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Critiques de Chris Condon (9)
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Texas blood, tome 1

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre, et il peut être considéré comme une première saison. Il regroupe les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2020, écrits par Chris Condon, dessinés, encrés et mis en couleurs par Jacob Phillips qui a également réalisé les couvertures.



Ils vous disent que tout va ralentir : le corps, l'esprit, les hobbies, comme si c'était une bonne chose, et pas une faiblesse, ou une honte. Pas comme si vos jours de gloire étaient derrière vous et que vous n'étiez plus qu'une ombre de vous -même. Joseph Robert Coates va bientôt fêter ses 70 ans, étant toujours shérif d'Ambrose County au Texas. Ce matin, il est éveillé bien avant l'heure de son réveil et il reste allongé à penser aux côtés de sa femme Marthe, 75 ans. Elle s'éveille à son tour et lui rappelle qu'il doit aller chercher la casserole que Ruth doit lui rendre. S'étant installé à son bureau, il appelle Ruth pour lui demander de rendre la casserole, soit en venant la déposer au commissariat, soit il peut passer la prendre. Un peu plus tard dans la journée, Joe Bob est installé au volant de sa voiture de police, en train de papoter avec son épouse à la radio. Il reçoit un appel : l'agent à la radio lui indique que Karen Stone a signalé la présence d'un crotale sur son porche. Il se rend sur place et tue le serpent à coup de pelle, sous le regard de Karen et de son mari qui ne s'est même pas levé. Puis il se rend chez Ruth et Ray, entendant Ruth hurler contre son mari qui la menace. Répondant à ses coups à la porte, elle dit que ce n'est pas le bon moment, que tout va bien, et qu'elle préfère qu'il repasse plus tard. Joe Bob repart vers son véhicule de service et constate la présence de canettes de bière dans leur poubelle. Il passe ensuite à la supérette pour s'acheter un sachet de jerky, de la viande séchée, et un sachet de fruits séchés.



Joe Bob se souvient du précédent shérif lui racontant une histoire de famille, la fois où son père avait abattu un daim dans leur jardin, sans se rendre compte qu'il avait été attaché par son petit frère. Le shérif se réveille de ce cauchemar en sueur : c'est la radio qu'il lui a fait reprendre ses esprits, alors qu'il s'est assoupi, assis dans sa voiture de patrouille à surveiller la route. Il voit arriver une voiture qui va beaucoup trop vite. Il démarre et se place derrière elle en faisant clignoter les lumières. Le conducteur s'arrête sur le bas-côté sans faire d'histoire. Joe Bob reconnaît son frère Ray qui tient une arme à feu entre ses mains. Le shérif a sorti la sienne et il intime à son frère de poser son pistolet et de sortir de sa voiture. Celui-ci place le canon sous son menton, et appuie sur la gâchette, se donnant la mort. Joe Bob abaisse son arme à feu, atterré par le sang qui a éclaboussé les vitres. Il jette un nouveau coup d'œil à l'intérieur et repère la fameuse casserole sur la banquette arrière.



S'il est un amateur des collaborations entre Ed Brubaker & Sean Phillips, le lecteur est tout de suite attiré par la couverture qui semble avoir été réalisée par Phillips, et par le nom de Jacob Phillips qui a mis en couleurs quelques épisodes de la série Criminal, ainsi que l'histoire complète Pulp, des deux mêmes créateurs. Il sait peut-être que Jacob est le fils de Sean. Mais en feuilletant ce tome, il constate que les dessins ne sont pas dans le même registre, même s'il y a un air de famille superficiel de temps à autre. Jacob Phillips reste dans un registre descriptif et réaliste, avec des traits de contour assez fins, et un peu cassant, sans les aplats de noir irréguliers de son père. Effectivement, le récit s'inscrit dans le registre polar, avec un suicide, un meurtre, d'autres assassinats, et un individu qui sent ce fameux sang du Texas couler dans ses veines. Mais le genre Polar est vaste, et l'écriture de Chris Condon n'est pas celle d'Ed Brubaker : elle est plus légère, moins torturée, moins dans l'introspection, plus naturaliste. Rapidement, le lecteur ressent la différence entre les maîtres du polar et cette histoire racontée d'une manière différente.



Condon & Phillips optent pour un ton naturaliste, les moments de violence étant brefs et rares. Le lecteur est donc amené à assister à des moments banals : le shérif intervenant pour des problèmes domestiques, son épouse se réveillant pour constater que le lit est vide parce que son mari s'est levé pour faire des maquettes, une discussion entre amoureux où le monsieur explique qu'il doit aller régler une affaire de famille et qu'il préfère y aller seul, commander un dîner dans un café, s'installer dans sa chambre d'hôtel, attendre sur le bord d'une route, farfouiller dans des affaires de famille, etc. Jacob Phillips impressionne par sa capacité à restituer la banalité de ces gestes du quotidien, sans exagération dramatique ou romantique, de manière factuelle. Pour autant, ces moments n'ont rien de fade. Avec des dessins aux contours simples, une mise en couleurs qui donne l'impression d'aplats basiques, l'artiste parvient à conserver l'attention du lecteur lors de ces séquences grâce à des plans de prise de vue bien construits, plus sophistiqués qu'une simple alternance de champs et de contrechamps. Le lecteur éprouve la sensation de se tenir à côtés des personnages et de pouvoir les regarder se conduire en gens normaux, avec des réactions d'adulte, des gestes mesurés, avec un placement de la caméra qui permet de voir l'évolution de leur posture, l'expression de leur visage, l'environnement dans lequel ils se trouvent. Phillips le fait avec un naturel et une simplicité confondants, jamais dans le démonstratif. Il faut vraiment que le lecteur se donne la peine de regarder les cases avec insistance pour se rendre compte que parfois il n'y a rien de représenté en arrière-plan, ou que les zones mises en couleurs sont parfois irrégulières, sans rapport directe avec les traits encrés.



De temps à autre, la violence éclate, et la narration visuelle conserve son naturel. Lors du suicide, il n'y a pas de gros plan sur la tête pulvérisée, juste des coulées de sang aux formes grossières, des aplats de couleurs que le lecteur associe au sang uniquement en rapport avec l'action dans les cases précédentes, sinon il n'y aurait vu que des traînées de salissure liquide. Dans l'épisode 2 l'acte le plus violent est une femme qui jette une assiette par terre. Pourtant c'est un geste qui marque le lecteur par la soudaineté de son acte, et par la colère exprimée par le visage de Nora. Dans l'épisode 3, Randy Terrill subit une dérouillée, mais en fait la scène ne dure qu'une page, et c'est trois coups portés, à nouveau sans voyeurisme, sans fascination malsaine pour la violence physique. Dans l'épisode 4, l'acte le plus violent réside dans un personnage cassant des bouteilles d'alcool. Ça se gâte dans les épisodes 5 & 6, même si là encore le lecteur n'assiste pas aux actes violents en première ligne. La tonalité narrative est donc vraiment différente de celle de Brubaker & Phillips, plus dans le quotidien, sans être indolente pour autant.



En cela, la narration visuelle est parfaitement en phase avec l'histoire racontée par le scénariste. Les personnages sont des êtres humains normaux, ni accablés par une fatalité qui leur fait courber l'échine, ni des anti-héros romantiques. Le shérif est visiblement en très bonne santé à 70 ans, même s'il pique un petit roupillon en début d'après-midi, sans être non plus un individu particulièrement vif qui court partout. Randy Terrill est plus jeune, et il retourne à Ambrose County à contrecœur, tout en sachant qu'il lui faut bien régler les affaires de son frère défunt. Sa compagne est une jeune femme tout ce qu'il y a plus de normale compréhensive, tout en étant autonome, ordinaire en quelque sorte. Le lecteur ne perçoit pas de violence sous-jacente qui ne demande qu'à s'exprimer à la première excuse. Le petit trafiquant du coin se montre très professionnel, y compris quand il cogne sur Randy Terrill de manière maîtrisée et calculée. Pourtant, dans le même temps, le lecteur perçoit que ça ne va pas, que ce sang du Texas charrie une tension irrépressible, inéluctable. Cela commence par la menace de violence domestique, probable, mais pas forcément physique. Ça se concrétise avec le monsieur qui se fait sauter le caisson dans sa voiture, sous les yeux du shérif. C'est sûr avec le meurtre.



Le lecteur est décontenancé, tout en se demandant ce qui le déstabilise. Il lui faut un peu de temps pour parvenir à identifier la source de ce trouble. Il acquiert une certitude quand Marsha se décide à prendre l'avion pour se rendre à Ambrose County, pour aller aider son compagnon. Ce coup-ci, le lecteur anticipe qu'elle va soit se faire passer à tabac, soit servir d'otage… et bien sûr rien de tout ça ne survient. Par contre, elle fait face à son compagnon Randy Terrill qu'elle ne reconnaît pas. Celui-ci s'est mis à agir conformément aux us et coutumes de cette région, ayant intégré en son for intérieur que dans cette région du Texas, il faut savoir prendre en main ses affaires, et que celles-ci nécessitent parfois qu'on se salisse les mains : c'est normal dans la région. De ce point de vue, il s'agit bien d'un polar révélateur d'une dimension sociale du lieu où il se déroule.



Fort, très fort. Le dessinateur donne l'impression d'avoir déjà de nombreuses années d'expérience, pour pouvoir ainsi réaliser des pages aussi naturalistes, et rendre intéressantes des scènes de dialogue. Le scénariste épate tout autant en déroulant son intrigue en mode mineur, jouant sur la banalité apparente plutôt que sur le spectaculaire, et donnant ainsi une force terrible aux actes de violence.
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That Texas Blood, tome 2

La rationalité est-elle compatible avec un crime de sang ?

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Ce tome fait suite à Texas blood, tome 1 (épisodes 1 à 6) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2021, écrits par Chris Condon, dessinés, encrés et mis en couleurs par Jacob Phillips qui a également réalisé les couvertures. Il contient également les couvertures alternatives réalisées par Marc Aspinall, Tony Stella, Stanley Chow.



À Ambrose County, au Texas, le shérif Joseph Robert Coates est assis sur un banc de la paroisse, attendant le retour du Pasteur Orozco. Joe Bob évoque les meurtres récents, et il éprouve l'impression que sa ville est infectée par quelque chose qui la fait pourrir de l'intérieur, la fait noircir. Il a toute confiance dans la Loi, mais celle-ci semble sans effet sur ce phénomène. Le pasteur lui fait observer qu'il lui a déjà tenu un tel discours : c'était en 1981, l'affaire du culte sataniste. Joe Bob nuance un peu : ce n'était pas vraiment des adorateurs de Satan, et ça ne s'est pas produit à minuit. Ils vénéraient une sorte de dieu chauve-souris, ou un truc dans le genre, mais effectivement sa sensation est de même nature à ce qu'il a pu éprouver à l'époque. Le pasteur lui rappelle ce qu'il avait fait à l'époque : continuer à se battre. C'est ce qu'il recommande à Joe Bob de faire maintenant : continuer à se battre. Le shérif sort de l'église et se rend au magasin de hobbies de la petite bourgade. Il commence à regarder les rayonnages, et le propriétaire Ronaldo lui indique qu'il a une nouveauté pour lui : une maquette d'avion modèle Grumman Skyrocket, un prototype de la marine avec un bimoteur. Le commerçant fait un commentaire sur un nouveau dans la famille Coates : le shérif acquiesce, un chat errant qu'ils ont appelé Zira, comme le docteur dans a Planète des singes. Il prend la maquette, la paye et rentre chez lui.



Le soir, il s'installe à son bureau et commence à séparer les pièces à l'aide d'un cutter. Il se coupe, et demande à sa femme Martha de lui apporter une serviette. Elle le taquine en lui disant que s'il s'est coupé, il va chercher sa serviette, mais lui apporte et fait un pansement. Il regarde par-dessus l'épaule de son épouse et voit une coupure de presse accrochée sur un tableau : Eversaul et un officier de police locale mettent fin au règne de terreur satanique, dans une face à face déconcertant à minuit. Il se rend compte que cet événement s'est produit il y a exactement quarante ans à ce jour. Sa femme se dit que le temps file vite. Il répond qu'il parlait justement de ce cas avec le pasteur : la jeune fille disparue, le garçon mort. Elle se souvient de son nom : Darrin Freeman. Elle lui conseille de ne pas trop s'immerger dans ces souvenirs, et d'ailleurs une sonnerie indique que le diner est prêt. La nuit, Joe Bob n'arrive pas à dormir. Il se lève sans réveiller sa femme, va récupérer un paquet de clopes planqué dans une coupe, et va s'en griller une sur les marches de l'entrée. Dans la nuit, il croit voir une silhouette avec une cagoule devant la maison en face. Une illusion.



Le premier tome avait impressionné le lecteur : un polar à partir d'un crime très banal, une enquête menée par un shérif de soixante-dix ans ayant conservé toute ses capacités physiques, mais étant moins rapide, une narration visuelle naturaliste, un peu dépouillée, installant des ambiances palpables. Le lecteur revient avec un plaisir anticipé pour un deuxième séjour dans cette petite ville, avec comme horizon d'attente un autre meurtre et une enquête naturaliste sans fadeur. Il retrouve immédiatement cette ambiance de petite ville : la connivence entre le pasteur et le shérif qui repose plus sur du respect que sur de l'amitié, le commerçant de jouets et passe-temps qui connaît bien les goûts du shérif et dont l'épouse a papoté avec celle du shérif, le petit-déjeuner tranquille dans le diner du coin entre le shérif et la policière Ana, évoquant leur enfant respectif. L'histoire raconte en fait une affaire criminelle s'étant déroulée quarante ans plutôt dans la même petite ville, avec là aussi cette même sensation de petite communauté tranquille : la familiarité paternaliste du shérif Sam Cooper avec ses adjoints, la visite de Joe Bob à la mère de la victime qu'il connaît bien car leurs enfants jouaient ensemble dans leur jardin respectif, la défiance vis-à-vis de l'étranger venant de la grande ville (Los Angeles en l'occurrence), la déstabilisation générée par le fait de reconnaître des voisins dans les suiveurs du gourou.



Le lecteur retrouve les dessins de Jacob Phillips qui peuvent faire penser à ceux de son père Sean, en moins aboutis, mais ce n'est pas très honnête de les réduire à ça. L'artiste reste dans un registre plus descriptif que son père, sans cette dimension expressionniste. Il est plus attaché à raconter au premier degré et à montrer, avec déjà un sens développé de la manière de focaliser ses cases sur ce qui fait l'essence du lieu, du personnage, ou de la situation. Il dessine dans un registre descriptif, sans se focaliser sur la minutie des détails, sans aller vers l'abstraction, mais sans non plus se contenter du simplisme dépouillé. Dans la première case, le lecteur voit l'église avec son architecture simple, une nef et un clocher, posée au milieu d'une plaine, avec les stèles funéraires autour : cela suffit à comprendre la nature du bâtiment, tout en le montrant dans un lieu et une configuration unique, évoquant une petite communauté rurale. L'intérieur est représenté avec la même simplicité, avec des bancs qui ressemblent bien à des bancs. Dans le magasin de Ronaldo, l'artiste représente des étagères chargées de toutes sortes de boîtes : il est possible d'en voir la variété, sans pour autant distinguer les illustrations sur les couvercles ou les inscriptions. Par la suite, le lecteur se projette avec la même sensation de réalisme dans le petit bureau un peu étroit de Joe Bob, sur son porche, sur la banquette du diner, dans la voiture de police, dans la belle demeure à l'écart de Terry Wellman ex-photographe rock.



Cette apparence d'évidence sert tout autant la plausibilité des personnages : le vieux shérif aux gestes posés et à la mine endurcie, la policière Ana au visage plus expressif aux gestes plus amples, Martha au regard attentionné même si elle rembarre gentiment son mari, le shérif Sam Cooper au caractère pas commode, Terry Wellman immédiatement suspect avec ses cheveux longs et sa morgue, Harlan Eversaul tout aussi suspect avec son langage châtié, ses bonnes manières et son assurance un peu trop appuyée. Le lecteur côtoie des êtres humains normaux mais pas insipides, se demandant qui ils sont vraiment, comme le font les policiers. Il retrouve cette évidence apparente, cette normalité banale, celle du quotidien familier qui fait qu'on ne se pose pas plus de question que ça sur son voisin. De la même manière, il ne se demande pas trop pourquoi le scénariste a choisi de raconter son histoire sous la forme d'un retour en arrière en arrière évoqué sous forme de souvenir par le shérif Joseph Robert Coates, 70 ans, à son adjointe. Il prend les choses comme elles viennent : une possibilité de meurtres rituels dans cette petite ville du Texas dans les années 1980, un culte satanique. Chris Condon n'en rajoute pas dans le sensationnalisme, au contraire il reste dans une approche très terre à terre. L'horreur des meurtres : des cadavres à la tête coupée. L'intrusion de deux étrangers : un ex-photographe rock avec une forte vraisemblance qu'il s'agisse d'un drogué du point de vue de la police locale, un détective privé qui évoque un lien avec un culte rendu à un dieu chauve-souris maya. À l'évidence, l'environnement très banal et sans histoire d'Ambrose County réduit drogues et culte à leur réalité basique : au pire un alcoolique violent pitoyable et un canular.



Dans le même temps, la perspective temporelle créée en racontant l'histoire comme passée atteste de l'empreinte durable qu'elle a laissée dans l'esprit du shérif, du drame bien réel. Comme dans le tome précédent, un personnage évoque les valeurs de son père, cette fois-ci sur ce qui fait un homme bon. Pour être un homme bien, peut-être même décent, il faut prendre soin de soi, et personne ne s'en plaindra. Pour être un homme bon, alors il faut prendre soin des autres, quels que soient les tracas que cela peut attirer. Ce principe permet d'expliquer pour partie les convictions et le comportement du shérif Joe Bob Coates, mais aussi sert de point de comparaison avec le comportement et les motivations des criminels. En effet, la réalité du meurtre est établie dès les premières pages, d'abord avec les coupures de presse de l'époque, puis avec les cadavres retrouvés en 1981. C'est tout l'art du scénariste de montrer comment Joe Bob, jeune policier à l'époque, doit parvenir à s'affirmer face au shérif pour acquérir l'autonomie attendue de lui, mais aussi comment il doit envisager une configuration comportementale, un système de pensées sortant de son quotidien, pour pouvoir progresser dans son enquête, tout ça en sachant que les heures tournent, et qu'il faut qu'il retrouve au plus vite la fillette qui a été enlevée. Comme dans le premier tome, les auteurs racontent une histoire avec un ton factuel qui semble désamorcer toute possibilité de dramatisation, de spectaculaire, mais qui ce faisant rend les personnages très normaux et humains, sans effet de manche, rendant leur comportement très proche du lecteur.



Condon & Phillips emmènent le lecteur auprès d'un shérif âgé qui raconte une de ses enquêtes sur des meurtres, datant de quarante ans. Le dessinateur montre tout ça avec calme, de manière posée et naturaliste, et le scénario se déroule dans le même ton. Pour autant, la fadeur n'est pas de mise : le lecteur éprouve la sensation d'évoluer dans cette ville en côtoyant ses habitants, et de chercher des pistes de manière rationnelle, sans se laisser gagner par le sensationnalisme de l'époque sur les sectes sataniques. Comme Joe Bob, il s'interroge sur quel comportement monstrueux est le moins improbable, pour rechercher le coupable, se confrontant ainsi à des actes criminels bien réels, semblant tellement inimaginables et incompatibles avec ce que pourrait faire un être humain normal, que cela pose la question sur l'existence du mal.
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Texas blood, tome 1

Texas’s rules



Ce premier tome de Texas Blood nous entraîne au cœur du Texas profond pour un polar poisseux et sombrement tortueux…



Dans le comté d’Ambrose, la mort d’une petite frappe détestée par tous va contraindre son frère de revenir en ces lieux reculés pour se confronter aux fantômes de son passé… Son retour sera l’amorce d’une série d’actes violent que le shérif vieillissant va tenter d’élucider…



Construit comme un long métrage, porté par des personnages complexes et tourmentés et mis en image par l’impressionnant Jacob Phillips (fils du célèbre Sean), qui, en plus d’être un coloriste émérite, s’avère être un dessinateur particulièrement talentueux, ce premier opus de Texas Blood nous donne l’envie furieuse de rester quelques temps dans le coin, où l’on devine qu’il trame bien des drames sanglants…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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Texas blood, tome 1

Un vieux shérif proche de la retraite mène une vie plutôt tranquille dans une petite ville du Texas profond... jusqu'au jour où un voyou local est abattu. Son frère va alors revenir au pays après des années d'absence et avec lui vont être déterré des vieilles et sombres rancunes.



Texas Blood c'est un polar noir, poussiéreux et sanglant, au rythme lent mais intense, rappelant des films comme « No Country for Old Men » ou encore « Comancheria ». Les personnages sont tous abimés par la vie et le récit nous propose d'entrecroiser leurs points de vue pour une enquête haletante et sans concession. Du pur néo-western.
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Texas blood, tome 1

Chris Condon excelle à camper des personnages en quelques cases et, à bonne école, Jacob Phillips soigne ses découpages même si étonnamment c’est sur la mise en couleurs qu’il déçoit le plus, un peu facile dans ses choix d’aplats digitaux, alors même que ses couvertures compilées en fin d’ouvrage posent une ambiance plus percutante qu’on aurait aimé retrouver tout au long du livre. Certaines planches n’en restent pas moins très inspirées. Qu’on se rassure, l’héritage de la paire Brubaker-Phillips est entre de bonnes mains.
Lien : http://www.bodoi.info/texas-..
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Texas blood, tome 1

C’est donc l’enquête sur le meurtrier qui est le fil rouge de ce suspens construit, évolutif qui brouille parfois les pistes et a un petit côté Hitchcock modernisé. Joe est lui aussi la voix off, le monsieur Loyal de ce thriller avec son lot de tordus et de vengeances en suspend.
Lien : https://www.ligneclaire.info..
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Texas blood, tome 1

Les dialogues sont extrêmement justes, le scénario est fluide et captivant, on se laisse entraîner avec plaisir dans cette intrigue très tendue, avec cet homme qui retrouve les lieux de son enfance et ne peut empêcher sa chute inexorable !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Texas blood, tome 1

Texas Blood captive grâce notamment à une succession rapide de séquences courtes et à des interconnections habiles entre les différents protagonistes, tous reliés de près ou de loin au décès de Travis Terrill. La trame se concentre essentiellement sur deux protagonistes : le shérif Joe Bob, amené à découvrir la réalité sur le meurtre de Travis et Randy, plus déterminé que jamais à renouer avec son triste passé, quitte à affronter avec des protagonistes sinistres.
Lien : https://www.actuabd.com/Texa..
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Texas blood, tome 1

Ce tome 1 de Texas Blood est un choix logique pour Delcourt. Logique car il poursuit la série de polars noirs de Brubaker et Phillips dont ce comics est un pur héritier. Mais aussi car Sean Phillips est publié chez Delcourt, voir son fils avoir son premier travail dessiné publié en France est donc logique. Mais c’est aussi un très bon récit qui nous est proposé ici.
Lien : https://www.lescomics.fr/rec..
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