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Critiques de Chris Claremont (171)
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Marvel Graphic Novel, tome 4 : New Mutants

Il s'agit de la Graphic Novel 4 publiée par Marvel dans laquelle est constituée pour la première fois l'équipe des Nouveaux Mutants. Sa première parution date de 1982. Le scénario est de Chris Claremont, les dessins et l'encrage de Bob McLeod et la mise en couleurs de Glynis Wein. Cette histoire a été rééditée dans New Mutants Epic Collection: Renewal avec Marvel Team-up 100, Marvel Team-up annual 6, Uncanny X-Men 197, Magik 1 à 4, et New Mutants 1 à 12.



Au nord-ouest des Highlands en Écosse, Moira McTaggert est assise sur un rocher, tranquillement en train de laisser son esprit vagabonder tout en regardant la Lune, de nuit Soudain un loup bondit par-dessus elle et effectue une réception un peu ratée, s'étant transformé en silhouette anthropomorphe pendant le bond. Finalement c'est une toute jeune adolescente qui gît à terre, nue et inconsciente. McTaggert l'identifie sans difficulté : Rahne Sinclair, une orpheline élevée par le révérend Craig. Un groupe de sept hommes arrive, portant des torches. Ils veulent récupérer Rahne qu'ils considèrent être une sorcière, peut-être pas pour la brûler, mais en tout cas pour l'empêcher de nuire. En tant que propriétaire des terres sur lesquelles ils se trouvent, Moira McTaggert fait valoir son droit : elle leur demande de partir, et elle prend en charge Rahne, la ramenant chez elle, avec l'intention de demander à Charles Xavier de s'occuper d'elle dans son école spécialisée de Westchester. À Rio de Janeiro au Brésil, Roberto da Costa est sur le terrain de foot d'un stade, en train de jouer avec son équipe. Parmi les spectateurs dans les tribunes se trouvent son père Emmanuel da Costa, et sa copine Juliana Sandoval. Alors qu'il avance dans le camp de l'équipe adverse, ballon au pied, il est bousculé par deux joueurs, sans que l'arbitre n'y voie quoi que ce soit. L'un d'eux continue à l'agresser verbalement. Roberto décide de riposter en se jetant sur lui. Les autres membres de l'équipe adverse arrivent et le rouent de coup. Il se transforme soudainement en un être d'énergie noire dotée d'une grande force.



Dans le comté de Cameron dans le Kentucky, Sam Guthrie, 16 ans, se rend à son premier jour de travail à la mine, avec les autres ouvriers. Son père y a travaillé avant lui. Il est décédé il y a peu de temps, et Sam doit abandonner ses études pour gagner un salaire afin de subvenir aux besoins de sa famille. Alors qu'il est en train de surveiller le tapis de convoyage, un éboulement se produit. Plutôt que se ruer sur la sortie comme les autres, il va aider un collègue pour parti ensevelis sous des pierres. Les poutres qui retenaient encore une partie de la voûte cèdent et Sam semble prendre feu comme une fusée, emmenant avec lui son collègue : ils se retrouvent à l'extérieur à quelques dizaines de mètres de la mine, sains et saufs. La scène a été observée par Donald Pierce (White King).



Faire du neuf avec du vieux, recommencer mais sans prendre les mêmes : tel est l'objectif de Chris Claremont. En mai 1975, paraît Giant Size X-Men 1, écrit par Len Wein, dessiné par Dave Cockrum, introduisant une nouvelle équipe de mutants, alors que la série bimestrielle se cantonnait à des rééditions du numéro 67 au numéro 93. En 1982, il n'y a qu'une seule série consacrée aux mutants, alors que les X-Men connaissent une popularité croissante. On peut donc supposer que les responsables éditoriaux ont fortement incité Chris Claremont, scénariste des X-Men depuis 1975, à concevoir une deuxième série. En 1982, l'éditeur Marvel Comics a initié une nouvelle ligne : Marvel Graphic Novel, des albums au format européen avec une couverture souple, pour des projets sortant de l'ordinaire. C'est un format prestige, tout à fait adapté pour lancer une nouvelle série mutante en fanfare. Le scénariste choisit de composer une équipe avec de nouveaux personnages : Psyche (Danielle Moonstar), Karma (Shan Coy Manh), Wolfsbane (Rahne Sinclair), Sunspot (Robeto da Costa), Cannonball (Sam Guthrie). Il n'y a que Karma qui soit déjà apparue précédemment, dans le numéro de 100 de Marvel Team-up, écrit par Claremont et dessiné par Frank Miller, publié en 1980. Le lecteur familier des X-Men relève tout de suite les points communs avec la relance de l'équipe en 1975 : de nouveaux personnages créés pour l'occasion, d'origine variée. Rahne Sinclair est écossaise, da Costa est brésilien, Coy Mahn est vietnamienne, Moonstar appartient à la tribu des cheyennes. L'intention est clairement affichée de reproduire la diversité des X-Men de Wein & Cockrum, ainsi que de donner une part plus importante aux personnages féminins.



Du point de vue de l'intrigue, le scénariste ne semble pas beaucoup plus inspiré : il ramène un ennemi des X-Men, Donald Pierce, cyborg du Club des Damnés, mais personnage très secondaire sans réelle envergure. En fait le lecteur est plus intéressé de revoir Wade Cole, Angelo Macon et Murray Reese, 3 individus traumatisés par Wolverine, que de revoir Pierce. Tessa (Sage) apparaît également, dépourvue de toute personnalité, juste un dispositif narratif. Certes, ainsi ces nouveaux mutants sont bien intégrés dans la mythologie X-Men, mais sur la base d'une intrigue anémique. Toutefois, Claremont prend soin de les rattacher directement à Charles Xavier, plutôt qu'à un personnage secondaire de la série X-Men. En entamant ce récit, le lecteur remarque tout de suite la qualité de la mise en couleurs, en particulier au regard de la technologie disponible à l'époque. Glynis Wein met en œuvre une approche naturaliste, en proscrivant les teintes criardes, en réussissant à s'approcher d'un rendu évoquant parfois l'aquarelle dans les variations de nuance d'une même couleur. Bob McLeod est surtout connu pour sa carrière d'encreur pour Marvel, par exemple l'encrage des dessins de Mike Zeck pour Spider-Man, tome 1 : La dernière chasse de Kraven (1987) de John-Marc DeMatteis. Il a également fait partie de l'équipe d'encreurs, appelée Crusty Bunkers formée par Neal Adams pour son studio Continuity. Il dessine dans un registre descriptif et réaliste avec un bon niveau de détails. Par exemple, le lecteur peut se projeter dans les différents lieux : la lande écossaise, la pelouse du stade de foot à Rio de Janeiro, les montagnes du Kentucky et celles du Colorado, les pièces de vie de l'école de Westchester avec de nombreuses plantes vertes, une plage de Rio de Janeiro, et l'inévitable base secrète semi-souterraine (celle de Donald Pierce).



De temps à autre, le lecteur remarque un détail un peu naïf, en cohérence avec la narration de Chris Claremont, elle aussi tout public, mais également un peu daté. La séquence d'ouverture sur la lande des Highlands sent le film d'horreur sans inspiration. Le lecteur a du mal à croire à ce petit groupe de villageois avec des torches à la main : en 1982, l'usage des torches électriques n'était plus une nouveauté depuis quelques décennies. Le costume à frange de Danielle Moonstar et le bûcher funéraire de son grand-père font un peu exotisme de pacotille. Certaines expressions de visage sont appuyées à la manière d'acteurs de sitcom. Il n'empêche que chaque case est très soignée et que l'artiste rend bien compte de la jeunesse de ces adolescents, ainsi que de leur manque de confiance face à des pouvoirs incompréhensibles et inattendus, ainsi qu'à un monde d'adultes tout aussi incompréhensible et imprévisible.



Finalement, le lecteur s'attache rapidement à ces jeunes adolescents pris dans la tourmente des conséquences de leur superpouvoir, que ce soit des capacités qu'ils ne soupçonnaient pas avoir en eux, ou un changement radical d'existence. Avec 46 pages de comics, Chris Claremont ne dispose pas de beaucoup de place pour introduire ces 5 nouveaux superhéros, leur donner un semblant de personnalité, et évoquer leurs origines. Il s'en tire plutôt bien. Rahne est effarouchée, avec un système de valeurs chrétiennes très prégnant. Danielle Moonstar fait déjà montre de velléités rebelles, ne serait-ce qu'en apportant une touche personnelle à son costume de X-Man. L'origine de Shan Coy Mahn se trouvait dans Marvel Team-up 100, avec l'épreuve des boat people. Sam Guthrie est un bon gars issu d'une zone rurale des États-Unis. Roberto da Costa est plus téméraire et peut-être un peu sanguin. S'il connaît déjà le début de carrière des nouveaux mutants, le lecteur a une idée un peu plus précise sur la nature de leurs pouvoirs. À l'époque, il restait encore quelques possibilités d''imaginer des capacités pas déjà déclinées sous un millier de formes très similaires, dans un genre surexploité. De ce point de vue, Wolfsbane est juste une louve-garou, Karma une télépathe avec une capacité particulière, Sunspot un jeune homme avec une force surhumaine. Cannonball est un peu plus original avec sa façon de foncer comme un boulet de canon. Psyche (future Mirage) semble sortir du lot, son superpouvoir lui permettant de projeter des illusions à partir de souvenir du passé, ou sur la base d'un avenir proche. S'il y prête attention, le lecteur remarque que le scénariste a déjà inclus pour chacun une limitation dans son superpouvoir, un inconvénient qui arrivera à point nommé pour créer du suspense (par exemple Sunspot a épuisé son énergie), mais aussi pour considérer ce pouvoir comme une malédiction.



Difficile de prendre assez de recul pour juger cette histoire pour elle-même, plutôt que comme un moment significatif dans l'histoire des mutants Marvel, avec l'arrivée de nouveaux personnages s'étant inscrit durablement dans cette mythologie. Néanmoins, il est possible de pointer quelques naïvetés dans la narration, une reprise très proche du schéma mis en place par Len Wein & Dave Cockrum, et un adversaire particulièrement insignifiant. D'un autre côté, il est visible que Claremont & McLeod ont un réel investissement affectif dans cette nouvelle génération et qu'ils savent le faire partager au lecteur.
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Marvel Masterworks - The Uncanny X-Men, tom..

C'est avec ce tome que commence la saga des nouveaux X-Men ; il comprend le Giant Size de février 1975, ainsi que les épisodes 94 à 100 de la série mensuelle des Uncanny X-Men (UXM). À la lecture de ces pages vous assistez donc à la naissance du mythe des X-Men (la deuxième naissance pour être exact, après celle de septembre 1963.



La première équipe de X-Men (Cyclops, Marvel Girl, Iceman, Angel, Havok et Lorna Dane) a été capturée par un mutant inconnu sur l'île de Krakoa. Charles Xavier rassemble des mutants d'horizons divers pour aller sauver ses protégés. Ils réussissent tellement bien leur mission, que les sauvés laissent leur place aux sauveteurs dans l'école de Westchester.



Du coup, la nouvelle équipe s'empare de la série mensuelle. Dans les épisodes 94 & 95 (scénario de Len Wein, dialogues de Chris Claremont), elle affronte le conte Nefaria et ses Animen dans la base américaine dénommée Valhalla. À la fin de cette histoire, le lecteur assiste médusé à la mort d'un membre de l'équipe et au départ d'un autre. Dans l'épisode 96 (scénario et dialogues de Claremont avec l'aide de Bill Mantlo), les X-Men ont déjà enterré James Proudstar, ils affrontent un être démoniaque et ils accueillent une nouvelle gouvernante, le docteur Moira mac Taggert.



À partir de l'épisode 97, Chris Claremont devient seul maître des aventures des mutants. Ils commencent par les plonger dans une sombre machination dans laquelle Erik the Red s'est emparé de l'esprit d'Alex Summers et de celui de Lorna Dane et les envoie assassiner Charles Xavier. Les X-Men sont franchement opposés à cette éventualité.



Dans les 3 derniers épisodes, Steven Lang a réussi à kidnapper Charles Xavier, Marvel Girl (Jean Grey) et Wolverine grâce à une nouvelle génération de Sentinels. Les autres X-Men partent à leur recherche jusqu'à un affrontement sans merci dans une station spatiale ayant appartenue au SHIELD.



À force d'avoir lu et relu ces épisodes, je suis incapable de les juger avec recul ou impartialité. Len Wein reprend donc une série moribonde (les numéros 67 à 93 ne contenaient que des réimpressions des épisodes précédents) et il décide de repartir avec une équipe entièrement renouvelée. Le lecteur retrouve Charles Xavier (le responsable de l'école pour mutants de Westchester), Banshee (un ancien criminel irlandais réformé) et Sunfire (un superhéros japonais). Le lecteur découvre Wolverine (un canadien apparu dans 2 épisodes de Hulk), Storm (originaire du Kenya), Colossus (un campagnard russe), Thunderbird (un indien américain) et Nightcrawler (un allemand). Seul reste Cyclops dans un premier temps, puis Jean Grey.



À la fin des années 1970, le concept de décompression n'existait pas encore et chaque épisode contient une quantité impressionnante de péripéties, sans aucun temps mort. Après avoir combattu un mutant d'une taille imposante, les X-Men se retrouvent en chute libre en plein ciel, ils affrontent un démon tout droit échappé de l'imagination de HP Lovecraft, des robots géants dans les rues de New York, un être mystérieux (ayant usurpé une identité auparavant utilisée par Scott Summers), lui-même observé par une tierce partie encore plus mystérieuse.



En plus de remplir à ras bord les scénarios, dès qu'il a le champ libre, Chris Claremont insère des intrigues secondaires (subplots) dans chaque épisode qui vont se développer sur plusieurs numéros (parfois plusieurs années durant) avant de s'intégrer dans l'histoire principale.



Toutes les illustrations sont réalisées par Dave Cockrum dans un style plutôt détaillé (on reconnaît le modèle des avions de chasse américains) et très regardable plus de 30 ans après. Le niveau de décor est acceptable. Les scènes de foule restent lisibles et chaque personnage est aisément identifiable. Les expressions faciales ressortent comme étant très exagérées, mais, après tout, vu les situations dans laquelle ils se retrouvent, ça n'a rien de choquant (je vous avais prévenu que je ne pourrais pas être impartial).



Donc ce tome introduit une nouvelle génération de X-Men qui allait accaparer les premières places des ventes de comics pendant plus d'une décennie sous la houlette de Chris Claremont. Bien sûr, tout n'est pas parfait et tout n'est pas en place. Mais Claremont a déjà une bonne prise sur ses personnages, que ce soit Ororo et sa claustrophobie, ou Logan et son tempérament explosif (il éventre Marvel Girl sans sourciller dans une scène d'anthologie même si elle n'est pas très graphique). Pour moi, le temps n'a en rien affadi ses premiers moments magiques de cette équipe, et même un scénariste doué comme Ed Brubaker n'a pas réussi à faire aussi bien en instaurant une continuité rétroactive fadasse dans X-Men: Deadly Genesis.
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Marvel Masterworks - The Uncanny X-Men, tom..

L'envol du Phénix

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Ce tome fait bien sûr suite à The Uncanny X-men 1 et il comprend les épisodes 101 à 110 de la série, parus entre 1976 et 1978. Cette réédition est en couleurs.



Dans l'épisode 101, les X-Men achèvent leur retour sur terre et Jean Grey acquière les pouvoirs de Phoenix. Pendant que Scott Summers, Charles Xaviers et Moira McTaggert restent au chevet de Jean Grey, les autres X-Men s'en vont passer quelques jours de vacances dans le château de famille des Cassidy en Irlande. 2 anciens ennemis (Black Tom, le frère de Banshee, et Juggernaut, le demi-frère de Xavier) les attendent car ils ont été avertis par le mystérieux Erik le Rouge.



Dans l'épisode 104, les X-Men doivent faire face à Magneto qui a été libéré par Erik le Rouge et ramené à l'âge adulte (sa régression au stade de bébé se déroule dans Essential Defenders 2). Puis dans l'épisode 105, ils se heurtent à Firelord (l'un des hérauts de Galactus) également recruté par Erik le Rouge. Après un épisode bouche-trou (numéro 106), ils se retrouvent en plein coeur d'une guerre civile spatiale impliquant la race des Shi'ar et la fin de l'univers.



À peine de retour à la maison sur terre, le gouvernement canadien tente de récupérer Wolverine en envoyant son superhéros Weapon Alpha (James Hudson). Ce tome s'achève sur un dernier épisode bouche-trou dans lequel les X-Men sont attaqués dans leur école par Warhawk qui les a enfermés dans la Danger Room.



Comme dans le tome précédent, la première impression est que les histoires débordent de concepts, d'aventures, de rebondissements et de premières fois. Rien que le numéro 107 introduit le cristal de M'kraan, les Shi'ar, les Starjammers (dont le père de Scott Summers), les membres de la Garde Impérial. Le lecteur le plus attentif verra aussi apparaître les terribles intrigues secondaires chères à Chris Claremont et développées par fois sur plusieurs années. Dans l'épisode 104, le lecteur déchiffre ainsi une mention relative à un Mutant X qui ne verra sa résolution que bien plus tard. Il faudra également attendre plusieurs épisodes avant de savoir qui a envoyé Warhawk. Et les personnages adoptent déjà des modes d'exposition de leurs pensées très théâtraux, voire carrément empruntés à l'opéra.



7 épisodes sont dessinés par Dave Cockrum (101 à 107). Il vaut mieux laisser de coté l'épisode bouche-trou 106 (dessins complétés par Bob Brown) et s'intéresser aux 6 autres. Le rythme de parution mensuel fait peser des délais difficiles à tenir par Cockrum, mais l'ensemble des planches tient encore bien la route. Dans les défauts, on note des décors pas toujours présents en quantité suffisante et quelques visages vraiment affreux. Dans les passages réussis, on apprécie les efforts faits sur le réalisme des décors techniques et l'inventivité et la diversité des aspects des personnages (en particulier dans le dernier épisode qu'il dessine avec la Garde Impériale et les Starjammers).



Je passerai également sous silence la prestation de Tony DeZuniga dans l'épisode 110 pour insister sur l'arrivée de John Byrne et son travail dans les épisodes 108 & 109. Je suis un très grand fan de cette période Byrne. Il est évident qu'il bénéficie des concepts graphiques Dave Cockrum, tout comme il est évident qu'il fait passer cette série dans une époque plus moderne. Pour commencer il ose des angles de vue plus variés et plus travaillés que son prédécesseur. Il a un style graphique un peu plus rond que celui de Cockrum et il sait insuffler une vitalité et une énergie hors du commun. Enfin, lors des séquences calmes, les visages des personnages sont beaucoup plus avenants. Mais il ne faut pas sous-estimer l'apport déterminant de Terry Austin. Cet encreur a une obsession de la précision et de la méticulosité qui transforme chaque dessin en une illustration pleinement achevée. En outre, quand on compare Byrne encré par Austin et Byrne encré par lui-même, on s'aperçoit que Terry Austin ne se contente pas de repasser les traits, il rajoute une multitude de détails qui donnent une cohérence exceptionnelle aux illustrations (que ce soit les éléments technologiques et futuristes, ou même les décors d'appartement).



Ce tome constitue, comme le premier, une synthèse de tout ce qui a fait des Uncanny X-Men la série locomotive de l'univers Marvel pendant 10 ans, et qui reste encore maintenant une référence indépassable pour les scénaristes des mutants (sauf peut-être les X-Men de Grant Morrison). La suite est encore plus mythique.
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Marvel Masterworks - The Uncanny X-Men, tom..

Ce tome réédite en couleurs les épisodes 111 à 121 de la série Uncanny X-Men (UXM en abrégé) et faite suite à The Uncanny X-men 2.



La première histoire commence très fort. Hank McCoy rend une visite de courtoisie à ses anciens camarades. Mais il trouve l'école de Westchester déserte. Son enquête l'amène dans un cirque itinérant où il trouve des saltimbanques dont l'allure lui dit quelque chose, mais eux ne le reconnaissent pas. Après avoir réglé ce léger problème, les nouveaux X-Men sont capturés par Magneto qui gagne. Il leur a réservé un traitement très original dans sa base sous-terraine en antarctique. Ce ne sont pas leurs superpouvoirs qui leur permettront de s'ne sortir, mais un talent acquis d'Ororo dans une scène d'anthologie.



À l'issue de ces 2 épisodes avec Magneto, les X-Men sont séparés. Beast et Phoenix sont expulsés à la surface de l'antarctique (scène dont se souviendra Joss Whedon dans Astonishing X Men 4: Unstoppable) et les autres (Cyclops, Wolverine, Colossus, Nightcrawler, Banshee et Storm) se retrouvent sur le territoire de Ka-zar où un méchant pas beau menace l'écosystème.



Dans l'épisode 117, le professeur Xavier se souvient de la première fois où il a rencontré un autre mutant télépathe. Il s'était fait volé son portefeuille par une Ororo très jeune et il a dû confronter le responsable de ces mendiants : Amal Farouk.



Pendant les épisodes 118 et 119, les X-Men sont au Japon pour aider un de leurs anciens membres : Shiro Yoshida (Sunfire). Un autre méchant pas beau tient le gouvernement japonais sous un odieux chantage : une rançon exorbitante ou la destruction du Japon par un tremblement de terre. Pendant ce temps là, Charles Xavier a décidé d'accompagner sa nouvelle fiancée dans l'espace et Jean Grey a décidé de se ressourcer en Écosse.



Enfin dans les épisodes 120 & 121, les X-Men reviennent vers Westchester, mais leur avion est détourné suite à une tempête d'origine surnaturelle et ils atterrissent finalement à Calgary. Ce sera l'occasion pour eux de faire du shopping et de faire connaissance avec Alpha Flight au grand complet : Weapon Alpha, Northstar, Aurora, Sasquatch, Shaman et Snowbird.



Ça y est : Chris Claremont (scénario), John Byrne (dessins) et Terry Austin (encrage) ont pris leur envol et rien ne les arrêtera (si ce n'est un divorce après l'épisode 143). Claremont et Byrne se partagent en fait le scénario et Claremont est seul responsable des dialogues. Leur talent éclate dès le premier épisode : les X-Men sont transformés en bête de foire et la foule des badauds applaudit. Ororo libère les X-Men de leurs entraves dans la mise en oeuvre d'un précepte cher à Claremont : quand on veut on peut (la force de volonté permet d'accomplir des miracles). Jean Grey est séparée de l'équipe ce qui permettra à CENSURÉ d'asseoir sa domination mentale sur elle ; Claremont a prévu cette épisode à 2 ans dans le futur de la série. Les X-Men arrivent au Japon, Cyclops découvre que Wolverine lit couramment le japonais. Et les lecteurs découvrent enfin son prénom. Les X-Men débarquent au Canada, John Byrne en profite pour créer la première équipe de superhéros canadiens.



Comme dans les tomes précédents, l'action ne faiblit jamais. Les lecteurs continuent à découvrir ces personnages relativement récents à l'époque. Et John Byrne amène un degré de réalisme (très relatif, puisqu'on parle de superhéros) qui n'existait pas dans les autres comics. La scène de foule au cirque avec tous ces visages émerveillés par le spectacle des créatures improbables. Il soigne aussi l'expression des visages. Les mimiques d'Hank McCoy sont moins exagérées que l'ordinaire des comics de l'époque et le lecteur lit sur ses traits des émotions plus nuancées. L'une des forces de Byrne est qu'il sait donner de solides fondations aux manifestations des superpouvoirs. Il manie avec brio les angles de vue et les cadrages. Il étoffe ses décors bien au-delà de l'ordinaire, aidé en cela par Terry Austin qui ne se limite pas à encrer les décisions avec une précision maniaque, il les complète également par des détails technologiques ou industriels. À ce titre, l'épisode 118 est encré par Ric Villamonte (lui aussi très précis) et la comparaison avec les autres permet d'apprécier l'apport de Terry Austin. Le seul point faible de Byrne est peut être la forme des visages et leurs textures. Sous ses crayons, tous les visages deviennent très lisses, un peu trop à mon goût.



De nouveau, Claremont, Byrne et Austin emmènent les lecteurs dans des aventures débridées, au travers de nombreux lieux enchanteurs, en compagnie de personnages que l'on aimerait bien avoir comme amis, avec des effets spéciaux de toute beauté pour les superpouvoirs. À la relecture, la magie de ces épisodes de 1978 et 1979 est intacte et elle opère toujours aussi efficacement, sans même que mon cerveau ait besoin de recourir au pouvoir de la nostalgie. La suite est disponible dans The Uncanny X-Men 4 (épisodes 122 à 131 et annuel 3), ou en noir et blanc dans la collection économique des Essential, à savoir Essential X-Men 2.
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Marvel Masterworks - The Uncanny X-Men, tom..

Ce tome fait suite à Marvel Masterworks : Uncanny X-Men 3 (épisodes 111 à 121). Il contient les épisodes 122 à 131 et le numéro annuel 3, parus en 1979/1980. Tous les épisodes sont réalisés par Chris Claremont (scénario et dialogue), John Byrne (dessins, et parfois participation au scénario) et Terry Austin (encrage et parfois détails supplémentaires dans les cases), exception fait du numéro annuel.



Épisodes 122 à 124 "Murderworld" - Scott Summers (Cyclops), Logan (Wolverine), Piotr Rasputine (Colossus), Ororo Munroe (Storm), Sean Cassidy (Banshee) et Kurt Wagner (Nightcrawler) continuent de remettre en service les systèmes de l'école de Westchester, sans savoir que Jean Grey et Hank McCoy ont survécu. Lors d'une soirée passée à New York où chacun vaque à ses affaires privées, ils sont capturés un à un par Arcade, l'assassin qui exécute ses victimes dans un parc à thème (apparu pour la première fois dans Marvel Team-up par Claremont & Byrne).



Épisode annuel 3 (scénario de Chris Claremont, dessins de George Perez, encrage de Terry Austin) - Arkon (un ancien ennemi des Avengers) revient sur Terre (en provenance de sa dimension d'origine) pour demander l'aide de Thor. Comme celui-ci est indisponible, il enlève Storm et l'emmène dans son monde. Les X-Men le poursuivent pour sauver leur collègue.



Épisodes 125 à 128 "Mutant X" - Sur l'île de Muir (en Écosse), Moira McTaggert continue de tester les capacités physiques de Jean Grey et elle découvre que son niveau de pouvoir est sans commune mesure à ce qu'il était avant son accident dans la navette spatiale. Elle découvre également que le terrible Mutant X s'est échappé de sa cellule. À Westchester, Hank McCoy vient vérifier l'état de l'école et découvre que les X-Men sont vivants. Scott Summers téléphone à Muir Island. Lorna Dane (Polaris, la femme d'Alex Summers, le frère de Scott) décroche, prend connaissance de l'identité de l'interlocuteur et pousse un cri d'effroi alors qu'elle est attaquée par le mutant X. C'est l'amorce de l'affrontement entre les X-Men et Proteus.



Épisodes 129 à 131 "Kitty Pryde & Dazzler" - Tous les membres des X-Men sont réunis ; ils rentrent à Westchester, sauf Sean Cassidy qui a décidé de rester à l'île de Muir avec Moira. Ils ont la surprise de retrouver Charles Xavier à l'école. Xavier reprend l'école en main et scinde ses X-Men en 2 groupes pour prendre contact avec 2 nouveaux mutants détectés par Cerebro : Kitty Pryde et Alison Blair. Mais Emma Frost a déjà contacté les parents de Kitty.



Ça y est : Claremont, Byrne et Austin sont à fond. Claremont alterne les moments de détente à base de supercriminels purement comics (dramatisation exagérée, apparence ridicule, mode d'attaque débile et inefficacité maximale, oui je pense à Arcade, mais la fierté mal placée d'Arkon vaut également son pesant de cacahuètes), avec des histoires plus subtiles, tout en gardant une bonne dose de superpouvoirs. Il est sûr qu'Arcade appartient à l'âge précédent des comics quand les superméchants inventaient des plans débiles pour essayer de venir à bout de leurs ennemis. Il est sûr aussi que Byrne traite ce scénario au premier degré et qu'il est difficile de résister au kitch de ce simulacre d'inspecteur de KGB venant faire subir un lavage de cerveau à Colossus.



Pour cette première partie, Claremont utilise à plein la licence artistique propre aux comics qui permet d'abandonner toute apparence de réalisme pour créer un monde ludique à la logique un peu infantile. Et pourtant je suis émerveillé comme un enfant devant cette situation délirante. En faisant abstraction des inserts de texte de Claremont, il devient évident que Byrne possède une maîtrise impressionnante car ladite séquence peut se lire indépendamment des textes. Ces derniers reprennent une partie de ce qui est décrit (dispositif lourdaud), mais ils accentuent le rythme du récit plutôt que d'être en opposition.



L'annuel 3 souligne à nouveau que sans Byrne, les scénarios de Claremont ont du mal à prendre leur envol : cet épisode reposant uniquement sur une méprise initiale. George Perez exécute des dessins très détaillés dans lesquels il ne manque pas un seul débris de maçonnerie, mais encore un peu tassé. L'encrage de Terry Austin est impeccable.



Une fois les X-Men réunis, Claremont et Byrne révèlent enfin l'identité du mutant s'étant évadé lors de l'épisode 104, soit 2 ans plus tôt. Il s'agit là aussi d'un dispositif dont Claremont va abuser par la suite : les intrigues secondaires étirées pendant plusieurs années avec risque d'oubli au fil du temps qui passe, ou d'incohérence. Chaque relecture reste un plaisir pour moi. Je retrouve des individus avec leurs propres motivations (Quoi ! Alex et Lorna ne veulent pas devenir des X-Men ?). Les X-Men refusent d'envisager de tuer l'ennemi malgré sa puissance. La nature de ce dernier justifie pleinement sa dangerosité et ses penchants criminels, de manière naturelle. Lorsque l'affrontement s'engage pour de bon, l'ennemi souhaite tuer ses opposants et il s'y emploie vraiment (Nightcrawler enterré vivant par exemple). Les X-Men réagissent comme une équipe bien rodée et le combat est pyrotechnique à souhait.



John Byrne construit des mises en page qui se lisent toutes seules, sans aucun effort. Au fil des pages il apparaît comme une évidence qu'il prend un soin particulier à mettre Jean Grey en avant, et à accentuer ses courbes. Elle bénéficie d'une attention qui fait ressortir sa grâce, sa beauté déjà plus qu'humaine et sa puissance terrible. De plus il veille à créer des tenues spécifiques pour chaque personne, y compris les figurants n'apparaissant que le temps d'une ou deux cases. Il a fait des recherches sur l'architecture écossaise pour créer des décors vraisemblables. Lorsque l'ennemi commence à déformer la réalité, Byrne ne se contente pas d'un ou deux effets faciles, il imagine des effets inventifs avec une mise en page les mettant en valeur. Et il bénéficie de l'appui de Terry Austin.



Cet encreur travaille avec minutie pour respecter chaque nuance des crayonnés, à base de traits fins. Il transmet l'esprit des dessins de Byrne en transcrivant fidèlement la prédominance des courbes. Il clarifie chaque portion du dessin pour une lecture plus rapide, sans rien sacrifier des détails. Il rajoute quelques textures de manière discrète (les motifs sur le papier peint page 24, à une époque où tout se faisait à la main, pas d'infographie). Et il rajoute de discrets détails qui augmentent le réalisme des dessins de Byrne, les tirant vers une vision plus adulte. Il y a par exemple les presses hydrauliques (première case page 2), le détail du radiateur (page 11), le contenu du placard (page 25), etc. Ses ajouts se détectent avec un peu d'attention car ils sont légèrement plus raides que les traits de Byrne, ou par comparaison avec les dessins de Byrne quand il s'encre lui-même. Les illustrations en sont enrichies d'autant pour un plaisir visuel accru et une immersion plus intense.



La dernière partie avec Dazzler et Kitty Pryde continue sur cette lancée (même si cette jeune mutante semble introduite pour toucher un lectorat plus jeune, et la chanteuse disco pour profiter de l'air du temps). Il est particulièrement agréable également de voir les personnages évoluer lentement mais sûrement, mûrir et changer. Le cas de Jean Grey est un exemple évident, celui de Scott Summers est plus nuancé puisqu'il doit s'opposer à Charles Xavier qui prend les nouveaux X-Men pour des enfants. Il n'a pas réussi à recaler sa perception de ses étudiants.



Il m'a été impossible de rester insensible à ce tourbillon d'idées et à cette atmosphère d'aventures plus grandes que nature, à cette camaraderie entre membres disparates d'une équipe. Le travail en équipe n'est pas une évidence, la vie en communauté ne va pas de soi. Il subsiste quelques cachoteries adolescentes entre les uns et les autres, mais globalement chaque personnage a sa propre personnalité, ses propres objectifs. La dynamique de l'histoire est constructive et expansive : les récits ne ressassent pas les idées de Stan Lee et Jack Kirby ad nauseam, ils innovent, ils élargissent l'horizon. Et parfois le récit laisse poindre une maturité déconcertante. Le fils de Moira essaye de tuer sa mère, puis de la posséder avec l'aide du père. Ororo (à l'aise financièrement grâce à Xavier) se trouve confrontée à un squat de drogués, et au cynisme de Luke Cage.



Logan se heurte à la barrière entre les classes sociales. Jean Grey découvre la puissance troublante de sa séduction. Les jeunes adultes que sont les X-Men se battent contre la puissance corruptrice de l'argent incarnée par l'Hellfire Club, organisation élitiste se plaçant au dessus des lois. Jean Grey quitte l'état de jeune adulte pour découvrir sa liberté de femme épanouie (sa tenue légère sur l'île de Muir, le jeu de séduction vénéneuse avec Jason Wyngarde) ; elle est vraiment passée à l'âge adulte où elle peut commencer à s'émanciper des valeurs parentales et de la figure tutélaire de Charles Xavier.



L'implication et le plaisir de Chris Claremont, John Byrne et Terry Austin ressort à chaque page que ce soit par des dialogues transmettant la personnalité des individus, des dessins inventifs ou un encrage enrichissant. Ils créent ensuite une tragédie qui a marqué des générations de lecteurs.
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Marvel-Verse : Shang-Chi

Ce comics de la collection Marvel-verse, présente Shang-chi, un super-héros membre des Avengers, enfin pas dans les films, mais ça va venir à mon avis.



En tout cas, ce livre est parfait pour un amateur comme moi de l'univers de Marvel, grand fan de Dccomics ou Validant que je suis. Cet ouvrage assemblé plusieurs histoire comme notamment :

- Wolverine First Class (2008) 9

- Marvel Adventures Spider-Man (2010) 2

- Free Comic Book Day 2011 (Spider-Man) 1

- Master of Kung Fu (2017) 126

- The Legend of Shang-Chi (2021) 1



Ou on retrouve des personnages emblématiques comme Spiderwoman, spiderman, Kitty pride ou encore Wolverine.



Ce comics de la collection Marvel verse, est parfait pour commencer les comics et découvrir ou redécouvrir certains personnages, pour aller plus loin dans les lectures.

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New X-Men Companion

Ce tome regroupe 27 histoires, allant d'un épisode complet à un demi-épisode, parues dans la série X-Men Unlimited 34 à 50 (à l'exception des 44 & 45) en 2003/2004, et le 1 de la série de 2004. Il s'agit donc d'une forme d'anthologie, avec des histoires réalisées par de nombreux auteurs. Les scénaristes : Steven Grant, John Smith, Jimmy Palmiotti, Gail Simone, Ian Edginton, Jeff Jensen, Kaare Andrews, Greg Rucka, Jason Pearson, J. Torres, Chris Claremont, Nick Bertozzi, Jamie Delano, David Conway, Darko Macan, Bruce Jones, Adam Warren, John Layman, Bill Willingham, Kazuo Koike, Tony Lee, J.T. Krull. Les dessinateurs : Trevor Eeden David Finch, Amanda Conner, Kevin Maguire, Joe Chiodo, John Totleben, Kaare Andrews, Darick Robertson, Jason Pearson, Keron Grant, Paul Smith, Neil Googe, Takeshi Miyazawa, Simon Bisley, Shin Nagasawa, Rick Mays, Dan Norton, Richard Isanove, Kelsey Shannon, Ban & Ray Lai, Tom Mandrake.



À Tokyo, Shiro Yoshida (Sunfire) enquête pour retrouver un jeune homme yakuza, à la demande de sa mère. À New York, Joel (un jeune émo) se fait maltraiter au lycée : Jean Grey se bat contre Sabretooth, les parents de Joel se rendent compte qu'il a fugué. Pour se détendre, Rogue a emprunté la moto de Logan et roule : elle se fait chahuter par des bouseux en 4*4. Des acteurs pas très bons interprètent Xavier, Shadowcat, Cyclops, Beast et Wolverine, mais des terroristes interviennent sur le plateau pour dénoncer ce film pro-mutant. Erik Lehnsherr intervient pour démanteler un trafic de mutants. Hank McCoy recueille un mutant félin à l'école de Westchester, sans arriver à le soigner complètement. Il était une fois, un jeune enfant était né dans un étrange endroit, pas tout à fait dans notre monde, pas tout à fait dans le suivant. Il était né entre les mondes, disséminé dans chacun d'entre eux. Pendant ce temps-là, Kitty Pryde pense à Illyana Rasputin. À New York, Kitty Pryde pense à Peter Rasputin, mort depuis un an ; elle a l'impression de l'apercevoir bien vivant dans une rue.



Dylan a planté sa voiture dans le parapet d'un pont et elle menace de basculer dans le vide, l'entraînant avec sa copine Amy vers une mort certaine ; cachée dans l'ombre de la nuit, Storm observe la scène sans se décider à intervenir. Storm vole au-dessus du Japon pour intervenir en urgence : elle se fait intercepter par Sunfire (Shiro Yoshida) qui veut l'obliger à respecter l'interdiction de survol du Japon par des mutants. Comment Ororo a-t-elle décidé de changer de coiffure et d'opter pour une iroquoise ? Dans le nord canadien, Sabretooth avance torse nu dans la neige en saignant abondamment : un chasseur humain a réussi à le blesser grièvement et continue à le poursuivre. À New York, Juggernaut a décidé d'écrire un poème pour l'offrir à sa professeure. À New York, Milo Mystik, un adolescent, s'est servi de son pouvoir de mutant pour devenir une star de la musique pop, déchaînant les foules. Emma Frost est prisonnière en Antarctique, aux mains d'une femmes qui souhaite extraire son gène mutant pour se l'injecter. Une jeune Jean Grey revient de faire des courses et trouve les locaux de l'école de Westchester sens dessus-dessous.



Du fait de sa nature d'anthologie, ce recueil comprend forcément des histoires qui parlent plus que d'autres, vraisemblablement différentes pour chaque lecteur. Le titre indique qu'il s'agit de récits parus en parallèle des épisodes écrits par Grant Morrison pour la série principale, rebaptisée New X-Men à l'occasion, numéros 114 à 154 parus de 2001 à 2004. Difficile d'attirer le lecteur sur d'autres récits, mais quand même la liste des créateurs impliqués, tant scénaristes que dessinateurs, a de quoi attirer l'attention. Le choix des personnages est plus consensuel : Jean Grey, Rogue, Wolverine, Beast, Kitty Pryde, Nightcrawler, Storm, Emma Frost. Les choix les plus étonnants sont 2 supercriminels (un évident Sabretooth, un moins évident Juggernaut), et 2 mutants de second plan Sunfire et Sage, ainsi que l'inattendu Lockheed. Ne pouvant pas apporter des modifications significatives, les créateurs doivent soit se focaliser sur la personnalité de leur protagoniste, soit sur une intrigue rapide et astucieuse. Effectivement, les 27 histoires ne se valent pas toutes, et elles ne s'inscrivent pas toutes dans le même registre. Il est possible d'en singulariser quelques-unes.



Le vieux fan des X-Men ne peut pas résister à la nostalgie qui se dégage des 12 pages réalisées par Chris Claremont & Paul Smith (comme au bon vieux temps) et qui se déroule entre les numéros 173 et 174 d'Uncanny X-Men initialement parus en 1983. Cette séquence montre comment Ororo a sauvé Yukio de la noyade et comment Yukio l'a aidé à trouver son nouveau style avec l'iroquoise. Claremont ne retrouve pas sa verve d'antan, et les dessins de Smith ont perdu en élégance, mais il est émouvant de se replonger dans cette époque. En termes d'étude de caractère, l'histoire Yartzeit (22 pages) dépeint une Kitty Pryde en plein processus de deuil, Peter Raspoutine étant décédé un an auparavant. Greg Rucka sait faire partager la douleur de l'absence qu'éprouve encore la jeune femme, et Darick Robertson reste dans un registre graphique naturaliste, évitant le romantisme outrancier. Le lecteur partage la peine de Kitty et l'accompagne dans son processus d'acceptation, toujours en cours. Jeff Jensen (scénario) et John Totleben (dessins) réalisent une histoire d'Hank McCoy à la sensibilité tout aussi juste : le biologiste qu'il est se heurte à un mystère, un mutant ne réussissant pas à guérir complètement malgré les soins prodigués. L'homme se heurte ainsi à ses limites avant d'accepter la réalité et le deuil qui l'accompagne, servi par une narration visuelle exquise de délicatesse. Dans ce registre, toutes les histoires ne se valent pas : celle consacrée à Rogue (par Jimmy Palmiotti & Amanda Conner) est plus convenue, ainsi que celle consacrée à Erik Lehnsherr (par Ian Edginton & Joe Chiodo), malgré un registre graphique original établissant une ambiance poisseuse. Certains auteurs se contentent de ressasser les thèmes clichés des histoires de mutants sans réussir à y apposer leur patte personnelle : Jason Pearson opposant les convictions de Storm à celle de Magneto, Steven Grant & David Finch faisant de Sabretooth un animal traqué, David Conway & Keron Grant réduisant Emma Frost à l'impuissance face à une femme ambitieuse, Bruce Jones & Shin Nagasawa réalisant une histoire silencieuse de Wolverine, ou encore Kazuo Koike réalisant une histoire de Wolverine en tant que samouraï des temps modernes.



En parcourant la liste des équipes créatrices, le lecteur en attend plus de certaines que d'autres. Impossible par exemple ne réprimer sa curiosité à voir Wolverine dessiné par l'impétueux Simon Bisley (Sláine avec Pat Mills, Lobo avec Alan Grant & Keith Giffen), sur un scénario de l'inventif Ian Edginton (Stickleback). Ce dernier a conçu une histoire sur mesure pour jouer sur les forces graphiques de Bisley avec une série d'affrontements physiques entre Logan et des adversaires. La démesure est bien présente, avec une forme d'exagération moqueuse, mais le tout reste sympathique sans passer dans la catégorie indispensable. La synergie entre John Smith (scénario) et David Finch (dessins) fonctionne mieux pour une histoire ou chaque page est découpé en tiers horizontal, chacun comprenant un fil narratif suivant un personnage différent. Avec une narration très classique, Tony Lee & les frères Lai racontent une histoire originale de Sage qui tire pleinement partie des pouvoirs de cette mutante, de leurs conséquences sur sa personnalité.



Il y a également des créateurs qui choisissent de réaliser une histoire en se démarquant totalement des conventions narratives en vigueur dans les comics industriels de superhéros. Parfois, ça ne fonctionne pas : l'approche pseudo-manga / Disney de Bill Willingham & Kelsey Shannon pour une histoire infantile très convenue de Nightcrawler. D'autres fois, le lecteur tombe sous le charme d'une interprétation personnelle apportant de l'inattendu et l'originalité dans une histoire de mutant. Kaare Andrews aidé par 5 artistes raconte un conte bien tourné, avec une prise de risque graphique payante. Jamie Delano & Neil Googe créent un nouveau mutant mettant son pouvoir à profit pour devenir une star de la pop, avec une narration graphique empruntant des codes visuels au manga, pour une histoire futée, sensible et adulte. Darko Macan & Danijel Zezelj racontent une intervention de Charles Xavier dans l'esprit d'une femme troublée pour une plongée dans une réalité agressive et une main tendue honnête et charitable, avec des visuels d'une beauté mélancolique extraordinaire.



Comme dans toute anthologie, le lecteur apprécie différemment chacun des récits. Au vu de la liste des créateurs, il est en droit de s'attendre à des étincelles. Tous ne réussissent pas à relever le défi, mais ce recueil contient quelques pépites et assez de bonnes histoires pour que le lecteur atteigne un bon niveau de satisfaction, à la fois pour la mise en valeur d'une facette d'un personnage, pour une narration graphique sortant de l'ordinaire, pour 3 récits exceptionnels.
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Spécial Strange n°14

J'aime partager les récits qui m'ont marqué et je me dois donc de parler de cet album qui date de 1978 car ce tome 14 de Special Strange est ma toute première BD, que j'ai reçu de mes parents en même temps que le tome 109 de Strange sur une aire d'autoroute.



Je devais avoir 7 ou 8 ans quand je les ai lu. Je les ai tellement lu et relu, que plus de 40 ans après, je me souviens encore parfaitement des histoires et des personnages. C’est un peu comme si je l’avais lu hier, sauf qu’entretemps, j’ai grandi et la magie de ces albums s’est progressivement transformée en nostalgie.



Je me souviens parfaitement de cette première rencontre avec les X-Men, Spider-Man, les 4 Fantastiques et Captain Marvel, mais ce qui m’avait surtout marqué à l’époque, c’étaient les super-vilains de ces histoires : le Fléau qui se jette à l’eau pour sauver son ami Black Tom, la transformation de Basil Elks en Basilic, l’Homme Taupe et ses subterriens, sorte de croisement entre des taupes et des zombies. Je me souviens également avoir été marqué par la souplesse des personnages, leur aisance à traverser les cases avec panache, agilité et efficacité, surtout par le Hurleur et par Captain Marvel (La Chose un peu moins :) ).



Je ne sais pas si à l’époque j’était capable de lire/comprendre tous les textes, mais je me souviens de l’effroi que j’avais ressenti en voyant Captain Marvel prisonnier de cette gigantesque émeraude et de la fascination que j’avais en voyant Rick Jones se transformer en super-héros, juste en frappant ses bracelets. Trente ans plus tard, je n’ai plus ce « Woaw » en lisant ces récits, mais j’ai apparemment gardé cette attirance pour les super-héros en collants. Je peux comprendre les gens qui n’aiment pas les super-slips, mais moi, j’ai grandi avec... et si vous aviez lu cet album à l’âge de 8 ans, vous seriez peut-être également contaminés.



Nostalgie !
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Spécial Strange n°14

« Special Strange n°14 » se situe dans la moyenne des productions de l'époque.



Claremont n'a pas encore rencontré Byrne et signé sa plus grande œuvre, aussi ces X-men peinent à trouver leur rythme malgré la présence du Fléau, très sous exploité dans une histoire confuse se terminant en eau de boudin.



Spider-man est plus intéressant, notamment par la présence de Captain Marvel et du Basilic archétype du minable criminel ayant une revanche à prendre sur la vie. Certes la présence de l'Homme-taupe et de Mr Fantastic n'apportent pas grand chose, mais le style de Kane demeure tout à fait correct.



Les aventures de la Chose en solo paraissent presque parfois plus intéressantes que celles de ses coéquipiers, en témoigne cette histoire sombre de démons venu d'autre dimension que la Chose repousse à grands renforts de punches bien sentis !



Un numéro pas indispensable mais tout à fait honorable !
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Special Strange, n°29

« Special Strange n°29 » constitue une merveille en raison des X-men qui en deux épisodes, « découvrent » Dazzler et Etincelle qui deviendront des personnages récurrents de la saga, puis affrontent leurs plus grands rivaux du Club des damnés.



Le scénario de Claremont assisté par Byrne est génial, d'un niveau inhabituel est inédit (pour moi) dans le mondes des comics et si les X-men l'emportent cette fois, le déchainement incontrôlable des pouvoirs de Jean Grey, habitée par le Phénix noir, commence à inquiéter ses amis.



Quant au Club, malgré la perte de la charismatique Reine blanche, leur stratégie à long terme visant à conditionner l'esprit de Jean par le biais du Cerveau, maitre des illusions, commence à faire son effet.



D'un point de vue graphique, on côtoie aussi la perfection avec ces personnages athlétiques, expressifs et hautement charismatiques évoluant dans un univers urbain. Et franchement Dazzler grimé en reine du disco maquillée et juchée sur des patins à roulettes, quelle idée géniale !



En comparaison les aventures de Spider-man s'avèrent parfaitement oubliables. Mention spéciale à la Chose boostée par la présence de Byrne dans un scénario « dark » original, même si le scénario confus de Macchio nuit quelque peu au plaisir de la lecture.



Mais vous l'aurez compris, ce numéro 29 a tout du statut d'historique pour les X-men !
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Spider-Man : Marvel Team-Up

Ce tome comprend les épisodes 59 à 70 et 75 de la série "Marvel team-up", parus en 1977/1978. Tous les scénarios sont de Chris Claremont et les dessins de John Byrne. L'encrage est réalisé par Dave Hunt (épisodes 59 à 67), Bob Wiacek (épisode 68), Ricardo Villamonte (épisode 69), Tony DeZuniga (épisode 70) et Al Gordon (épisode 75). Pour des questions de droits d'auteur, l'épisode 79 (Spider-Man & Red Sonja) n'est pas inclus dans ce tome. Le principe de la série "Marvel team-up" était d'associer 2 superhéros pour une aventure en 1 ou 2 épisodes, le plus souvent Spider-Man avec un autre.



Épisodes 59 & 60 - Spider-Man avec Yellow Jacket (Henry Pym), puis Wasp (Janet van Dyne) luttent contre un supercriminel appelé Equinoxe, l'homme thermodynamique, capable d'émettre des projections de feu et de glace. Épisodes 61 & 62 - Spider-Man avec Human Torch (Johnny Storm), puis avec Miss Marvel (Carol Danvers) se battent contre le Super-Skrull. Épisodes 63 & 64 - Spider-Man vient en aide à Iron Fist (Daniel Rand) contre Steel Serpent, puis il reçoit l'aide des Daughters of the Dragon (Misty Knight et Colleen) contre le même adversaire. Épisodes 65 & 66 - Spider-Man et Captain Britain (Brian Braddock) sont capturés par Arcade qui joue avec eux dans un flipper géant.



Épisode 67 - Spider-Man délivre Tigra (Greer Nelson) de l'emprise Kraven. Épisode 68 - Spider-Man aide Man-Thing (Ted Sallis) à s'évader et doit lutter contre D'Spayre qui a emprisonné Dakhim et Jennifer Kale. Épisodes 69 & 70 - Ahmed Abdol (Living Pharaoh) a capturé Havok (Alex Summers) ; Spider-Man lui vient en aide et est secondé par Thor. Épisode 75 - Luke Cage et Spider-Man luttent contre un gang de racketteurs qui a recours à l'incendie criminel.



Chris Claremont et John Byrne ont réalisé ces épisodes peu de temps avant d'être associés sur la série Uncanny X-Men 2 (à partir de l'épisode 108) et ils ont mené les 2 séries de front pendant un semestre (sachant qu'à l'époque Uncanny X-Men était bimestriel). Il s'agit donc un peu d'un trésor méconnu pour les amoureux de cette période des X-Men (dont je fais partie). Bien sûr, le lecteur retrouve les tics narratifs de l'époque : bulles de pensée copieuses, personnages parlant tout seul à voix haute pour expliquer ce qu'il est en train de faire. Il s'agit d'un mode narratif hérité des années 1960 où la majeure partie de l'histoire est racontée au travers des bulles, plus que par le biais des images. Sous réserve de supporter cet aspect, le lecteur peut se plonger dans des aventures rapides, assez simples, terminées en 2 épisodes, et parfois autocontenues en 1 seul épisode.



Malgré le schéma basique des scénarios, Chris Claremont n'hésite à intégrer des éléments continuité d'autres séries qu'il écrit. Par exemple, il reprend le personnage de Tigra, et donne une fin à sa rivalité avec Kraven. Plus étonnant, il développe un point de continuité majeur du personnage d'Iron Fist dans cette série "Marvel team-up". Il reprend le personnage de Captain Britain qu'il avait créé avec Herb Trimpe pour le marché anglais et le fait découvrir aux lecteurs américains. Il va récupérer des personnages qu'il avait écrit dans la série Man-Thing : Jennifer Kale et Dakhim. Et il insère un clin d'oeil aux X-Men puisque dans l'épisode 69, Beast (Hank McCoy) s'envole à bord d'un quinjet pour se rendre à l'école de Westchester où il arrive dans l'épisode 111 d'Uncanny X-Men.



Donc si toutes les histoires sont de qualité inégale, il est possible d'en trouver plusieurs intéressantes qui jouent sur les différents registres chers à Claremont (drame, ou imagination avec un zeste d'humour). Avec Arcade et Murderworld, le lecteur retrouve le scénariste dans son mode "aventure légère et décomplexée". Avec Iron Fist et Steel Serpent, il est plutôt dans son mode dramatique et sérieux.



Parmi les différents encreurs, Dave Hunt est celui qui convient le mieux au trait rond de John Byrne ; ça tombe bien puisqu'il encre 9 épisodes sur 13. Il est visible dans les premiers épisodes que John Byrne est encore très influencé par le style graphique Marvel en général, et par les frères Buscema (John et Sal) en particulier. Il progresse insensiblement d'épisode en épisode pour trouver son propre style. Le style des illustrations de l'épisode 75 (dédié aux pompiers de New York) s'avèrent très proches de celles de la série Uncanny X-Men. De même sa mise en page n'est pas aussi fluide que ce qu'elle deviendra par la suite.



Mais déjà il est possible d'observer plusieurs des caractéristiques de la première période ce dessinateur. Il y a déjà une grande assurance dans la façon de faire ressortir l'énergie des explosions (par exemple page 20). À plusieurs reprises, Byrne fait preuve d'une grande efficacité pour décrire un mouvement dans une suite de quelques cases (Spider-Man obligeant Human Torch à atterrir brutalement page 44). Il s'applique à imaginer des mises en scène construites et logiques pour les combats : le superbe affrontement entre Iron Fist et Steel Serpent dans un parc (épisode 63). Il sait trouver le bon dosage entre les éléments loufoques de Murderworld d'Arcade et les éléments réalistes pour conserver une tension narrative quant à la survie de Courtney Ross. Et il a un joli coup de crayon pour rendre les personnages féminins très séduisants qu'il s'agisse du capitaine Jean DeWolff, ou de la féline Tigra.



Ce tome est donc à réserver aux amoureux des X-Men par Claremont, Byrne et Austin qui retrouveront ici des aventures légères et rapides (très chargées en bulles) avec des illustrations très séduisantes, malgré des mises en pages parfois un peu pataudes.
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Spider-Man Team up - Intégrale 36 : 1980

Ne vous fiez pas à sa couverture parfaitement ridicule « Spider-man team-up, intégrale 1980 » est un grand cru disposant d'une variété enthousiasmantes d'artistes de premier plan aux rangs desquels Chris Claremont, Steven Grant, Mike Zeck et Franck Miller.



Bien sur il y a ce faux pas en associant Howard le canard à Spider-man dans une aventure ridicule (mais très bien dessinée !), mais pour le reste on se régale dans la qualité globale proposée.



Les scénarios intéressants et les excellents dessins pallient souvent à la relative faiblesse des partenaires de Spider-man avec en pointe, les histoires avec le Fauve, le Suaire ou Machine-man.



Un superbe florilège de ce qui se faisait de mieux dans les années 80 chez Marvel !
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Spider-man team up, 1979

La présence de Chris Claremont au scénario fait toute la différence dans ce « Spider-man team-up, l'intégrale 1979 ».



Claremont tire vers le haut un super-héros urbain habitué à combattre des super criminels de bas étages frisant souvent le ridicule avec d'autres scénaristes.



Ici, le lecteur a droit à des combats face à des démons venus d'autres dimensions, un classique S.H.I.E.L.D vs AIM avec une histoire dynamique, ambitieuse et parfaitement construite et enfin en guise de dessert Hulk lui-meme face aux Super soldats soviétiques, une équipe capable de tenir tête aux Avengers !



Toutes les histoires tiennent la route et au niveau dessins, des pointures comme Buscema ou Mc Leod se montrent au niveau du maitre, pour proposer une intégrale d'excellent niveau !
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Star-Lord : Guardian of the Galaxy

Ce tome regroupe les premières aventures de Star Lord (Peter Quill) depuis sa première apparition en 1976, jusqu'à une minisérie lui étant consacrée en 1996.



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- Marvel preview 4 (1976, scénario de Steve Englehart, dessins et encrage de Steve Gan, en noir & blanc) - Peter Quill a vu sa mère assassinée par des extraterrestres sous ses yeux. Il décide de consacrer sa vie à devenir astronaute, pour pouvoir ensuite la venger.



Pour la création du personnage, Englehart place le récit sous le signe de l'astrologie (naissance lors de l'alignement des planètes du système solaire, et de la Lune terrestre) et de Flash Gordon. Des décennies plus tard, le phénomène astrologique fait sourire. Par contre la détermination de Peter Quill reste impressionnante, surtout sa prise par la force de la possibilité de rencontrer un extraterrestre. Le scénario oscille entre narration adulte, et grosses ficelles romanesques (l'extraterrestre ressemblant à une image d'Épinal d'un Dieu barbu et paternaliste).



Steve Gan réalise de belles illustrations en noir & blanc, influencées par Alex Raymond, avec une bonne densité d'informations visuelles par case. Sans être aussi élégant que celui de Raymond ou Williamson, son trait est précis et inventif.



Si le lecteur a déjà lu cette histoire, il est vraisemblable qu'elle mérite 4 étoiles pour la nostalgie, sinon elle en mérite 3 pour un scénario intéressant tiré vers le bas par des facilités infantiles.



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- Marvel preview 11 (1977, scénario de Chris Claremont, dessins de John Byrne, encrage de Terry Austin, noir & blanc) - Star Lord et son vaisseau Ship viennent en aide à un peuple asservi en esclavage par un empire expansionniste.



Dans l'introduction, John Warner (le responsable éditorial) explique que Claremont et Byrne ont décidé avec son accord, d'abandonner la dimension astrologique, pour réaliser une histoire de type "space opera". Cette histoire a conservé intact tout son parfum d'aventures, sa dimension romanesque et son inventivité visuelle. Claremont réinvente un personnage chevaleresque et aventurier (tout en restant faillible). John Byrne est en pleine forme pour créer des visuels inventifs, avec un encrage de précision de Terry Austin (qui consolide les éléments technologiques en ajoutant des détails).



Ces 52 pages se dévorent comme les meilleurs épisodes des uncanny X-Men réalisés par cette même équipe. Un régal : 5 étoiles.



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- Marvel preview 14 & 15 (1978, scénario de Chris Claremont, dessins et encrage de Carmine Infantino, noir & blanc) - Star Lord a été séparé de Ship et il a échoué sur une planète désertique où il est aidé par une mystérieuse jeune femme.



Chris Claremont continue de raconter des histoires de science-fiction avec Star Lord. Dans la première, il est question d'un cycle de vie sortant de l'ordinaire, et d'équilibre écologique. Claremont s'inspire des thèmes de science-fiction de l'époque pour le meilleur, même si la romance entre Peter Quill et son vaisseau lorgne trop vers l'eau de rose.



Dans la deuxième histoire, Claremont revient sur les origines de Peter Quill et de Ship son vaisseau. Il s'inspire plus de la science-fiction bon marché que de la science-fiction intelligente, et le récit perd en intérêt.



Pour ces 2 épisodes, Carmine Infantino s'inspire franchement des concepts visuels de Star Wars (vaisseaux et uniformes), avec une propension marquée à ne dessiner que 2 types d'expressions du visage. D'un côté, ses dessins présentent une bonne densité d'informations visuelles, avec une réelle vitalité ; de l'autre il s'agit d'une esthétique un peu allongée beaucoup moins séduisante que celle de Byrne. 3 étoiles pour cette version intéressante, mais inégale.



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- Marvel super special 10 (1979, scénario de Doug Moench, dessins de Gene Colan, encrage d'Ernie Colon) - Séparé de Ship (son vaisseau doté de conscience), Peter Quill se retrouve sur un vaisseau colonie de 3 années lumières de long où il est manipulé pour prendre la tête d'une révolte.



Les aventures de Star Lord bénéficient de la couleur à compter de cet épisode. Les dessins de Gene Colan conviennent étonnamment bien à ce récit de science-fiction dépassant la dichotomie bons/méchants. 4 étoiles pour un récit intelligent doté de dessins inspirés, mais plombés par un romantisme trop fleur bleue.



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- Marvel preview 18 (1979, scénario de Doug Moench, dessins de Bill Sienkiewicz, encrage de Bob McLeod) - Star Lord atterrit sur une planète habitée par un peuple opprimé, et menacé par des anthropoïdes mi-hommes, mi-lions.



Retour au noir & blanc le temps d'un épisode, Doug Moench marie avec maladresse science-fiction et fantasy, en essayant de complexifier l'intrigue par l'introduction d'une troisième faction. La composante sur la rébellion reste au ras des pâquerettes et la dimension romantique enfile les clichés. Sienkiewicz est alors débutant, singeant les dessins de Neal Adams, sans en avoir le talent. Bob McLeod est incapable d'introduire des nuances dans les expressions des visages. 1 étoile.



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- Marvel spotlight 6 & 7 (1980, scénario de Doug Moench, dessins et encrage de Tom Sutton) - Le premier épisode propose une nouvelle version des origines de Star Lord, et du maître du Soleil. Le deuxième est une sorte de parabole : Peter Quill aidant un habitant déchu (on l'a privé de ses ailes), devant s'intégrer dans la société des individus dépourvus d'ailes.



Doug Moench a perdu sa capacité à imaginer des histoires de science-fiction intelligentes. Le premier récit répète les origines de Peter Quill en condensant le tout premier épisode de Steve Englehart, avec une relecture inutile du maître du Soleil. Le deuxième épisode se veut une métaphore sur le cycle de la vie et un paradis auquel on accède après avoir accompli de bonnes actions. Le résultat est plan-plan et basique, avec une morale incompréhensible. Les dessins de Tom Sutton sont assez laids et se rapproche du registre superhéros. Seuls quelques décors sortent du lot. 1 étoile.



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- Marvel Premiere 61 (1981, scénario de Doug Moench, dessins et encrage de Tom Sutton) - Séparé de son vaisseau, Star Lord se retrouve sur une planète inhabitée, peu hospitalière, mais où il découvre des vestiges d'une ancienne civilisation.



Les dessins de Tom Sutton sont toujours aussi peu agréables à la vue, amis avec une vraie capacité à créer un environnement substantiel. Le scénario de Moench est un peu pataud, mais avec une idée directrice plus originale et plus lisible, cohérente du début jusqu'à la fin. 3 étoiles.



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- Star Lord (minisérie en 3 épisodes de 1996, scénario de Timothy Zahn, dessins, encrage et couleurs de Dan Lawlis) - Plusieurs années dans le futur, Peter Quill n'est plus qu'une légende. Sini Quarrel doit intégrer l'ordre des Probiti, un ordre policier doté de pouvoirs dérogatoires. Sur la planète où il est affecté, il essaye de comprendre pourquoi son prédécesseur a disparu. Au cours de ses explorations, il découvre Ship (le vaisseau de Star Lord) qui a perdu la mémoire.



Timothy Zahn (écrivain de science-fiction, par exemple Star Wars, tome 2 : La trilogie de Timothy Zahn) raconte une histoire de complot et de trahison, sans jamais parvenir à donner de l'épaisseur à ses personnages. Pas un seul ne dispose de plus d'un trait de caractère, avec d'un côté les bons et de l'autre les méchants. Le récit est plat et linéaire, sans aucune tension narrative.



Les dessins de Dan Lawlis sont jolis, avec une mise en couleurs soignée. Toutefois, dès que le regard s'attarde sur une case, le lecteur constate la simplicité de chaque composition et la banalité des décors, ainsi que des mises en scène sans grâce. 1 étoile.



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- Au final ce recueil s'adresse aux complétistes qui veulent tout savoir de ce personnage obscur qu'est Star Lord (dont la nouvelle incarnation dans les Gardiens de la Galaxie de Bendis s'autosuffit), ou qui veulent découvrir 52 pages très réussies, réalisées par l'équipe légendaire de Chris Claremont, John Byrne et Terry Austin.
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The Champions Classic, tome 1

En 1975 dans l’univers Marvel apparaît à Los Angeles une nouvelle équipe de super-héros faite de bric et de broc. Deux ex X-men, une Veuve Noire qui a délaissé son Daredevil, le Ghostrider qui cascade à Hollywood et le demi-Dieu Hercule. Ils vont former Les Champions.



C’est évidemment par nostalgie que je relis ces aventures qui ont enchanté mon adolescence finissante. Cette équipe qui ne tient ensemble que par un fil et agit depuis la côte Ouest des USA (c’était très rare à l’époque) m’avait enthousiasmé.

Mais d’une part j’ai vieilli, et d’autre part ce sont surtout les histoires dessinées par le grand John Byrne qui m’avait plu. Byrne étant arrivé sur la série en 1977, ce recueil ne contient que sa première.



Les histoires de ce premier tome sont très moyennes du point de vue scénario. Les débuts de l’équipe, d’allure mythologique, sont un peu gâchés par une présentation des dieux de l’Olympe plutôt ridicule. Cependant l’histoire mettant en jeu le passé du vieux compagnon de la Veuve, Yvan, et les débuts de l’héroïne éphémère Darkstar, est plutôt plaisante. Un autre gros intérêt est de placer la Veuve en tant que leader incontestée de l'équipe. C'est à l'époque la seule place qu'elle accepte (n'avait-elle pas quitté Daredevil car elle restait dans son ombre?) et c'est à l'époque nouveau d'offrir la première place à une femme.

Les dessins sont très moyens, en particulier sous la plume de l’ignoble Don Heck. George Tuska m’apparait aujourd’hui très faible car il ne se préoccupe pas de ses décors d’arrière-plan.



Je me suis parfaitement retrouvé dans la dernière histoire dessinée par Byrne. La suite était formidable dans mon souvenir J’espère que je pourrai trouver le volume 2 quelque part.

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The New Mutants - Intégrale : 1982-1983

« The new mutants, l'intégrale, 1982-1983 » est un album mémorable, sinon culte relatant un semi-échec car au final bien entendu, les New mutants n'atteindront jamais le dixième de la renommée de leurs ainés, les célèbres X-men.



Pourtant, avec le recul, on s’aperçoit que Claremont avait tenté quelque chose d’intéressant, avec un casting multi-ethnique universel. Certains personnages semblent clairement sortir du lot, comme Psyché, l'indienne rebelle peinant à assumer un pouvoir aussi lourd qui plonge dans le subconscient de ses semblables pour en extirper les peurs les plus enfouies.



Par comparaison, Karma dont les pouvoirs télépathiques sont similaires, se montre en retrait et finit d'ailleurs par disparaître en plein milieu de la seconde saison.



Solar le Brésilien fougueux comporte lui-aussi son lot de difficultés notamment familiales avec un père qui bien que riche, se révèle un industriel sans scrupule proche du Club des damnés.



Son homologue, Rocket fait pale figure en comparaison...



Quant à Félina, la plus jeune et fragile du groupe, son pouvoir ne pèse au final pas très lourd par rapport à ses collègues.



Au niveau opposition, faire appel au Club des damnés ou aux Sentinelles, ennemis historiques des X-men est une référence solide et on saluera également l'imagination fertile de Claremont pour les passages amazoniens de la Nova Roma.



Ceci ne parviendrait presque à faire oublier la faiblesses des autres histoires, anecdotiques ou confuses.



Mention donc honorable pour ces deux premières années, qui hélas ne furent pas suffisantes pour créer un nouveau mythe made in Marvel !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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The New Mutants - Intégrale : 1982-1983

Au final, un premier volume qui permet de retrouver cette sympathique équipe. On attend impatiemment la période de Sienkiewicz (qui sort en album individuel, en même temps que ce volume d'ailleurs), puis surtout celle de Bret Blevins...
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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The New Mutants Classic, tome 1

Ce tome contient le graphic novel de la création de l'équipe, les chapitres 1 à 7 de la série et le 167 de X-men. New Mutants est une de mes séries préférées, mais je dois reconnaître que cela ne démarre pas très fort.



La première partie raconte la création de l'équipe, une série d'épisodes plutôt indépendants, où les histoires sont parfois juste des prétextes. Ce qu'on en retient est plus les interactions entre personnes. Dani, Sam, Roberto, Rahne et Shan sont des adolescents aux personnalités très différentes (et plus ou moins affirmées), d'origines culturelles très différentes aussi, avec des passés parfois douloureux, et on a beaucoup de confrontations, même si des liens se créent aussi peu à peu (pour l'instant, plus des amitiés individuelles qu'un vrai esprit d'équipe). Dès maintenant, on passe de personnages qui ont l'air stéréotypes dans leur introduction à plus de profondeur et d'évolution, mais ce tome 1 ne révèle pas encore tout leur potentiel.



On a aussi un scénario global dans ce début de tome, une ombre qui plane sur l'équipe, mais la résolution de cet arc fait partie d'un arc de X-men (c'est pour cela qu'on a un chapitre de X-men perdu au milieu du tome, pour la continuité) et même si les conséquences et révélations sont très importantes pour les New Mutants, ils y jouent un rôle secondaire question action. Ce qui fait qu'un arc qui est très satisfaisant pour quelqu'un qui a suivi les X-men de l'époque en parallèle peut donner l'impression d'être parachuté si on ne lit que New Mutants.



La seconde partie du tome est cependant ce qui m'a le plus déçue, avec Xavier qui s'occuper d'une bande de motards sans intérêt (qui prennent trop de place), et les New Mutants qui se retrouvent livrés à eux-mêmes pour affronter des méchants aux motivations floues et qui ont déjà eu plus de charisme. Même la mort de personnage de cet arc, qui est émouvant, ne réussit pas à rattraper cet arc. Il est si flou à côté de cela qu'on a une impression de gâchis.



Heureusement, à la fin de l'histoire, on fait connaissance avec la famille de Roberto, sa mère exploratrice, son père milliardaire affilié au Hellfire Club, et, enfin, des personnages que j'aimais déjà vont se retrouver dans des scénarios à leur hauteur !

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The New Mutants Classic, tome 2

Ce tome contient les chapitres 8 à 17 de la série New Mutants.



Dans le premier arc, les personnages se retrouvent coincés dans la forêt amazonienne, où ils découvrent une colonie romaine qui a survécu au temps, et qui contient la première apparition d'Amara, et aussi de la méchante Selene. Après quelques chapitres intermédiaires qui présentent plus avant Amara, Illyana, leur psychologie et leurs interactions avec le reste de l'équipe, on repart sur un arc où Doug et Kitty se font enlever par Emma Frost et le Hellfire Club, et comme tous les super-héros sont absents sans laisser d'adresse (indice : cela se passe en même temps que Secret Wars) les New Mutants doivent aller les délivrer tout seuls.



J'ai beaucoup aimé ce tome. C'est à ce moment qu'on peut considérer l'équipe comme formée - à la fois parce que la plupart des personnages qui n'étaient pas là lors de la création sont introduits dans ce tome, et parce qu'ils commencent enfin à agir comme une équipe, et pas comme juste des camarades de classe qui ne s'aiment pas forcément.

J'aime aussi beaucoup est géré le fait que malgré les aventures grandioses ils restent des adolescents, les considérations passionnées ou naïves, et les activités préférées, font pour moi tout à fait vrai.



Chris Claremont s'autorise ici de puiser à fond dans ses thèmes préférés : des personnages féminins importants, complexes et compétents, des arcs de personnages longs qui se mélangent harmonieusement les uns aux autres, et des scénarios où les pouvoirs psychiques sont aussi importants, voir plus, que les pouvoirs de combats, avec des oppositions complexes à base d'altérations ou troubles mentaux, et la nécessité de trouver son centre émotionnel pour résister. Cela tombe bien, ce sont des thèmes qui m'intéressent beaucoup aussi, et globalement, ce tomes est celui où j'ai vraiment accroché à la série.

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The New Mutants Classic, tome 3

Ce tome comprend les épisodes 18 à 25, ainsi que le numéro annuel 1, initialement publié en 1984 et 1985.



Épisodes 18 à 20 (Histoire également connue sous le nom de "Demon Bear saga") - Une rouquine (à l'époque son identité était inconnue) traîne à l'extérieur de l'enceinte de l'école de Westchester. Dans sa mémoire, elle a gardé l'image du professeur X abattu par plusieurs balles dans son fauteuil roulant. Danielle Moonstar a décidé d'affronter l'ours qui hante ses nuits. Elle termine à l'hôpital et ce démon prend pied dans la réalité et s'en prend à ses camarades.



Épisode 21 - Charles Xavier a autorisé ses nouveaux étudiants à organiser une pyjama partie dans l'école, avec des adolescents de l'extérieur. Il s'agit d'une soirée réservée aux filles. C'est le soir que choisit un extraterrestre pour atterrir à proximité de l'école.



Annual 1 (illustrations de Bob McLeod) - Roberto da Costa a obtenu des places pour aller assister à un concert de Lila Cheney. Il invite l'ensemble des New Mutants. Mais un extraterrestre semble en vouloir à la rock star et ils se retrouvent sur une autre planète. C'est un épisode sans prétention, une aventure avec une dimension spatiale et un ton assez léger, et des illustrations faciles à lire et à regarder.



Épisodes 22 à 25 - Roberto da Costa et Rahne Sinclair ne sont plus tout à fait eux-mêmes ; ils ont des réactions violentes disproportionnées et ils fuguent sans s'en rendre compte. Il semblerait que leurs agissements soient liés à leur rencontre un an auparavant avec Tyrone Johnson (Cloak) et Tandy Bowen (Dagger). Pendant ce temps là, Magneto se remet petit à petit de la destruction de son astéroïde en compagnie de Lee Forrester (une ex-compagne de Scott Summers). Le père de Roberto da Costa est intronisé dans le cercle intérieur du club Hellfire, en même temps que Selene. Warlock vit dans la peur que son père ne le retrouve sur terre. Illyana s'interroge sur la véritable nature de son armure. Et les fiches du docteur Moira McTaggert mentionne l'existence de David Charles Haller.



En décembre 1982, Marvel Comics saute le pas et commande la création d'une nouvelle équipe de X-Men à Chris Claremont. Pour la première fois, il existe 2 équipes simultanément, dans 2 séries différentes. En mars 1983, sort le premier numéro de la nouvelle série mettant en scène ces nouveaux mutants. Claremont a choisi de mêler l'aspect jeunes débutants de la première mouture des X-Men (Cyclops, Angel, Beast, Iceman et Marvel Girl) avec le coté cosmopolite de la deuxième mouture de l'équipe (celle avec Storm, Wolverine, Colossus, etc.). Mais cette équipe se heurte à un lectorat qui a passé l'âge des jeunes adolescents soumis à une figure paternelle ; donc Claremont doit montrer que ses nouveaux mutants sont déjà de jeunes adultes en racontant des histoires plus sombres. Ann Nocenti (éditrice de la série) a l'idée et le culot de désigner Bill Sienkiewicz comme illustrateur. La rupture de ton est brutale par rapport aux dessins gentils de Bob McLeod, ou très habituels de Sal Buscema.



Dès la première page, Danielle Moonstar est terrorisée dans son lit sous les couvertures et l'image d'un ours apparaît sur les motifs de la courtepointe. 3 pages plus loin, la rouquine se rappelle la mise à mort de Charles Xavier et Sienkiewicz se lâche sur une case de la largeur de la double page qui lui permet de figurer l'impact des balles de manière magistrale et marquante pour le lecteur, une image impossible à oublier et qui appartient à un registre adulte (malgré l'absence de sang ou de tripailles).



Ce tome reproduit la postface de Sienkiewcz écrite pour la première réédition de "Demon Bear saga". Il explique que lors de la première parution les lecteurs regrettaient qu'il ait changé de style depuis Moon Knight. Il répond en indiquant qu'il avait déjà décidé de ne pas se répéter en continuant d'émuler le style de Neal Adams. Il délaisse les courbes harmonieuses pour leur préférer les lignes brisés et les angles agressifs. Il délaisse les silhouettes musculeuses au profit de corps aux proportions plus normales. Il augmente la densité de ses encrages en transformant certains à-plats en zones géométriques glissant subrepticement vers l'abstraction. L'apparence de Warlock synthétise parfaitement ce parti pris graphique. Il s'agit d'un personnage essentiellement dessiné en négatif (quelques lignes jaunes dans une masse noire) capable de changer de forme à volonté et de générer des excroissances sans rapport avec des objets réels.



Ce mode d'illustrations fonctionne à merveille pendant les 5 premiers épisodes, avec des mentions spéciales aux apparitions de l'ours démon, de Warlock et du monde à la manière de Walt Disney. Pour les 3 derniers épisodes, les manifestations de Cloak et Dagger exsudent une aura surnaturelle envoutante. Mais Sienkiewicz reste tributaire du scénario, et ce n'est pas toujours la fête.



Le mot d'ordre pour ces épisodes est de prouver au lecteur que les New Mutants ne sont plus des bébés. La première histoire atteint cet objectif : Danielle Moonstar doit confronter un esprit qui la poursuit depuis des années et elle finit à l'hôpital en soin intensif. Évidemment, Claremont n'y va pas avec le dos de la cuillère pour l'angoisse des adolescents, leurs incertitudes, leur manque de confiance en eux et dans les adultes. Tout y est, mais Claremont positionne ses personnages à la frontière de la vie adulte, et non plus au sortir de l'enfance (sauf peut-être pour Rahne).



Les choses se gâtent à partir de l'épisode 23. Claremont a décidé d'effectuer un plongeon en apnée dans une continuité filandreuse. Il va repêcher 2 personnages (Cloak & Dagger) créés par Bill Mantlo et il évoque à longueur d'épisode des faits s'étant déroulés dans d'autres séries (dont Marvel team-up). Il se lâche dans les dialogues fleuves, les atermoiements des héros, les monologues geignards et nombrilistes. Le conflit est résolu au cours d'un long échange entre Cloak et Charles Xavier, absolument imbuvable (j'ai failli abandonner en route et j'ai eu du mal à finir le dernier épisode). Il faut avouer que déjà à cette époque les tics narratifs de Claremont sont marqués : bulles de pensée copieuses, personnages en proie au doute systématique, rappels et redites systématiques en début de chaque épisode, hésitations interminables et intrigues secondaires étirées sur plusieurs numéros au-delà du raisonnable. Par exemple, Warlock avec son papa aux trousse font leur première apparition dans l'épisode 18 (août 1984), mais ce n'est que dans l'épisode 47 (janvier 1987), soit 2 ans et demi plus tard que les lecteurs pourront assister à la confrontation.



Mais au final, ces aventures se lisent facilement (sauf la dernière) et brillent de mille feux grâce au talent de Bill Sienkiewicz. Les personnages sont encore assez neufs (Cannonball, Sunspot, Wolfsbane, Mirage, Magm, Magik et Warlock) et donc en pleine évolution, ce qui augmente le dynamisme des histoires. Claremont et Sienkiewicz font encore un bout de chemin ensemble dans la majeure partie de The New Mutants Classic 4 (épisodes 26 à 34).
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