? Pour qui les nazis font-ils construire les seuls camps de concentration de l'Europe de l'Ouest ? Des centaines de Français y seront déportés. Pourquoi Churchill n'en a-t-il jamais parlé ?
Ces années de lutte, l?auteur les raconte en suivant le quotidien palpitant de personnages qui n'ont eu d'autre choix que de collaborer avec l'ennemi ou de résister.
Un livre poignant sur un chapitre ignoré de la Seconde Guerre mondiale.
Un chef-d??uvre. Gérard Collard, librairie La Griffe noire.
Un roman choral bouleversant. Caroline Grimm nous transporte. Charlotte Pons, le Point.
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Vous pouvez commander cette sélection sur le site de la librairie en ligne www.lagriffenoire.com
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Qu'est-ce donc qu’être parents si ce n'est ressentir l'extrême fragilité de toute chose, si ce n'est de tendre le bâton pour se faire battre.
Celles qui ne se posent pas de questions, celles pour qui cela va de soi, celles qui font congeler leurs ovocytes, celles qui se piquent, celles qui vont récupérer la capote dans la poubelle, celles qui attendent le bon, celles qui se font ligaturer les trompes, celles qui s’en remettent à la méthode Ogino, celles qui n’en veulent pas parce que dévorées d’une passion qui les occupe tout entière, celles qui vont à l’étranger, celles qui dealent avec un copain, celles qui s’inséminent seules, celles qui pensent que c’est une hérésie en termes d’écologie, celles qui le font dans le dos, celles qui regrettent devant l’abnégation que la maternité implique, celles qui renoncent, celles qui adoptent, celles qui avortent.
J'aimerais avoir fait autrement. Mais certainement n'était-ce pas possible, sûrement fallait-il en passer par là. Croire que c'était pour du beurre. Et maintenant ?
Nous réinventerons. Nous ferons corps.
Ce qu'il ne disait pas, c'était le lit devenu si grand. Le sommeil qui ne venait pas, ou si peu, et qui toujours lui réservait un réveil au goût amer, les yeux ouverts sur l'absence. Quarante ans à se réveiller à deux, comment s'endormir seul ? C'est ce à quoi je songe en regardant papa : comment va-t-il lui survivre ?
Mais il n'y a plus l'odeur de maman, il n'y a plus sa fragrance et c'est d'autant plus remarquable que si ma mère parlait peu, et surtout pas d'elle, si elle était parfois absente à nos vies et comme en retrait de la sienne, curieusement, elle s'imposait par un parfum très fort, qui prenait tout l'espace.
Il y a peu de choses que je n'acceptais pas venant de maman. La voir mourir en faisait partie.
Les jours qui suivent, nous ne parlons pas de l'avenir; nous ne parlons pas de grand-chose d'ailleurs, nous abandonnant à ce temps bien particulier qui suit un traumatisme et n'exige rien d'autre que de se laisser aller à sa douleur.
« Ce qu’il reste d’une famille une fois les enfants devenus adultes ne tient pas à grand- chose et notre fratrie particulièrement n’attend qu’un prétexte pour exploser » .
A lui dire toute la difficulté à être mère quand la mienne est en train de mourir, lui dire tout ce qu'elle ne m'a pas transmis et que je devrai trouver seule désormais ; lui dire aussi toute l'intimité mêlée de défiance que j'éprouve pour mon bébé et qui me fait peur, me nouent les tripes ; lui dire encore que je n'ai plus souvenir d'une telle intimité avec ma mère aujourd'hui que je suis adulte, et que ça aussi, ça me rend malade.
Nos vies d'adultes pèsent bien plus que notre histoire commune et si elles nous éloignent les uns des autres, voire nous dressent les uns contre les autres, nous n'y trouvons rien à redire. Et pourtant, plus que la rancoeur, n'est-ce pas la culpabilité et peut-être même la tristesse de ne plus nous aimer inconditionnellement qui nous poussent à nous cogner dessus ?