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Critiques de Christophe Gaultier (203)
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Le porteur d'histoire (BD)

♫C'est vrai, je ne fus pas sage

Et j'ai tourné bien des pages

Sans les lire, blanches, et puis rien dessus

C'est vrai, je ne fus pas sage

Et mes guerriers de passage

A peine vus, déjà disparus

Mais à travers leur visage

C'était déjà votre image

C'était vous déjà et le coeur nu

Je refaisais mes bagages

Et poursuivais mon mirage♫

...(vous avez trouvé !!?)

-----♪---♫---🎶--🎵--🎶---♫--♪---



Le Savoir est la source de la vie

----ArBre-CaLice----

Symbole des LYsistrates

Adélaïde Edmonde de Saxe de Bourville

La tac-tac tique d'Alex Michalik

Qu'est-ce qu'une histoire ?

C'est le fondement d'une vie humaine

Chaque fiction cache un fait réel

Edmond D'Antés ! un Trésor, un livre rouge et noir

L'histoire est mouvante

comme Gravée dans le sable,

Ma dernière lecture, ancrée dans ma mémoire

Je craque , confusions, faut que je rallume

Conte de Cristaux, tout ça ne vaut pas un clair de lune

Souvent, le récit du vainqueur est celui qu'on retient

Histoire n'est pas gravée dans la Pierre

qui nous roule, Dumass fils ou le père

Moussent que Terre, De la Croix, Gégène peint

On reconnait la Fontaine sur un site algérien

S'il est bon de parler

meilleur est de me taire

♪C'est là que j'ai compris tout à coup

[...] Ma plus belle Histoire d'amour, c'est vous ! ♪

Barbara- 1967 -









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Gauguin, loin de la route

Voici un nouveau portrait de Gauguin qui renvoie à la toute dernière année de sa vie à Tahiti après un séjour aux îles Marquises. Il commence à avoir de la renommée en France mais il se concentre surtout pour continuer son œuvre tout en menant une vie toujours aussi bohème.



Malheureusement pour lui, il est atteint par la maladie suite vraisemblablement à une vie d'excès notamment en matière de drogues et d'alcool comme un peu tous les artistes maudits. A noter qu'il a abandonné sa famille pour vivre de sa liberté et de sa passion. On ne jugera point, ce sont juste les faits.



Son idéal demeure assez révolutionnaire et il va s'opposer notamment au clergé local mais également à l'administration policière qui souhaitent asservir les peuples indigènes à la culture française ce qui provoque un déracinement culturel. Il est vrai que l'air des tropiques lui réussit plutôt bien car il retrouve une sacrée inspiration.



Ce portrait qui insiste sur ce côté rebelle le rend presque sympathique et attachant comme le fut également Serge Gainsbourg malgré ses provocations. Il y aura ce procès qui le condamnera à une peine qu'il n'aura plus l'occasion de subir. La conclusion demeure assez triste avec une mort à 55 ans.



Cette BD est joliment dessinée avec un trait plutôt gras et coloré sur un décor très polynésien. La lecture fut très agréable dans un si bel écrin. On ressent beaucoup d'émotion.



J'en retire un beau portrait d'un homme engagé, certainement en avance sur son temps.

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La tragédie brune

La Tragédie brune est publiée en 1934. Elle est l'oeuvre de Xavier de Hauteclocque, cousin germain du maréchal Philippe Leclerc de Hauteclocque, et reporter qui a effectué plusieurs voyages à Berlin peu de temps avant l'accession d'Hitler au pouvoir. Avec ce livre, l'objectif de l'auteur était clairement d'avertir le monde du danger que représentaient les nazis et leur chef. Malheureusement, il ne fut pas entendu et fut éliminé par la Gestapo en 1935. Il avait 38 ans.



Thomas Cadène et Christophe Gaultier en adaptant La tragédie brune en bande dessinée rendent hommage à cet homme courageux. Sans tomber dans la caricature, avec un texte concis et des couleurs volontairement sombres, ils ont restitué avec réalisme l'ambiance de l'Allemagne à l'heure nazie. Au fil des pages, l'exaltation nationaliste, les persécutions, la propagande, les engrenages, les compromissions, l'endoctrinement, la peur, qui apparaissent progressivement font froid dans le dos.



À la fin de cet excellent album à mettre entre toutes les mains, on peut lire la première partie du texte original de La tragédie brune de Xavier de Hauteclocque.

« Cette Allemagne en uniforme aime sa folie, elle l’organise, elle en escompte de prodigieux bénéfices. Et notre sagesse occidentale devrait comprendre l’abominable danger d’une telle psychose quand elle hante soixante-cinq millions d’hommes ... » écrit-il.
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Gauguin, loin de la route

Un Gauguin aux Iles Marquises

bien croqué en bd par une paire d'artistes

en poète et peintre anarchiste

qui se pose en défenseur des indigènes

s'insurge contre le code civil,

les curés missionnaires et les gendarmes.

Un Gauguin en fin de vie, malade, boiteux

accro à la bibine et à la morphine

bon vivant et terriblement humain

qui aime la vie et les femmes

se fait appeler Kéké le sauvage

pour emmerder les bien pensants.

Un Gauguin adulé par Ferré

qui repose désormais près de Brel.

Ce Gauguin haut en couleurs a du panache !

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Kuklos

666 , le chiffre de la bête !

KKK , le sigle de la bêtise mortellement crasse !



Tu aimes la BD didactique faisant simple et direct ? Oui ? Alors Kuklos t'offre généreusement ses petites planches sombrement colorisées et tirées , cerise sur le paquebot , de forêts équitables ! Intelligente et écolo , comment ne pas répondre , dès lors , à l'appel de la petite bulle ? Mollo sur le champ' , on parle toujours BD là...



Un thème fort , le racisme . Sport national d'un emblématique Ku Klux Klan pratiquant sauvagement une bien triste et illusoire suprématie blanche protestante à coups de viols , de pendaisons et autres immolations sacrificielles purificatrices...



Ku Klux Klan est tiré du grec Kuklos signifiant cercle . Ce cercle , Thomas va y entrer par la grande porte pour ne plus jamais le quitter ! Voici sa terrible et consternante histoire...

Digne rejeton blond aux yeux bleus d'un père hautement gradé au sein du Klan , Thomas grandira dans l'admiration sans bornes qu'il lui porte en ne rêvant que d'une chose , intégrer le plus rapidement possible cette organisation vengeresse pour , enfin , prouver sa vraie valeur aux yeux de son héros de géniteur . Élevé dans la haine et le sang , sa vie ne sera qu'une sanguinolente trajectoire faite de luttes intestines et de dévouement meurtrier à la cause .



Magistral ! Scénario au cordeau qui ne fait , cependant , jamais dans le manichéisme .

L'on sent un sérieux travail de recherches derrière tout cela . Ricard – à la tienne ! - n'a rien laissé au hasard . Évoquant les véritables têtes «  pensantes « de l'organisation , les rites d'intronisation , les grades - Titan , Grand Dragon... - Ricard - à la tienne ! – semble avoir fourni un véritable boulot d'investigation , renforçant ainsi la crédibilité et l'ignominie de son récit .

Un coup de crayon anguleux , un encrage alternant ténèbres et clarté , l'immersion en cet état du Sud , début 20e , est incroyablement perceptible .

Véritable cliché d'une époque pas si lointaine , Kuklos suinte littéralement la haine et le dégoût , provoquant chez le lecteur une répulsion bien légitime à l'évocation de ces pratiques qui , à défaut d'être toujours d'actualité , n'en demeurent pas moins toujours fortement ancrées dans l'esprit torturé de certains de nos nostalgiques contemporains .



Kuklos : sublime descendance de l'Histoire couplée au 9e art !

http://www.youtube.com/watch?v=X75ce-CAorU
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La tragédie brune

Histoire vraie du premier reporter français assassiné par les nazis. Xavier de Houteclocque a fait une enquête d’investigation de 32 à 34 en Allemagne. Homme à connaître pour son courage, sa détermination. Si on l’avait lu et entendu à l’époque... À lire absolument pour qui veut savoir la façon dont s’y est pris Hitler pour endoctriner tout un pays. Fort et révoltant. Dessins aux visages acérés et paysages détaillés aux couleurs attrayantes. Texte retranscrit à la fin du reporter. Une belle réussite de ressortir ce témoignage bouleversant.
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Tombé du ciel - Intégrale

Connaissez-vous les Pinball Razors ? Un groupe breton !

Bon, en fait c'est normal que ce nom ne vous évoque rien, leur carrière a été tuée dans l'oeuf en 1982, dès leur premier concert... La faute au trac ? Pas sûr. C'est un chouïa plus compliqué.

Une rencontre pour le moins étrange d'un des membres du groupe, quelque vingt-cinq ans après le fiasco, va lui en apprendre plus sur cette soirée-là.



Ah quelle aventure réjouissante ! Une intrigue pleine de rebondissements, une ambiance 'Retour vers le futur', de l'humour déjanté grâce aux dialogues et aux situations, façon Fabcaro (dans 'Zaïzaïzaï'). On y croise des Bretons, des \_/, des beaux-parents vraiment sympas, des flics pas futés, des rockeurs - et même une célébrité -, des Martiens altruistes à bonne bouille et dont les vêtements cachent de jolies surprises...



Un délice ! Et en cette avant-veille d'Halloween, je conclus forcément par : Champaaaaagne !! ♪♫

♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=mD3bh3wWaSQ
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La désolation

Jean - Louis Payet veut oublier sa rupture douloureuse avec Amandine ,il quitte la Réunion sans prévenir personne , il prend une décision radicale , irréfléchie , il prend place sur le Marion - Dufresne , bateau pour les inhospitalières îles de Kerguelen , il va même jusqu’à changer de nom , il s’appelle désormais Evariste . Le voilà en route pour les Terres australes et antarctiques françaises , ses compagnons de voyage sont des scientifiques , des naturalistes passionnés et depuis peu comme Evariste quelques touristes sont autorisés à faire le voyage , un mois de navigation puis c’est l’arrivée à Port Jeanne d’Arc , l’ancienne base baleinière norvégienne , abandonnée depuis à peu près un siècle et enfin Port aux français , surnommée PAF .

Le dépaysement est total , PAF n’est pas du tout un lieu touristique,c’est l’univers de presque une centaine de spécialistes très pointus qui passent plus au moins quatre mois avant de repartir . Le Kerguelen c’est l’endroit idéal pour observer les dégâts irrémédiables du réchauffement climatique .

Et soudain l’histoire change complètement, une surprise totale , je n’en dis pas plus .

J’ai beaucoup aimé ce roman graphique sur les îles Kerguelen , ces terres où l’homme se retrouve dans des conditions de vie extrêmes , les illustrations m’ont séduites et ….l’histoire , oui , l’histoire m’a surprise , mais une surprise de taille , incroyable .

Merci à NetGalley et aux éditions Dargaud .
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Gauguin, loin de la route

Voila un titre que je voulais découvrir et quand je l'ai enfin eu entre les mains, j'ai été de suite conquise par ce petit bijou. Les couleurs sont intenses, l'album est magnifique, le papier bien épais bref c'est une bande-dessinée magnifique.



Parlons maintenant du contenu. J'ai trouvé intéressant de suivre en parallèle deux personnages : Gauguin lui même et Victor Segalen, un médecin qui revient sur les traces du peintre. Mais le parallèle entre les deux personnages est un peu mal géré selon moi. On passe d'un personnage a un autre très rapidement et l'on n'est pas souvent averti.



Parlons maintenant de Gauguin, cet album se veut biographique et retrace très bien les dernières années de l'homme mais le peintre, l'artiste n'est que très peu présent. Dans le résumé on parle que ce dépaysement en Polynésie lui a donner "une inspiration renouvelée" pourtant on ne voit jamais ses œuvres. Alors certes, quand on parle de Gauguin on a obligatoirement une ou plusieurs de ses peintures qui nous viennent en tête mais j'aurais aimé découvrir d'avantage le peintre.



Concernant l'homme, j'ai été assez surprise. J'y ai rencontré un homme fatigué, avec des blessures aux jambes qui ne guérissent pas et pour lesquelles il se fait des injections de morphine. Un homme amateur de femmes, d'alcool et de fêtes. Un homme aussi très révolté contre la société, l'église, les forces de l'ordre.... Je ne sais pas trop quoi en penser. Je suis tiraillée entre l'admiration pour le peintre et l'image de l'homme que renvoi cette BD.



En tout cas c'est un très bel album, les dessins sont magnifiques et c'est un bel hommage a un grand peintre.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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La désolation

J'ai choisi cette BD lors de la dernière opération Masse critique parce que la couverture m'attirait.

Le personnage central est ambigu et intrigant : fuit-il quelque chose ou quelqu'un ? Se prépare-t-il au contraire à attaquer ? Quant à la silhouette que l'on voit vers le fond, elle est tout aussi mystérieuse.

Mystérieux, c'est d'ailleurs l'adjectif utilisé en quatrième de couverture pour décrire des hommes que l'on va rencontrer dans l'histoire.

J'aime les mystères... alors je me lance.



Côté dessins, je n'ai pas été déçue, même si celui de la couverture est à mon goût le plus beau et que le graphisme ne rend pas les personnages très attirants.

En fait, j'ai surtout aimé les variations de couleurs et de lumières utilisées pour rendre l'atmosphère des différentes scènes : cet aspect-là est très réussi.



Côté histoire, j'ai été nettement moins emballée. À un moment, le récit change complètement de direction et m'a perdue, jusqu'à une fin terrible qui m'a violemment remis les pieds sur terre.



En conclusion, je dirais que la lecture de cet album n'a pas été désagréable, loin de là, mais m'a laissé un petit goût d'inachevé parce que le scénario avait un potentiel qui n'a pas été exploité comme il aurait pu l'être.

Tout ceci n'est que mon avis, de minuscule lectrice perdue au milieu de la grande mer des lecteurs de Babelio et d'ailleurs. Pour vous faire votre propre opinion, lisez ce livre qui est un bel objet et pour lequel je remercie Babelio et les éditions Dargaud.
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La désolation

J'ai été très intriguée par le résumé me demandant ce qui avait bien pu se passer dans les Terres Australes, désertiques de surcroit !



Evariste, Jean-Louis Payet pour l'état civil, a décidé de changer de nom, de changer de vie pour un mois, de partir à l'aventure pour oublier sa peine d'amour ! A bord du Marion-Dufresne il n'est pas le seul touriste et tous n'ont pas le même but.



Le lendemain de leur arrivée il part en expédition avec un scientifique et un des touristes qui ne pense qu'à faire des selfies. En arrivant dans un goulet ils sont attaqués, le scientifique est tué et tous les deux sont enlevés.



Le résumé avait laissé présager le coeur de l'histoire mais pas la violence qui s'en dégage et surtout le dénouement qui est une des suites logiques, écologique et totalement immoral mais n'est-ce pas nécessaire ?



J'ai eu plus de mal avec les dessins, des traits constamment très violents, des couleurs froides qui appuient cette ambiance apocalyptique, même si globalement tout cela sert très bien l'histoire.



#NetGalleyFrance #rentreelitteraire2021 #ladesolation



Challenge ABC 2021/2022

Challenge RIQUIQUI 2021

Lecture THEMATIQUE septembre 2021 : Première rencontre !
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Gauguin, loin de la route

Le premier tableau de P.Gauguin que montre cette BD, est " L'or de leurs corps".



Le peintre est aux Marquises, pour cet or, ce jaune, ce pigment qui est aussi un parfum, tiré d'une plante ( du Miro, bois de rose) avec lequel, les femmes s'enduisent le corps. Jaune d'or!



P.Gauguin est venu du bout du monde, pour ces couleurs: le bleu outremer de l'océan, le vert des collines et de la forêt, et le noir des cheveux des vahinés...

Il peindra 70 toiles, en quelques mois.





Une certaine mélancolie traverse ses tableaux, les femmes ont le regard absent et une grande douceur dans leur pose... Il a acheté un terrain marécageux, à l'évêque Martin et y a bâti sa cabane: "la maison à jouir".

Il y vit avec Tehura (13 ans, au maximun...) On lui reprochera ses moeurs, mais à l'époque, en 1900, les filles étaient mariées à 13 ou 14 ans. Et, contrairement à d'autres, le peintre ne battait pas ses 3 compagnes...





Un paradis perdu...

Ce que recherchait le peintre, mais à Atuona, les coqs chantent à tue tête, tout le temps, les moustiques peuvent vous rendre fous, et le soleil tape durement...

Le peintre a des relations difficiles avec ceux qu'il déteste : le curé et le gendarme. On aperçoit Tehura nue sur le lit, dans la BD. C'est l'ébauche d'un tableau

" Manao Tupapau, l'esprit des morts veille ...



" Tehura est nue et allongée, à plat ventre, sur un drap, avec un paréo bleu aux motifs floraux bleus. Mais, dans l'ombre, au second plan, il y a un personnage tout noir: un revenant , un fantôme, un "tupapau". Car, le peintre réalise aussi des sculptures sur bois, des tikis, des espèces de divinités. Cette noirceur va le tuer: eczéma mortel, sous les Tropiques, gangrène ou maladie vénérienne? ( L'étude ADN de ses dents prouva que l'eczéma de ses jambes était la cause de sa mort, et non pas la syphilis).

A Atuano, la lumière sculpte le paysage...



Dans cette BD, vous croiserez aussi Victor Segalen, médecin de marine, parti sur les traces du peintre. Dans le quartier Gauguin, à Atuona, on n'aime pas parler du peintre, mais les filles s'éclaboussent toujours, dans l'eau des rivières, en riant, en souvenir de P.Gauguin...
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Kuklos

Un véritable tour de force ! Bravo !



A travers quelques vignettes, Sylvain Ricard explique de façon très pédagogique ce qu'est le Klu Klux Klan, ses buts, ses moyens d'actions, son idéologie et qui sont les membres qui le compose. Bien sûr, Kuklos a son lot de scènes "violentes" même si elles ne sont pas montrées dans leur intégralité. Mais il faut bien le dire : sans ces scènes, l'histoire de Kuklos ne serait pas crédible une demi seconde.



La première originalité de Kuklos, à mon sens, c'est le point de vue qui est adopté : celui de Jackon, un Blanc du sud des Etats-Unis qui nous raconte comment il a découvert puis intégré le KKK. Jackson est un pur produit de la haine blanche sudiste transmise de génération en génération. Le fait d'être membre du KKK est une condition quasi sine qua non pour être un homme, un vrai.



Ce que j'ai aussi beaucoup apprécié c'est la construction circulaire du récit qui donne un scénario à la 'Django Unchained' (oui, la remarque est anachronique puisque la BD est sortie en 2003 et 'Django' en 2013,ok) . Mais ça, on ne le sait pas tout de suite ! L'effet de surprise a été au rendez-vous pour moi en tout cas - mais je n'en dirai pas plus !

Ce que je dirai par contre, c'est que Sylvain Ricard rend hommage à la célèbre chanson qu'a interprété Billie Holiday, 'Strange Fruit' , de manière là aussi plutôt inattendue mais remarquable ; contribuant à donner plus d'intensité et de tension à son récit.



Dans cette bande dessinée, l'auteur a choisi l'un des sujet les plus visités mais réussit à capter l'attention et l'intérêt de son lecteur de la première à la dernière page. De plus, grâce à l'art de la suggestion, par petites touches, Sylvain Ricard parvient à dire beaucoup de choses sur la condition des Noirs dans un pays où la ségrégation fait loi et la naissance de la lutte des droits civiques sans jamais détourner le lecteur de l'action principale.



Et pour finir, je dois adresser un grand merci à lehane-fan car c'est grâce à sa fabuleuse critique que j'ai découvert cet ouvrage et me suis jetée dessus.

A votre tout, je ne peux que vous encourager à faire de même.
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Gauguin, loin de la route

Quand on évoque Gauguin viennent à l’esprit couleurs chaudes et vahinés, Tahiti et les îles Marquises. Mais en grattant un peu derrière les images d’Épinal on découvre que le bonhomme était un misanthrope « ogre d’égoïsme […] pourfendeur résolu de l’idéologie coloniale, impérialiste et religieuse de son époque. »



En 1901, le peintre quitte Tahiti pour la petite île d’Hiva. Deux ans avant sa mort, il apparaît aigri, fatigué, mais aussi jouisseur invétéré, travailleur acharné, ne crachant pas sur la bouteille et accro à la morphine. Maximilien Leroy entrecroise la trajectoire de l’artiste et celle de Victor Segalen, médecin de marine fasciné par Gauguin et venu à Hiva quelques mois après sa mort pour tenter de mieux cerner la personnalité de celui qu’il finira par qualifier avec admiration de monstre : « Gauguin fut donc un monstre, et il le fut complètement, impérieusement. »



Gauguin est une plaie pour l’administration de l’île. Il incite les autochtones à refuser la loi des colonisateurs, les encourage à boycotter l’école : « N’envoyez plus vos enfants là-bas. Continuez comme vous le faisiez avant, avec votre culture, vos coutumes, vos traditions ! Vous n’avez pas besoin de les écouter. Ils déversent dans vos oreilles toute leur pisse corrompue. » L’église en prend aussi pour son grade, comme les forces de l’ordre qu’il ne cesse d’insulter, ce qui lui vaudra en mars 1903 d’être condamné à trois ans de prison pour diffamation envers un gendarme dans l’exercice de ses fonctions. Une peine qu’il ne pourra effectuer puisqu’il décédera le 8 mai de la même année d’une probable overdose de morphine.



J’aime beaucoup l'univers graphique de Christophe Gaultier, découvert avec son adaptation de Robinson Crusoé. Son encrage épais, son trait un peu charbonneux et son style peu réaliste font ici merveille. Les couleurs sont, dans l’ensemble très sombres et collent parfaitement à l’existence torturée de l’artiste.



Portrait saisissant d’un homme en souffrance, tant physique que psychologique, cet album étonnant écorne avec rigueur et lucidité le statut de héros que beaucoup continuent d’accorder à Gauguin. Dans son oraison funèbre, l’évêque Martin n’hésita pas à affirmer : « Il n’y aurait rien de bien saillant, ici, que la mort d’un triste personnage nommé Gauguin, artiste de renom, ennemi de Dieu et de tout ce qui est honnête… ». Difficile de lui donner tort.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Le porteur d'histoire (BD)

Concentration requise pour ce roman graphique. Histoire dans histoire, dans histoire... à la façon des poupées russes. La vie de Martin, après la mort de son père et la découverte de carnets, va devenir passionnante. Destination : l’Algérie et retour sur Alexandre Dumas. Une histoire captivante qui semble réelle. Dessins travaillés et couleurs sombres. Un chef-d’œuvre d’intelligence.
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Gauguin, loin de la route

Voilà une bande dessinée réussie puisqu'à peine refermée, je suis allée chercher des informations supplémentaires sur Gauguin, l'ouvrage m'ayant montré certaines facettes inconnues de ce peintre.

L'histoire n'est pas chronologique, nous suivons à la fois le quotidien de Gauguin à la fin de sa vie, un quotidien où l'alcool, les femmes, le militantisme et la maladie sont inextricablement liés, mais aussi la quête de Victor Segalen, avide de découvrir qui était réellement l'homme qui a peint les célèbres tableaux de polynésiennes. Il fait ici le voyage jusqu'à l'île sur laquelle Gauguin est enterré et rencontre de nombreuses personnes qui l'ont connu et qui toutes, par leur histoire, lui permettent de mieux comprendre cet artiste complexe.



Nous découvrons alors un homme pour le moins original, vivant en marge de la société établie et des convenances, allant jusqu'à être hors la loi en refusant par exemple de payer ses impôts.

Par petites touches, l'auteur nous révèle des bribes de sa vie, il mentionne sa famille, ses enfants, ses différentes compagnes, mais aussi son engagement militant aux côtés des autochtones, se mettant ainsi à dos les autorités.

Le graphisme et surtout les couleurs employées ne sont pas sans rappeler certaines œuvres de Gauguin, j'ai d'ailleurs beaucoup aimé ce petit clin d'oeil.

Un très grand merci à Babelio et aux éditions Le Lombard pour m'avoir permis cette belle découverte.
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La désolation

Jean-Louis Payet, dit Evariste, quitte la Réunion suite à une rupture douloureuse en direction des îles Kerguelen.

La Désolation, c'est l'île sur laquelle se passe l'histoire de cette BD. Une drôle d'histoire d'ailleurs. SI les premières pages montrent l'aspect écologique de l'expédition, l'intrigue interroge sur la limite entre préservation de l'environnement et préservation de la vie, avec un suspense prenant et une fin inattendue.

Les dessins sont assez particuliers, pas vraiment beaux, mais collent parfaitement à l'histoire, assez sombre qui nous est proposée.

Côté personnage, la BD ne nous en propose pas vraiment de sympathique, nous offrant plutôt une galerie de personnages égoïstes, auxquels il est difficile de s'attacher.

Pourtant, cet album mêlant suspense et aventure tient en haleine jusqu'au bout.

A découvrir.
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La où naît la brume

J’avais flashé sur la couverture, que je trouvais très belle. Parfois, c’est l’occasion de faire une belle découverte, et parfois non…

Un homme quitte Fécamp pour Terre-Neuve, à la recherche de ses racines, thème pas très original certes, mais qui peut générer de belles émotions si l’histoire tient la route et que les dessins sont jolis.

Les dessins m’ont beaucoup plu, ici c’est plutôt la grosse couche de pessimisme et de désespoir qui a eu raison de moi. L’histoire toute entière est immensément triste, les révélations sont déprimantes et rien ne semble pouvoir aider le personnage à aller mieux.

L’intrigue est sombre, lourde, on sent bien qu’il y a des secrets et qu’ils ne sont pas gais, mais là, l’auteur a peut-être un peu trop surenchérit dans la noirceur.

J’aurais eu besoin d’un peu d’espoir à la fin pour pouvoir vraiment apprécier cette bande dessinée.

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Kuklos

Nous sommes aux Etats-Unis, dans les années 20. Jackson, jeune enfant choyé et entouré par sa famille, découvre un jour que son père fait partie du Klan, autrement dit le Ku Klux Klan. Fasciné et impressionné par cette découverte et le rôle important que son père a dans le KKK, il décide de suivre ses pas. Initié par son père, nous le retrouvons, alors, quelques années plus tard, jouant un rôle éminent au sein du Klan.

Kuklos raconte ces heures sombres de l'histoire américaine, cette lutte qu'ont menée les Blancs contre les Noirs.

Avec un sujet historique aussi délicat, l'auteur a osé un pari fou et l'a réussi. De par sa noirceur, cet album m'a bouleversée. L'histoire y est racontée de façon magistrale. On se rend compte de cette haine raciale, cette bassesse humaine. Les dessins sont remarquables de par leur graphisme : des traits noirs et hachurés qui montrent toute la violence, des couleurs très sombres. L'atmosphère est de plus en plus oppressante et angoissante.

Une grande découverte....

Kuklos, l'horreur humaine dans toute sa splendeur.....
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Le fantôme de l'opéra, tome 1 (BD)

Pour les amoureux de l'opéra et/ou du palais Garnier, un must à lire absolument. Le personnage principal de l'histoire est évidemment le palais Garnier lui-même qui devient un monde fantastique. Nous sommes à Paris en 1878. L’Opéra Garnier devient le lieu d'évènements inexpliqués : un surprenant "Fantôme de l'Opéra" se joue de tous les personnages en les hantant et en hantant les lieux. Un jour, un machiniste est retrouvé pendu au bout d’une corde, ce qui va provoquer l'effroi lors d'une représentation. Je n'ai pas totalement accroché, c'est dommage.

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