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Citations de Christine Müller (21)


- Watson, vous ne voyez rien, n'écoutez rien. Vous ne vous êtes pas servi des principes de déduction dont je vous rabâche les oreilles à longueurs d'années ! Seriez-vous devenu aussi aveugle qu'un lombric ?

Je me renfrognai, atteint dans ma dignité d'homme et de disciple d'Esculape. Holmes avait parfois le sarcasme un peu trop aigu à mon goût.
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Le séjour était encombré de bibelots hideux, de porcelaines représentant des chiens dans des postures improbables, des bergers et des bergères enrubannés, des vases aux formes grotesques et une ribambelle de cadres en argent exhibant des frimousses d'enfants et de portraits d'adultes aux traits passés. La vague des napperons fleurissait de plus belle sur la crédence, le buffet, la table et les guéridons, une véritable épidémie au crochet dans des couleurs souvent criardes. J'aurais pour ma part eu la nausée si j'avais dû croiser tous les matins à la table du petit-déjeuner de Baker Street un de ces ouvrages dans ces tons moutarde maladifs. Les murs étaient recouverts eux aussi de lithographies arborant des paysages lugubres et des toiles dont le barbouillage devait être l'oeuvre d'un adolescent pas très doué. Néanmoins la pièce dégageait une atmosphère paisible d'existence agréable et sans souci.
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Certains naissent au bonheur sans nuage, certains naissent à une nuit qui ne finit pas. (William Blake)
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- Sans doute, Watson. Nous devrons donc mettre la main dessus avant lui. Allons, dépêchons-nous !
Je ne comprenais jamais pourquoi avec Holmes, il fallait toujours se dépêcher. Je n'avais jamais vu aucun indice s'enfuir à toutes jambes comme un mardi s'envolant d'un éphéméride.
Mais avec mon ami, tout était hélas possible et envisageable.
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Là où Sherlock Holmes passe, les illusions trépassent.
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- Watson, prévoyez votre revolver d'ordonnance. Je suppose que vous ne l'avez pas laissé dans votre chambre à Baker Street.
- Non, répondis-je assez insolemment. Pas plus que vous n'avez oublié votre étui de maroquin vert.
- Là, vous marquez un point, cher ami.
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Je l'avais pressenti depuis notre première rencontre au laboratoire de l’hôpital Saint Bartholomew de Londres dix-sept ans plus tôt : dans une autre vie, Holmes devait avoir été un chat, tant il savait retomber élégamment sur ses pieds en toute circonstance. Si la nouvelle venue lui avait arraché un soupir d'admiration le temps de déglutir, elle ne parvint nullement à le distraire de son attitude froide et concentrée de grand logicien.
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Il leur fut expliqué en allemand, devant le portait chamarré de médailles du Kaiser à l'oeil concupiscent, la non-immuabilité des places choisies par chacune. La religieuse se chargerait de mettre les bons éléments au premier rang et les fainéantes près du poêle. Anne jugea cette politique d'émulation aussi illogique qu'injuste. Pendant que les nullités se chaufferaient douillettement les pieds, l'élite de la classe se gèlerait les méninges près de l'estrade.
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Nous apprîmes aussi à déguster une part de munster, ce fromage à l'odeur atroce mais dont la texture incomparable laissait sur le palais un avant-goût de paradis.
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— C’est fort simple, Watson. Et quand j’aurai éclairé votre lanterne, vous direz comme d’habitude que c’est l’évidence même. Voilà une femme de cinquante ans encore assez attrayante. Elle a donc les moyens de s’offrir des onguents, un coiffeur et des vêtements qui la mettent en valeur. Vous aurez peut-être remarqué qu’elle s’exprime dans un français impeccable, sans accent local. C’est le signe d’une appartenance à la bourgeoisie, du moins en Alsace. Cela signifie donc qu’elle a reçu une excellente éducation dans une pension privée, comme il doit y en avoir à Strasbourg.
— Elle ne dépend donc pas de son mari, conclus-je, un peu déconfit par la simplicité du raisonnement.
— Exactement. Et là, notre petit problème devient tout à fait passionnant !
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— Watson, Il n’y a rien ici de très pertinent. La chambre a malheureusement été nettoyée hier, pas de traces de pas. Il a plu avant-hier, il y aurait pu y avoir des empreintes. Et vous aurez remarqué que la femme de l’aubergiste portait des chaussures d’intérieur en velours avec des semelles de feutre, sans doute plus pratiques quand on doit rester debout toute la journée. Mais pas très explicites pour les besoins d’une enquête.
— Mais pourquoi quelqu’un serait-il entré ici ? Steiner a très bien pu recevoir quelqu’un en bas, n’importe où au rez-de-chaussée. Il ne s’est couché que tout récemment.
— C’est juste. Après tout, il y a une quinzaine de chambres ici, et elles sont toutes occupées pendant les foires et les fêtes de la ville. Les occasions ne manquent pas de rencontrer des inconnus.
— Vous voulez dire que cet homme est devenu muet suite à une rencontre ?
— Mais oui mon ami. Pourquoi pas ? Il n’a pas eu d’accident, il n’a pas perdu récemment un proche, il n’est pas malade de la gorge et d’après son épouse, il n’a pas voyagé ces dernières semaines. Quelque chose s’est donc passé ici même.
— Le courrier ? fis-je.
— Voyons cela avec la fille.
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— Vous avez des ennuis domestiques, madame Jordan, dit alors Holmes.
Oui, notre employée pour le gros œuvre, Berthe, a encore…
Le sourire de notre hôtesse se figea.
— Mais comment savez-vous ?
— C’est élémentaire, chère madame, répondit mon ami. J’ai trouvé dans le couloir un tapis qui n’a pas été battu depuis longtemps. De plus, le tiroir de votre poêle déborde de cendre et dans le coin gauche de la fenêtre, j’aperçois une magnifique toile d’araignée. Néanmoins, le linge de table, les meubles et la vaisselle sont impeccables. Cela signifie donc que la personne en charge des gros travaux n’a pas pu venir…
Jordan éclata de rire, suivi du sourire ébahi de sa tendre moitié.
— Votre réputation n’est pas usurpée, ma foi ! L’analyse est excellente !
— Je plains de tout cœur la maîtresse de maison négligente, ajouta Eugénie Jordan.
— Ou le mari adultère, ajouta Jordan non sans me lancer une œillade.
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— Je te présente mon ami Sherlock Holmes, je t’en ai parlé souvent.
— Monsieur Holmes ! Grâce à John, je sais tout de vos enquêtes ! Et vous êtes même devenu populaire en Alsace. C’est un honneur de vous recevoir sous notre modeste toit !
— Le plaisir est pour moi.
Bien que froid et réservé, Holmes n’était pas insensible à la flatterie. Ses joues creuses daignèrent rosir de plaisir.
— Nous n’irons pas jusqu’à assassiner quelques quidams pour vous rendre service, mais cela me ferait plaisir de participer à l’une de vos enquêtes, monsieur Holmes, ajouta le médecin.
— William, vieille branche, je te préviens, mon ami est au repos absolu ! Pas d’enquête, pas de crime. Et ta cheville doit se reposer aussi !
Holmes pouffa de rire et le Dr Jordan agita ses grandes mains charnues en guise de réponse. Le médecin habitait chez ses beaux-parents alsaciens, les Weber, partis eux-mêmes en villégiature en Forêt-Noire. Ils avaient emmené avec eux les deux enfants du couple, Percy et Rebecca, de faux jumeaux de cinq ans dont Jordan était très fier car c’était une rareté pour le corps médical.
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— C’est une ville étrange, Watson. Elle me donne toujours l’impression d’être assis entre deux chaises, fit mon ami. Voilà une région qui aura connu un destin bien mouvementé. Devenue française par la volonté du Roi-Soleil, l’Alsace est aujourd’hui allemande, sous l’autorité de Guillaume II. Combien de temps encore ?

— L’influence allemande y est pourtant bien nette, répondis-je.

Holmes allait ajouter quelque chose quand le Dr Jordan vint au-devant de nous
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Nous étions invités à séjourner chez un de mes anciens camarades de faculté, le Dr William Jordan dont l’épouse était née dans la capitale alsacienne. En ce 1er mars 1898 nous arrivâmes à la gare de Strasbourg sous un soleil timide. Je remarquai tout de suite le haut-de-forme luisant de mon confrère et camarade dans la foule qui attendait sur le quai. Seul un gentleman anglais pouvait arborer un tel couvre-chef, là où les Strasbourgeois, vêtus à la coquette mode allemande, préféraient des feutres vert bouteille et des casquettes brunes.
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Il est vrai que je revenais alors d’un séjour à la campagne, dans la famille de mon épouse défunte. Chaque fois que je m’absentais, je pouvais être sûr de retrouver mon ami dans un état épouvantable, perdu dans ses pensées après une nouvelle injection de cocaïne, son Stradivarius jeté sur le tapis et des monceaux de papiers éparpillés un peu partout dans le salon de notre appartement de Baker Street.
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Le jour de notre départ, Mrs Hudson, notre charmante logeuse, me serra affectueusement le bras puis elle fourra dans ceux de Holmes un énorme panier à provisions en osier.
— Pour la route, monsieur Holmes ! Ce voyage vous fera le plus grand bien. Vous n’avez pas bonne mine, à force de tourner en rond dans le séjour.
Holmes lui adressa un sourire épuisé et je remarquai à quel point il était maigre et pâle. Puis elle me murmura en confidence :
— Je compte sur vous, docteur, pour le faire manger.
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Mon ami ne se rendit pas sans nostalgie dans cette ville qui lui rappelait le souvenir du professeur Moriarty, son pire ennemi mais aussi son plus grand admirateur. D’avoir perdu un tel adversaire l’avait rendu un temps fort mélancolique ; il me fallut détourner bien des fois les yeux quand ses longs doigts minces se tendaient vers l’étui de maroquin vert, à la recherche de sa seringue.
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Nos lecteurs ne le savent sans doute pas, mais nous avons passé quelques semaines fort instructives en Alsace, à la fin de l’hiver de l’année 1898. Nous avions fait une première fois halte à Strasbourg en 1891, année funeste entre toutes, où Holmes avait disparu dans le gouffre suisse de Reichenbach pour réapparaître, sain et sauf, trois ans plus tard.
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Depuis que mon ami Sherlock Holmes est retiré dans sa ferme du Sussex au milieu de ses abeilles, son tempérament a beaucoup perdu de son mordant et il daigne enfin me laisser accéder à sa malle de « cas inédits », notamment quelques affaires étranges dont il avait jusque là refusé que j’en fisse le récit.
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