Christophe Roux-Dufort, directeur scientifique du projet, est professeur agrégé à la Faculté des sciences de l'administration (Dép. management) de l'Université de Laval (Québec), consultant, auteur.
Quand les mains se referment et retiennent aussi désespérément un objet, celui-ci a déjà pris le pouvoir sur nos vies. Quoi d’autre que ses mains pour lui procurer ce sentiment jouissif de vivre? Peut-on en vouloir à l’être humain de ne rien partager tant qu’il a le sentiment que s’il ouvre ses mains, il va y perdre une partie de sa vie?
Les malades accumulent des richesses pour voiler leurs yeux sur leurs âmes évidées alors que tant de pauvres ouvrent les mains autour de nous. Ils attendent que nous les remplissions de biens, d’aide et de compassion. Mais il y a plus terrible encore. Ceux qui referment leurs mains pour retenir et protéger ce qu’ils possèdent. Ils ont tout et ne donnent rien. Les pauvres ouvrent les mains pour demander. Les autres les ferment pour ne rien partager. Qui est le plus pauvre ? Celui qui demande ou celui qui ne partage pas ? Nous qui avons tout, nous sommes les nouveaux pauvres.