Christine Peltre

Au XIX° siècle, la France possède une hégémonie artistique incontestable, si bien que beaucoup d’amateurs pourraient croire, naïvement que l’orientalisme, initié en grande partie par Eugène Delacroix, est un phénomène (plus qu’un mouvement) inhérent à l’hexagone. En réalité, toute l’Europe succombe aux charmes des odalisques, des courses de chevaux, des étoffes chatoyantes, des architectures lumineuses et colorées … Et cela dépasse bien le cadre étroit du XIX° siècle pour déborder sur les avant-gardes à travers des artistes comme Matisse, Van Dongen, Klee, Macke ou Kandinsky … A noter des œuvres d’artistes plus et moins célèbres comme Alma Tadema, Barye, Chassériau, Decamps, les belges Evenepoel et Gallait, Géricault, Gérôme, Girodet, Ingres, Marquet, un autre belge : Portaels, Renoir, Tissot, et enfin, mais pas le moindre Van Rysselberghe !

Seul bémol : une fois de plus dans l’exposition dont cette revue est l'écho, une place plus que prépondérante est octroyée à la peinture (avec des choix pas toujours très heureux) au détriment de la sculpture, de la gravure, de la photographie.

Mon cheminement classique est ‘Visite de l’expo’ suivi de l’achat du catalogue. J’ai souvent été piégé par mon manque de connaissances sur les œuvres et les peintres que parfois je ne connais pas. Cela est vrai surtout quand il s’agit, et c’est là le cas, il s’agit d’une expo sur un thème réunissant un panel d’œuvres et peintres multiples.

Cette expo se situe au musée Marmottan-Monet durant ce printemps 2019. L’Orient a fasciné certains peintres à la réputation solidement assise. Parmi eux, on peut citer la magnifique production de Gérôme et Ingres, pour ne citer qu’eux.

Un catalogue, et c’est là encore le cas, est une mine d’informations sur les peintures et leurs auteurs et tout cela se lit comme un roman historique. Ce qui est étonnant c’est si l’on croit tout connaître, c’est une erreur que ce magnifique recueil tente de réparer.

 Nouveau roman de la collection ateliers imaginaires des Editions scala. Il est agréable mais n'est pas mon favori du lot. Ainsi j'ai préféré celui sur Chardin alors qu'il utilisait le même procédé d'un narrateur qui partage ses souvenirs sur le peintre. On a l'impression d'une distance qui ne l'efface pas entre Maxime A et Eugène Delacroix. On n'entre pas dans l'intimité du personnage. C'est mon regret.

Sinon, il est agréable de passer quelques heures (peu nombreuses le livre n'est pas long) avec le peintre, dans apprendre un peu plus sur ce grand personnage.