« Moi, je ne "tourne pas les pages", je déteste cette expression simpliste, je n'oublie rien, je ne zappe pas, je ne renouvelle pas ma vie comme si rien avant n'avait existé. Elle est un fil continu que je tisse, je ne gomme personne, je suis faite de tous mes souvenirs, de mes amours, je suis un patchwork vivant de moments de vie, je suis faite des autres, pour les autres, et chacun m'a construite ou meurtrie. Je ne tourne pas les pages, je les écris. »
J'écoute les voix, peut-être plus que les mots. C'est essentiel, la voix, ce souffle intérieur qui porte les émotions. Personne n'a la même voix. Les mots peuvent mentir, mais dans les nuances infinies de la voix, j'entends souvent la vérité tout au fond de l'autre, où naît la voix.
Souvent, le bonheur ressemble à l'horizon, toujours en vue, fascinant et impalpable, s'éloignant quand on l'approche.
Il y a la vie, ses coups du sort, ses joies, sa brutalité, son absurdité et son sens, son injustice et sa beauté , ses délices, ses mystères , ses récompenses, il y a la vie et ce que nous en faisons .
Voilà l'action ou plutot la non-action qui m'est la plus insupportable:attendre:"veuillez patienter "...Mais pourquoi?
On attend trop longtemps tous le temps.Comme si une éternité s'offrait à nous.Mais non.Le décompte est bien lancé,croyez moi.Bouchez vos oreilles avec vos doigts,faites silence et écoutez...Vous entendez les battements de votre coeur?Le petit boum-boum de la vie en vous?Le tic tac de l'horloge?Il n(y a jamais de temps à perdre ,pas de temps a tuer....
l'amour me manque.J'ai l'impression d'avoir attendu l'amour toute ma vie.Je suis impatiente.Je brule le temps,je suis pressé d'arriver au rendez vous de l'amour...Je n'en ai jamais assez..Je veux qu'on m'aime,qu'on me le dise,le crie,le répète.Que l'amour brille dans les yeux ,danse dans un sourire,qu'on me caresse jusqu'au bout,jusqu'a m'user.D'ou vient ce gout de l'amour,cette boulimie tendre et insatiable?je ne sais pas ,surement ma nature.
Les souvenirs de l'enfance ont longtemps été absents de ma mémoire, comme effacés, un écran blanc, un vide, un oubli volontaire et salutaire. L'analyse psychanalytique que j'ai longuement suivie à l'âge adulte, l'expression creusée à intervalles réguliers de mon inconscient, m'a ramené des images de mon enfance oubliée, comme un best of, un pot-pourri parfois.
Mes parents ne voulaient que mon bonheur. J'ai exigé ma liberté avant la majorité. Mes parents me laissèrent aimer et vivre à ma guise. Trop libre, trop jeune. On se perd dans la liberté.
A chaque souffle, nous devions chasser toutes nos pensées, vider notre esprit, puis nous concentrer sur le point de lumière jusqu'à ressentir le simple plaisir d'être vivant. Simplement cela, qui était essentiel et parfois oublié.
L'hiver qui approche est une période calme et précieuse pour Pierre. Il respecte cette saison qui invite au repli, à la solitude, aux cheminements intérieurs. Il faut savoir rester seul parfois, pour percevoir les battements sourds et lents de son coeur, écouter ce qui vibre en soi et non ce qui remue à l'extérieur, trouver l'essence de soi-même.