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4.05/5 (sur 30 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Chiraz, Iran , le 25/10/1980
Biographie :

Chowra Makaremi est diplômée de l’Institut d’Études Politiques de Paris (2005), maîtrise de lettres consacrée aux libertins du XVIIIe siècle (2002) et docteur en anthropologie de l’Université de Montréal (2010), où elle enseigne.

Spécialiste des nouvelles conditions migratoires, elle est également présidente et fondatrice de l’association Parrainage France-Togo.

Dans son livre Le cahier d'Aziz, inspiré des mémoires de son grand-père Aziz Zarei, elle renoue avec ses origines et retrace quelques événements sanglants de son histoire familiale.

Source : decitre
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Entretien avec Hannah Darabi, artiste, et Chowra Makaremi, anthropologue. ? Abonnez-vous à la chaîne YouTube de Mediapart : https://www.youtube.com/user/mediapart ? Abonnez-vous à Mediapart : https://www.mediapart.fr/abonnement


Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Son bureau en Zapi est pourtant à quelques mètres des locaux de la police, de l'autre côté des lourds SAS électrifiés mais elle ne sait ni ne voit ce que deviennent les demandeurs auxquels elle refuse presque toujours l'asile. Jamais elle n'a été confronté aux résultats concrets de ses décisions.
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Au cours des décennies précédentes, l'engagement politique constituait une rupture avec l'ordre et les valeurs familiales. La formation des militants insistait sur la séparation entre le domaine de la lutte, relevant de la raison, du contrôle de soi ou" discipline révolutionnaire" et des émotions collectives(rage, enthousiasme), et le domaine des affects privés, privatisés, les attachements englués dans les hiérarchies sociales traditionnelles dont il s'agissait de s'émanciper.Après la révolution, les techniques répressives ont cherché à soumettre le corps social en ciblant les êtres dans leurs liens intimes-amicaux, parentaux, conjugaux- à travers le chantage, le soupçon et la confiscation du deuil. C'est autour de ces point d'application du pouvoir que sont parties de nouvelles formes de résistance. Un couple d'opposants qui ont chacun perdu leurs frères et soeurs en prison dans les années 80, et sont tombés amoureux lors de leurs visites sur la fosse commune de Khvaran m'ont parlé de la façon dont l'appartenance à un groupe politique devient parfois une forme d'identité vécue en famille. Le collectif des Mères de Khavaran montre comment évoluent les frontières et les définitions de l'activisme , des identités politiques et la place qu'y ont les affects, non seulement comme réalité tolérée mais comme lieu de résistance. A la "perte de l'activisme" répond un "activisme de la perte", selon les mots d'Athena Athanasiou , pour qui la colère des mères fait exister une relation verticale , tranchante, d'antagonisme politique, et en devient le dernier refuge dans des sociétés qui ont été lissées par la force ou la propagande.
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Dans les années 80, celles de Kharavan voulaient connaître la vérité sur la mort de leurs enfants, tandis que les mères demandent justice. Elles ne cherchent pas seulement la résolution juridique des crimes, elles rappellent aussi que la mémoire -se souvenir et tenir le compte du mal causé- est l'un des visages de la justice. Leur mémoire dissidente sape, goutte à goutte sur la pierre, la légitimité de la République islamique en exposant les fictions qu'elle a longtemps maintenues. Premièrement, ce pouvoir institutionnel n'est pas l'expression de la volonté souveraine du peuple révolutionnaire , puisqu'il a imposé son projet en annilhilant toute opposition et toute altérité. Deuxièmement, il n'est pas le défenseur des opprimés, puisqu'il redouble de violence sociale, économique et physique envers eux. Troisièmement, ses agents sont des meurtriers.
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Comment des milliers d’hommes et de femmes, prisonniers politiques, furent exécutés et ce qu’ils vécurent. Comme l’écrit mon grand-père par une dénégation dont je comprends et épouse la tension : "Que cela ne reste pas non dit."
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C’est dans l’intensité étrange et brute de cette parole arrachée à la mort que la certitude a pris forme : le cahier d’Aziz devait être publié. Il témoignait, à travers le récit d’un homme qui confessait "prendre la plume en l’une des rares occasions de sa vie", de ces moments où l’histoire pénètre les vies individuelles et en façonne aussi bien le cours que la texture même. Ces moments où les destins singuliers, les expériences subjectives du temps et les événements du siècle se fondent dans un même creuset brûlant, aux bords duquel se retourne, les yeux écarquillés, un père au soir de sa vie.
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Les mères de Kharavan n'ont pas été converties à la politique par leur enfants, mais la constance de leurs luttes montre comment la parenté peut devenir un moteur d'engagement politique à travers l'attachemment, les affects, le deuil .
L'historienne de l'Antiquité Nicole Loraux s'est demandé pourquoi la cité d'Athènes interdisait aux mères le deuil de leurs fils tués à la guerre.
Cest que leur puissance affective et leurs émotions collectives menacent l'odre public: elles ont la capacité de renverser les valeurs et brouiller l'organisation de la vie politique de la citéc patriarcale.
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Une directrice d'école a refusé de donner aux forces de l'ordre l'identité des élèves qui avaient brisé les portraits des Guides accrochés aux murs des salles de classe, et sauté dessus à tour de rôle. Elle est morte d'une crise cardiaque après des interrogatoires à répétition.
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Dans l'été indien de Montréal, je me souviens d'avoir vécu ces mois sur la pointe des pieds, habitée par la certitude que tout (l'amitié, l'écoute, les muscles) est infiniment fragile et peut se briser pour peu que l'on dépasse la ligne.
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Oui, comme dit un proverbe connu, "un forgeron commet une erreur à Balkh, et l'on décapite un travailleur de cuivre à Shushtar".
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